Canadian Belinghton
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 I'm sorry [AARON&CALEB]

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Aaron Keenan

I'm a Belinghtonien.

Aaron Keenan

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MessageSujet: I'm sorry [AARON&CALEB]   I'm sorry [AARON&CALEB] I_icon_minitimeDim 11 Mar - 19:26

Quel triste jour... Ils étaient partis pour tout recommencer ; à l’aube de leur renaissance, Aaron avait déjà balayé tout espoir, avait poussé Caleb dans le précipice alors qu’il était le seul à se retenir encore aux branches. Aaron détestait les hôpitaux. Ils réveillaient bien trop de souvenirs douloureux, de choses qui l’avait rendu allergique à toutes formes de médecine. A travers leurs murs froids et impersonnels, il avait assisté aux derniers soupirs, aux misérables carcasses du chagrin, aux maladies incurables… Cette odeur de désinfectant faisait grandir la terreur qui sommeillait sagement en lui, il redoutait ce parfum de mort tous les premiers mercredis du mois. Pour se détendre avant chaque contrôle, il chantonnait « on va rendre visite aux macchabés » en se passant la main sur le cœur. Que ce soit au Canada ou en Angleterre, un dossier à son nom l’attendait. On l’installait dans la salle des chimiothérapies la plupart du temps, au milieu des cancers du pancréas et des poumons, et il devenait l’homme ampoule l’espace d’une journée, illuminé par son statut de victime et les diodes des bippers annonçant son catastrophique rythme cardiaque. Il passait les heures à demander à chaque nouveau voisin de galère s’il pouvait les photographier. Des albums entiers de joues creusées et crânes rasés emplissaient sa cave à Londres ; selon lui, l’agonie était déjà une mort passagère dont il fallait qu’il se familiarise.
Caleb avait à peine entrevu sa terreur. Il l’aurait supplié à genoux de rester, mais il ne l’avait pas fait. Dans son idéal, Caleb l’aurait apprit à sa mort brusque et tragique, dans quelques jours ou dans une vingtaine d’années, au milieu de Canadian ou dans son bureau de richissime homme d’affaire, qui c’est ? Ca lui aurait fait un choc, mais au moins il aurait sauté une inquiétude étranglante qui l’aurait poursuivit toute sa vie. Aaron avait vu son ombre passer la porte, son sourire conforté s’évanouir ; il s’était laissé tomber sur le matelas, son rythme cardiaque avait accéléré au point que ses plaies saignent à nouveau. Cette fois, il n’avait plus peur des longs couloirs, cette fois, il craignait pour Caleb. Il se rappelait « La vérité blesse » et sa douleur aveuglante, se demandait en serrant sa tête si ce dialogue intérieur n’avait pas été une lourde mise en garde. La vérité blesse, et blesserait Caleb.
- Votre ami est parti, lui avait apprit le médecin avec un soulagement non dissimulé.
- Je sais…
Aaron avait entendu les portes claquées lourdement, il avait murmuré I’m sorry. Ca y est, Caleb était à nouveau brisé par sa faute. Il en avait déjà tellement bavé. Rien que la venue d’Aaron dans les urgences démontrait la gravité de son état. Il craignait toujours pour sa vie, il était bien trop abîmé… Aaron aurait voulu consolider sa tête et ses fêlures, sa vie en général. Il le voyait tenté de réussir, persévérer comme personne, pour au final être le seul spectateur de cette avancer et mettre un coup dans tout ce qu’il avait construit jusqu’alors. Puis il ne comprendrait pas, il ne comprendrait rien. Il hurlerait, lui dirait mais tu vas mourir Aaron, tu vas mourir. J’ai bien le temps de m’inquieter de ma mort, il soufflerait. Je veux juste bien vivre, savoir comment je finirais ça ne m’importe rien. Il ne voulait pas voir la lueur de pitié dans les yeux de Caleb comme dans ceux des autres. Il était le dernier à le regarder comme un être humain.
Aaron avait été retenu pendant deux jours à l’hôpital. En l’apprenant il avait fait une crise de nerf : hors de question d’y dormir. Caleb n’avait pas répondu à ses appels pendant sa convaléssance, lui avait attendu que le temps passe, plus inquiet à l’idée qu’il ne réussisse à le joindre que le risque qu’il fasse une hémorragie interne. On l’avait relâché, il avait courut jusqu’à leur chambre universitaire, s’était fait dévisagé par le corps enseignant et les élèves qui l’avaient déjà catalogué dans les victimes. Puis il avait interrogé tous les voisins de palier, vous savez où il est ? Il répondait ne pas l’avoir vu du tout, et ça consolidait l’idée d’Aaron qu’il s’était terré à l’abri des regards. Une semaine était passé, il avait sauté le contrôle de son cœur pour la première fois, les appels redoublaient de l’hôpital ; ils l’avaient forcé de dormir sur place, alors qu’ils ne comptent pas le revoir de si tôt ! Puis il l’avait trouvé. La banque avait appelé pour une histoire d’assurance, il avait demandé qu’elle était le dernier achat de Monsieur Ryker. « Il a loué une chambre. » on lui avait dit. Aaron avait sauté dans le premier bus.
Jamais il n’avait été aussi agité de le retrouver. Caleb était porté disparu depuis plus de deux semaines, et même à l’université il séchait les cours qu’ils avaient en commun à son plus grand désespoir. Mais il l’avait retrouvé, enfin. A son avis, il l’avait assez laisser digérer pour se permettre une entrée fracassante. Il avait sonné à la chambre indiquée, mais rien ne s’était passé, alors il l’avait fracassé. La pièce était plongée dans le noir, seulement éclairée par les rayons qui filaient entre les stores. « Caleb ? » il héla en plissant les yeux. Ce n’est que lorsqu’il alluma tous les interrupteurs qu’il découvrit les feuilles qui tapissaient le sol et les murs. « Malformation cardiaque : remède ? » - « Transplantation d’organe, le cœur, un organe majeur » et autres rubriques scientifiques sur lesquels il marchait. Il ne savait plus où marcher, passait une main dans ses cheveux.
- T’es parties en couille…
Caleb était allongé au sol, immobil, la mine « radieuse » des fins de voyages à la coke, posait justement près de lui. Il était partit en couille à cause de lui, il le savait bien. Aaron ne supportait pas de voir ce spectacle, mais bizarrement, c’est dans un calme étrange qu’il se glissa près de lui. Il l’avait tellement de fois vu dans cet état. Mais il doutait que lui le voyait, promenant son regard dans une grande fascination vers les auréoles du plafond. Un soupira s’échappa de ses lèvres anxieuses, et Aaron passa une main tremblante sur le front moite de son ami.
- C’est moi qui suis censé mourir avant toi et pas le contraire, il lui susurra avec peine.
Il prit le sachet blanc, se dirigea d’un pas déterminé vers les toilettes. Au moment où il allait en verser le contenu, il hésita. Après tout, il pouvait bien le garder pour lui… Il fourra le sachet dans la poche de son jean, et tira la chassa pour feinter. Ce n’est que lorsqu’il revint près de Caleb qu’il remarqua les entailles sur ses mains, une nouvelle pique au cœur. Mais il devait être efficace et ne pas se faire ramollir par les sentiments.
- Caleb, il appela d’un ton sec. Caleb, tu m’entends ?
Les yeux rougis, il avait sans doute pleuré beaucoup pour lui. Il lui tapota la joue pour le maintenir éveiller du mieux qu’il pouvait, claqua une fois des doigts en l’appelant de nouveau. Il n’était pas en danger, juste défoncé ; Aaron mourrait d’envie de le rejoindre dans son envol pour l’extase.
- Caleb, il héla à nouveau. Plus de cochonneries, c’est toi qui l’as dis !
Rassuré de voir que Caleb s’éveillait, il posa la tête sur son torse un instant. « Suis désolé » qu’il avait dit. « Suis désolé… ». Son soupir s’éleva dans la pièce, il attrapa une feuille où il y était inscrit « malformation cardiaque : condamné » et l’éloigna d’eux deux, repoussa toute cette paperasse qui les étouffaient que se soit dans leur contenu ou leur volume.
Aaron ne parvenait plus à le regarder en face. Caleb paraissait plus pure et détruit que jamais, posant son regard vitreux sur le garçon. Aaron ne savait pas quoi dire. Avec délicatesse, il le souleva et l’allongea sur le canapé miteux de la chambre. Il s’assit au sol avec pour dossier le canapé. Là au moins il pouvait contemplé le mal qui rongeait Caleb éparpillé en encre sur les murs et les sols, et tourner le dos à son mal à lui. Il doutait qu’une explication, maintenant ou après, réglerait sa nouvelle boulette.
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Caleb K. Ryker

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MessageSujet: Re: I'm sorry [AARON&CALEB]   I'm sorry [AARON&CALEB] I_icon_minitimeDim 11 Mar - 19:38





Ses doigts avançaient avec lenteur sur le parqué tandis qu’ils cherchaient tâtonnement les grains blancs qui s’étaient étalés sur le sol. Son souffle percuta le sol avec force, soulevant quelques poussières oubliés qui tâchaient le sol. Ses yeux clignèrent en un seul mouvement alors que sa main replongeait vers l’avant. Il sentit la poudre glisser sur sa peau et son corps, faiblement se laissa détendre sous l’effet de la drogue. Petit à petit, sa tête roula sur le côté et ses yeux se brouillèrent avec sa vision. Les couleurs se mélangeaient pour ne plus faire qu’une masse informe de pixels invisibles et grossiers. Un deuxième sachet passa comme le deuxième, l’envoyant plus loin dans les méandres de son esprit, le tiraillant de toute part sur son inconscience. Il sentit ses membres faiblir, ses yeux se fermer comme si quelqu’un lui opposait sa force. Son esprit virevoltait, son âme tournoyait et dans ce ballet irréel, il retrouvait enfin ce qu’il avait perdu et il ne put que pousser un râle morne qui s’évanouit dans l’air moite et chaud de la pièce. Il retrouvait délicieusement cette sensation tant aimé, tant recherché qu’il avait abandonné mais qu’il avait supplié de revenir si simplement. Pourtant, il se sentait flotter, partir loin et il savait qu’il n’y aurait alors plus de pensées, plus de questions à se poser. Caleb ne prenait la drogue que pour s’oublier, pour glisser dans un cocon où personne ne lui parlerait où lui-même ne saurait plus qui il était. C’était la plus simple façon, la plus rapide pour un instant ne plus être soi. Tout au long de sa longue descente, il ne cessait de se dire qu’il était lâche. Lâche, il a abandonné si facilement ses mains à cette poudre, à ces grains nacrées pour se fondre en elle. Il le savait que c’était le seul moyen pour oublier Aaron, sa tigrasse brune, ses yeux, son sourire. Tout était faux. Chaque mot qui sortait de ces lèvres. Chaque phrase pour lui parler. Tout était faux. Pourrait-il savoir si tous les autres conversations qu’il aurait avec lui, seraient vraies ? Ne continuerait-il pas à lui cacher des choses si importantes. Il ne l’avait jamais poussé à avouer son passé, jamais il n’avait forcé à rien mais une maladie, on vit chaque jour avec, c’est comme notre peau et là, n’est-ce pas son cœur ? Il ne put réfléchir puisque lentement, toutes ses pensées se noyèrent dans la drogue. C’était un effet lent mais tellement attendu, tellement désiré. Il profitait de chaque vertige qui le prenait pour l’emmener plus loin encore à chaque fois.

Deux semaines qu’il avait quitté Aaron dans un brusque accès de colère et après avoir défoulé toute sa haine sur les objets divers que lui avait présenté la chambre. Il avait saigné, il avait pleuré, il avait rejeté tous ces sentiments pour continuer à vivre dans son atmosphère pendant toute la fin de la semaine. Il y avait eu ensuite les cours et chaque journée, il fuyait Aaron pour ne pas le croiser au détour d’une salle de classe ou d’un couloir. Les trois cours qu’ils avaient en commun s’était fait sans sa présence puisque Caleb avait choisir un moyen encore plus simple : sécher. Chaque heure, il se sentait plus lâche de ne pas savoir affronter les autres, abandonner tout ce qu’il voulait pour simplement Aaron. Il avait envie de le haïr de toute sa force mais il n’y arrivait pas plus. Après les deux semaines passées, il s’était terré, avait appelé d’anciens contacts pour se procurer « la drogue de l’oubli » même si toutes les minutes où il attendait les sachets, lui firent regretter toute sa vie. Il songeait à tous les efforts qu’il avait faits depuis tout le temps et simplement pour une ridicule malformation, il retombait dans la drogue. Ridicule non mais si mensongère. Il avait frappé de nouveau le mur puis avait pris toutes les revues, articles de presse comme internet où il avait cherché autant d’informations qu’il avait pu puisqu’il ne pouvait se faire confiance qu’à lui-même. Toutes ses recherches s’étaient mélangées à la drogue, à ses effets. Dans son état de transe, il entendit une porte s’ouvrir brusquement et dans un geste, il couvrit ses oreilles de ses mains pour ne pas entendre de nouveau le fracas mais un silence plus perturbant s’installa. Les murs devenaient bleus puis roses tandis que tout lui échappait malgré ces tentatives pour retenir encore un peu ses pensées. Son corps flottait à la surface, bercé par les cauchemars. Les images sombres le bousculaient puis il observait le plafond de tendre, se détendre dans un seul mouvement. La fresque tournoyait aussi pour de bon, se mélangeant avec le sol. Etait-il en suspension ? Etait-il au sol ? Dans son agonie, il parlementa avec ange qui venait vers lui. Il se sentit vide comme une coquille. Il était seul sans personne, seul sans personne pour l’accompagner. Y avait-il quelqu’un part ? L’attendait-on dans certains mondes après la mort ? Il gémit de nouveau avant de fouiller pour une autre dose. Le sol était vide. Comme lui. Des paroles se mélangeait aux couleurs, aux fresques du plafond qui se fondait dans son esprit pour ne plus faire qu’un. Il était le souffle qui murmure. Mais des paroles violentes tombèrent sur lui, le brouillant entièrement. Cette voix … Il gesticula et envoya une main hagarde dans l’air pour frapper ce qu’il le gênait en vain. Ses doigts arpentèrent le sol dans le but de trouver la poudre qui n’était plus visible. Ou était-elle ? Ou était-elle ? Il voulait retomber dans l’oubli, il savait que l’effet se dissipait. Toutes les doses prévues devaient l’amener loin, très loin dans sa fuite de lui-même.

Sa bouche se fit pâteuse et ses lèvres se desséchèrent lorsqu’une bouffée moite entra dans sa bouche. Une main inconnue lui effleura le front et il entendit de nouveau la voix qui recommençait à taper sur ses nerfs. Il frappa l’air une nouvelle fois en vain. Ses yeux clignèrent une première fois avant de retomber lourdement. Il sentit venir l’après de sa drogue. Ses jambes et ses bras étaient lourds, sa tête elle-même lui faisait l’effet d’une migraine. La voix continua son chemin jusqu’à lui. Il était donc là hein ? Il était venu se racheter. Il sentit sa joue se plaquer contre le sol froid et un frisson le parcourut. Ses yeux s’ouvrirent un grand coup pour se relever vers la lumière. Elle l’aveugla d’abord brusquement puis le fit revenir à lui. Toutes ses pensées et souvenirs retombèrent brusquement, l’assaillant de leur noirceur. Il retomba pourtant une nouvelle fois avant de se sentir transporter vers le canapé. Il eut envie de s’agiter, de frapper les bras qui le soulevaient mais il n’était pas encore en état de le faire. Il ne savait pas quel colère viendrait par la suite mais il avait peur de ce qu’il pourrait faire. Son corps rencontra le canapé tandis que celui qu’il devinait à travers ses cils, s’écrasait sur le dos du canapé. Fuis, fuis mon regard pour ne pas affronter ce que tu m’as fait. Lâche, lâche. Nous les sommes tous les deux. Il bougea une main, essaya de lever la tête mais ne put sans retomber sur le tissu rêche au dessous de lui. Il fit cependant un effort pour se mettre assis et après avoir empoigné faiblement le col d’Aaron en s’écroulant près de lui, il gueula :
- Ou tu l’as mis hein ? Ou tu l’as mis cette putain de drogue ? M’énerve pas Keenan, part tranquillement mais ramène moi mes sachets sinon je risque d’être très, très violent.
Il n’avait encore aucune envie de s’expliquer avec lui mais juste retomber dans son état d’inconscience. Partir pour ne plus voir ce visage. Il sentit ses yeux se brouiller en se rappelant toutes les promesses qu’il s’était fait. Il avait donc été le premier à briser celle du secret de la drogue ? Il avait promis, il avait juré mais il avait été faible dès les premières lueurs de sa tristesse. Il envoya un poing faiblard vers le visage d’Aaron mais il n’y réussit pas. Il n’avait plus aucune force. Juste une voix faiblarde qui s’évanouissait à chaque mot. Il poussa un gémissement puis un juron en sachant qu’il ne récupérait aucun de sachets puisque petit à petit, le bruit de la chasse d’eau avait résonné dans l’appartement. Il avait tout jeté. Il se mit au-dessus de lui, le contempla de ses yeux vitreux et chercha à se concentrer sur ses détails pour mieux y voir. Mais des vertiges fréquents le prenaient et il devait s’accouder pour ne pas se laisser aller aux derniers évanouissements de la drogue. Il défia la tête brune d’Aaron et eut envie de fracasser la lueur qui clignait dans ses pupilles.
- Tu vas crever quand ? Tu comptes me laisser c’est ça ? Tu veux m’abandonner ? PASSE-MOI MA DROGUE ESPECE DE MENTEUR !
Il termina dans un violent accès de rage et s’écroula sur les genoux d’Aaron après être tombé dans une nouvelle vague de migraine. Sa vision se brouilla et il ne sentit plus ce qu’il faisait pendant un moment, hésitant à sa demander s’il ne retombait pas dans les agréables effets. L’air lui semblait dur, froid alors qu’il avait été si chaud, si enveloppant et voilà qu’il retombait dans son monde en pensant à tous les murs gris de la cité, à tous ces cauchemars, à toutes les drogues qu’il avait ingurgité, à tous les corps qui s’étaient rapprochés puis éloignés. Caleb rouvrit les yeux, sentant sous lui le ventre d’Aaron et le battement de son cœur. Un. Deux. Les pulsations produisaient un son étrange et sourd et il se demanda quand les bruits se stopperaient à jamais. Il fut pris d’un autre accès de rage, se souleva, empoigna des papiers au sol pour lui les envoyer en hurlant. Le bruit se mélangeait à l’encre. Le froissement du papier se superposait avec celui de ces gestes.
- JE SAIS TOUT ! TU AS SURVECU ! Tu aurais pu me le dire pendant tout ce temps-là. TU AS RIEN FAIT ! JE TE HAIS, JE TE HAIS ! J’en peux plus de toi … Je fais tout, je fais tout et je n’ai que des mensonges ? TU CROYAIS QUE JE PREFERAIS AVOIR UN FAIRE-PART DE DECES PEUT-ETRE ? Tu sais ce que je deviendrais si je le recevrais ? Je me serais senti encore plus trahis. J’aurai pu t’aider, je pouvais t’accompagner pour que tu ne sois pas seul mais il faut croire que tu ne m’as pas jugé assez important pour toi, non ? AARON ! MERDE !
Il s’écroula une nouvelle fois, la tête au sol et vibrant de toute cette colère. Il leva un dernier regard plein de larmes à son ami comme pour continuer son monologue, pour lui prouver qu’il pleurait même pour lui, qu’il arrivait plus. Finalement, il prit sa tête entre ses mains, se redressa un peu pour avoir Aaron en face, lui imposant son visage cerné, livide, son regard vitreux.
BY CAELIS


