Canadian Belinghton
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 we used to say that we are brothers - Caleb Ryker

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Caleb K. Ryker

Blood in the dust.

Caleb K. Ryker

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MessageSujet: we used to say that we are brothers - Caleb Ryker   we used to say that we are brothers - Caleb Ryker I_icon_minitimeMar 21 Fév - 18:47

we used to say that we are brothers - Caleb Ryker N10
Somewhere.
Il n’y avait que des mots. Chaque minute était rythmé par un mot. Les mots détruisaient les personnes, selon Caleb, les rongeant comme une flamme qui aurait embrassé du bois. Il avait beau jouer avec, et là était toute la subtilité, ce n’était qu’un jeu. Il se souvenait des mots jetés, des mots soufflés, des mots envolés, des mots murmurés, des mots criés. On lui avait dit qu’une vie sans avenir n’en n’était pas une. Qu’on ne vit pas sans projets puisque seuls eux animent notre vie. Pouvait-il songer à ce plus tard, à cet après qui semblait si loin ? Il n’osait avouer qu’il était parti à l’université juste pour fuir la cité, juste pour s’envoler, et il prônait des principes devant Aaron, lui expliquant sa volonté de changer, de devenir un autre. Cependant, il resterait toujours le même. Le changement restait un désir, un graal inaccessible alors qu’il savait que ces souvenirs étaient ancrés et constituerait à jamais sa seule personnalité. Aaron. Le seul qui restait encore là. Il se disait que rien ne détruirait leur amitié, qu’après tout, il n’y avait plus que ça qui était fort. Il savait pourtant que tout était fragile, que rien ne restait à jamais, qu’on ne peut survivre à tout ce qui nous entoure, sans perdre quelque chose. La vie nous donne mais en échange, elle reprend. Il avait peur. Plus peur de se retourner, de rester seul dans la rue, de parler à des personnes puisque l’université n’était pas sa banlieue. Mais peur de comprendre ce qu’il était, peur de réaliser qu’il n’était pas seulement lui. Il était un meurtrier. On ne tue pas un homme sans en garder à jamais les séquelles. Il n’éprouvait aucun remord puisque cet homme devait être tué mais il y avait eu cet innocent. Un innocent contre la vie d’Aaron. Voilà ce que la vie lui avait reprit. Le reste de dignité qu’il lui restait. Une balle perdue, un doigt trop vite parti sur l’arme et en quelques secondes, notre vie bascule. Caleb n’était pas au bord du gouffre. Il avait réussi à remonter. Lentement, comme une pente qui ne pourrait jamais être gravie. Pourtant, chaque jour, il retombait. Un tourbillon sombre infernal le prenait. Chaque jour, il s’empêchait de plonger de nouveau dans la drogue.

« Personne n’y croit. Sauf nous. »

- Dis-moi Caleb, tu n’as aucune arrière-pensée ?
Léger sourire de la part du nommé et une mine indignée. Dans le bar aux couleurs chaudes, les tables rayonnaient de leurs clartés tandis que les rayons du soleil d’hiver venaient s’échauffer sur le bois. Dehors, à travers les vitres, quelques cristaux fondaient et laissaient couler sur les carreaux, quelques gouttes légères, rosées sur les bords. Le blanc éclaircissait de jour en jour puisque l’endroit était sans cesse sous la neige. Caleb était arrivé le matin, quittant ce qui avait été autrefois son ancre, son pied d’attachement mais qui était plus maintenant un endroit à fuir. Il ne savait pas quand il reviendrait mais il n’avait pas envie de le savoir. Dans l’avion, il avait revu toutes ces années passées et c’était demain si après tout, elles étaient passées. Il sentait le poids des minutes, le poids des secondes. Il n’avait jamais voulu compter le temps. Trop de choses à compter. Il s’était dit qu’après tout la poudre blanche s’en irait avec ce vol, que c’était une nouvelle vie, une nouvelle chance et qu’il devait la saisir. Son père qu’il croyait mort ou disparu, lui avait laissé un compte à part qui devait s’ouvrir à ses 18 ans. Maintenant âgé de 22 ans, il comprenait que ces quatre ans avaient tout changé. Quatre ans pour savoir s’il voulait changer sa vie sans rien dire à Aaron. Le jour où il était allé prendre le papier de formulaire du lycée, il avait compris qu’il ne pouvait y aller sans Aaron. Le matin, un professeur était venu les chercher et il s’était retrouvé seul en quelques minutes. Il connaissait le fonctionnement de son ami, ses envies de solitude et avait donc décidé de profiter lui aussi de l’appartement. Il s’était donc retrouvé au bureau d’accueil à demander leur appartement de colocation quand il avait aperçu une des étudiantes. Brune, longues jambes, courbes harmonieuses, yeux verts pétillants. Une minute pour se décider à aller la voir. Après tout, il avait la journée à passer … En quelques phrases, il avait compris son jeu. Elle s’ennuyait aussi à mourir. Londonienne richissime, elle avait passé toutes ses années à s’amuser, boire, se droguer, coucher, jouer dans des fêtes de fils à papa qui était parti en voyage d’affaire. Trop d’argent, trop de liberté et elle avait fini comme tout le monde. Elle ne travaillait plus, s’était foutu en l’air chaque jour un peu plus et ses parents avaient décidé de l’envoyer à Canadian pour qu’elle se remette sur pied. On ne perd cependant pas ses mauvaises habitudes et le froid Canadien de Linghton l’avait amené à une conclusion : elle n’aimait pas cette endroit et elle ne voulait pas rester à rien faire. Caleb repéra vite la bonne affaire et se décida à l’embarquer rapidement à un café. Là où il se trouvait à présent.
- Tu viens chez moi ?
Le déplacement gracieux des jambes sous la table, la main posé sur l’addition et un dernier sourire carnassier qui semblait lui dire : Tu paie ce qui est payant et tu gagnes ce qui est gratuit. Il avait placé un généreux pourboire et était partie une main sur sa hanche, sachant qu’il l’avait déjà à lui. Blagues pourries à la sauce de la manipulation. Tour joué pour lui.

Ses mains couraient sur le corps de la jeune femme tandis que ses lèvres effleuraient les frémissements de sa peau. Ses doigts glissèrent le long de son dos, laissant derrière lui une once de chaleur. L’ombre de l’appartement se mélangeait avec leur obscurité tandis qu’il goutait à ces gestes. Dans sa tête, la poudre devenait de plus en plus présente et fermant les yeux, il préféra se laisser aller contre l’autre corps. Les vêtements se défirent en vitesse, dans un bruissement de tissus tandis que la chambre semblait trop loin. Il la plaqua contre le divan, jeta un dernier regard derrière lui et continua ses caresses. Les soupirs se laissaient chuchoter dans les oreilles tandis que sa main passait dans ses cheveux puis se laissait aller vers sa poitrine. L’embrassant avec passion, il se décida.
- Plus on est de fou, plus on rit !
Le grincement de la porte fit sursauter Caleb en une fraction de seconde. Il se retourna et vit avec stupeur son ami tout près de la porte qui sembla s’approcher de lui et ne fit finalement que prendre son pull. Aaron, tremblait violement, le visage blanc, les veines ressortant sur ses mains et le contraste avec la chaleur de l’appartement lui raviva quelques couleurs que le froid avait enlevé. Un courant d’air caressa l’appartement de son souffle glacial et il fut prit d’un frisson. Caleb ressentit alors une profonde gêne, un moment arrêté et les secondes s’envolèrent. Il se passa la main dans ses cheveux et pria que le moment ne s’éternise pas. Heureusement, au bout de quelques minutes, son ami qui semblait s’être déjà réchauffer, termina avec une dernière phrase et s’en alla en vitesse.
- Bon, je te laisse te réchauffer.
Caleb regarda le gond de la porte se fermer avec lenteur et se releva avec précipitation. La brune eut un haussement de sourcil pour l’inciter à la rejoindre. Elle avait souvent eu ce genre de situation qui ne semblait la gêner nullement. Mais Aaron restait Aaron. Il observa une dernière fois le corps de la jeune femme, enfila son caleçon, jean et s’en alla dans sa chambre. Le couloir se terminait en queue de poisson, laissant deux chambres encore vide de toutes personnes. Une cuisine minuscule et une salle-de-bains se partageait le reste de l’appartement au fond gris. Il trouva en vitesse un pull quand il sentit la présence de la brune derrière lui. Il eut un sourire amusé, mit le pull et contourna en souplesse la silhouette de la jeune femme. Caleb était lâche. Pas question de s’expliquer, ni de comprendre ce qu’il faisait. La brune s’élança dans le salon, s’habilla en jurant et finit en face de lui, le visage empreint de haine. Il fit un geste vague vers la porte qui se claque quelques secondes plus tard. Il eut un ricanement satisfait et sortit dehors.

Le frémissement de l’air amena un violent vent sur le visage du jeune homme. Il regarda au loin la jeune femme toujours aussi furieuse qui fuyait vers le loin. Caleb savait ce que c’était de se faire prendre. Elle avait toujours amené les hommes à elle, les trainant, et c’était elle qui dirigeait, qui décidait de la fin. Pas cette fois. Il finit par se dégoter un paquet de cigarette, qu’il trouva d’ailleurs dans la poche d’Aaron et en sortit une avec un léger sourire et lui répliqua :
- Contre ton intrusion qui m’a couté la perte d’un moment rare. J’aime bien les brunes, je crois … Je vais peut-être me taper Aaronette ! Tu es brune dis-moi ? Ok. Ok. Je comprends ton envie subite. D’un côté, en y réfléchissant …
Il fit semblant de s’éloigner et de regarder son ami avec une grimace de dégout. Puis il partit d’un grand éclat de rire et se souvint qu’il avait encore la cigarette sans briquet. Il retira le sien et soupira à la première bouffée. La dernière chose qui restait. Il enchaina ensuite après un accolade et un clin d’œil :
- Il faut que je t’apprenne la vie quand même … Lorsque je DOIS passer une journée dans l’appartement et que je découvre l’université, mon petit, je prends les suppléments. De plus, généralement, disons que la plupart des personnes ne le font pas, on ne pique pas un pull à grand chef Caleb. Je crois t’avoir déjà prévenu qu’un pull qui avait été porté par ce Dieu est unique au monde … Bref. Tu rentres ?