Dernière édition par Caleb K. Ryker le Mer 30 Mai - 17:25, édité 1 fois
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Aaron Keenan

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MessageSujet: Re: I'm sorry [AARON&CALEB]   I'm sorry [AARON&CALEB] I_icon_minitimeDim 11 Mar - 19:44

Caleb avait émergé brusquement, déclenchant le profond soulagement et la pointe d’angoisse au creux du ventre d’Aaron. Ses paupières s’étaient soulevées par accous, un frétillement d’ailes de papillons qui avait balayé son visage hagard. Il avait fouetté mollement l’air de ses bras, avait parut replongé. La tête d’Aaron avait basculé dans un soupir lasse, exténué d’avoir était tiraillé par une inquiétude folle, de deux semaines de courses poursuite à traquer l’animal blessé qu’était devenu Caleb, l’animal qu’il avait blessé en voulant le protéger. Quelle ironie ! Il partait d’un rire sans voix, n’osait même plus se retourner pour vérifier qu’il respirait toujours. Bien entendu qu’il respirait, il sentait d’ici son souffle rauque déclenchait des vagues de frissons dans sa nuque. Caleb remua dans son dos, jongla entre gémissements et contorsions, pour finalement s’échouer au sol comme il put. Aaron sentit ses mains agripper son col, et devina qu’il aurait voulu être ferme, mais la seule impression que cela lui donnait était d’avoir deux pinces à linges pendues à son cou.
- Ou tu l’as mis hein ? Ou tu l’as mis cette putain de drogue ? M’énerve pas Keenan, part tranquillement mais ramène moi mes sachets sinon je risque d’être très, très violent.
Cette menace ranima une désagréable douleur dans son visage. Le vestige des derniers coups de Caleb se lisait encore sur le visage d’Aaron, s’étalait en joue meurtrie et arcade violette. La violence, encore et toujours, ne voulait être un mot oublié dans le vocabulaire de Caleb et même dans son comportement. Elle l’avait toujours éduqué à sa guise, depuis sa petite enfance, Aaron en était témoin. Il vivait à travers ses poings.
Aaron avait échoué, Aaron pouvait échouer ! Mais Caleb ne pouvait se le permettre, il n’avait pas le droit, lui.
- C’est pas comme si c’était nouveau, il se borna à dire.
Il tâchait de parler d’un ton calme pour ne pas agiter Caleb plus qu’il ne le faudrait, mais il n’était même pas certain qu’il le comprenne. A sa grande surprise, il avait réussit à se lever, ses yeux vitreux baissés sur lui. Aaron soutenait enfin son regard, ainsi que son corps lorsqu’il tanguait dangereusement. Dans ce combat silencieux il ne trouvait rien à dire.
- Tu vas crever quand ? Tu comptes me laisser c’est ça ? Tu veux m’abandonner ? PASSE-MOI MA DROGUE ESPECE DE MENTEUR !
- Ne dis pas n’importe, Caleb. J’ai tout jeté.
Aaron ne voulait pas dialoguer maintenant, il n’avait pas les idées claires, ni lui, ni Caleb qui partait dans un nouvel accès de rage, dans de nouveaux vertiges. Le garçon accueillait son corps, sa tristesse, mais n’osait pas le toucher, le regarder chuter sur ses jambes avec maladresse. Il s’écrasait encore, la tête posée tout contre son torse ; Aaron crut l’espace d’un instant qu’il s’était endormi comme ça, brusquement, reprenait le visage d’ange d’un nourrisson qui s’endort. Mais bientôt, il se redressait, empoignait ses recherches sans queues ni têtes et les lui jeter à la figure, lui balancer sa maladie et ses mensonges. Aaron fermait les yeux en sentant les feuilles de papiers glissaient sur son visage, fermait les yeux pour ne pas voir la douleur de Caleb lui sauter au visage. Il ne parvenait même pas à imaginer l’ampleur de la crise suivante, s’il y en aurait une, lorsque Caleb apprendrait qu’il se droguait toujours. Aujourd’hui, il n’était pas en proie à lui reprocher quoi que se soit à ce sujet, mais Aaron veillerait à se que se soit le cas.
- JE SAIS TOUT ! TU AS SURVECU ! Tu aurais pu me le dire pendant tout ce temps-là. TU AS RIEN FAIT ! JE TE HAIS, JE TE HAIS ! J’en peux plus de toi … Je fais tout, je fais tout et je n’ai que des mensonges ? TU CROYAIS QUE JE PREFERAIS AVOIR UN FAIRE-PART DE DECES PEUT-ETRE ? Tu sais ce que je deviendrais si je le recevrais ? Je me serais senti encore plus trahis. J’aurai pu t’aider, je pouvais t’accompagner pour que tu ne sois pas seul mais il faut croire que tu ne m’as pas jugé assez important pour toi, non ? AARON ! MERDE !
- Suis désolé…
Caleb s’écroulait au sol. Il pleurait des larmes d’amour, des larmes de peur qui poignardaient Aaron, transpercé par son regard brouillé. Il savait que s’était brûlé intégralement sa fierté, que Caleb se sentait mal de pleurer, mais bon Dieu, ce que ça lui faisait du bien de se sentir aimé. Finalement, il prit sa tête entre ses mains, se redressa un peu pour avoir Aaron en face, lui imposant son visage cerné, livide, son regard vitreux et lui dit fermement, ne lui laissant aucune échappatoire. Aaron n’arrivait pas à céder à son emprise, tordait son cou, reculé inutilement face à cette oppression. Il tentait de se dégager, fuir les larmes de Caleb fuir une énième scène. Mais il n’avait aucun moyen de partir. Caleb avait peur face à lui. Caleb avait plus peur que jamais, et pour la première fois, Aaron aussi.
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Caleb K. Ryker

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MessageSujet: Re: I'm sorry [AARON&CALEB]   I'm sorry [AARON&CALEB] I_icon_minitimeMar 13 Mar - 18:09





Caleb connaissait la violence. Dans l’échange de ces poings, il l’entrevoyait toujours, le souvenir d’une époque où il ne savait se calmer. Il n’avait jamais su faire sans puisque les mots fuyaient bien trop souvent ces lèvres. Il frappait alors tandis que ses cris montaient tout aussi en hauteur. La peur l’animait parfois et il se rendait alors compte qu’il n’était qu’une machine parmi tant d’autres. Il utilisait sa force pour calmer puisqu’il savait qu’avec ces mots, il n’y arriverait pas. C’était un peu comme se retrouver à un carrefour avec plusieurs chemins soit simple soit plus compliqué. L’homme prendra toujours ce qui lui semble le plus pratique mais il ne saura pas faire face à ce qui est compliqué. Caleb vivait sans cesse avec des choix qui ne lui laissaient jamais beaucoup de possibilités. Il hésitait parfois, ne savait plus vraiment où aller, et que pourrait-il faire ? On lui avait toujours limité ce qu’il pensait et petit à petit, son monde et ainsi son avenir avait baissé comme la vision d’un aveugle. Les images s’étaient brouillées et ses rêves d’enfant s’étaient tout simplement évanouis. Avait-il rêvé à des métiers comme les autres enfants adossés aux cages d’escalier, le regard évanoui dans l’ascenseur qui descendait puis remontait dans un bruit métallique de gonds rouillés par les années. Il récupérait l’humidité des murs sur ses doigts en s’imaginant médecin, pompier pour s’échapper loin de ce monde qu’il détestait. C’était un enfant abandonné à lui-même dès ses jeunes années et cette absence de main de fer derrière lui l’avait amené à bien d’autres choses dont il n’était pas fier. Il avait réussi à se forger un minimum de vie même si son mauvais caractère prenait souvent le dessus. Peut-être était-ce la raison pour qu’il ne veuille jamais admettre réellement ce qu’il était et avait toujours fui les jugements qu’on faisait avant qu’ils tournent dans sa tête et qu’il ne doit avouer.
Il fixa Aaron toujours menaçant devant lui tandis que son esprit et son corps ne cessait de demander une nouvelle dose. Il avait arrêté mais il avait replongé et dès lors c’était une épreuve de plus à surmonter. Il se mordit la lèvre pour ne pas exploser à la réponse de son ami. Il avait toujours profité des colères d’Aaron pour trouver un prétexte à exploser lui aussi à son tour. Le voir si étrangement calme le perturbait plus qu’il ne voulait le reconnaitre. Il aurait préféré qu’Aaron s’énerve, lui crie dessus pour qu’il ne puisse pas rester béat dans le salon à ne pas savoir quoi répondre. C’était bien là tout son problème. Il comptait toujours sur les autres pour faire ce qu’il voulait faire. La phrase dite par Aaron lui fit aussi remonter sa douloureuse honte de l’avoir frappé sans vergogne il y avait deux semaines dans une colère spontané qui avait finit aux urgences puis ici. Il savait que tout n’était qu’un enchainement et il hésitait à y trouver une logique. S’il ne l’avait pas frappé, il n’aurait jamais su pour la maladie, n’aurait donc jamais replongé. Mais l’attente plus longue s’il venait à l’apprendre bien plus tard, l’aurait amené à peut-être pire de se sentir étranger à la vérité pendant tant de temps.
- C’est pas comme si c’était nouveau, il se borna à dire.
Caleb sentit son poing se tendre tandis qu’il rejetait ses cheveux en arrière pour mieux fixer Aaron mais aucune réplique ne sortit de sa gorge. Les mots se coinçaient dans sa gorge. Il n’avait absolument rien à dire puisqu’Aaron lui avait magistralement cloué le bec. Il aurait voulu continuer dans sa mauvaise foi pour se défendre, trouver une raison à ses conduites toujours plus violentes mais il n’y arrivait pas. Il était de nouveau face à des arguments qui tenaient la route et le déstabilisait. Dans ces moments-là où la vérité est si évidente, lui ne veut jamais l’accepter pour ne pas reconnaitre ce qu’il est vraiment. Il leva une main vers Aaron sans pour autant le toucher et ne put que bégayer :
- Je … C’est faux …
Ses mots s’entrechoquaient et sa main retomba lourdement sur le sol sans qu’il ne fasse rien. Dans une autre situation, il serait surement partie en trouvant toutes sortes de raisons pour ne pas affronter de nouvelles phrases. Alors qu’il pensait pouvoir se réfugier dans ses sachets de poudre, Aaron lui annonça qu’il avait tout jeté. Les mots lui firent déglutir péniblement sa salive et il regarda autour de lui pour vérifier les dires du brun. Véridique. Le parquet brillait de sa nudité soudaine et les poudres avaient totalement disparu de son dessus. Après son accès de colère soudain, il entendit les excuses de son ami qui creusèrent bien creux pour lui. Un simple « désolé » qui voulait tout effacer ? Un simple « désolé » qui le ferait devenir tout adorable ? Il avait les yeux rougis par le début de larmes, il affichait tous ses sentiments et il ne restait qu’une simple phrase qui tombait lourdement vers lui. A quoi bon briser sa fierté si ce n’était que pour cela ? Il s’éloigna pour aller à l’autre bout de la chambre près des stores qui laissaient échapper quelques rayons lumineux. Dans son souffle, Caleb exprima ce qu’il pensait.
- Tu es désolé pour quoi Aaron ? Sa voix s’énerva un peu plus à chacun des mots prononcés. Le sais-tu au moins ? Je pensais qu’on avait confiance l’un en l’autre. Il semble que je me sois trompé. Il aurait fallu que je le découvre seul peut-être ? Je crois bien que tu me déçois … Je t’ai toujours considéré comme un frère et que ce doit être de même de ton côté !
S’il avait eu la force de s’en aller, l’aurait-il fait ? Il ne le pensait pas. La suite des évènements lui paraissait floue et désordonné alors qu’il croyait tout prévoir. Il aperçut de loin en fixant Aaron au dessus du canapé, les reflets des coups qu’il lui avait donnés. Il ne se sentait pas la force de recommencer tout ce qu’il avait fait mais une nouvelle vague de colère l’amena à prendre une lampe pour la briser à côté du canapé et alors, suant, haineux, le visage transformé, il lui hurla ses mots pleins de colère et de larmes qui coulaient sur son visage :
- Veux-tu faire souffrir tous les gens qui t’aiment ? TU VEUX QUOI ? TU VEUX QUOI DE MOI ? Tu sais très bien comment je suis, comment je fonctionne alors pourquoi avoir attendu tant de temps ? Tu voulais te protéger de la pitié ? C’est ça que tu veux ? JE VAIS TE LA DONNER TA PUTAIN DE PITIE ! ESPECE DE SALOP ! Tu sais tout ce que j’ai fait pour toi ? Hein ? Non tu ne le sais pas … Il vaut mieux pour toi, cela ne t’apporterait rien puisque je suis si important …
Caleb sentit les larmes se fondre dans ses joues, se positionna près d’Aaron en face et pour préserver encore le peu de fierté, les essuya dans un geste rageur. Il se prit la tête entre ses mains, fixa le sol avec colère en essayant de calmer l’océan qui grondait en son cœur. Il avait toujours été possessif d’Aaron ayant toujours eu l’idée que c’était son meilleur ami et pas celui des autres. Il se blessait donc très rapidement après qu’on eut retirait tout ce qu’il avait. Dans ces gestes désespérés, il avait l’impression de revenir à ses tous débuts où il perdait la confiance de tout le monde. Un dealer agit seul pas avec les autres. Il prit soudain compte qu’il venait de parler du meurtre du Corbeau dont Aaron n’avait jamais entendu parler. Il était arrivé innocent tandis que lui pleurait sa perte. Il lui avouait tout, il ne pouvait en dire plus. N’étais-ce pas assez de tuer un homme ? Devait-il prouver plus ? Il se rappelait de la scène comme si c’était hier et le cauchemar se répétait sans cesse. Il voyait ses mains sur la gâchette, ses doigts glissant lorsque la balle percuta le sang et les images se décomposaient une à une sans jamais s’arrêter. Il avait tué. Il avait tué. Il s’entendait gémir cette phrase dans son sommeil puisque souvent, il n’arrivait pas à vivre avec cette pensée. Ses mains lui parurent rouges dans la faible lueur du soleil de dehors et il chassa ses pensées pour demander et écouter Aaron qui lui expliquait sa maladie.
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Aaron Keenan

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MessageSujet: Re: I'm sorry [AARON&CALEB]   I'm sorry [AARON&CALEB] I_icon_minitimeMar 13 Mar - 18:30

Caleb ne trouvait rien à redire devant les faits qu’il ne pouvait nier. Les preuves s’étalaient en tâches sombres sur le visage d’Aaron, et même s’il aurait voulut que ce ne soit pas le cas, il le lui reprochait amèrement. Il observait sa main se levait mollement vers lui, mais ne l’attrapait pas pour autant. A force, Aaron avait apprit à s’éloigner de Caleb et de son imprévisibilité. Il redoutait un énième coups, qui, cette fois, serait amplement attendu et mérité. Sa main se mouvait, suppliante, menaçante, et retombait lourdement sous ses yeux. Cette fois, s’était lui qui l’avait battu à pleine couture rien qu’avec les mots, et Caleb qui gisait. Il pensait à nouveau à son drôle de voyage.
- Je … C’est faux …
- Vraiment ? rétorquait sèchement Aaron, avançant un peu plus sa peau bleuâtre.
Puis il s’adossait à nouveau sur le canapé, n’ayant pas le courage de supporter une thèse que Caleb nierait en bloc un couteau sous la gorge. Mieux valait ne pas ranimer un conflit lorsqu’il nageait dans un autre. Il sentait la pointe d’agacement le démangeait, mais l’ignorait en se disant qu’il fallait faire profil bas, calmer Caleb encore dans le coaltar.
Il avait jeté la drogue. Mensonge numéro cinquante-neuf : elle se trouvait en ce moment même dans la poche de son jean, prête à être déposée dans sa planque, sous les racines du parc de l’université. Mais le sachet vide qu’il avait mit en évidence prouvait le contraire. Caleb gobait, les yeux ronds, devant la poudre disparue, partait dans un nouvel accès de colère à qui Aaron affichait paupières closes.
- Tu es désolé pour quoi Aaron ? Sa voix s’énerva un peu plus à chacun des mots prononcés. Le sais-tu au moins ? Je pensais qu’on avait confiance l’un en l’autre. Il semble que je me sois trompé. Il aurait fallu que je le découvre seul peut-être ? Je crois bien que tu me déçois … Je t’ai toujours considéré comme un frère et que ce doit être de même de ton côté !
- Je le pensais aussi, il disait en visant le sachet vide d’un haussement de sourcils.
Aaron ne voulait pas parler de sa faute à lui. Du fait qu’il lui avait tout caché. Et la drogue était un fameux prétexte pour s’éloigner doucement du sujet. De ce sujet qu’il jetterait volontiers par la fenêtre, brûlerait de mille façon, plutôt que de se confronter à la réalité. Il avait prit soin de garder une distance raisonnable entre maladie et réalité, de sorte de ne jamais avoir de lien entre les deux. D’un côté, les rires, la bière, l’université, Caleb. De l’autre, les contrôles, les examens, le bipper. Deux mondes qu’il refusait de mélangeait, celui de sa vie et de sa jeunesse exubérante, et celui de sa mort froide et triste.
Aaron était un miraculé et ne l’expliquait pas, ni lui, ni les médecins experts. Il aurait du mourir à la première bouffée d’air, ensuite à la première marche, ainsi de suite, jusqu’à qu’il ne compte plus. Tant de fois, on lui avait dit je suis désolé monsieur Keenan, mais c’est finit… tant de fois, il s’était préparé à partir. Son testament avait été fait dans sa jeune adolescence, il savait qu’il voulait être réduit en cendre, et déposé dans les hectares de son grand-père, là où lui et sa mère aimaient se balader.
Caleb était partit à la fenêtre et lui tournait le dos. Il brisait, et Aaron voyait son reflet dans ce personnage constamment en colère. Ca lui faisait froid dans le dos. Il s’était retourné pour hurler.
- Veux-tu faire souffrir tous les gens qui t’aiment ? TU VEUX QUOI ? TU VEUX QUOI DE MOI ? Tu sais très bien comment je suis, comment je fonctionne alors pourquoi avoir attendu tant de temps ? Tu voulais te protéger de la pitié ? C’est ça que tu veux ? JE VAIS TE LA DONNER TA PUTAIN DE PITIE ! ESPECE DE SALOP ! Tu sais tout ce que j’ai fait pour toi ? Hein ? Non tu ne le sais pas … Il vaut mieux pour toi, cela ne t’apporterait rien puisque je suis si important …
- Ca n’a rien à voir avec ce que tu représentes pour moi, gronda Aaron, exaspéré qu’il doute de ses sentiments. J’ai pas envie qu’elle nous bouffe, je veux même pas en parler ; c’est…
Il ne finit pas sa phrase, c’était trop lourd. La maladie n’avait jamais autant prit de place.
Caleb fondait en larmes, et Aaron sentait son cœur se serrait tandis qu’il se rapprochait en essuyant ses joues d’un geste brusque.
- Ne pleure pas : il grondait.
C’était tout ce qu’il voulait éviter : lui faire mal.
Il se prit la tête entre ses mains. Aaron le regarda longuement, se leva et l’étouffa dans ses bras. Il broyait on corps dans son étreinte impulsive.
- Tu as peur ? il murmura en faisant un effort surhumain pour ne pas craquer à son tour. A chaque fois qu’on se quittera, tu te demanderas si c’est la dernière fois que tu me vois. Caleb, j’ai pas envi qu’on vive dans la peur.
Aaron tremblait. La terreur qu’il avait étouffée jusqu’alors rongeait sa tête.
- Et pourtant, je suis terrorisé, avoua-t-il pour la première fois.
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Caleb K. Ryker