Dernière édition par Caleb K. Ryker le Sam 17 Mar - 8:08, édité 2 fois
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Aaron Keenan

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MessageSujet: Re: we used to say that we are brothers - Caleb Ryker   we used to say that we are brothers - Caleb Ryker I_icon_minitimeMer 22 Fév - 13:22

La porte claquait quelques instants plus tôt, tandis qu'Aaron, déjà loin, s'éveillait pour entrevoir des boucles brunes s'évanouir au bout du couloir. La colère avait vibré dans toute l'anceinte, mais ses occupants paraissaient encore endormi. Il ne s'en étonnait pas, ce froid était des plus soporifique. Sans grande difficulté il devinait qu'il s'agissait d'une énième jeune femme à qui Caleb avait fait tourné la tête, ou plus spécialement un sein gauche sur qui il était tombé en entrant dans sa chambre. Il avait encore merdé. Aaron soupirait. A la longue il avait émit de la compassion envers ces filles qu'il avaient vu tant de fois repartir en geignant, ou, en hurlant ; mais aussi un profond agacement pour leur naïveté. En même temps, il ne pouvait pas leur en vouloir : on leur balançait du romantisme dès la première tétine en leur promettant une arrivée fracassante sur cheval blanc.
Caleb apparut enfin. Une goutte de sueur échouée sur son nouveau sweat-shirt après ces minutes de sport intensif, le sourire du victorieux. Il ne perdait pas les bonnes habitudes, pensa Aaron. Quoique bonnes, il ne saurait dire. Il passa les lanières de l'appareil autour de son cou, regarda une dernière fois la vue par dela la fenêtre et se retourna pour apercevoir Caleb ; une de ses clopes au bec, il la reconnut : Aaron était le seul à rouler. Il scruta un moment le visage de son ami, terrorisé à l'idée qu'il soit tombé sur autre chose que du simple tabac, et s'apaisa dès lors qu'il se rappela qu'il avait déjà fait sa planque sous les racines d'un érable dans le parc. Enterrées sous des pierres et de la mousse fraiche, roulées dans un plastique imperméable, ses précieuses doses l'attendaient sagement. Spliff, héroïne, speed, cannabis, cok, ecstasy, héroïne... Aaron avait fait le plein à l'aéoport -une fois attérit, naturellement- pour éviter les controles avant le vol. Il tiendrait un certain temps, le temps nécessaire pour répérer dans les étudiants les moins casse-couilles et les plus discrets, de préférence se faire des contacts à Belinghton, pour s'éloigner de Caleb, des étudiants à Belinghton, voilà ce qu'il lui fallait. En somme, le temps de tater le terrain, de trouver le faille et d'atténuer les suspissions, et d'éviter la fouille. D'éviter Caleb qui lui souriait, Caleb qui avait choisit pour eux deux l'arrêt immédiat de la drogue, et qu'Aaron n'approuvait pas. Du moins, n'y parvenait pas. Contre ton intrusion qui m’a couté la perte d’un moment rare. J’aime bien les brunes, je crois … Je vais peut-être me taper Aaronette ! Tu es brune dis-moi ? Ok. Ok. Je comprends ton envie subite. D’un côté, en y réfléchissant …
- Pauvre con, dit Aaron en riant et en lui arrachant des mains son étuis en argent contenant la précieuse nicotine. C'est toi la cochonne qui dès le premier jour change notre nid d'amour en baisodrome !
Aaron accueillit dans une surprise silencieuse l'accolade, et tapota de sa main le dos de son compagnon, recevant au passage un volute de fumée dans le visage. Il n'y tint plus, piqua avec rapidité la clope, en tira une longue et soigneuse inspiration et lui replaça dans les doigts comme si de rien n'était, avec un beau sourire du toxico apaisé. Mais Caleb repartit bien vite dans une longue tirade qu'il ne put s'empêcher de couper de temps à autre par de petits commentaires. Il ne l'avait jamais vu aussi excité, il se demanda si c'était l'Amérique qui avait cet effet sur lui, et ça le réconforta de le voir si joyeux.
-Il faut que je t’apprenne la vie quand même … Lorsque je DOIS passer une journée dans l’appartement et que je découvre l’université, mon petit, je prends les suppléments.
- Oh, j'en doute pas...
De plus, généralement, disons que la plupart des personnes ne le font pas, on ne pique pas un pull à grand chef Caleb. Je crois t’avoir déjà prévenu qu’un pull qui avait été porté par ce Dieu est unique au monde …
-
Tu es désespérant...
-Bref. Tu rentres ?

- Je risque encore de tomber sur ton cul planté en l'air ou je peux rentrer sans risque ?
Aaron n'attendit pas d'être rassuré et passa decant Caleb sans oublier de lui frictionner sa petite chevelure en pétard. Impatient d'entrer, il n'attendit pas que Caleb sorte la clef - d'ailleurs il le suspectait de les avoir enfermer dehors- et donner un coup de pieds franche dans la serrure, qui s'ouvrit bruyamment, étant déjà, à la base, non verrouillée. Aaron franchit le seuil en ignorant sa dernière honte, et en se trouvant bête d'avoir pupenser que Caleb puisse être, pour une fois, responsable. Il découvrit enfin l'intérieur.
- Plutôt chouette. Tu m'étonnes, avec tout ce qu'ils nous font payer ces cons...
Il fit rapidement le tour, trop épuisé pour s'y attarder, mais surtout trop désintéresser de ton le mtériel quel qu'il soit ; et s'échoua dans un soupir rauque comme un phoque sur le divan qui abritait quelques secondes plus tôt de plus jolies miches que les siennes. Poussa un nouveau soupir en passant les mains sur son visage, tenta de se vider la tête après douze heures d'avions et douze ans de galère. Londres lui manquait plus que jamais. Il tourna finalement la tête vers Caleb, et esquissa un sourire qui souleva la commissure de ses lèvres.
- Ça va toi ? il souffla au bout d'un moment.
Même si Caleb ne le montrait pas forcément autant qu'Aaron n'arrivait pas à le masquer, la séparation était éprouvante. Mais à eux deux, tout irait bien, ils se l'étaient dit, ils se l'étaient promis...
- On est les seules nouvelles têtes ou y'en a d'autre sur qui c'est écrit novice ? interrogea-t-il à tout hasard.
Caleb avait toujours eut beaucoup plus de faciliter que lui à se mélanger aux gens, et il ne se serait pas étonner de le voir arriver avec plus d'un compagnon de jeu. Il doutait néanmoins, que ce mélange soit facile avec la "haute société" qui habitait les locaux et les bas quartiers qu'ils étaient.
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Caleb K. Ryker

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MessageSujet: Re: we used to say that we are brothers - Caleb Ryker   we used to say that we are brothers - Caleb Ryker I_icon_minitimeMar 28 Fév - 15:32

we used to say that we are brothers - Caleb Ryker 12310
Nous attendons, nous attendons mais un jour, ce ne sera plus à nous d'attendre.
Il se rappelait pourtant de tout. De chaque minute passée avec eux, de chaque heure qui s’écoulait sans qu’il ne la voie passé. C’était encore un peu du bonheur ou peut-être une sorte d’acceptation de son père. Il n’avait jamais su et le seul rien de cet ancien monde qui restait encore n’était le que un compte nommé « Ryker » à la banque, nom d’une famille qui n’avait jamais été soudé. De l’argent d’un père qui voulait se faire pardonner mais qui ne réussit qu’à en faire un enfant égoïste. Caleb aurait aimé avoir de l’affection plutôt que des billets entassés dans un coffre. Il aurait aimé que plus petit, ce ne soit pas le silence de sa maison qui l’entoure lorsqu’il pleurait de quelques chagrins d’enfants épars. Une année à croire encore que tout était possible, que son père ne partirait jamais, qu’il continuerait à jouer avec lui, à être dans ses bras. Une année qui passa en quelques secondes et le laissa démuni. Ce n’était que quelque petite chose mais c’est ce qui le changea. Avant, il était naïf, il croyait encore à ce monde que tant de personnes idéalisent pour ne pas voir la réalité en face. Seulement face à la honte, à la souffrance, il avait changé brusquement, et se vouait à son rôle de solitaire. Il aurait pu passer des années à ne rien faire, à voir les choses passés mais il avait préféré se lâcher dans autre chose. La drogue. Comment pourrait-on penser que cette seule poudre blanche qui porte la couleur pure, n’est en aucun cas innocente ? On se dit une fois. Puis une autre. Après tout, on n’en devient pas dépendant en quelques doses très espacés. Lorsque votre souffrance est plus forte que le reste, que la mal être est partout autour de vous, s’insinuant dans votre vie qui n’est plus, la drogue apporte autre chose. Cet autre chose, Caleb n’y croyait pas. On l’avait prévenu, on lui avait dit, il n’avait pas écouté parce qu’il ne le voulait plus. De temps à autre, bien plus tard, il se l’était dit qu’après tout il faudrait qu’il arrête. Il n’avait jamais eu la force. Il y avait eu Aaron puis Leddy. La mort de Leddy, puis de sa mère. Les visages stoppés dans leur sourire, leur seconde vie. La mort était un courant froid, vous enlevant le peu de force qui vous reste, vous aspirant les souvenirs. Un mort ne reste pas. Il disparait littéralement. On dit que le souvenir est plus fort mais lui aussi, il sait disparaitre. La mort même l’emporte. Les larmes figent le moment, notre douleur le continue et puis le temps s’allonge et le visage de nos pensées, s’effrite, tout doucement, par petits bouts, sans que nous en prenions conscience. On perd alors tout ce qui reste et le mort surgit de temps à autre, dans quelques phrases échangées. Caleb avait peur des souvenirs. Il avait peur de tout avoir oublié. Il avait peur de ne plus savoir aimer. Il ne gardait de sa mère que son visage fatigué, ses cernes, son corps allongé sur le canapé puis ses yeux figés dans l’attende de quelque chose qui n’arriverait jamais. Leddy, c’était bien autre chose. Il l’avait abandonné. Les traces de honte et de gêne après sa mort ne s’étaient toujours pas dissipées. Elle avait tant fait pour lui et il ne lui avait rien rendu. Il n’avait même pas eu le cran de le dire à Aaron tellement son manque de respect envers elle le choquait lui-même. Il s’était caché devant ses blagues, écartant à chaque fois le sujet qui avait été oublié. Kaegan effaçait lui-même les personnes, ceux qui allaient trop loin, ceux qui ne partiraient jamais. C’était une transe d’oubli où il se jetait dedans, où il préférait se noyer plutôt que ce soit les autres. Il avait compris que sa présence n’apportait rien. Si, des moments d’amitié, comme les autres, pour rire, s’amuser. Mais au fond, il détruisait les autres. Aaron qui avait plongé dans la drogue comme lui … Ce n’était pas toi pourtant qui l’à forcé, pensa-t-il pour lui-même, et pourtant tu as du bien jouer un rôle.

Tout acte a une conséquence.
Quels étaient les siennes ? Qu’avait-il fait pour devenir ce qu’il était ? Tant d’actes qui paraissent anodins et sont en fait le pilier de tout. Etais-ce le fait d’avoir tué des drogués en leur donnant trop de sachets ? Il avait tout fui. Lâchement, prétextant tant de choses fausses. Il avait fui la mort de Leddy, la drogue d’Aaron, la mort de sa mère, l’apparition de son petit frère, ses envies, ses mœurs, son meurtre.