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MessageSujet: Re: I'm sorry [AARON&CALEB]   I'm sorry [AARON&CALEB] I_icon_minitimeMar 13 Mar - 19:35





Le soleil déclinait à l’horizon tandis que les filets lumineux du store perdaient leur éclat pour prendre d’autres teintes plus rougeoyantes. Ses doigts tombèrent dans sa poche vide où le creux douloureux du cuir lui faisait ressentir encore plus celui qui augmentait dans son cœur. Déjà, il se sentait partir à la dérive, devant s’agripper de toutes ses forces pour ne pas sombrer. Il était tombé dans le piège une fois alors qu’il avait passé tant de mois à le fuir alors qu’est-ce qui l’empêcherait de continuer ? Il se forçait à penser à Aaron, à leur promesse pour ne pas fuir bêtement dans la tentation de la drogue. Il savait ce qui allait se passer et il maudissait encore plus les minutes où il avait replongé. Il allait devoir supporter les nuits d’insomnie, les fréquentes nausées, l’état minable qu’il dégagerait. La cause ? Quelques graines nacrées maintenant éparpillés dans ces WC. Il voyait son esprit mélangé aux derniers faibles effets et les courbes du plafond autrefois si belle de leur luminosité nouvelle, n’arborait maintenant plus qu’un aspect froid sans aucune forme. Me permet-elle donc de rêver ce que je ne verrais jamais ? pensa-t-il pour lui-même, alors adossé au mur, le regard perdue dans la contemplation du cuir du fauteuil où l’ombre d’Aaron s’étalait. Dans un sourire, il repensa à son premier baiser. Pourquoi cela lui revenait-il maintenant à cet instant alors qu’il regardait la silhouette floue noire d’ombre qui courait puis revenait sur le tapis ? Il n’aurait su dire. Il repensait à ce premier contact légèrement effleuré de deux lèvres jusqu’alors méconnu qui devint par la suite une arme. Une arme dont il s’était servi à maintes reprises pour obtenir ce qu’il voulait. Dans la cité, il avait bien vite compris combien les drogués n’étaient que d’êtres vulnérables lorsqu’ils étaient en manque. Lorsque lui-même n’avait plus de provisions pour ces clients ou pour lui-même, il allait chez ses nombreux fournisseurs mais la principale, qu’Aaron ignorait puisqu’il lui avait caché, avait longtemps eu pour elle une véritable fascination qui l’avait fait rire plus d’une fois. Elle connaissait les rumeurs sur Caleb, son statut de dealer profiteur qui savait donner mais jamais lorsqu’il n’y avait rien en échange. Il utilisait d’ailleurs de ses atouts pour tourner la tête à ses clientes, leur empocher l’argent mais leur donnait que de fausses cargaisons de drogue. Même à ce moment où il observait Aaron de loin, il n’avait aucun remords. Il s’était trouvé le seul moyen pour survivre et pour ensuite le faire survivre.
- Vraiment ? rétorquait sèchement Aaron, avançant un peu plus sa peau bleuâtre.
En face de lui, Caleb haussait un sourcil puis ses épaules avant de détourner son regard. Il se rendait compte de plus en plus qu’il était sans cesse dans ses pensées et que son ancienne vie lui faisait des regrets dans certains sens. Il avait pris l’habitude d’avoir son statut, son respect au bout de nombreuses années et peut-être avait-il finalement pris goût à cette méfiance qu’il devait garder entre chaque murs. C’était devenu une raison de continuer mais où en serait-il ? Allongé sur le sol, à terminer les sachets un à un à part dans les moments où il riait avec Aaron. Peut-être. Peut-être pas. Il sentit ses jambes fourmiller puis passa lentement sa main dans ses cheveux. Pris sur le fait de sa violence, que pouvait-il reprocher à son tour ? Aaron n’avait pourtant jamais râlé à ce sujet. Il devenait de plus en plus nerveux à Canadian. Pris d’un accès de se défendre encore, il acheva d’un sourire pâle :
- Ça te fait du bien de t’en prendre de temps à autre. Tu ne comprends pas ce que je veux t’expliquer sinon.
Il aurait pu tout simplement lui dire « Je sais, je regrette Aaron, je ne voulais pas, je n’y arrive pas » mais il avait l’once de fierté qui revenait. Il promit de ne plus se laisser aller. Depuis son départ, lui aussi avait les émotions beaucoup plus sensibles et il refusait de se donner à tout ce qui était dans ce domaine. Il releva la tête, fixa la silhouette sur le sol et remarqua les sachets vides posés sur la table à côté. Pourquoi Aaron avait-il jeté le contenu mais pas l’enveloppe ? Il se retint de tous commentaires pensant que la logique n’était pas toujours de mise pour lui. Il jeta un œil à ses cours éparpillés sur le sol et se demanda combien de temps il tiendrait. Il avait toujours eu une entière liberté à sécher les cours, y aller pour partir pour revenir. C’était sa façon à lui de se réguler selon les matières qu’il appréciait. Il n’avait donc assisté à aucun cours de français mais allait en permanence à celui de sport. Le soir, il faisait ce qu’il désirait et dans la cité, tout lui était permis. Ici, c’était plus compliqué et par certains côtés, il se sentait oppressé comme si on lui avait retiré de l’air. La voix d’Aaron le ramena brusquement à la réalité.
- Je le pensais aussi, Aaron disait en visant le sachet vide d’un haussement de sourcils.
Un soupir échappa des lèvres du jeune homme qui s’agenouilla en face du concerné, posa ses yeux dans son regard pour mieux le fixer. Doutait-il chacun de leur confiance ou comme il le pensait, Aaron faisait exprès pour détourner le sujet, ne pas répondre à ce qu’était vraiment la question. D’une voix lente pour détacher chaque mot un à un, porté sur une ironie morbide du moment, il lui répondit :
- Quel dommage … Me voilà embêter d’avoir replongé parce que Monsieur Keenan avait omis de préciser qu’il allait mourir.
Il resta de longues minutes dans la même position sans quitter son regard pour lui faire comprendre chaque mot avec lenteur. Il avait trouvé un bon mode pour effacer sa part de responsabilité dans l’acte et faire regretter à son interlocuteur le reste. Sa conscience serait tranquille pour un moment même si ce qui grondait lui en prouvait le contraire mais l’autre pourrait gémir pendant quelques temps encore. Il lui offrit un sourire crispé, signe de son agacement, sa colère pour mieux lui faire pénétrer ses paroles. Il redevenait un instant l’homme implacable qui était né dans ses quinzaines d’années à force de n’accorder sa confiance à personne. Il redevenait ce personnage morbide qu’on voulait mais qui inspirait de la peur. Plutôt les jeunes filles. Il était devenu comme les autres dealers. Inchangeable. Il répondait aux besoins des drogués comme aux siens. Dans sa logique. Désiré ou non, il s’en foutait des avis des autres. C’était lui qui avait la drogue pas les autres. Il regretta amèrement cette soudaine colère sadique qui lui venait mais c’était fait. Il ne pouvait revenir en arrière comme bien d’autres fois où il aurait préféré d’être jamais venue. Etais-ce donc des remords ? Non. Il avait juste loupé d’autres choses.
- Ça n’a rien à voir avec ce que tu représentes pour moi, gronda Aaron, exaspéré qu’il doute de ses sentiments. J’ai pas envie qu’elle nous bouffe, je ne veux même pas en parler ; c’est…
C’était donc tout cela le cinéma qu’il subissait depuis le début ? La peur qu’elle s’incruste trop vivement dans leur vie ? Il n’allait pas lui laisser le choix, il le forcerait à vivre, à la combattre. Après tout, s’il avait « survécu » comme avait dit la médecin, pourquoi ne continuerait-il pas à y arriver ? Fallait-il garder un peu d’optimisme dans cette maladie ? D’une expression déterminé, il exprima plus haut :
- Pourquoi se serait-elle qui nous boufferait ? Ce n’est pas à toi de la ratatiner dans son trou ? Tu sais, ce n’est pas en parler qui va rétrécir encore plus ton coeur mon cher … Au contraire, pour moi, tu prends conscience de quelque chose et tu cherches des solutions pour y remédier. J’ai honte de moi, on dirait un vieux sage … ajouta-t-il avec une note de plaisanterie autour de la conversation. Bref.
Il ne fit aucune remarque sur le début de la phrase d’Aaron mais il tâchait de la garder en mémoire. Les évènements qui avaient suivi la conversation s’étaient précipités brusquement et il avait fini debout, pleurant mais essuyant ragement ce qui coulait sur ses joues pour ne pas affronter ce qui lui arrivait. Qu’était-il devenu enfant autrefois qui se vantait de ne jamais pleurer et qui était lamentablement en train d’échouer de gouttes sur son visage ravagé ? Que lui arrivait-il pour que tout ce qu’il avait construit parte si vite ? Il s’était mis tant de barrières, tant de règles qu’il ne savait plus vraiment où donner de la tête et en quelques minutes, les pierres s’effondraient, les accroches tombaient. Tout simplement mais pourtant si difficilement. Une épreuve en plus qui n’avait plus de sens, plus aucune raison d’être accepter.
- Ne pleure pas.
Il se redressa vivement pour gueuler avec force :
- JE NE PLEURE PAS !
Lamentablement, il hurlait sa mauvaise foi de se prendre ainsi pris sur le fait. Il avait envie de frapper. Non Non. Il inspirait de longues bouffées pour ne pas continuer ses dires. Il refusait qu’on lui dise en face ce qui lui faisait tant de mal à être avoué. Il n’avait jamais pleuré, à part une seule fois et le voilà qui maintenant ne pouvait plus s’arrêter de le faire pour des raisons complètement plus futiles que les autres. Il se contenta de regarder avec fureur Aaron. Pantelant, il sentit les bras de son compagnon l’entourait et son souffle hébété s’entrechoqua dans l’emprise soudaine. Jamais encore il n’avait vu Aaron faire ce geste et hésitant, il ne savait quoi faire. Il sentait les cheveux du brun tout près de lui tandis que son souffle se percutait sur sa poitrine. Son cœur s’accéléra un moment et il mit ça sur le compte de la surprise pour ne pas réfléchir de nouveau aux sentiments qui le poignardaient. Enfant, il n’avait jamais eu d’étreintes et peut-être au fond, étais-ce la première fois qu’on lui prouvait son affection dans ce geste. Dans le même ensemble, il sentit la voix d’Aaron vibrer près de lui.
- Tu as peur ? Il murmura en faisant un effort surhumain pour ne pas craquer à son tour. A chaque fois qu’on se quittera, tu te demanderas si c’est la dernière fois que tu me vois. Caleb, j’ai pas envie qu’on vive dans la peur.
Aaron tremblait. Caleb ne savait plus quoi faire et toujours fixé ne bouger pas d’un souffle pour ne pas perturber le brun. Il hésitait sur ce qu’il devait faire mais n’arrivait pas à entourer Aaron de ses bras. Etais-ce les battements précipités de son cœur ou le simple fait de ne pas connaitre l’amour ? Que savait-il en vérité de tout cela ? Il n’avait jamais aimé, réfutait toutes les théories que ses parents l’ai aimé alors que ce soit Aaron, c’était au plus haut perturbant. Il enchainait les conquêtes mais ce n’était que des ambitions et jamais de l’amour. Avoir des preuves en face de lui le faisait devenir encore plus sensible. Doucement, il entendit une deuxième fois son ami chuchoter et un peur vint s’installer.
- Et pourtant, je suis terrorisé, avoua-t-il pour la première fois.
- Tu ne devrais pas … Je suis là. Je suis là, chuchota-t-il comme on dirait une berceuse à un enfant. Je profiterais au contraire de chaque instant et je n’y penserai plus, je te le promets.
Il y avait trop de sentiments pour lui. Après un rire gêné qui traduisait son malaise, il ajouta mi-sérieux, mi-riant :
- Tu me fais devenir une vraie loque sentimentale mon pauvre Aaron …
La nuit allait surement venir mais pour le moment, seuls quelques ondes sombres s’étalaient sur eux. Dans son souffle, il ne put s’empêcher de dire un seul mot. Un seul mot mais qui portait énormément de chose pour lui. Il ne le disait jamais parce que sa valeur lui semblait bien trop importante pour les autres raisons. C’était peut-être un mot pour lui prouver qu’il était ému de cette étreinte, que son malaise ne venait que du fait qu’il n’avait jamais eu l’habitude, que c’était trop nouveau d’avoir tant de sentiments étalés sur le moment. Jamais, il n’avait été dans ce genre de situation, jamais on ne lui avait prouvé vraiment qu’on l’aimait. Pourtant, ce n’était qu’une étreinte violente mais c’était bien autre chose pour lui. Il voulait tout simplement lui dire « Merci … » mais il n’y arrivait pas. Il le chuchota très doucement, très faiblement et surement Aaron ne l’entendit-il jamais.
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MessageSujet: Re: I'm sorry [AARON&CALEB]   I'm sorry [AARON&CALEB] I_icon_minitimeMer 14 Mar - 17:35

En face de lui, Caleb haussait un sourcil puis ses épaules avant de détourner son regard. Alors il s’en fichait royalement ? Il avait beau lui montrer ses blessures, il ne trouvait rien qu’à hausser les épaules d’un air totalement désintéressé. Aaron sentait aussitôt ses muscles se contractés, frustré de cette conclusion largement décevante. Le sujet qui devait lui éviter une confrontation commençait à en déclencher une, c’était un comble ! Tellement de fois il en était venu aux mains, et la fin restait toujours la même : Aaron repartait le visage tuméfié. Pacifiste de nature en plus d’être sonné dès le départ par les poings de Caleb, il n’avait pas le cœur de répondre à ses coups. Peut-être le laissait-il faire aussi parce qu’il craignait, d’un autre côté, que Caleb aille de défouler sur quelqu’un d’autre et que les problèmes les assaillent. Mais aujourd’hui, il pensait avoir assez pris sur lui, et depuis trop longtemps. Quand bien même il doutait avec une force mais surtout une endurance égalent la sienne, il n’irait plus aux urgences en prétextant une chute sur un savon. En plus, lorsqu’il y pensait, quelle ridicule excuse que celle des enfants maltraités.
Caleb passa lentement sa main dans ses cheveux et acheva d’un sourire pâle tandis qu’Aaron se sentait déjà bouillir de colère :
- Ca te fait du bien de t’en prendre de temps à autre. Tu ne comprends pas ce que je veux t’expliquer sinon.
- Ta gueule, Caleb ! s’exclama Aaron, perdant son calme. Comment tu peux dire ça, il poursuivit en une mimique de dégoût.
A ce moment là, Caleb le répugnait plus que jamais, et le conforta dans l’idée qu’il se ferait plaisir à lui en mettre une à son prochain pétage de durite. Il n’avait qu’une seule envie : s’éloigner de lui. Un soupir échappa des lèvres du jeune homme qui s’agenouilla en face du consterné. Celui-ci supporta son regard insistant, un nouveau duel entre eux. Chacun reprochait quelque chose à l’autre, mais aucun ne se justifiait. Ils ne faisaient que s’envoyer le cadeau empoisonné.
D’une voix lente pour détacher chaque mot un à un, porté sur une ironie morbide du moment, Caleb lui répondit :
- Quel dommage … Me voilà embêter d’avoir replongé parce que Monsieur Keenan avait omis de préciser qu’il allait mourir.
A la suite de ça, Caleb resta de longues minutes dans la même position sans quitter des yeux Aaron. Ils jouaient au même petit jeu puéril : effacer sa part de responsabilité et faire porter le chapeau à l’autre. Aaron, déjà énervé, et qui n’avait aucune envie de partir dans l’humour cynique de Caleb, qui troublait souvent une discussion sérieuse. De temps en temps, il le trouvait trop lunatique.
- La différence, c’est que moi je n’ai pas le choix.
Sa voix était sèche. Aaron allait irrévocablement mourir prématurément, sans avoir son mot à dire. Quant à Caleb, lui, aussi dur que soit ce choix à faire, il pouvait choisir oui ou non de sortir de la drogue. Selon lui, le fait sa prise de drogue contre sa mort, ce n’était pas valable.
- Pourquoi se serait-elle qui nous boufferait ? Ce n’est pas à toi de la ratatiner dans son trou ? Tu sais, ce n’est pas en parler qui va rétrécir encore plus ton coeur mon cher … Au contraire, pour moi, tu prends conscience de quelque chose et tu cherches des solutions pour y remédier. J’ai honte de moi, on dirait un vieux sage … ajouta-t-il avec une note de plaisanterie autour de la conversation. Bref.
Comment pouvait-il plaisanter à un moment pareil ? Aaron qui n’en avait jamais parlé à personne, se livrait poings liés. L’émotion et la colère se mêlait. Caleb ne comprenait pas, il était si innocent. Ca lui déchirait le cœur de le voir plein d’espoir, mais il devait lui expliquer. Cette fois, il veilla à être le plus clair possible, que ça le heurte ou non.
- Pourquoi se serait-elle qui nous boufferait ? Parce qu’elle va gagner, Caleb, que tu le veuilles ou non…
Il y avait bien un remède. Un nouveau cœur, une transplantation. Dès sa naissance, on lui avait donné un bipper, qu’il devait garder sur lui, et qui sonnerait s’il recevait un donneur. Mais l’espoir était maigre : il était des milliers, à attendre comme lui chaque jour d’être sauver. Certains n’en recevaient jamais, et pour d’autres qui en avaient, c’était un cadeau empoisonné : le cœur pouvait être rejeté. Il n’y croyait pas, n’en voulait pas d’un autre organe, il aimait le sien, défectueux ou pas.
- Ne pleure pas, avait murmuré Aaron en voyant Caleb s’effondrait.
Il s’était redressé vivement pour hurler avec force :
- JE NE PLEURE PAS !
Aaron s’était fortement mordu la lèvre inférieure. D’accord, s’il voulait, il ne pleurait pas, si ça pouvait un temps soit peu le soulager, lui permettre de sauvegarder sa fierté devant lui. Mais Aaron se fichait qu’il pleure ou non, il savait que Caleb avait une vrai force intérieure, et tâter pour la première fois une fêlure qu’il avait toujours jalousement masqué. Il s’en fichait, parce que lui aussi avait des fêlures. Partout, dans son cœur, dans sa tête, sur ses bras ; il était aussi abîmé que Caleb, une vrai armure trouée par les balles de la vie, rouillée et bonne pour la casse. Et il s’en fichait, parce que maintenant, lui aussi avait peur, et l’accompagnait dans ses larmes, comme un bébé, les laissant rouler sur ses joues en le laissant bête. Il sentait Caleb réticent à son étreinte, mais il s’en fichait, encore et toujours, parce que lui en avait besoin. Jamais il n’avait été démonstratif, bien trop maladroit, bien trop pantin pour ça. Il n’aimait pas passer son amour par des mots, ça pendait, tombait en morceau, c’était bien trop froid et penaud.
- Et pourtant, je suis terrorisé, avouait Aaron pour la première fois.
- Tu ne devrais pas … Je suis là. Je suis là, chuchotait Caleb comme on dirait une berceuse à un enfant. Je profiterais au contraire de chaque instant et je n’y penserai plus, je te le promets.
Aaron ne parvenait pas à répondre, il pleurait pour la première fois depuis des années. Bien sur que si tu y penseras, bien sur que si, il se disait intérieurement. Il se cramponnait à Caleb, son dernier pilier. Frère contre frère, ils se serraient.
- Tu me fais devenir une vraie loque sentimentale mon pauvre Aaron …
Cette phrase indiquait qu’il était temps que leur étreinte s’achève. Aaron tapota le dos de Caleb, et se dégagea de lui sans le regarder, lui tourna le dos le temps de s’essuyer les yeux avec empressement.
Il s’affala sur le canapé, sortit son tabac pré-coupé Camel et ses filtres, et s’empressa de faire passer sa mine sombre avec un peu de nicotine.
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MessageSujet: Re: I'm sorry [AARON&CALEB]   I'm sorry [AARON&CALEB] I_icon_minitimeDim 18 Mar - 11:08





Étais-ce donc tout cela depuis le début ? Devait-il rester tels des pantins contrôlés par quelques voyageurs aux noms inconnus ? Se pouvait-il qu'ils quittent tous deux la danse macabre de leur destiné ? D'un mouvement de bras plus ample, un pied de travers et les horizons se fermaient aussi soudainement que le reste. Rien ne se prévoyait et pourtant personne ne le pensait. On se dit que tous nos actes amèneront bien des réactions, des conséquences que l'on ne verra jamais venir. Caleb aimait pourtant que chaque moment puisse s'éterniser, se transformer à la volonté de chacun et qu'au fond, on reste maître d'une partie de ce que l'on fait. Il déplia lentement ses doigts dans sa poche et fixa Aaron. Les sentiments se peignaient lentement sur son visage, passant par la colère, la haine. Caleb le regardait mais il ne pouvait que continuer. Usant de tout ce qu'il lui restait, il continuait, il menait à bout Aaron pour comprendre, pour le forcer à s'exprimer. La colère ne devait pas rester sourde même s'il savait qu'il pouvait tout aussi bien l'éviter. C'était lui qui l'avait amené au bord du gouffre et s'il sautait, c'était ensemble. Lequel partirait avant ? Caleb préférait ne pas y penser. Ne pas penser à ce qu'il pouvait y avoir plus tard, après, dans bientôt, demain, lundi, la semaine prochaine, le mois qui suit. Il préférait rester sur le moment, sur les heures qui s'écoulaient alors qu'il y pensait. L'avenir, c'était un chemin bien trop flou et comme un enfant, il attendait la main qui arriverait à le mener au bout du tunnel brumeux. S'il n'y avait plus Aaron, il n'y avait plus rien. La colère qui bouillait en lui venait surement de cette peur de ce qu'il arrivait. Il tomberait dans le drogue de nouveau sans jamais s'arrêter et finirait mort, sur le plancher, sans vraiment savoir où était le début et où était la fin de sa vie. Y en avait-il eu une ? Il vit la bouche d'Aaron se tordre, et vit la haine venir et le visage transformé devint du dégoût. Caleb détourna les yeux pour ne pas voir la suite même si les mots arrivèrent jusqu'à lui. Il sentit les piques s'enfonçaient et les images sombres de la poudre revinrent à ses pupilles. Une injure. Rien d'autre. Les explications ne servaient à rien. Le visage d'Aaron exprimait tout. Caleb ne regardait pas pourtant pour ne pas tenter de comprendre. Il préférait se fondre dans sa violence, se cataloguant directement dans son rôle pour ne pas être un autre. L'autre que Leddy avait essayé de faire sortir. L'autre qui venait avec Aaron. Ce n'était pourtant pas lui. Il détestait le changement. Il détestait l'idée de devenir mieux, d'être quelqu'un de bien. Ce n'était pas son rôle ! Il ne devait pas, il n'avait pas le droit de s'en sortir. Il avait beau le vouloir, c'était impossible seul sans Aaron puisque lui avait depuis longtemps rejeté l'idée. Il y avait tellement de côtés positifs à une vie bien plus tranquille, se rapprochant du réel. Peut-on fuir ce qu'on est ? Caleb avait peur de se retrouver en face de lui-même à chaque endroit et cela ne pouvait arriver que s'il voulait changer. C'était un des nombreux doutes qu'il ne savait pas régler. L'avant ou l'après.
    - Parce que je ne sais pas faire autrement. Parce que j'ai l'impression qu'on me veut sans cesse du mal. C'était un des inconvénients que tu as pris en restant avec moi. Je ne t'ai jamais dit que j'étais parfait. Je ne sais pas me contrôler.

Sa voix tremblait d'une froideur contenue. Il ne pouvait rester autant de marbre devant la réalité, devant ce que lui imposait Aaron. Il lui devait des excuses, des propos plus cohérents mais son esprit refusait. Il voulait continuer, continuer à chercher des prétextes pour ne jamais assumer. Dans bientôt, il changerait de sujet pour ne plus jamais en parler, pour ne plus jamais entendre de nouveau des reproches. Depuis son enfance, il avait peur des reproches. Peur d'entendre la voix de sa mère qui se mélangerait à celle des autres. Assis en face d'Aaron, souplement agenouillé, il fixait le visage aux traits ciselés. Les mèches brunes, les yeux violemment noircis de la colère qui les habitait. Connus, tant regardés et pourtant si lointain à cet instant-là. Il éprouvait la même sensation que le soir où il avait vu pour la première fois Aaron se droguait. Un mélange d'incompréhension, de peur, de colère et peut-être de honte. Une honte bien caché pour ne pas en dévoiler exactement les raisons. Oui il pouvait choisir pour la poudre blanche qui avait nacré ses mains. Il pouvait choisir mais son corps ne lui laissait guère le choix. Les mois d'abstenance avait été insoutenables et il avait souhaité mourir plus d'une fois. Une colère soudaine pouvait-elle effacer tout ce temps si horrible ? Il doutait. Il avait pourtant réussi. Il ressentit une nouvelle vague de dégoût pour lui-même. Il se leva pour partir près de la table, laissant glisser ses doigts sur le bois et réfléchissant à leur conversation. A tout ce qui s'était enchaîné en à peine quelques semaines. Un fracassement de sentiment.
    - Pourquoi se serait-elle qui nous boufferait ? Parce qu’elle va gagner, Caleb, que tu le veuilles ou non…
    - Non. Non. Ce n'est pas une simple maladie alors qu'on a vécu des choses bien plus dures qui va t'enlever. Je ne veux pas y penser. Tu resteras avec moi. Point barre. Sinon, je part aussi.

Les mots sonnaient étrangement dans sa bouche, l'écorchant. Il ne se rendait même plus compte de toutes les conséquences de ces simples lettres. Il y avait eu une suite d'évènements. Comme les autres. Il voyait les ombres bougeaient et sa tête tournait tout comme sa bouche se séchait. Vingt-quatre ans. Combien d'années à vivre ? Devait-il profiter de chaque nouveau instant ? Il n'arrivait pas. S'il savait que des personnes partaient, il perdait tous ses moyens. Simplement et brusquement. Il cessait de continuer à avancer pour être comme eux. Il cherchait sa direction dans toutes les brumes du mal qu'il s'infligeait. Il ne voulait pas penser sans Aaron. Il y avait toujours eu son sourire, ses rires, ses coups de coudes, leurs regards. Des moments ancrés qui semblaient s’effacer par quelques mots. Il détestait la mort. Il détestait qu'elle lui enlève ceux qu'il aime. Dans tous les endroits où il irait, il verrait Aaron. Il croirait entendre sa voix et dans un élan d'espoir, se demanderait si la vie peut vaincre la mort. Il aurait aimé vaincre le rester, le vaincre pour eux deux mais il n'avait été que lâche, en se fondant dans sa propre tristesse, comme un égoïste qui veut garder ses sentiments. Il avait voulu aller trop loin mais il s'était plus enfoncé qu'autre chose. Les larmes coulaient sur ses joues. Les bras d'Aaron l'entouraient. Son ventre se nouait, son souffle se coupait. Il aurait aimé que rien ne se termine. Que le reste continue mais que la vie s'arrête pour leurs moments à eux deux. D'un coup, il voulut que le barrage éclate. Brusquement. Il s'écarta tandis qu'Aaron allait fumer. Il se positionna en face de lui et acheva violemment :
    - Pourquoi fait-on comme ci tout allait se terminer maintenant ? Pourquoi doit-on encore avoir quelque chose alors qu'on croyait avoir tout terminé ? Je peux plus rien faire. J'ai tout fait, je suis passé par tout et à chaque fois, j'ai pu trouvé une solution. Je ne suis pas fière de tout ce que j'ai fait. Je le sais. Là, que puis-je faire ? Mourir à ta place ?

Sa propre phrase résonna. Il y avait bien des greffes ? Pourquoi ne le sauverait-il pas ? Il sentit ses mains trembler tandis qu'il réfléchissait à tout ce qu'il pouvait abandonné, à tout ce qu'il pouvait faire. Il était damné. Aaron n'avait pas tué un homme, n'avait pas violé une jeune fille, n'avait pas emmené une femme à la mort, n'avait pas dealer, n'avait pas donné de la drogue ce qui avait équivaut à tuer ses enfants. Aaron avait encore un espoir. Il pouvait. Caleb passa sa main dans ses cheveux, dériva son regard, préféra ne pas réfléchir. Devait-il lui exposer toutes ses idées ? Ou tout simplement proposer une greffe ? Que pouvait-il faire ? Il se mordit la lèvre. Il ne devait pas lui dire. Il devait cacher ses intentions. Bien entendu qu'Aaron ne voudrait jamais. C'était bien trop logique. Tout être aurait la même réaction. Caleb n'avait plus rien à demander à la vie. Il n'avait pas d'ambitions, pas d'amour, pas d'être attaché à part Aaron. S'il savait qu'Aaron survivrait, il pourrait. C'était un choix long peut-être trop difficile à prendre mais il aimait Aaron. Parfois il n'arrivait pas à savoir comment il pouvait être autant attaché à un homme. C'était comme un petitfrère jamais eu, un petit frère désiré, mort sous des coups impossibles. La mort était venue et il n'avait rien fait. Il s'était caché dans l'ombre comme toujours et il avait simplement vue. Le sang n'avait plus rien d'horrible pour lui. Il voyait filer le rouge sur les corps mais n'éprouvait rien. Son esprit s'était bloqué sur d'autres choses pour ne pas comprendre ce qu'il avait vécu. Il s'assit près d'Aaron et demanda :
    - Il faudrait tout se dire. C'est dur, on préfère se cacher dans nos mensonges mais ce n'était pas le meilleur moyen. Il faut qu'on soit à vide, qu'on se comprenne. On profitera mais on sera entremêlé à jamais. Il faut simplement ... Qu'on avoue notre vérité.

Il ne pouvait pas tout dire bien entendue. Il y avait des choses trop liés à Aaron pour être dévoiler mais une grande partie les sauverait déjà. Certains mensonges restent si longtemps enfermés. Le jour où il avait tué le Corbeau, il s'était juré de ne jamais le dire à Aaron. Il n'aurait supporté d'affronter son regard lorsqu'il éprouverait de la pitié, du dégoût face au meurtrier qu'il était. Que pouvait Aaron d'autre ? Caleb ne se sentait pas de lui dire qu'il l'avait fait pour lui, juste pour lui. Peut-être lui dirait-il. Avant de mourir. Il avait fait mourir quelqu'un, c'était maintenant à lui. Il avait toujours trouvé trop lâche sa vie, ses actes, ses paroles. C'était un moyen de se faufiler vers la fin sans qu'Aaron ne dise rien. Il appellerait et il proposerait une greffe. Bien sûr qu'il ne pouvait pas en quelques minutes. Il mourrait après et aurait déjà proposé son coeur. Caleb avait trop de sang, de haine dans ses mains. Il était dans la drogue, s'était enfoui dedans et en avait donné pour en tuer d'autres. Il n'avait jamais été fier de ce qu'il était. Sans l'argent de son père, il serait resté et serait mort par une balle d'un drogué n'ayant pas eu assez tôt sa dose. Il serait mort tout aussi faiblement, dans son monde et seul. Il n'y avait qu'Aaron depuis le début. Juste lui. Si c'était Aaron qui devait partir et sans le vouloir, Caleb voulait inverser les rôles. Quelques mots, quelques phrases qui changeraient tout. Il ne s'imaginait pas l'avenir, ne voulait pas d'enfants, de familles, de travail. Il ne voulait rien. Absolument rien. Il lui suffisait les minutes, les heures et il ne souhaitait rien de plus. Où irait-il ? Jusqu'à où ? Il baissa les yeux vers Aaron et sentit ses lèvres faiblir face à ce qu'il pensait. Non, il ne pouvait le perdre. C'était irréelle. Caleb se sentit mal. Mal de se rendre compte que malgré tout ce qu'il prônait, hurlait, disait à chaque instant n'était que des mensonges. Il s'était protégé tant de fois. Face à ses amis, il se disait solitaire et ne voulait aucune attache. Face à toutes les demoiselles qu'il ramenait, il se disait anti-amour, annonçait fièrement qu'il n'était jamais tombé amoureux, n'avait jamais rien éprouvé. Face à Aaron, les yeux perdus dans le vide, il se rendait compte que pourtant, oui, il était attaché. Bien trop. C'était presque morbide.
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Aaron Keenan

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MessageSujet: Re: I'm sorry [AARON&CALEB]   I'm sorry [AARON&CALEB] I_icon_minitimeDim 25 Mar - 18:41


- Parce que je ne sais pas faire autrement. Parce que j'ai l'impression qu'on me veut sans cesse du mal. C'était un des inconvénients que tu as pris en restant avec moi. Je ne t'ai jamais dit que j'étais parfait. Je ne sais pas me contrôler.
- Et moi, je te veux du mal peut-être ?

La réponse était si évidente. Bien entendu que non, il ne voulait blesser son ami. Aujourd'hui, l'on pouvait bien se poser la question devant la tristesse évidente du garçon. Oui, il lui avait fait du mal, mais en voulant le préserver de cette même douleur. Quel comble, il se disait en soupirant. Au final, qu'il sagisse de Caleb ou de n'importe qui d'autre, il était incapable de veiller correctement sur quelqu'un. De nombreuses fois on lui avait dit, mais rompre les liens pour protéger autruis, il en était bien trop incapable. Aaron se nourrissait d'amour et tuait celui des autres. C'était, dans un sens, une douleur qui lui faisait du bien.
Non seulement Aaron touchait du bois, mais aussi de la glace. Caleb était devenu plus froid qu'une porte de prison. Un instant plus tôt, il le serrait dans ses bras en sanglotant. Des fois, il n'arrivait vraiment pas à le suivre, et surtout à le reconnaître. L'étranger qu'il devenait ne lui plaisait pas. Il se surprenait à penser que s'ils ne s'étaient pas rencontrer dans les mêmes circonstances ils se seraient peut-être détester.

- Non. Non. Ce n'est pas une simple maladie alors qu'on a vécu des choses bien plus dures qui va t'enlever. Je ne veux pas y penser. Tu resteras avec moi. Point barre. Sinon, je pars aussi.

Il parlait bien de suicide ce con ? Un désagréable frisson parcourut le colonne d'Aaron qui leva les yeux au ciel, prit d'un soudain malaise. Encore une fois, Caleb ne mesurait pas ses paroles. Voilà un nouveau sujet déclicat auquel il ne voulait pas avoir à faire, et sûrement pas l'entendre dire de la bouche de cet...

- Abrutit. Personne ne part nulle part, et encore moins avec cette connerie. Y'a rien de plus con ; con et idiot.

Il imaginait l'idée insupportable que représentait sa mort aux yeux de son compagnon. Aaron aussi vivait mal l'évidence, c'était un fait. L'entendre dire que s'il partait Caleb se donnerait à la mort à son tour n'aidait pas. Le suicide était si égoïste, si idiot et naïf à ses yeux. Il était bien placé pour savoir que les personnes qui comettait cet acte n'en mesuraient pas les conséquences. Il sentit ses yeux s'humidifiés, se resaisit.

- Pourquoi fait-on comme ci tout allait se terminer maintenant ? Pourquoi doit-on encore avoir quelque chose alors qu'on croyait avoir tout terminé ? Je peux plus rien faire. J'ai tout fait, je suis passé par tout et à chaque fois, j'ai pu trouvé une solution. Je ne suis pas fière de tout ce que j'ai fait. Je le sais. Là, que puis-je faire ? Mourir à ta place ?
- Tu attends, tu encaisses, madame la Mort fera le reste ! ♫


Au tac au tac c'était sortit de lui, des paroles fredonnées comme une chanson innocente ; elle ne l'était pas. Tout aussi hébété que Caleb serait à sa surprenante réaction, il rit. Il éclata d'un rire sans pouvoir s'arrêter, un rire désespéré, vide, triste, un rire nerveux de maleureux ! Il se tint les côtes, essuya une larme qui lui coulait au coin de l'oeil, et répéta sa réplique à voix basse.

- Bon Dieu, c'est désespérant, dit-il en secouant la tête, à nouveau concentré sur sa clope.

Il inspira un bon coup, rit encore un peu ; doutant que Caleb se joigne à lui, il ajouta en haussant les épaules :

- Vaut mieux en rire qu'en pleurer, vieux.

Il baissa son regard au sol, lisant au hasard les pages tirées. Il expira longuement ; mit sa main libre dans sa poche.

- Il faudrait tout se dire. C'est dur, on préfère se cacher dans nos mensonges mais ce n'était pas le meilleur moyen. Il faut qu'on soit à vide, qu'on se comprenne. On profitera mais on sera entremêlé à jamais. Il faut simplement ... Qu'on avoue notre vérité.

Aaron tourna la tête vers lui, surprit, resta quelques secondes silencieux avant de secouer ses cendres au dessus de ses symptômes à l'encre.

- Qu'est-ce que tu veux savoir ? il demanda.

Il était presque léger de se mettre à nu. Maintenant, ils n'avaientplus rien à perdre, autant l'un que l'autre. Mieux vallait marcher dans le sens de Caleb, avec le peu de temps qu'il leur restait.

- Je ne te mentirai pas, il assura.

Bizarrement, cet aveux le panqiua un peu.