Une main sur la clope volé quelque instant à son ami, le jeune homme respirait avec soulagement la précieuse nicotine et regarda un instant, les petits flocons de neige qui tombaient avec douceur et se posaient sur le devant de la fenêtre. Le couloir de l’université se caractérisait par ses couleurs sombres et de temps à autre, quelques étudiants sortaient de chez ou y entraient. Caleb avait caché, il ne savait pourquoi, qu’il avait un coffre rempli de son père. Il savait très bien qu’il aurait pu leur payer une résidence. Egoïstement, il préférait garder ce seul présent. Lâche aussi pour ne pas avouer la vérité. La vérité d’avoir un père qui l’avait abandonné et une mère malade mentale. Il se sentait un peu orphelin même si ses 24 ans se faisaient ressentir. Il remit son pull en place et écouta la remarque que son ami venait se sortir face aux siennes. Un éternel jeu.
- Pauvre con ! C'est toi la cochonne qui dès le premier jour change notre nid d'amour en baisodrome !
- En effet, je ne pense pas que ce soit Monsieur le Romantique qui propose des diners à la chandelle, qui va m’en amener quelques unes à sauter ! Faudrait que tu révises ta définition du baisodrome, on était que deux quand même …
Il lui lança un clin d’œil et se tourna vers la porte de la chambre d’université avant de voir une main lui enlever la clope. Il haussa les épaules avec dédain et surprit au passage, l’expression d’Aaron qui semblait encore plus apprécier l’effet de la nicotine. D’ailleurs, qu’est-ce qui prouvait à Caleb que son ami avait arrêté ? Il n’avait pas été dans le même établissement même si il lui avait juré qu’il en allait à un autre. Il se maudit de ne pas avoir confiance en lui qui avait tout lâché pour le suivre même s’il savait qu’il n’avait presque rien, et surtout de ne pas avoir confiance en eux. Ils avaient tout traversés ensemble. Toujours. Alors pourquoi lui ferait-il une chose pareille ? Il savait bien l’importance que cela avait pour lui maintenant. Non, non. Il adressa un sourire à son ami avant de lui reprendre sa clope et se dit, que lui aussi au passage, devait paraitre bien rassuré de fumer. Caleb se sentait beaucoup mieux depuis son départ de la cité même si le déracinement était assez impressionnant, il ne voyait ce qui pouvait l’empêcher de vraiment vivre maintenant.
-Il faut que je t’apprenne la vie quand même … Lorsque je DOIS passer une journée dans l’appartement et que je découvre l’université, mon petit, je prends les suppléments.
- Oh, j'en doute pas...
- De plus, généralement, disons que la plupart des personnes ne le font pas, on ne pique pas un pull à grand chef Caleb. Je crois t’avoir déjà prévenu qu’un pull qui avait été porté par ce Dieu est unique au monde …
- Tu es désespérant...
-Bref. Tu rentres ?
- Je risque encore de tomber sur ton cul planté en l'air ou je peux rentrer sans risque ?
- Tu mates mon cul maintenant ? Tu peux m’expliquer comment un cul peut-être planté et en l’air ? Sérieusement, tu m’as vu avec un piqué sur je ne sais pas quoi, en lévitation ?
Il se tourna avec une gentillesse toute feinte, qui ne lui ressemblait en rien et après avoir posé une main attendrie sur l’épaule de son ami, le sourire tordu par l’envie de rire, il continua :
- Tu sais, des personnes compétentes peuvent s’occuper des personnes comme toi. Tu n’es pas différent loin de là mais je sais que tu as quelques retardements psychiques. Je vais te trouver un établissement spécialisé, je te le promets !
Il finit avec un grand sourire tout en espérant que son ami ne le prenne pas mal et partit d’un énième éclat de rire. Il finit par rouvrir la porte de la chambre pour mieux la faire découvrir et observa le canapé sur lequel il était, quelques minutes avant. Caleb n’éprouvait plus de remords depuis longtemps, de manipuler les jeunes filles qui passaient sous ses yeux. Si elle se laissait faire, selon lui, c’était de leur faute. L’espoir les faisaient vivre mais le jeune homme aimait à garder son statut de célibat. Il n’avait jamais eu de véritable relation, qui à dire vraie, le faisait souffrir même s’il prouvait toujours le contraire à Aaron, en lui faisant croire qu’il aimait mieux l’inverse. Cependant, il n’avait jamais su se mêler au sentiment et ne savait pas vraiment ce qu’était d’être amoureux. Il prenait déjà jeune, les filles juste si elle présentait un intérêt à quelque chose. Relations, drogue, cadeaux, soirées. Qu’importe, tant qu’elle apportait autre chose. Sinon, il vivait sans.
- Plutôt chouette. Tu m'étonnes, avec tout ce qu'ils nous font payer ces cons...
Il ne répondit rien mais hocha la tête en silence, trop pris dans ses pensées, pour discuter de leur loyer. Leur loyer collectif. Mensonge. Ils auraient pu avoir mieux. Qu’importe, il avait fait son choix. Il voulait garder avec douleur, la seule part d’affection de son père. Il s’avança un peu plus dans le salon et tira une nouvelle bouffée de sa cigarette tout en fixant l’appartement avec dédain. Il entendit en peu de temps, son ami soufflait derrière lui :
- Ça va toi ?
Il se retourna, lui offrit un sourire et un haussement de sourcil.
- J’aime bien. Je me sens pas pour autant bien mais je crois qu’on a fait le bon choix, Aaron, murmura-t-il, Je n’aurai pas supporter de rester encore ou alors je serai mort. En plus, on a fait un pacte. On peut être sûr de vouloir tout recommencer. J’ai trop subi pour continuer encore à voir les heures passées. Je pense qu’on a le droit nous aussi de vivre un peu non ? Plus de …
Il s’arrêta dans sa tirade pour ne pas aller plus loin. C’était un peu un sujet tabou qu’il n’avait pas envi d’aborder. De plus, l’envie de la drogue était toujours présente et il s’en serait voulu d’en avoir reparlé. Mieux valait oublier toute chose concernant le sujet. Il failli reposer la question à son ami mais devina à son visage, qu’il allait beaucoup plus mal que lui. Peut-être que Caleb n’avait pas vu à quel point la banlieue était quelque chose d’important pour son ami. Il savait juste que les traits d’Aaron paraissaient fatigué, empreint d’une lassitude méconnu. Il préféra ne pas aborder le sujet pour le laisser en parler s’il le voulait. Après tout, qui sait, ce n’était que des impressions.
- On est les seules nouvelles têtes ou y'en a d'autre sur qui c'est écrit novice ?
- A mon avis, il va y avoir pas mal d’arrivage ! D’un côté, les cours ne commencent que dans trois-quatre jours, je crois donc je ne sais pas. On verra bien !
Il s’éloigna dans sa chambre après sa tirade pour aller fouiller dans sa valise. Au bout de quelques minutes, il en ressortit avec une enveloppe à la main. Il revint près de lui et lui tendit le papier en expliquant :
- La lettre de bienvenue puisque tu m’as gentiment abandonné au main de ce pauvre vieillard qui ne demandait qu’à te voir … Il parle des options à prendre, ou de tels métiers pour continuer. Je ne sais strictement rien sur ceux qu’on va devenir mais on va devoir prendre des décisions cette fois-ci et je préférais que ce soit les bonnes, si tu vois ce que je veux dire.
Il planta son regard dans celui de son ami, sans sourciller et le soutint un moment. Il y avait surement trop de sous-entendus dans cette phrase pour qu’une explication soit de mise. Il voulait laisser planer le doute sur ces quelques raisons qui le poussaient à faire ce qu’il voulait. Se lançant dans le vide, il ajouta d’une voix terne :
- Tu sais que si jamais tu avais besoin de quelque chose ou que tu n’arrivais plus à résister, tu peux me le dire et je t’aiderai. Je te considère comme un frère Aaron et je n’aimerais pas qu’on se cache des choses. Je sais que ça doit être dur pour toi de quitter l’endroit où on était et si jamais, tu souhaites revenir en arrière, je ne t’empêcherai rien. Je n’ai pas d’emprise sur toi, il me semble.
Un silence ensuivit ses paroles. Il avait peur. Peur pour eux deux. Qu’ils se noient dans leurs abîmes, dans leurs souvenirs alors il ne savait plus comment sortir de ces liens entremêlés. Il aurait voulu aller droit au but mais il n’y arrivait jamais. Il avait donc parlé sur le moment, sans vraiment réfléchir aux conséquences.