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Caleb K. Ryker

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MessageSujet: Re: I'm sorry [AARON&CALEB]   I'm sorry [AARON&CALEB] I_icon_minitimeVen 6 Avr - 21:13





C’était fini. Tout avait une fin. Il y avait eu un début, une incroyable remontée vers la lumière qui d’abord trop vive, avait finalement pris la teinte de la douceur. Il était tombé si loin, il ne pourrait plus jamais remonter. Il avait trop provoqué le vide qui l’entourait et à force, il était tombé. Chute mortelle pour son esprit qui ne savait plus où se morfondre. Il avait jeté sa peine, sa haine dans la drogue et il ne savait plus s’il pouvait s’arrêter. L’oubli venait si vite qu’il en devenait de plus en plus enivrant à chaque fois. Il avait fait trop de mal, il avait blessé trop de personnes pour continuer, il l’avait compris pourtant. Il continuait, il semait la colère, il semait les pleurs, et la roue tournait encore et encore. Devait-il vivre ? Devait-il mourir ? C’était la fin de toutes ses tentatives pour sortir du lot. Il resterait toujours au même point, toujours enfoncé dans ses abimes sans jamais pouvoir respirer l’air libre. C’était déjà enchainé, déjà conçu bien avant l’idée qu’il puisse devenir comme il était. La chambre respirait de ses pensées et d’un air moite et prenant qui envahissait le maigre filet de la brise qui passait par le store. Les canapés suintaient de cette atmosphère trop lourde en sentiments tandis que Caleb relevait ses cheveux dans un geste las. Il avait l’impression que sa vie s’écroulait comme une pente trop vite arrivé. Il faisait tout ce qu’il pouvait mais tout était vain, ce n’était que du vide pour les personnes autour de lui. Il tentait de les rattraper, mais n’y arrivait pas. Les explications étaient trop dures pour lui. Il tentait de fuir, tête baissé, pour ne pas s’attirer le reste. Il gueulait, il frappait mais que ressentait-il ? Il avait toujours eu peur de ne rien ressentir, de devenir un mur froid, glacial sans plus aucuns sentiments mais à chaque fois, il se trompait dans sa peur de soi-même. Il se découvrait des facettes jusque là ignorés qui prenaient une ampleur morbide dans son esprit. Les paroles d’Aaron tintaient dans son esprit comme des cloches agitées trop brusquement. Il déplia ses mains, se frotta le front avec l’une, l’expression contrariée de comprendre que la réalité était bien là. Il avait retouché bêtement à la drogue, se morfondant comme d’habitude dans sa tristesse, en propre égoïste sans penser aux conséquences. Conséquence est qu’il aurait encore plus de mal à ne pas replonger. Il avait ensuite vu la réalité de la mort, subite, prochaine ou fictive ? Il ne préférait pas penser à toutes les probalitées que cela arrive ou non, qu’il n’y ait plus d’Aaron dans ce qu’il avait comme vie. Il releva la tête vers son ami. Non, Aaron ne lui voulait pas de mal mais … Il n’arrivait pas à expliquer la pulsion violente dans ses veines, cette envie violente d’utiliser ses poings pour ne pas s’expliquer. Il n’avait aucune excuse. Avec Aaron, il ne devrait pas être comme avec les autres. C’était tellement ancré dans sa tête, dans sa vie, qu’il lui faisait peur de se sentir dépendant de son passé à ce point. Si il n’était jamais arrivé là-bas, peut-être serait-il moins perturbé à voir le mal partout. Un ami ne veut pas de mal à une autre, surtout lorsque c’est un meilleur ami. Il décida de ne pas répondre. Après tout, il ne ferait qu’aggraver son cas et le pire qu’il puisse faire, c’était une de ces blagues sans humour dont il avait la grande recette. Aaron enchaina avec une deuxième réplique, plus sombre que la première qui plongea la pièce dans un silence. Aux insultes amicales de son ami, il eut un sourire voilé d’ironie et se retint de répliquer, se mordant la lèvre pour ne pas embêter Aaron sachant que le moment n’était pas le meilleur. C’est bien vrai, il ne faisait que le provoquer alors qu’il voulait provoquer la mort. Pour lui, l’attachement empêcherait le reste. La mort pouvait pourtant être si violente, si brusque, si vive. Les visages se décomposaient lentement et il ne restait plus que les souvenirs des sourires. De vagues pensées où l’on veut encore espérer que ces personnes pensent à nous. Pour Caleb, il n’y avait pas de vie après la mort, juste la fin. Une fin brutale où le corps cesse tout simplement de vivre. A quoi bon croire que l’âme est toujours présente si cela ne change rien pour nous ? Seulement, tout cela était envisageable dans l’esprit du brun et il n’hésite pas à exprimer ce qu’il pensait sans parler de la greffe qui tourner toujours dans son esprit. Bizarrement, plus il y pensait, plus il sentait la peur disparaitre. Il devait être foutu dès sa naissance pour penser qu’un jour, il se tuerait pour un meilleur ami. Peut-on aimer à ce point un meilleur ami ? Il leva le regard vers Aaron et soupira de ses pensées.
    - Tu attends, tu encaisses, madame la Mort fera le reste ! ♫

Un fou rire anima soudainement Aaron tandis que Caleb était plongé dans ses pensées et celui-ci sursauta brusquement au son de cette parole inventé et fredonné sur le moment. Il déglutit péniblement et se demanda ce qui avait bien pu passer dans la tête d’Aaron pour sortir une telle chose, lui qui ne rigolait pas avec ce genre de choses. Il n’arriva pourtant pas à rire avec son ami sous le coup et sentit son corps se tendre et se contracter sous l’effet de la surprise et de la colère. Il était exaspéré que son ami soit si réaliste et si pessimiste en même temps face à sa mort prochaine. Ce n’était que la réalité pour ne pas se voiler la face mais Caleb aurait préféré qu’une vague d’optimisme les emporte à ce moment-là.
    - Bon Dieu, c'est désespérant, dit-il en secouant la tête, à nouveau concentré sur sa clope.

Caleb leva un sourcil et souffla un moment avant de chercher à capter le regard d’Aaron. Sur ce point-là, il cherchait à comprendre la soudaine décompression de Monsieur qui semblait maintenant s’entrainer sur l’humour noir ou morbide selon les mots. Sous le coup, il se demanda comment les journées allaient s’écouler à l’université. Si les heures allaient s’écouler toujours avec la même lenteur. Il n’avait jamais aimé étudié. C’était pour lui une perte simple de temps qui pouvait lui servir à courir, à jouer, à sortir et tout autre chose pour vivre. Le reste, avec ces leçons sans fins qui semblaient pourtant détenir sa vie d’après les professeurs, ne semblait qu’une suite de mots encrés sur la feuille. Il avait beau tenté de retenir, d’essayer de s’interresser, un regard vers la fenêtre le ramenait toujours vers l’envie de sortir. Fort heureusement, il avait eu la chance de naitre avec des capacités pour les mathématiques, ce qui lui permettait de ne pas travailler tout en gardant des résultats corrects remontés par les mathématiques. Heureusement, à Canadian, il avait découvert les groupes ou fraternités qui lui permettaient de se dépenser. Courir lui faisait oublier le reste. C’était irréaliste mais il ne pensait plus qu’à courir, qu’à bouger son corps pour la balle, sauter, trembler de fureur et d’excitation. C’était brusque et tellement plus agréable. Il avait gardé une force et une rapidité de la cité qui lui permettait de gravir des échelons assez vite. Le mouvement d’épaules d’Aaron le ramena à lui.
    - Vaut mieux en rire qu'en pleurer, vieux.

Caleb secoua la tête exaspéré.
    - J’ai d’autres idées en tête, ne t’inquiète pas. Tu ne t’en sortiras pas aussi vite et tu verras que la mort attendra encore un moment.

Il détourna cependant le regard pour ne pas croiser celui d’Aaron et ainsi se faire prendre sur son sous-entendu douteux qui ne pouvait qu’amener son ami à poser des questions. Oh, il penserait surement que ce n’était qu’une fantaisie. Il valait mieux encore se raffermir dans cette idée. Après avoir réfléchi quelques minutes, Caleb alla se poser le dos contre le canapé, triturant d’un geste nerveux la poche de son jean tout en entendant parler Aaron. C’était là l’occasion inespéré de tout savoir mais cela impliquait aussi de se confier et cela, Caleb avait bien du mal à s’imaginer dire son passé. C’était encore trop enfoui en lui, trop secret, protégé par son enfance. C’était une plaie béante jamais soigné, qui guérissait avec lenteur. Une nouvelle phrase sortit de la bouche d’Aaron. Soudain nerveux et ne sachant plus quoi faire, Caleb se tourna vers Aaron, se positionnant près de lui et avec un sourire énigmatique, demanda mystérieusement, empêchant un rire :
    - Toute note amitié est porté sur un mystère … Un mystère immense … Avec qui, as-tu couché en premier ?

Il lui adressa un clin d’œil et essaya de reprendre son sérieux en reprenant sa place initiale sur le canapé. Il avait proposé ça à Aaron sous le coup, pour éloigner le sujet de sa mort qui lui semblait plus qu’insoutenable pour le moment. Seulement, que savait-il et qu’ignorait-il sur lui ? Son enfance, ses amis, sa famille ? Il hésita, le regard toujours dans le vide. Leur amitié n’avait jamais été basée sur de grandes révélations. A vrai dire, chacun vivait avec ses problèmes du passé et les deux encaissaient sans l’autre. C’était plus une compréhension mutuelle mais silencieuse entre eux deux. Du moins, Caleb pensait qu’il fonctionnait surtout par solitude et de même pour Aaron. Ils arrivaient à réfléchir seuls à leur problèmes et n’avait jamais trouvé le besoin de l’étaler avec l’autre pour se chercher du réconfort. Cependant, c’était par ce même moyen que le brun n’avait pas appris la maladie et ces conséquences. Il valait donc mieux que le silence soit réduit au maximum. Il avait caché des secrets plus qu’immenses à Aaron et ce ne pouvait qu’être le cas de l’autre côté. Seulement, il ne pouvait ou plutôt ne voulait tout avouer. Que dirait Aaron s’il savait tous les côtés noirs de la deal. Que diraient-ils de tous ces marchés conclus pour son seul égoïsme ? Il avait toujours pensé à lui, à sa protection. Tout le monde fonctionnait de la même manière dans la cité. Aaron ne pourrait plus jamais le regarder de la même façon. C’était donc un risque de plus à prendre. Il tourna sa tête et énonça :
    - On commence par nos enfances ? C’est vrai … Je n’ai jamais su comment était le petit Aaron à cinq ans. Tu sais, tu me caches peut-être une obésité infantile ou je ne sais quoi d’autres. Je pourrais peut-être me retrouver avec un parfait inconnu … Je te vois très bien, ajouta-t-il avec un grand sourire aux lèvres, en train de te cacher derrière un frigo pour te chiper un pot de Nutella.

Aaron pouvait-il sentir sa gêne si évidente, qui transpirait de ses émotions ? Pouvait-il comprendre sa réaction ridicule de faire de l’humour à ce moment-là alors qu’il allait peut-être découvrir l’essentiel ?
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Dernière édition par Caleb K. Ryker le Mer 30 Mai - 17:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: I'm sorry [AARON&CALEB]   I'm sorry [AARON&CALEB] I_icon_minitimeMer 11 Avr - 11:16


Caleb secoua la tête exaspéré.

- J’ai d’autres idées en tête, ne t’inquiète pas. Tu ne t’en sortiras pas aussi vite et tu verras que la mort attendra encore un moment.

Il détourna cependant le regard. D'ordinaire, lorsqu'il disait une chose aussi sérieusement qui avait des allures de promesses solennels, Caleb avait l'habitude de le forcer à le regarder dans les yeux, de le forcer à imprenier l'idée jusqu'à son crâne, de le forcer à y croire. Aaron attendit presque qu'il lui saisisse le visage entre ses paumes comme il avait l'habitude de le faire ; il attendit, mais rien ne se passait. Caleb ne le regardait même plus. Il sentit presque effleuré son coeur une toute autre tristesse. Ce contact lui manquait. Caleb ne croyait pas à ce qu'il disait ? Aaron aurait aimé qu'il lui saisisse le visage une nouvelle fois, en lui disant que oui, il y croyait. Autant l'un que l'autre, il le savait secrêtement, était lucide : il n'y avait pas d'intermédiaire, et l'espoir était vain. Oh, il penserait surement que ce n’était qu’une fantaisie. Il valait mieux encore se raffermir dans cette idée. Après avoir réfléchi quelques minutes, Caleb alla se poser le dos contre le canapé, triturant d’un geste nerveux la poche de son jean tout en entendant parler Aaron. C’était là l’occasion inespéré de tout savoir mais cela impliquait aussi de se confier et cela, Caleb avait bien du mal à s’imaginer dire son passé. C’était encore trop enfoui en lui, trop secret, protégé par son enfance. C’était une plaie béante jamais soigné, qui guérissait avec lenteur. Une nouvelle phrase sortit de la bouche d’Aaron. Soudain nerveux et ne sachant plus quoi faire, Caleb se tourna vers Aaron, se positionnant près de lui et avec un sourire énigmatique, demanda mystérieusement, empêchant un rire :

- Toute note amitié est porté sur un mystère … Un mystère immense … Avec qui, as-tu couché en premier ?

Les bras lui en tombèrent. Avec qui as-tu couché en premier ? C'était ça, le grand mystère ? Il regarda longuement Caleb, l'air de demander : sé - rieu - se - ment ? Vu sa mine sur le point d'exploser en éclat de rire, il tira une autre latte en levant les yeux au ciel. C
aleb avait besoin de se détendre, les blagues avaient toujours été son outil préféré.

- Je ne répondrai pas à cette question, Caleb !

Il fronça des sourcilsen pensant à sa future humiliation.
Caleb avait toujours mit le doigts là où il ne fallait pas.
Il esquissa tout de même un sourire à son clin d'oeil complice. Il n'y avait que lui pour poser ce genre de question imbécile.

- On commence par nos enfances ? C’est vrai … Je n’ai jamais su comment était le petit Aaron à cinq ans. Tu sais, tu me caches peut-être une obésité infantile ou je ne sais quoi d’autres. Je pourrais peut-être me retrouver avec un parfait inconnu … Je te vois très bien, ajouta-t-il avec un grand sourire aux lèvres, en train de te cacher derrière un frigo pour te chiper un pot de Nutella.

Aaron releva la tête. A cinq ans, comment était-il ? Déjà inquiet pour cet équilibre familiale qu'il avait comprit fragile. Déjà mélomane lorsqu'il tappotait sur le piano pour accompagner sa mère. Mais plein d'espoir, et de joie. Encore.

- Je vais te décevoir... mais j'étais mince.

Autant l'un que l'autre détournait prudemment le sujet.

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Caleb K. Ryker

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MessageSujet: Re: I'm sorry [AARON&CALEB]   I'm sorry [AARON&CALEB] I_icon_minitimeLun 16 Avr - 19:23





Qui était-il vraiment ? Qui était-il pour se permettre des conseils, des remarques, des blessures, une vie sur terre, des failles, des amours fugaces, des manipulations, des rires ? Qui était-il pour continuer son chemin sans se soucier des autres, sans jamais réfléchir à ce que sont vraiment les autres. Il suffirait pourtant de quelques regards vers les autres pour les comprendre, pour traverser leurs âmes, sans pour autant y planter une lame. On comprendrait les regards vides qui font ressentir la mélancolie ; les têtes baissés par la gêne ; les phrases lâchées dans un murmure dans des moments de solitude ; les regards jaloux, envieux. Il avait pourtant peur de les comprendre, chacun de ces personnes qui peuplaient sa vie mais qui n’emplissaient qu’un vide de plus en plus profond qu’il tentait de masquer. Peur de se retrouver seul avec ces contradictions et ses choix. Peur de se retrouver en face de son reflet et de se demander qui il est. On peut tout détruire autour de nous, pour ne plus être qu’une vague âme brisée par l’amour, la foi, la haine et la douleur au bout de nombreuses années. Mais aussi longtemps que l’on tient à la vie, la peur sera toujours dans chacun de nos actes, nous poussant à de toutes autres conséquences que l’on aurait jamais prévenu. L’avenir est un présent qui nous fait le passé. On s'attache, on promet et les mots s'envolent pour disparaître et vint ensuite la haine de l'autre parfois le pardon mais restera à jamais une blessure cruelle comme une cicatrice sur notre âme. Parfois la blessure ne se referme pas et lâche, sans réfléchir, on préfère la vengeance et la mort. Mourir, tout le monde le peux et a le droit de décider quand s'arrêtera sa vie. Mais à quoi bon ? Nous sommes là pour vivre et autour de nous, nous créons petit à petit des liens qui se casseront si l'on part. La vengeance, quand à elle, ne nous apporte qu'un bref instant, un moment de gloire, de plaisir puis petit à petit, la peur se coince dans notre cœur, la honte se mêle dans notre tête. Les sentiments peuvent nous transformer, font parfois de nous un autre. Après la mort d'une personne qui avait tout fait pour nous, avait tout vécu avec nous, peut-on rester indifférent ? Si chaque pas que l'on fait, nous ramène à lui, nous hante jusqu'à ce que seul son prénom se répète. Ce n’était pas tant une seule personne. Mais toutes. Toutes les silhouettes, les ombres du passé de Caleb qui hantait son esprit pour se mêler à jamais à ce qu’il pensait. Il revoyait leurs yeux, leurs mains, leurs visages, leurs sourires, leurs larmes. Nos paroles qui croient mentir dessinent une réalité prochaine. Ils avaient peur du noir, des ces ombres qui le menaçaient chaque jour de leurs souvenirs. Souvenirs honteux, gestes honteux, actes honteux. Dans tout cela, que savait les personnes vraiment de lui ? Il avait si bien créé sa barrière à détourner les questions qu’il préférait mentir plutôt qu’avouer la vérité. Pourquoi les avait-il abandonnés ? Ne les aimait-il plus ? N'es-ce pas plutôt le fait que l'on ne se supporte plus après des années ? Allait-il rester toute cette vie avec Aaron ? Son ami pourrait-il encore excuser ses coups violents, ses soudaines colères, ses crises de jalousie ? Il se savait inchangeable et ne songeait même pas à essayer de changer. Il savait qu’égoïstement, il utilisait son mauvais caractère pour se prouver que son ami l’aimait. Avait-il besoin de ça pour le savoir ? Non. C’était juste des milliers de principes qu’il se créait chaque jour pour ne pas réfléchir au fond de la cause.

Soudainement, le visage d’Aaron le happa à la réalité. Toutes les questions qui se bousculaient dans sa tête, ne faisaient que tourner, tourner sans jamais s’arrêter. Danse macabre de l’oubli de la vérité et de la venue du mensonge. Il était pourtant là Aaron à lui excuser tous ces faux pas. Il eut envie de lui exprimer toute la peur qui venait de surgir dans son cœur mais les mots restèrent bloqués dans sa gorge. Il devait rire pourtant. Il le devait pour eux deux, pour continuer à y croire et il sentait ses forces le quitter. Il détourna le regard pour que son ami ne voie pas son soudain coup de blues. Il y aurait malentendu. Ou plutôt il n’avait pas envie de s’expliquer. Lui mettre en doute tous ces sentiments qui venaient se balancer contre son cœur tel une vague déchainé sur des falaises. Il ne savait même plus où il en était. Il secoua la tête et pour effacer ses craintes, sourit de nouveau au brun juste à côté de lui. C’était donc ça leur moyen de tourner autour des conversations pour ne jamais se donner de réponse. Ni l’un, ni l’autre, n’en n’avait donc envie. En entendant la réponse d’Aaron, il sortir un rire qu’il voulait franc et poussa au fond de sa tête toutes ses pensées et questions avant de frotter vigoureusement les cheveux de son ami en ajoutant d’un sourire moqueur :
    - C’est qu’on est encore puceau, dis mon petit Aaron ? Il est mignon … !

Il attrapa sa joue et la tordit sur le côté comme aurait fait la typique grand-mère en manque d’affection. Il roula ensuite sur le côté et toujours avec le sourire, fixa la tapisserie du mur, l’esprit soudainement envolé ailleurs. Que pouvait-il lui raconter ? Il avait peur des conséquences que pourrait faire toute cette vérité. Il fallait pourtant enchainer. Il esquissa un nouveau sourire en entendant la réponse d’Aaron. Il semblait beaucoup plus tendue au début comme si la peur de tout dire, le frapper au plus profond. Ses remarques d’habitude, semblaient être plus décontractées. Comme s’il se retenait. Il avait l’air plus enfoncé dans son siège, plus petit, le visage ravagé par un sentiment tout autre. Comment les choses pouvaient-elles changer aussi vite ? Il ne savait même plus comment ils étaient avant. Il était complètement tordu, menacé par les ravages de sa chère poudre. C’était seulement les désagréables conséquences de la drogue. Son humeur instable et pourtant cette sécurité lorsqu’il était avec Aaron. Celui-ci avait d’ailleurs été bien avec lui ? Continuait-il ? Caleb se massa la tempe en cherchant une solution au non-échappatoire où il s’était entrainé. Il décida de ne pas mentir une fois de plus. Aaron avait trop bien compris son jeu d’éviter de répondre aux questions et ils n’arriveraient pas à s’en sortir d’ici là. Il souffla donc dans un silence continu :
    - Aaron … Je ne me considère pas comme quelqu’une de bien. Il y a certaines choses que je pense qu’il vaut mieux que tu ne saches pas. Etant donné que notre conversation n’aboutira jamais si on décide chacun de ne rien se dire, je commence. Ma famille était très accommodée et j’ai vécu dans un quartier de parfait bourge, à la petite sauce américaine, dans les petites maisons parfaites qu’on peut apercevoir dans les rues propres, sans problèmes. C’était une vie simple, que je pourrais presque qualifier de normal. Je mangeais, j’allais en cours, je dormais. Disons, que c’était une des nombreuses facettes que donnait note parfaite famille. Jamais parfaite, non … Ma mère était schizophrène, mon père était consacré à son travail sans jamais penser à nous et mon frère ...

Il marqua un silence en revoyant la lettre, les mots, les vagues, les larmes qui montaient mais qui ne sont jamais descendus. Sa mère n’était pas schizophrène, elle était rien. Juste un vide immense qui les avait tous plongés. Ils avaient tous trouvés une raison à leur vie minable : elle. Elle ne lui envoyait que des regards miséreux, des phrases lancés en l’air mais qui claquait avec sa langue. Elle balançait ses longues jambes, elle écarta les lèvres et toujours les mots qui s’enfonçaient dans son cœur. C’était devenu une chanson, un refrain qu’elle répétait. Elle l’aurait tué, peut-être, c’était un jeu. Il n’avait même plus réfléchi à toutes ses phrases et à leurs sens. Petit, il ne disait rien. Il s’effaçait derrière son ombre sans jamais faiblir. Elle tentait de le pousser à bout mais il restait sans pleurer. Il s’abritait derrière la douleur, s’enfonçant plus loin. Ado, il revenait drogué, partait drogué, lui parlait drogué. Il n’y avait plus de sens à sa vie. Juste un chemin, juste une destiné qu’il ne voulait pas suivre. Il avait eu envie de faire claquer les règles, de balancer ses sentiments par la baie vitré. Plus tard, il avait grandi. Il avait gueulé, il avait détruit l’appartement. Chaque objet qui s’était détruit à ses pieds, mêlant poussière au sang. Il avait tout laissé échapper. Elle était morte après. Non pas d’un mort naturel. D’un simple suicide. Caleb même à cet instant, savourait la peur qu’elle avait du avoir. Ce n’était pas sa mère, c’était une étrangère, une femme qui l’avait haï même si elle prétendait le contraire dans sa lettre. Il revoyait le vase, la table, les assiettes sur le sol. Il revoyait les bouts de sa vie. Son père dont il ne voyait qu’un visage, que des yeux sombres, que quelques facettes obscures qu’il cachait derrière son bureau en bois plaqué de vernis. Des livres, des encyclopédies, quelques câlins à une femme ayant abandonné l’idée d’être marié. Il n’avait eu le sentiment d’avoir eu un paternel. Une silhouette qu’il devait appeler Papa. C’était donc ça un Papa ? Il avait cessé d’être innocent depuis longtemps. Trop vite. Il se mordit violemment la lèvre en sentant ses yeux se mouiller. Il était donc devenu comme les autres, à pleurer à ses souvenirs. Il planta son poing dans le sol, seul, sans penser qu’Aaron était à côté. Il se leva brusquement, en rage, les yeux secs de sa fierté violente et explosa :
    - Elle n’était même pas schizophrène ! Elle n’était absolument rien Aaron … C’était une ombre, une simple silhouette qu’on voyait déambuler et elle ne l’avait jamais accepté. Elle était dépressive, elle voulait nous tuer. Oh pas, pour elle, pas pour envie de meurtre mais pour nous empêcher de vivre cette vie qu’elle trouvait si misérable et qu’elle détestait. Elle … Je ne sait même plus … Je crois. C’est elle.

Il bégayait, il cherchait les mots pour expliquer son passé. Il ne voulait pas de pitié, il voulait juste imposer la vérité de son esprit perturbé à Aaron. Pour qu’il sache ce qu’il était. Que cela lui coûte ou non. Les mots s’entrechoquaient sur sa langue et ses lèvres, tremblantes, attendaient que les mots sortent tout seul. Il sentait la présence tout proche d’Aaron et il le savait si loin. Comme ils avaient tous été. Loin, si loin, dans son esprit. Il se retourna, fixa Aaron dans les yeux. Il eut envie de lui expliquer qu’après tout, il ne savait même plus s’il fallait ressentir quelque chose à cette vie. Il avait eu l’impression de la voir défiler, comme des pellicules d’un film trop usagé. Il aurait aimé les déchirer une à une, pour voir les bouts dégringoler sur le sol et s’enfouir dans la terre de ses souvenirs. Il avait envie d’expliquer, de dire mais il n’y arrivait plus. Il n’y avait plus rien à dire. Il y avait tellement de choses à dire. Il détourna la tête et finit d’une voix froide :
    - Elle l’a tué. Je ne sais même plus si c’était un nourrisson, un enfant. Je ne sais même plus si c’était mon frère. J’ai essayé de comprendre mais il n’y avait plus rien à comprendre. Il était mort et je mourrais moi aussi chaque jour un peu plus. Mon père est parti. Ma mère a dégringolé. J’ai finis dans cette putain de cité. Je n’ai rien vu, je n’ai rien voulu. Ma mère n’avait plus de moyens, je mangeais plus tandis qu’elle se gavait. Elle me haïssait et moi de même. Elle me … Elle ne m’a jamais touché, non mais je crois qu’à ce moment, les mots sont plus durs que les coups. – Il planta ses yeux dans ceux de son ami – Au final, j’ai vendu de la drogue pour gagner de l’argent et lui payer ce qu’elle n’avait pas. Je me suis drogué aussi comme tu le sais très bien. Je t’épargnerais le deal. Ou plutôt je voudrais l’éviter. Tu étais un simple spectateur Aaron et tu ne sais pas ce que j’ai pu toucher comme fond et tout ce que j’ai fait. Je n’en suis pas fier mais je m’en fous. Je le faisais pour vivre encore un peu et c’était chacun pour sa peau. J’ai rencontré … Leddy. Toi. Je n’ai pas été humain à cette période. On ne peut pas me considérer comme humain. – Il baissa les yeux, enfouissant une main dans sa poche – Ma mère m’a ensuite avoué que mon père n’étais pas mon père, qu’elle était fier d’avoir tué mon frère et qu’elle s’était suicidé au lieu que comme on m’a toujours dit, elle était morte d’un cancer. Je suis content, vois-tu qu’elle est crevé. J’aurais préféré être orphelin depuis le début.

Toutes ses phrases ne le libéraient pas. Elles l’enfonçaient. "Tu penses vraiment servir à quelque chose Caleb ? Regarde-toi deux minutes. Tu ne sers strictement à rien. Je me demande comment ton ami peut te supporter. La mort te serait une bonne solution. Une belle voix d'échappatoire. Tu te verrais ainsi accorder quelques regards." La voix de sa mère revenait inlassablement, virevoltant dans son esprit et il tentait de l'écraser, voyant rouge dans ce monde qu'il désirait de sang. Il prenait une toute autre image face à Aaron. Il était enfin le monstre sans cœur qui ne parvint pas à regretter la mort de sa mère, la présence de son père et la vision de son petit frère. Il tentait de bousculer son cœur mais ne parvenait qu’à le faire tenir droit. Ce n’était pas chavirer qu’il voulait mais devenir comme les autres. Eprouver un semblant de sentiment humain. Il n’arrivait plus. Les mots de sa mère avaient effacé le reste, les blessures de la cité, les couteaux sous la gorge, le sang du Corbeau, des jeunes filles sur ses mains. Il n’était plus rien. Il sentit ses mains se crisper tandis qu’il plaquait son poing sur les murs pour achever. Pour s’achever :
    - Je n’ai jamais connu mon petit frère. On m’empêchait. Mon père, je lui ai parlé deux fois peut-être dans toute mon enfance. Ma mère … Je n’ai pas envie de parler d’elle, elle ne le mérite pas. Elle était lâche ! Lâche ! Elle a préféré abandonner la vie si vite, sous ses prétextes bidon qu’elle prônait si rapidement ! Elle se disait femme mais ce n’était qu’un corps. Elle voulait une vie comme celle que l’on présente à la télévision, une de ces vies tout tracées. Pourtant, c’est elle qui m’a amené là-bas ! C’est elle qui m’a fait devenir comme je suis ! Je n’aurai jamais … Je n’aurai jamais fait toutes ces ch…oses. J’aurais été un enfant normal. Je n’ai pas pu, je n’ai pas eu le choix. Si tu as envie de te barrer, Keenan, je t’en prie, je te comprendrai. Crie-moi dessus, je crois que tu es le seul qui a le droit. Tu es le seul qui est resté. Je ne sais même pas pourquoi. Je t’apporte quoi Aaron, bon dieu ? Je sers à rien, je t’amène à rien …
BY CAELIS


Dernière édition par Caleb K. Ryker le Mer 30 Mai - 17:24, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: I'm sorry [AARON&CALEB]   I'm sorry [AARON&CALEB] I_icon_minitimeLun 30 Avr - 17:11

Caleb avait été battit à force de coups durs et de regards amers, ce n'était pas étonnant qu'il ne soit maintenant qu'un rock fait de pleurs et de pierres. La surface, quelle qu'elle soit, est souvent bien trompeuse. Comme certain s'amuse-t-à le dire si bien l'habit ne fait pas le moine, mais l'amour fait bien l'Homme, telle était la phylosophie d'Aaron. Il avait pû observer, à travers sa propre expérience, et même parmis celles des autres, les illustres inconnus comme les badauts qu'il croisait au hasard d'une rue malfamée, et qui dans une soif de compassion lui comptaient leurs maleurs jusqu'aux plus sombres détails. Il l'avait vu dans la vulgurante sauvagerie de son meilleur ami, son frère, dans les traits de Caleb Ryker même avant que lui aussi ne se mette à nue.
Voilà ce que l'on m'a fait, voilà ce que je suis devenue ; lui disait-on en lui déposait le paquet tout chaud sur les genoux en remuant la queue.
Voilà ce qu'on t'a fait, voilà ce que tu es devenue, telle était la phylosophie de Keenan lorsqu'il entendait des Hommes déballaient leur vie, l'atiraille du parfait connard, le passé de la parfaite victime.
L'amour fait bien l'Homme, ou l'amour peut le fait mal. Lui faire mal, aussi. Le faire Mal. Le faire mâle. Tellement de varientes, mais tellement de vérités à la fois, pensait Aaron. Lorsqu'on aimait mal quelqu'un, cette personne en était forcément marquée. Est-ce de ma faute ? Pourquoi je n'en vaux pas la peine ? Puis elle finit par s'en persuadé. On ne s'en aperçoit pas, mais aimer, et aimer bien est essentiel. Après, on a des carrences, des carrences d'amour, qui nous jouent de mauvais tour et nous ronge, nous ronge, jusqu'à ce qu'on ne sache plus comme aimer, comment aimer bien à notre tour.
Ça lui rappelait les épisodes de Batman, le dessin-animé qu'il regardait en Français avec sa mère. La morale était toujours la même : les méchants ne sont pas méchants de nature, on les fait devenir méchant à force de leur faire mal.
Voilà ce qu'on t'a fait, voilà ce que tu es devenu.
Voilà ce qu'on t'a fait Caleb, voilà ce que tu es devenu Caleb ; il pensait tout bas.
Caleb avait été battit à force de coups durs et de regards amers, ce
n'était pas étonnant qu'il ne soit maintenant qu'un rock fait de pleurs
et de pierres.
Je ne me considère pas comme quelqu’une de bien ; dit Caleb. Peut-être bien parce que jamais personne ne t'a fait ressentir ce sentiment là ?

- Ne dis pas de bêtises, Caleb, le coupa à voix basse Aaron, presque agacé. Tu as sauvé Leedy et tu m'as sauvé.

Tu as tué pour ton frère. Tu as tué pour moi ! Mais ça, il ne le dit pas. C'était non seulement le moment de se taire pour de bon, Caleb se livrait, il le savait, ça allait être l'unique fois, et il sentait qu'il en avait besoin. C'est non seulement le moment à ne pas envenimer avec le meutre.
Une mère folle. La base était déjà mauvaise. Un père absent, absorbé par son travail. Aaron se reconnut. Caleb était mal tombé. Il aurait eu besoin de stabilité, au moins ; si ce n'est beaucoup plus que ça. Beaucoup plus que ce que l'on pouvait lui offrir.
Le visge de Caleb se tordait déjà de souffrance, il restait silencieux pour encaisser ses propres mots, se perforait la lèvres de sa canine - pour s'empêcher d'hurler ? - et habatait son poings sur le sol. Un accès de violence délectable.

Elle n'était même pas schizophrène. Elle était dépressive. Elle voulait nous tuer.
Un nouveau frisson. Il se reconnut encore. Tragique histoire de tristesse bafouée qui avait viré au cauchemar. On aurait pu la sauver. On aurait pu les sauver. Mais on y est pas parvenu, Caleb.
Le garçon baigayait, cherchait ses mots en vain, posait un doigts tremblant sur ses blessures.
Voilà ce que l'on m'a fait, voilà ce que je suis devenu, Aaron, il disait à travers sa panique, à travers sa colère.
J’ai rencontré … Leddy. Toi. Je n’ai pas été humain à cette période. On ne peut pas me considérer comme humain.

- Tu n'étais qu'une ombre, Caleb. Une ombre de ta propre vie, et je suivais cette ombre, parce qu'à cette époque, paradoxalement, elle était mon soleil. Un soleil déchirant de lumière. On était tous les deux dans le noir, et pourtant, on arrivait à nous deux à créer de la lumière.

Mon père n'est pas mon père. Ma mère m’a ensuite avoué que mon père n’étais pas mon père.

- Ton père n'a jamais été ton père, Caleb. Un père aide son enfant, un père aime son enfant. Scientifiquement, peut-être, affectieusement, tu aurais mieux fait d'acheter un chien. Pour le peu qu'il a fait pour toi, c'est même peut-être mieux.


Elle était fier d’avoir tué mon frère et qu’elle s’était suicidé au lieu que comme on m’a toujours dit, elle était morte d’un cancer. Je suis content, vois-tu qu’elle est crevé. J’aurais préféré être orphelin depuis le début.

- Tu serais venu avec moi, avec Leedy. On aurait fait de cet enfer notre royaume. Et on aurait rien eu à craindre...

C’est elle qui m’a fait devenir comme je suis ! Je n’aurai jamais … Je n’aurai jamais fait toutes ces ch…oses. J’aurais été un enfant normal. Je n’ai pas pu, je n’ai pas eu le choix. Si tu as envie de te barrer, Keenan, je t’en prie, je te comprendrai. Crie-moi dessus, je crois que tu es le seul qui a le droit. Tu es le seul qui est resté. Je ne sais même pas pourquoi. Je t’apporte quoi Aaron, bon dieu ? Je sers à rien, je t’amène à rien …

- Voilà ce qu'on t'a fait, voilà ce que tu es devenu... On t'a mal aimé, Caleb. Voir pas du tout.

Depuis le début, Aaron avait balancé ces phrases en l'air. La souffrance de Caleb lui faisait tourner la tête. A ses pieds, se corps sans vie se mouvait encore.
Pour la première fois, il le regarda. Pendant un long moment il le fixa, partit d'un rire sans joie.

- Je reste pas parce que je n'ai nulle part où aller, je reste parce que c'est le seul endroit où j'ai envi d'être. Arrête de douter de toi comme les autres le faisaient, arrête de te considérer comme un boulet. Relève-toi, bon Dieu Ryker ! Aujourd'hui, ta mère n'est plus là, aujourd'hui, ton père, ton frère ne sont plus là ; comme disent ces incroyables cons : c'est la vie, et si tu veux pas plier comme un putain de roseau, relève-toi ! Tu es la dernière chose qui me reste, si tu plies, on chuttera ensemble, et ça sera une fin si triste...

Cette fois c'était lui qui voulait le secouer, le frapper.