Comme souvent.
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MessageSujet: Re: we used to say that we are brothers - Caleb Ryker   we used to say that we are brothers - Caleb Ryker I_icon_minitimeMar 28 Fév - 18:25

Aaron avait suivit Caleb pour plusieurs raisons. La première, était des plus simples : il était hors de question de tracer la route sans son compagnon. La deuxième, peut-être un peu moins évidente, était son ambition dit inexistante. Il n'avait rien d'autre à faire, aucun projet. Pas de plan B parce que pas de plan A, pas d'autres options pour s'en sortir. S'en sortir. Ça faisait tout juste rire la carcasse grise qu'il était devenu, une éponge au jus d’héroïne. Il était finit, il le savait depuis longtemps. Je ne vivrai pas vieux, il disait souvent. Etrangement, cela ne l'effrayait pas. Ça l'amusait presque, il ne réalisait pas. Les petits enfants, la retraite, les vieilles habitudes, ça ne lui disait rien. Il se fichait de vivre longtemps, il voulait vivre bien. Et vivre bien, ça commençait par vivre avec les gens biens.
- En effet, je ne pense pas que ce soit Monsieur le Romantique qui propose des diners à la chandelle, qui va m’en amener quelques unes à sauter ! Faudrait que tu révises ta définition du baisodrome, on était que deux quand même …
- Trois si j'avais céder à mes pulsions, confia-t-il en un sourire.
Aaron le romantique ? Il se mettait doucement à pouffer dans sa barbe. Sensible, fragile, peut-être même affectueux à l'occasion, mais fleur bleu, il en était incapable tant sa maladresse l'handicapait, tant il devenait mollasson sous sa carapace, homme spaghetti ondulé par les sentiments. Il était bien trop maladroit dans les échanges en général, il trébuchait dès que les choses devenaient sérieuses. Pas qu’il n’avait jamais aimé, loin de là. Aaron avait aimé une seule fois. D’un amour naïf, innocent. Valérie était infirmière aux urgences, dans le treizième arrondissement de Paris. Lorsqu’il avait passé un moi dans la capitale pour s’aérer l’esprit, il était tombé nez à nez avec un bolide qui l’avait envoyé dans les bras de Valérie. Il pouvait encore se souvenir de la vibration de sa voix. Bouche bée, il l’observait replacer sa minerve, molletonner ses oreillers. Peut-être était-ce le fait que pendant sa convalescence il n’eut de contact qu’avec elle et Mr Raveut, un médecin qui pesait le pour et le contre de la chirurgie dès qu’il lui rendait visite. Quoiqu’il en soit, Aaron avait aimé Valérie, mais ce l’était formellement interdit. Elle, parlait déjà d’enfant avec des yeux brillants. Lui, ne voulait pas lui offrir le cadeau empoisonné. Valérie, je vais mourir. Il n’avait pas réussit à lui dire, comme il n’avait pas réussit à le dire à Caleb. Il s’était enfuit, avait endossé la peau de la crapule, du profiteur, et s’était effacé dans sa belle Londres. Aujourd’hui, il se demandait encore s’il allait s’enfuir le moment venu devant Caleb. Caleb, je vais mourir. Et il se mettait à rire à n’en plus pouvoir. Caleb, je vais mourir. Les larmes de rire lui couler aux coins des cils. Vaut mieux en rire qu’en pleurer, il disait toujours.
- Tu mates mon cul maintenant ? Tu peux m’expliquer comment un cul peut-être planté et en l’air ? Sérieusement, tu m’as vu avec un piqué sur je ne sais pas quoi, en lévitation ?
Aaron tournait la tête vers cet Einstein né.
- Cette conversation devient trop philosophique pour moi.
Un léger rire ne s’échappait rien qu’en voyant la tête de Caleb qui menaçait d’exploser à son tour.
Il tendit le bras, quémandant une autre latte. Il devrait se contenter de peu pour l’instant et tenir. En regardant Caleb, il se demandait comment il faisait pour être aussi détendu en pleine cure. Il suspectait lui aussi de s’être fait une cache, balançait son regard sur les étagères vides, et soupirait en sachant pertinemment qu’il était le seul lâche dans cette histoire.
- Tu sais, des personnes compétentes peuvent s’occuper des personnes comme toi. Tu n’es pas différent loin de là mais je sais que tu as quelques retardements psychiques. Je vais te trouver un établissement spécialisé, je te le promets !
Aaron frémit. Il avait une désagréable impression de déjà vu. Une très désagréable impression de déjà vu. Son père avait sortit un baratin semblable peu après la mort de sa mère. Il souhaitait qu’Aaron parte. Parte de chez lui, s’en aille avec toute sa rage et sa colère de petit garçon frustré et brisé. Déséquilibré, il avait hurlé lorsqu’Aaron avait brisé un nouvel objet, son seul moyen d’expression.
- Ta gueule.
Le message était clair. Aaron arracha brusquement la clope pour en inspirer une longue et douloureuse bouffée. Il fallait que la nicotine le détende, sans quoi il craignait que son pote le poing droit vienne rencontrer le joli minois de son acolyte. D’ordinaire il arrivait déjà mal à garder le contrôle, il valait mieux que ce ravi de la vie ôte ce sourire insupportable. Pourtant, il savait que Caleb ne pensait pas à mal, mais bon Dieu, ce qu’il pouvait être con des fois. Aaron ondula un moment ses doigts, faisant craquer ses jointures en un parfait éventail, pour finalement se tendre vers son compagnon, à qui il offrit le mégot encore fumant. Caleb devait se taire. Aaron n’avait jamais su déterminer si la langue bien pendue et peut-être trop pendu de son ami était un avantage. Il aimait les personnes honnêtes, c’était certain, et lui avait toujours envié cette qualité. Mais Caleb avait tendance à trop tirer sur la corde et aligner tout ce qu’il avait dans la tête, de A à Z. Bons nombres de fois ils avaient manqué la catastrophe auprès d’utilisateurs demandant remboursement après avoir assister, ou plutôt subi une démo de ces talents d’orateur. Aaron faillit sourire au souvenir des exploits de sa grande gueule. Il faudrait tout de même qu’il lui trouve une muselière. Une muselière pour emprisonner ses pensées arrière.