- Tu ne comprendras jamais, surement que c'est ma faute, j'ai jamais été comme ça Caleb, encore moins bavard, mais sans toi, je serais mort un nombre incalculable de fois. De chagrin, d'ennuie sans doute, d'overdose, de solitude...
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Caleb K. Ryker

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MessageSujet: Re: I'm sorry [AARON&CALEB]   I'm sorry [AARON&CALEB] I_icon_minitimeJeu 10 Mai - 19:18





Il planta ses yeux dans ceux d’Aaron. Ses paroles lui firent l’effet d’une averse glaciale. Etais-ce cela sauvé ? Ce terme, que l’on aurait plutôt défini par un acte courageux prêt à tout pour la personne que l’on aime. Il ne les avait pas sauvés. Il les avait tués. Il les avait faits tombé dans le noir, dans la mort. Il avait tout fait foiré. Il avait plongé dans sa propre galère, il avait fondu dans le sombre. Stupide. Il devenait fou. Il tournait en rond comme un chien en cage. Il tournait, il tournait et il ne trouvait pas la sortie. Il ne l’a trouvé pas. Il ne la trouverait jamais. On avait enfermé son visage derrière des barreaux. Il jouait. Il criait. Il riait. Il souriait. Il les avait tous perdus. Il avait tout fait foiré. Stupide. Il devenait fou. Il avait été dupé. Il avait été trompé. Il avait été ramené à la simple appellation « rien ». Il s’était défoncé à force de foncer dans le vide et ne jamais rien trouver. Il était parti dans tous les ciels à la recherche de Dieu mais il avait atterri dans l’enfer. Stupide. Il devenait fou. Il aurait aimé se faire prendre. Il aurait aimé mourir avant l’heure. Il continue de faire clamer ses horaires pour que son nom prenne une valeur. Il aurait aimé être dupé mais ce fut lui qui le fit. Il aurait aimé être quelqu’un d’autre pour cesser de les manipuler un à un. Non. Stupide. Il devenait fou. Il avait toujours apprécié le fait d’être le joueur. Il aurait aimé que des personnes s’imposent à lui. Il voulait tellement de choses. Peut-être aucune. Il n’aimait rien. Il n’aimait pas sa vie. Il n’aimait pas l’amour. Il n’aimait pas les sentiments. Il n’aimait pas être lâche. Il n’aimait pas aller en cours. Il n’aimait pas perdre. Il n’aimait pas être généreux. Stupide. Tellement. Il devenait fou. Ferme les yeux et respire l’air. Chante si tu veux être libre. Ecoute les autres, deviens comme eux. Deviens invisible, soit celui que tu n’as jamais été. Qu’auraient comme réaction les autres ? Tiens, ce salopard devenu gentil. Tiens, ce merdeux qui s’est mit à faire quelque chose de sa vie. Il était la mort, il était la vie, il était le rire, il était quoi au juste ? Choisis tes derniers mots, Aaron, ce sont nos derniers instants de normalité. Dans quelques secondes, on s’enfoncera dans le romantique. Stupide. Il avait toujours été fou. Il planta ses yeux dans ceux d’Aaron et il poussa un long soupir. Il n’était plus stupide. Il était perdu. Perdu face à toute cette haine, violence, jalousie. Il était petit le Aaron. Un peu frêlounet. Il était beau. On peut désigner un homme de beau ? Merde, mignon. Ou juste joli. Va savoir. Il n’avait pas sauvé Aaron ni Leddy. Il avait tué Leddy et Aaron. Aussi le Corbeau et un autre homme dont le nom n’était même pas connu par son petit être égoïste. Il avait enfoncé Aaron dans la drogue. Il aperçut les cernes. Peut-être. Peut-être pas. Il n’avait même pas réussi à rester avec Leddy. Il avait tué des drogués en leur faisant faire le dernier plongeon. Il aurait du le faire lui aussi. Et dire que ce qu’il faisait maintenant, n’était plus rien. Il avait oublié la drogue en se foutant dans la merde. Il fallait une nouvelle drogue. Celle de détruire la vie des autres. Il se retourna et planta ses yeux dans ceux d’Aaron. Stupide. Il avait toujours été fou. Son ton sarcastique ne l’étonna même plus.
    « Ah je t’ai sauvé ? J’apprends des choses, vois-tu aujourd’hui ! Attends, je t’ai fait plonger dans la drogue et tu me voyais en permanence en vendre. Leddy ? Oh merde, c’est vrai, je l’ai sauvé ! Elle a pu crever pour sortir de son enfer. Je devrais être considéré comme un messie, un ange même … Ouah, je m’impressionne Keenan. »

Oh ryker se lançait dans l’humour. On envoyait. Canon, boulet, feu, explosion. Il avait explosé sa vie. Il avait explosé tous ces attachements. Il ne se sentait pas attaché mais pour les lui, les personnes qu’il aimait, lui appartenait. Aaron enchaina avec une autre phrase. Il sentit un frisson parcourir son échine. Il avait envie de prendre Aaron dans ses bras. Pour le briser, pour détruire ces mots. Il fallait qu’il comprenne. Il n’était pas le soleil. C’était plus que trompeur. Il ne fallait pas se leurrer. Il a bien des choses qu’il ne faut pas croire. Aaron lui avait crée trop de lumières. Tellement. Un faisceau si lumineux qu’il l’aveuglait. Ils allaient mal finir. C’était indéniable. Impossible. Réalisable. En silence, il s’approcha d’Aaron, il posa ses doigts sur sa joue et lui susurra d’une voix désagréablement brusque et violente :
    « Je ne peux pas l’être. Tu ne comprends pas Aaron. Tu vas finir comment en restant avec moi ? J’ai pris tellement de choses de toi mais je ne t’ai jamais rien donné. A part si tu appelles ma violence, amour. Dans ce cas, qu’est-ce que je t’ai aimé ! J’étais fou de toi à force de te fracasser contre les murs ! Pour quel raison ? Parce que j’étais un malade drogué. Dommage. Reste ma lumière mais sache que je ne peux pas être la tienne Aaron. »

Le récit continuait. Des piques effroyables. Des piqures de réalité. « Ton père n’a jamais été ton père. » Belle réflexion. Sarcasme. Effroyable de penser à ça maintenant. Il était quoi son père ? Rien. Comme sa mère, comme son petit frère, comme lui. Famille rien. Famille de merde. Famille inutile. Non pas le terme famille. Il aurait fallu que leur porte n’affiche rien sur la sonnette. Il fixa Aaron, le sol, le mur. Trois entités différentes. Que pensait Aaron ? Il recula, trop conscient de la sensation brûlante de ses doigts. Il recula un peu puis brusquement. Il avait tellement peur de ce qu’il allait devenir. Tout s’annonçait tellement mal. Il y avait tellement de vides à combler, tellement de gouffres qui n’attendaient que lui. Il suffisait d’un faux pas pour qu’il tombe. Non. Il était déjà tombé. Le baiser d’Ambroise, le retour de Saskia. Tellement de choses, tellement de possibilité. Il jouait tellement, il manipulait tellement. Il avait peur de se tromper lui-même. Il avait échoué du début à la fin. Ce long exode censé l’éloigner de la cité, n’avait fait que le noircir encore plus. Il avait crue sortir un instant et pouvoir prendre une bouffé d’air. Mais lui-même n’arrivait pas. Il était drogué au simple fait de s’amuser avec les autres. S’amuser. Peut-être. Manipuler, surement.
    - Tu serais venu avec moi, avec Leedy. On aurait fait de cet enfer notre royaume. Et on aurait rien eu à craindre...

Finir dans un orphelinat. Aurait-il mieux valu ? Il n’avait jamais eu d’endroit pour vivre alors comment aurait-il fini avec un minimum de soutien. Il haussa les épaules sans répondre. Il n’avait pas de réponse à apporter. Il ne savait tout simplement plus quoi dire. Après tout, les possibilités d’une autre enfance et alors d’un autre passé, étaient si grandes qu’il préférait ne pas faire d’hypothèse. C’était marqué. C’est lui. Sans ses souvenirs, il n’était rien, il n’était pas celui qu’il était malgré le fait qu’il se haïssait. Il haïssait sa vie mais il ne faisait rien pour la changer. Paradoxe. Un premier choix qui s’opposait tellement au second. Il aurait voulu réfléchir mais il ne put que prendre sa tête entre ses mains pour fermer les yeux et oublier un instant cette conversation qui le menait trop à lui-même, à ses propres secrets. C’était intime, c’était personnel. Il avait l’impression de détacher des paroles trop ancrées en lui pour les envoyer dans l’air. La voix d’Aaron l’apaisait tout en l’agitant. Ses propres convictions. Ses choix. Il n’arrivait pas à voir ce qui avait de simple dans tout cela. Des personnes arrivaient à raconter leurs vies en permanence. Lui non. Il butait à chaque mot et préférait se taire. Il détournait les questions mais faisait qu’en poser aux autres. Il ne laissait échapper aucune réponse mais il détestait ne pas en avoir. Toute sa vie était un paradoxe d’ailleurs. Lui-même en était un.
    « Voilà ce qu'on t'a fait, voilà ce que tu es devenu... On t'a mal aimé, Caleb. Voir pas du tout. »

Un frisson le reprit. Il n’arrivait plus à tenir. Les mots se bloquaient dans sa gorge pourtant il désirait plus que tout qu’ils sortent. Il avait envie de lâcher ce qu’il gardait en lui tout en continuant la conversation. Il avait envie d’arrêter tous ces souvenirs car il ne pouvait plus les supporter. Toutes ces images, ces visages, ces voix, ces rires et ces sourires. Il voyait des éclats étincelants, des beautés virevoltantes, des charmes de rose. Il fondait, il brûlait intérieurement. Il n’avait pas besoin d’être aimé. C’était une certitude de fierté qui bondissait jusqu’à lui. Il n’avait pas besoin de toute cette pitié malsaine. Il n’en n’avait pas envie. Pas d’Aaron. Qui le regarde d’égal à égal. Non, c’était de la gentillesse … Il n’arrivait pas encore à comprendre la similitude. Il ne pouvait se dire que des personnes tenaient à lui. C’était impossible. Il avait toujours su qu’il serait seul alors à quoi bon y croire ? Pour continuer, pour continuer. Continuer vers où, pour qui et pour quoi ? Pour la belle idée de la vie que tout le monde se fait ? Il en voyait que des journées semblables. Reconnaissables en tout point aux précédentes. Sa voix chuta même s’il tenta de s’affirmer :
    « Je n’ai pas besoin d’amour, Aaron ! J’ai besoin de rien ! »

Il maudissait son ton aux reflets de plainte. Il cria le dernier mot. « Rien ». Merde, qu’il y pensait à ce mot. Une nouvelle liste sur sa vie : paradoxe, et rien. Encore plus troublant pour son pauvre esprit.
    « Je reste pas parce que je n'ai nulle part où aller, je reste parce que c'est le seul endroit où j'ai envi d'être. Arrête de douter de toi comme les autres le faisaient, arrête de te considérer comme un boulet. Relève-toi, bon Dieu Ryker ! Aujourd'hui, ta mère n'est plus là, aujourd'hui, ton père, ton frère ne sont plus là ; comme disent ces incroyables cons : c'est la vie, et si tu veux pas plier comme un putain de roseau, relève-toi ! Tu es la dernière chose qui me reste, si tu plies, on chutera ensemble, et ça sera une fin si triste... »

Peut-être fallait-il une réponse. Une minime réponse. Un rien du tout. Il restait bouche ouverte à fixer le mur, dos à Aaron. Il finit par se retourner en relevant un sourcil, le regard tremblotant. Il était faible. Il fallait qu’il se relève. Il fallait en finir. Il fallait lui dire, il fallait lui expliquer.
    « Aaron … Tu voudrais avoir avec toi un homme qui a violé et tué ? Tu pense que pour les restants de tes jours, tu veux rester avec le sale type aux mains tâchées de sang que je suis ? Tu sais ce que je fais chaque jour ? Je manipule toutes les personnes qui sont sous ma main. Pourquoi ? Par pure plaisir, je sais pas, pour avoir l’impression de gagner une fois dans ma putain de vie. Je ne plie pas Aaron. Je suis au fond du trou. C’était au tout début qu’il fallait que je fasse le choix de résister mais tu vois, j’étais trop faible. J’ai déjà chuté et j’espère ne pas t’avoir emporté avec moi. C’est bien mieux pour toi, finit-il avec un rire sans joie. »

Il avait envie de fermer les yeux pour oublier.
Oublier.
Toujours oublier.
    « Tu ne comprendras jamais, surement que c'est ma faute, j'ai jamais été comme ça Caleb, encore moins bavard, mais sans toi, je serais mort un nombre incalculable de fois. De chagrin, d'ennuie sans doute, d'overdose, de solitude...

Il resta une minute à de longs mètres loin de lui avant de partir d’un grand bond vers lui et de le fixer de toute sa hauteur. Son visage se crispa. C’était déjà allé trop loin. Il y avait trop d’attachement et ce qui s’annonçait pour lui, n’augurait rien de bon. C’était une brusque révélation, un silence retenu trop longtemps. Il voulait s’enfuir. Oublier, oublier ce qui venait de se produire dans ses pensées. Il enchaina pourtant d’une voix brusque, mais douce d’attendrissement et qui contrastait par les deux sentiments qui le prenaient : la colère et ce qui pourrait se résumer à un « merci », une sorte d’amour encore voilée :
    « Ne me dis surtout pas que c’est de ta faute ! On s’est aidé c’est vrai mais je ne sais pas si pour toi, tu ne ferais mieux pas de vivre. Vraiment. Et cela, je ne pense pas que … Tu m’as apporté tellement de choses Aaron … Je … C’est vrai … Bref, oublie. Je sers à rien à radoter de vieilles histoires et je crois que ça n’a strictement pas d’importance mon passé. Mais, il reste le rien. »

Il réussit à stopper son émotion en lui offrant un sourire carnassier pour sa dernière phrase. Il avait fait le plus grand effort pour se confier. Chacun son tour. Ce qui s’annonçait, allait être plutôt comique. Non, mélancolique. Caleb ne pensait pas un instant que la vie d’Aaron était une histoire de conte de fée mais il avait l’impression de se plaindre en permanence et le fait de passer à quelqu’un d’autre que soit, lui faisait du bien. C’était un peu passé le fardeau que personne ne voulait. Ouvrir les lèvres semblait alors si difficile.
Si compliqué.
BY CAELIS


Dernière édition par Caleb K. Ryker le Mer 30 Mai - 17:23, édité 1 fois
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Aaron Keenan

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Aaron Keenan

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MessageSujet: Re: I'm sorry [AARON&CALEB]   I'm sorry [AARON&CALEB] I_icon_minitimeJeu 17 Mai - 18:00

    En réponse, Aaron eut droit au regard glacial de Caleb, ou plutôt le subit. Un "sans rire ?" camoufflé dans ses yeux froids, sans aucune irralité. Comme un dominant à qui il ne pouvait résister, Aaron ne dit rien et baissa les yeux. Sa cigarette fumée au bout de ses doigts. Il l'avait complétement oubliée celle-la, et donna un coup de son index sur le tube de nicotine afin que la cendre tombe à même le sol. Le ménage n'était pas leur priorité en règle générale, encore moins dans une situation pareille ! Caleb n'était pas facile à convaincre, encore moins lorsqu'il avait toutes les raisons ne de pas l'être, sous les yeux. Mais Aaron aussi avait ses arguments. Il se défendrait plus tard, ajouter une parole maintenant alors que Caleb tournait comme un lion en cage, les poings serrés dans les poches de son jean, ça ne ferait que l'énerver de l'avantage et envenimer la situation. Aaron songea justement à la colère. Lui qui était incontrôlable en temps normal, il était dans un calme fou en ce moment-même. Pourquoi ? Il n'aurait su le dire lui-même, peut-être que parler de sa prochaine mort à haute voix l'avait libéré, finalement ? Le mutisme était sa règle d'or pour tous problèmes. Pourquoi afficher ouvertement ses peines et ses chagrins alors que l'on sait que c'est contagieux ? Aaron avait la certitude d'être un broyeur. Il accumulait tous les mots noirs à l'intérieur, les laisser maserrer un bon moment, quelques fois le lendemain tout avait été détruit et il en ressortait vainqueur, d'autres fois il y avait surcharge et cela prenait des années et années... Aujourd'hui, il venait de voir que parler ouvertement et ne pas laisser massérer le rendait calme, mais surtout perplexe. Comme il s'y était attendu, cela avait déteint sur Caleb. Il préférait de loin l'ancienne méthode.
    Ce moment lui parut interminable. Caleb faisait les cent pas, et dans ce silence emplit de tension, ne résonnait que ses pas anxieux sur le lino et le souffle lent d'Aaron qui expirait la fumée. Finalement, il reprit la parole, un ton sarcastique, un regard fort. Aaron se serait attendu à quelque chose de plus doux...


    - Ah je t’ai sauvé ? J’apprends des choses, vois-tu aujourd’hui ! Attends, je t’ai fait plonger dans la drogue et tu me voyais en permanence en vendre. Leddy ? Oh merde, c’est vrai, je l’ai sauvé ! Elle a pu crever pour sortir de son enfer. Je devrais être considéré comme un messie, un ange même … Ouah, je m’impressionne Keenan.

    Aaron sentit le premier soubressaut d'agacement lui barrer l'échine. Resta silencieux, prit une nouvelle taff en silence. Il regardait Linghton à travers la vitre, et se disait que malgré la beauté de la ville, les târes de la société et sa haine l'habitait aussi. Il s'était déjà calmé.

    - Je m'en suis vite aperçue, tu sais, il finit par dire très calmement, encore lointain. J'avais beau être tout le temps avec elle, les moments qu'elle préférait étaient les vôtres. Elle me l'a même dit, un jour - il rit tristement. Elle m'a dit : "Quand Caleb vient, c'est toujours plus joyeux. A nous deux, on fait une triste paire...". C'est pas faux. Quand tu te ramenais, c'était noël pour tout le monde.

    Il se souvenait des jours heureux à l'orphelinat. C'était ceux qui leur permettait de l'oublier, justement, ce fichu bâtiment de pierres où ils se sentaient prisonniers. C'était ceux où Caleb se ramenait, avec sa gueule d'ange, un peu de chaleur humaine et de changement. Leedy n'avait pas tord. Au début, Aaron ne voulait l'avouer : ils étaient ennemis. A la fin, il l'aurait hurlé.
    Aaron était en train de regarder le sol et ne perçut pas les pas feutrés de Caleb qui filait vers lui. En silence, il s’approcha d’Aaron, il posa ses doigts sur sa joue et lui susurra d’une voix désagréablement brusque et violente :


    - Je ne peux pas l’être. Tu ne comprends pas Aaron. Tu vas finir comment en restant avec moi ? J’ai pris tellement de choses de toi mais je ne t’ai jamais rien donné. A part si tu appelles ma violence, amour. Dans ce cas, qu’est-ce que je t’ai aimé ! J’étais fou de toi à force de te fracasser contre les murs ! Pour quel raison ? Parce que j’étais un malade drogué. Dommage. Reste ma lumière mais sache que je ne peux pas être la tienne Aaron.

    Il lui aurait presque mit les larmes aux yeux à ce con. Il lui aurait presque mit les larmes aux yeux s'il n'avait pas déglutit et s'était maitrisé avec une énorme difficulté. Reste ma lumière. Il n'en avait jamais été une, même pas pour sa mère. S'il avait assez brillé pour elle elle ne serait pas enterrée aujourd'hui. Il avait même été tout l'inverse. "Tout ce que tu touches tu le brises" lui avait dit son père.

    - C'est ridicule, il grommela entre ses dents, partagé entre colère et émotion.

    Comment pouvait-il dire ça ? Caleb lui avait donné un foyer, son vieux studio bourré d'héroïne ou pas, une famille, un dealer ou pas. La drogue, il y avait touché de lui-même. Peut-être sans Caleb cela aurait été plus lent. Mais Aaron en avait trop dit, il préféra se taire. A force de trop se dévoiler, il devenait trop atténiable, trop fragile - plus qu'il ne l'était déjà.
    Il rejeta la tête en arrière pour éviter la main de Caleb, et huma encore une bouffée de cigarette.
    Aaron était sincère, ça gênait Caleb. Caleb était sincère, ça gênait Aaron. Ils s'étaient bien trouvés ces deux-là.


    - Je n’ai pas besoin d’amour, Aaron ! J’ai besoin de rien !

    Caleb avait hurlé dans une faiblesse flagrante. Tout le monde a besoin d'amour. Même le plus gros des menteurs.

    - Alors je sers à quoi, moi ? avait lancé Aaron avec froideur, presque vexé.
    - Aaron … Tu voudrais avoir avec toi un homme qui a violé et tué ? Tu pense que pour les restants de tes jours, tu veux rester avec le sale type aux mains tâchées de sang que je suis ? Tu sais ce que je fais chaque jour ? Je manipule toutes les personnes qui sont sous ma main. Pourquoi ? Par pure plaisir, je sais pas, pour avoir l’impression de gagner une fois dans ma putain de vie. Je ne plie pas Aaron. Je suis au fond du trou. C’était au tout début qu’il fallait que je fasse le choix de résister mais tu vois, j’étais trop faible. J’ai déjà chuté et j’espère ne pas t’avoir emporté avec moi. C’est bien mieux pour toi, finit-il avec un rire sans joie.