-J’aime bien. Je me sens pas pour autant bien mais je crois qu’on a fait le bon choix, Aaron, murmura Caleb.
L’interpellé tourna la tête vers lui, le regarda un long moment et finit par hocher la tête. Le bon choix, oui… Il laissait tourner les mots, attendant une étincelle. Le bon choix, oui. Peut-être…
- Je n’aurai pas supporté de rester encore ou alors je serai mort. En plus, on a fait un pacte. On peut être sûr de vouloir tout recommencer. J’ai trop subi pour continuer encore à voir les heures passées. Je pense qu’on a le droit nous aussi de vivre un peu non ? Plus de …
Aaron s’était fait aspirer par le divan au fur et à mesure que la voix de Caleb aligner leur quatre vérités. Ses bras croisés, il ne trouvait rien à répondre à ce qu’il ne pouvait nier. Plus de drogue, c’est ça ce qu’il voulait dire ? Ca faisait tout juste sourire le garçon. Lui n’y parvenait pas. Sa poudre magique, elle l’avait aidé, attendue quand il allait mal, supporter et tant de fois soulager de ses maux et frénésies de tristesse. Mon amour, il se surprenait à couiner quelques fois ; mon amour en partant au septième ciel… Mieux que le sexe, il disait en riant lorsqu’il planait déjà haut. Sa main passa derrière son crâne, prit d’un soudain mal nommé culpabilité, et feinta une grande démangeaison dans ce silence pesant. Le sujet était tabou, Caleb avait prit le risque d’en parler, mais mieux valait faire profil bas. Rien qu’à le voir, il devinait que le sujet le rendait aussi mal que lui, ses yeux peinaient à se fixer sur les siens, ses jambes tremblaient. Caleb était fort, il comblait son manque comme il le pouvait.
-A mon avis, il va y avoir pas mal d’arrivage ! D’un côté, les cours ne commencent que dans trois-quatre jours, je crois donc je ne sais pas. On verra bien !
Trois-quatre jours… La tête bascula lourdement en arrière. Ils allaient devoir se mêler à la foule. Caleb avait toujours était sociable… à sa manière étrange et bien à lui, bien qu’il attisait nombreuses foudres, il parvenait toujours à s’affirmer. Celui-ci revint quelques secondes plus tard avec la lettre de bienvenue qu’il était parvenu à éviter. Aaron ne put s’empêcher de rire, ouvrit l’enveloppe juste par curiosité mais dès qu’il aperçut les formes droites et strictes d’une lettre impersonnelle se mit à grommeler « Bla-bla-bla-bla-bla… » en refermant soigneusement l’ouverture. Il n’avait pas envi de rire maintenant, il se la gardait pour ce soir.
- La lettre de bienvenue puisque tu m’as gentiment abandonné au main de ce pauvre vieillard qui ne demandait qu’à te voir … Il parle des options à prendre, ou de tels métiers pour continuer. Je ne sais strictement rien sur ceux qu’on va devenir mais on va devoir prendre des décisions cette fois-ci et je préférais que ce soit les bonnes, si tu vois ce que je veux dire.
Aaron releva le regard insistant de Caleb et le trouva dérangeant. Décidemment, Caleb prenait bien les choses à cœur, et de front ! Encore une fois, Aaron se contenta de l’observer sans rien dire. Il le trouvait bien changer et déterminé le petit dealer de la banlieue… Ici, ils devaient faire de « belles choses ». Caleb serait sans doute professeur d’éducation physique. Un nom qu’il trouvait terriblement flatteur pour quelqu’un qui se contente de donner des ordres. Ou bien même athlète de haut niveau, coach pour les addicts de viennoiseries en tout genre… Bizarrement, cette perspective plutôt agréable et tranquille de sa petite vie posée angoissait terriblement Aaron. Il voyait Caleb courir, courir, et réussir. Lui ramer, ramer, et mourir. Se dire, je vais mourir ne l’effrayait pas. Mais se dire, je serai seul et sans Caleb le terrorisait. Alors, bâtir son avenir lui paraissait bien insignifiant tout à coup.
- Tu sais que si jamais tu avais besoin de quelque chose ou que tu n’arrivais plus à résister, tu peux me le dire et je t’aiderai. Je te considère comme un frère Aaron et je n’aimerais pas qu’on se cache des choses. Je sais que ça doit être dur pour toi de quitter l’endroit où on était et si jamais, tu souhaites revenir en arrière, je ne t’empêcherai rien. Je n’ai pas d’emprise sur toi, il me semble.
Aaron se raidit comme les cordes d’un violon et n’osa pas relever le regard. Caleb était si attentionné, si sincère et à l’écoute qu’il en perdait pieds. La culpabilité refaisait surface, il ne fallait plus la réveiller sinon la corde qu’il venait de tendre céderait, ou plutôt qu’il tendait depuis ces longs silences. Il était prit d’une émotion si grande que s’il ne s’était pas retenu les larmes lui serait venu aux yeux. Il se maudissait d’être si sensible, se pinçait la cuisse furieusement pour créer une autre douleur.
- Tu as besoin de dire tout ça ? il balbutia d’une voix partagé entre la colère et l’émotion. Je n’ai pas besoin d’aide.
Aaron s’en voulait aussitôt d’avoir été aussi dur, mais fidèle à lui-même il ne s’excusa pas et se leva d’un bond pour rejoindre la salle de bain. Cette situation était insupportable pour lui et son cœur qui faisait des siennes. Il avait toujours été instable –certifiaient les psycologues- et menaçait d’éclater à tout moment, les choses insignifiantes prenaient une tout autre ampleur à ses yeux. Les mains tremblantes, il fouillait ses poches à la recherche de ses précieux cachets, jurait en ouvrant d’un coup sec la porte et en fouillant sa valise. Il se savait ridicule, ça rajoutait une couche à son énervement. D’une traite, il avalait la gélule pour réguler son rythme cardiaque.
- J’ai mal à la tête, il grogna pour seule explication de la salle de bain.
Il ne manquait plus que Caleb revienne à l’abordage sur ses gélules et la crise de nerf s’intensifirait.
Il déglutit sans regardant son ami, sentant l’organe bombe dans sa poitrine confirmer le fait que quelques antidépresseurs ne seraient pas de trop.