    Aaron n'écoutait déjà plus. Un mot l'avait heurté. "Tué", cela aurait été logique, mais non, il avait vu ce meurtre, et Aaron savait qu'il en était totalement responsable. "Violé". C'était ce mot-ci que le laissait la bouche ouverte.

    - Ça veut dire quoi, ça, Caleb ? il demanda d'une voix inquiéte, s'approchant un peu de lui sur le canapé. Qu'est-ce que t'as encore fait ? Le Corbeau, je veux bien, mais c'est quoi cette histoire de viol ? Il avait finit par hurler.

    Il avait finit par perdre son calme. A parler du meurtre alorsque c'était une très mauvaise idée. Tabou, tabou, tabou, quand tu nous tiens... Caleb ne savait pas qu'Aaron avait tout vu. Mais Aaron ne savait pas qu'il avait violé. Et cette fois, il ne parvenait plus à garder son sang-froid.
    Un nouveau silence les marqua. Aaron se sentait bouillir à nouveau, essayait de se calmer veinement.


    - Ne me dis surtout pas que c’est de ta faute ! On s’est aidé c’est vrai mais je ne sais pas si pour toi, tu ne ferais mieux pas de vivre. Vraiment. Et cela, je ne pense pas que … Tu m’as apporté tellement de choses Aaron … Je … C’est vrai … Bref, oublie. Je sers à rien à radoter de vieilles histoires et je crois que ça n’a strictement pas d’importance mon passé. Mais, il reste le rien.
    - On remet le mien à plus tard, Caleb? C'est quoi cette histoire ?

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Caleb K. Ryker

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MessageSujet: Re: I'm sorry [AARON&CALEB]   I'm sorry [AARON&CALEB] I_icon_minitimeMer 30 Mai - 16:19





« - Tu arrives chaque jour à vivre en étant l’être que tu es ?
- Tes questions sont de plus en plus ridicules, ma pauvre, tu commences à me faire patauger dans la pitié.
- Tu arrives toujours autant à les élucider. Réponds.
- Tu penses que je vais t’obéir ?
- Dans le meilleur des cas, oui.
- Et dans le pire ?
- Je préfère ne pas y penser … En plus tu soupires ! Ma parole, tu ne te rends pas compte à quel point, tu peux être effrayant ?
- La porte est juste derrière toi, à ta droite, dans le coin.
- Tu veux que je m’en aille ?
- C’est toi qui a peur de moi …
- Tu ne réponds toujours pas.
- Quel désastre de ne pas avoir de réponses ! Je serais presque – mais je dis bien presque – tenté de te répondre tellement tu m’as l’air désespérée.
- Tu me fais chier.
- Je répète : porte à droite, derrière toi.
- Tu as gagné ! J’abandonne. »
► CAMILLA

Il avait toujours résolument pensé que son esprit était dissocié de son corps - comme si deux êtres cohabitaient en un ; comme si deux êtres se torturaient en un. Alors même que sa conscience était tiraillée de toutes parts par aucun des sentiments qui se reflétaient sur son visage, son corps bouillait d’une violence contenu et irrationnel semblable à toutes celles qu’il avait eu durant l’échange. Les regrets plongeaient dans ses remords et arrachaient une partie de sa lucidité pour la fondre avec sa colère. Le problème n’était jamais venu d’Aaron, loin de là, il le savait mais toujours de lui-même, de cette peur angoissante de ne pas connaître les limites, de ne pas savoir où la chute se terminerait. Ses lèvres se battaient, faisaient ressortir des mots qui n’étaient pas les siens. Dans ce paradoxe continuel, il avait cherché un accusateur à ces mots qui s’enfonçaient en lui et bousculaient le peu de rationalité qui était venu s’installer dans son esprit. Il détourna sagement les yeux, expira un long soupir alors même que les lettres s’ajustaient avec les mots dans ses pensées. Ce n’était pas tant l’espoir d’avoir su donné le bonheur que lui-même avait l’impression de faire fuir mais surement qu’à la veille de tous ces remords vis-à-vis de Leddy, la certitude que ces moments n’avaient pas été éphémères. L’oppression soudaine qu’il ressentit dans son cœur, acheva sa conclusion incertaine quoique si véridique : leurs paroles étaient de plus en plus lointaines, comme éloignés de leur complicité et s’entremêlaient avec le mensonge. Il fixa le jeune homme et ne put éloigner l’angoisse sourde qui voilait ces iris. Le temps l’avait changé, l’avait fait devenir un corps rongé par la rouille, sans cesse dans ses tourments, toujours plus angoissé à l’idée de comprendre le changement qui percutait ses os. Depuis l’orphelinat ; depuis la traque de cette fuite en avant ; depuis le départ des murs gris. Dans toute cette lute interminable qu’il avait mené contre les souvenirs, les dires de sa mère revenaient en boucle inlassable. Jamais, encore, dans toute cette existence morbide et minable qu’il menait, il n’avait entendu une phrase lui permettant de se donner le mérite d’avoir apporté, ne serais-ce qu’un fragment de bonheur. Il avait toujours pris celui que les autres lui donnaient sans jamais réussir à le distribuer. Chaque jour, il luttait dans cette descente grâce à Aaron – parce qu’il était là, parce qu’il lui refusait ses faux-pas, parce qu’il avait tenté de comprendre. Il n’aurait lui-même, pu expliquer le lien qui l’unissait au jeune homme. En permanence, il avait l’impression de ne pas réussir à dénouer ses fils tant le temps les avaient rendus fort. Il avait eu tellement peur de s’attacher qu’il avait longtemps cru que la haine du début, ne les rendrait jamais aussi proche. Les mots d’Aaron le bousculaient et renversaient la colère qu’il avait senti quelque temps plus tôt à l’annonce de tout ces sentiments qui étaient étalés : Caleb se connaissait, dans toutes les situations où son attachement était de mise, il en était perdu. Il bredouilla quelques mots mais ne réussit à sortir une phrase entière tant l’idée revenait dans son esprit : l’idée qu’il était possible qu’il apporte quelque chose aux personnes, juste une fois. Il lui semblait qu’il parlait avec son ombre, qu’enfin, il découvrait bien d’autres facettes. Son visage devenait plus innocent, comme un enfant réalisant tout ce qu’il avait fait. Il en avait voulu à Aaron de lui dire les vérités, les mensonges, l’attachement de peur de lui avouer la vérité.

Tous les deux, ce n’était partie que d’une erreur – une simple erreur de la vie, un de ces erreurs qui deviendra ensuite la plus belle des vérités. Caleb ne pouvait que l’avouer même si son esprit en avait presque pris la tournure de la honte, il avait haï de jalousie du plus profond de son être, ce petit nouveau, cette tête brune un peu perdu aux yeux dans le vide. Il n’aurait su dire à quel moment il avait su qu’il avait besoin de lui et que c’était réciproque. C’était deux êtres perdus dans le même océan et ils ne pouvaient que s’accrocher au même rocher, même avec son pic rocailleux et qui leur écorcha les mains durant toutes ses années. Pour sa part, Caleb avait toujours agi en parfait solitaire : ombre de lui-même, maudissant tous ceux qui tentaient de l’approcher, il éloignait toutes tentatives. Depuis longtemps, il s’était reclus sur lui-même et avait toujours apprécié sa seule compagnie, et son habitude de toujours agir avec lui-même, lui avait souvent fait faux-tour. Quoique n’ayant rien contre les autres, on n’aurait pu le considérer insociable mais plutôt effacé et de peur de s’attacher. L’attachement, dans un premier sens, ne le dérangeait pas non plus mais il redoutait le simple fait de perdre les personnes qu’il aimait. Pour se protéger de la mort et de ces tours macabres, il avait arrêté tout simplement de provoquer ce de quoi il avait peur. C’était aussi simple que ridicule mais ces quelques règles lui avait permit dans un premier temps, de ne pas tomber dans la pure folie. Seulement, après cette haine féroce envers le regard doux et innocent du petit brun qui venait de débarquer brusquement dans la vie de sa meilleure amie, il avait arrêté les crocs pour préférer tomber dans ce qu’il avait toujours trouvé ridicule : la protection. La sécurité qu’une personne était là, que lorsque son regard se posait sur vous, on n’y lisait pas que du dégoût. Il avait brisé ses barrières pour Aaron et avait tout donné : ses pires et ses meilleurs côtés. Ses secrets les plus horribles à ceux qui lui avaient fait le plus de mal. Dans toutes les limites qu’il cherchait dans lui-même, celle d’Aaron occupait le plus de place : jusqu’à où pourrait-il aller et comment avait-il pu ainsi tout donner ? Donner n’était pas ainsi à prendre dans le terme d’offrir vraiment quelque chose au brun et Caleb avait toujours pensé qu’il lui avait pris tout ce qu’il lui offrait : sa confiance, son amour, sa présence et tout ce qui s’ensuivait sans jamais lui rendre la pareille. Il s’était longtemps trouvé égoïste de privilégier de ce bonheur sans réussir à faire de même. Il regarda le jeune brun et se demanda le moment qui avait déclenché la suite, qui avait fait comprendre que ces deux êtres étaient faits pour se retrouver.

En entendant les paroles de son meilleur ami, il fuya soudainement son regard. Il avait réussi à le plonger dans la colère alors que les moments qui avaient été précédés, il avait tenu un calme exemplaire. Les cris montèrent dans l’appartement, cognant dans la conscience de Caleb. Bien entendu, ce n’était que le début, ce n’était que la fin de ce dénouement si attendu. Tout était prévisible à partir du moment où l’on avoue ses actes. Il croisa ses bras sur son torse, haussant légèrement les sourcils et entonna froidement :

« Tu n'as rien à voir là dedans. C'est ma vie et c'est ce que j'en ai fait. Je t'avais dit que j'étais une ordure, je le sais. »

Certains croquent la vie, se battant jour et jour contre leurs quelques malheurs, riant et pleurant de tout, sans ne se soucier de rien. Le jeune homme se sentait comme au courant inverse de cette grande rivière. Il se faisait happé par les brusques déferlements de sentiments qui le prenaient. Un tourbillon de peur dans un gouffre de plus en plus sombre. Il avait crue retarder toutes ses peurs, toute sa haine en rejetant l'idée de continuer sa vie dans ces murs gris mais l'espoir de terminer le cauchemar qu'il vivait, qu'il avait vécu, qu'il vivrait toujours, ne faisait que s'empirer. La pente était bien trop lente, bien trop loin et il trébuchait à chaque pas. Chaque jour, il se voyait fondre et aurait aimé disparaître. Il ne parvenait plus à dessiner les visages des personnes qu'il aimait dans sa conscience. Les contours se floutaient plus vite qu'il ne l'avait prévu. Il ne savait plus si toutes les conséquences arriveraient maintenant ou jamais. Caleb avait longtemps été chamboulé par une grande hésitation : intégrer Aaron dans le marché. Cela impliquait tellement de choses que même à cet instant, il en regrettait encore le prix – celui de voir son meilleur ami tomber lui aussi dans le manège infernal de l’horreur, de la dépression, de la fatalité et de cette porte de secours : la drogue. Il en avait gardé une indéniable trace de regret toujours en pensant qu’il aurait pu donner une vie meilleure à Aaron. Trouver autre chose, s’embarquer dans un autre endroit. Il en était devenu paranoïaque à force de trop s’attacher : il avait peur en permanence pour Aaron. Peur de ce que les autres pouvaient lui faire ; peur de ce qu’il pourrait lui arriver et l’annonce de la maladie lui avait rappelé un sort fatale qu’il avait préféré écarté de ses pensées : il pouvait le perdre. Pourtant, il s’énervait, il bougeait le monde qu’ils avaient crées et dans la simple cause de sa peur, de ses angoisses qu’il rejetait injustement sur le deuxième. Il ajouta dans un murmure :

« Tu ne connaissais pas Camilla, c’était l’une qui me tenait toujours tête, toujours fière, avec ce petite air hautain et supérieure que j’avais trouvé chez ma mère et qui a fournit ma haine pendant des années. Elle m’insupportait et elle le savait alors elle jouait avec moi ... »

Les souvenirs revenaient comme des pointes, lames qui s'enfonçaient dans sa chair. Il détourna la tête et entonna d'un ton plus sarcastique et distant :

« Pourquoi on en parle ? J'ai fait tout un tas de choses immondes dans ma vie et je n'ai aucune envie de revenir sur le sujet. Je pense juste que je ne te mérite pas et je t'explique les raisons. »

Il avait peur d’une chose et la pensée que cela arrivait, battait à ses tempes : perdre le jeune homme et voir sur ses traits tout le dégoût qu’il pouvait éprouver pour son seul être misérable. C’était surement la dernière chose, la seule qui pouvait engouffrer la lame dans la plaie. Il enfouit sa tête entre ses mains, les épaules en avant, le dos vouté : ses idéaux s’écroulaient, ses divagations revenaient et l’enfouissaient dans un mensonge irréel : il allait rester, il allait tenter de comprendre mais l’ordre des choses ne pouvaient se passer ainsi. Il avait durant toutes ces années, supporter tout la méprise de Caleb, ses colères, sa violence, sa haine et tout ce qu’il avait dit. Caleb avait peur juste d’une chose : le perdre. C’était pour lui la pire chose qu’il pouvait lui arriver. La seule qui le détruirait à jamais. Si le phénix attend la fin d’un grand moment pour s’enflammer et redevenir cendres pour recommencer, le jeune homme n’allait pas fonctionner ainsi : en perdant ce qui avait été sa vie, il préférait la terminer. A jamais. Or, le simple fait d’avoir avoué tous ces actes, affreux qu’il soit, comment allait réagir le jeune homme ? Les paroles d’Aaron lui revenaient brusquement, s’engouffrant dans sa vision rouge et ses pensées sombres. Le Corbeau … Il savait pour … Le Corbeau. Il l’avait vu. Il l’avait vu tenir la crosse, il l’avait vu pleuré en criant son nom, il l’avait vu dans sa faiblesse flagrante. Il avait signé son arrêt de mort : en ayant tué et violé, comment pouvait-il encore le regarder en face ? Même Caleb se dégoutait alors qu’en était-il de son meilleur ami ? Il releva ses yeux hagards vers lui et bafouilla :

« Comment sais-tu … pour … le Corb .. eau ? »

Il sentait un frisson de peur lui parcourir l’échine.
BY CAELIS
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Aaron Keenan

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MessageSujet: Re: I'm sorry [AARON&CALEB]   I'm sorry [AARON&CALEB] I_icon_minitimeVen 6 Juil - 13:12

    Le jeune homme qui lui faisait face n'avait plus rien de l'adulte qu'il espérait devenir au Canada. Caleb avait beau s'efforcer de grandir, et même certaine fois d'avoir la volonté de changer, de s'améliorer, il n'en restait pas moins ce gamin de douze ans qu'Aaron avait rencontré ; perplexe devant le monde et l'amour. La fureur qui s'était emparée de son visage avait disparut sous les mots de son compagnon. Il avait la même expression abasourdie la premirèe fois qu'il l'avait vu.
- Tu n'as rien à voir là dedans. C'est ma vie et c'est ce que j'en ai fait. Je t'avais dit que j'étais une ordure, je le sais.

Les bras croisés sur son torse, il évitait le regard. Une position de défense évidente. Aaron avait beau lui répéter que personne ne leur voulait du mal, ici, encore moins lui. "Parce que j'ai l'impression qu'on me veut sans cesse du mal". Il savait combien il avait peur, mais le brun ne voulait plus de barrières, surtout pas si c'était Caleb qui en créait lui-même entre eux...

- Crois-le ou non, ça me concerne. Merde Caleb, tu peux pas m'éjecter et me sortir des "tu n'as rien à vois là-dedans" dès que ça ne te plaît pas !

Aaron songea encore à sa vie, à la vie de Caleb dont il ne faisait pas partit, avant leur rencontre. Il comprenait maintenant qu'il n'y avait pas que le avant qui les séparaient, mais aussi le après.
Puis Caleb se livra, inexpliquablement. Un déclic et il sembla inarrétable, parla de Camalia, sans doute la fille dont il avait abuser. Camilia aurait pu être sa soeur, Kira. Camilia aurait put être sa mère, Katherine. C'est ce qui tournait dans la tête d'Aaron à ce moment là, inexpliquablement, il était incapable d'arrêter ces pensées. Si un autre Caleb, rongé par la culpabilité au même point que lui, courait dans les rues après avoir toucher à Leedy, à Jordan, à Kira, à Kathrin, à Pénéloppe... Et si le monde était rempli d'autres Caleb ; pas forcément mauvais, mais poussé à le devenir, à heurter les autres pour ne pas se heurter sois-même, occupés à couler ensemble, mais jamais seuls, à couler les autres, pour ne pas couler soi-même... Et si j'étais un autre Caleb, et si je coulais les autres, si je ne savais faire que ça...
Il fallait qu'il revienne sur Terre, et c'est ce qu'Aaron se contrit à faire. Dès qu'il paniquait, il perdait les pédales. La plupart du temps, c'était Caleb qui s'occupait de freiner. Mais maintenant que c'était lui qui avait actionner la machine...
Et Caleb partageait comme il partage rarement, comme un commerçant avide, qui compte une à une les pièces qu'il rend mais surtout celles qu'on lui tend. Il partageait son agacement pour sa mère, et donc pour Camilia. Aaron avait l'impression que les femmes en général portaient toutes le masque des blessures de Caleb, et qu'à partir du moment où elle lui poserait problème, il serait plus contrarié encore.

- T'as violé cette pauvre fille parce que tu supportais pas sa gueule... C'est ce que tu essaies de me dire ?

La voix de Caleb s'éleva. L'intonnation qui clot un long débat, il l'espérait sans doute.

- Caleb... J'ai besoin de savoir qui j'ai en face de moi. J'ai besoin de connaître davantage... Tu m'as déjà donné ton enfance, je ne t'ai pas livré la mienne, du moins pas encore. Je t'en demande beaucoup, comme toujours je tire sur la corde ; mais j'ai vu le sol se dérober sous mes pas un nombres incalculables de fois, maintenant je veux savoir à qui je m'accroche lorsque je sens que ça s'effondre...

Le Corbeau. Leur hantise.
Aaron regarda le visage blafard de son ami, du tueur qui ne s'inquiéter pas d'avoir supprimer la vermine, mais d'avoir blessé son bras droit. Dans son regard on pouvait lire toute la terreur. Allons, il ne pensait qu'Aaron allait le quitter pour un crime dont il était lui-même responsable ? Allons, Caleb n'allait pas partir lui-même ? Le quitter ? La même terreur traversait leur deux têtes. La solitude paraissait encore plus dévastatrice que leur alliance.

- J'ai pas pu galoper bien loin, dans l'état où j'étais... Je te mentirai si je te disais que j'étais revenue te rapporter la cam, déclara sérieusement Aaron. Je pensais pas aux conséquences, je voulais juste un shoot, j'étais en manque. Ca n'excuse rien.

Il l'observa longuement, appréhendant sa réaction.

- Ecoute, je dois y aller... Reviens à Canadian, et arrête les conneries.

Son bipper venait de sonner. Il devait retourner à l'hôpital pour ses examens. Un dernier regard à Caleb, les lèvres pincées, et il se laissa avaler par la nuit.
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