Dernière édition par Aaron Keenan le Dim 11 Mar - 18:01, édité 2 fois
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Caleb K. Ryker

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Caleb K. Ryker

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MessageSujet: Re: we used to say that we are brothers - Caleb Ryker   we used to say that we are brothers - Caleb Ryker I_icon_minitimeDim 11 Mar - 12:30

we used to say that we are brothers - Caleb Ryker Na10
I know you lie.
Faudrait-il s’arrêter pour mieux comprendre les autres, pour percer leurs secrets, de ceux qui se cachent derrière les sourires, les regards rieurs alors que tout est faux. Pourrais-t-on penser que la vie n’est en fait qu’un véritable mensonge ? Une facette de plus que les personnes se donnent pour ne pas se vouer à la vérité. Caleb n’était pas un homme. C’est une ombre. L’ombre de quelques évènements perdus, des quelques soupirs échangés entre les corps de ses parents. Après tout, que lui avait apporté ces murmures ? Toute vie peut suivre le même tracé, sans sortir de son chemin habituel, produisant alors cet effet de parfait mais Caleb n’avait jamais pu. Il avait eu besoin de sortir, de s’échapper, de prendre l’air qu’on lui enlevait. La drogue lui avait-elle apporté une once de liberté ? Il avait rêvé, il avait pu penser à un monde meilleur mais il savait qu’il était sali. Il regarda ses doigts, s’étonna de ne pas voir quelques tâches sombres de sang qui n’aurait pu partir après tant de lavages. S’il était jugé quelque part, il serait envoyé en enfer. Il avait d’ailleurs toujours refusé de croire à ces mondes d’après que sa mère résonnait en bien. Il préférait garder en tête qu’on meurt, que rien ne reste, qu’on meurt, qu’on meurt et qu’il n’y a plus rien. Gardait-il un souvenir de Leddy ? D’eux ? De tous ceux qu’il avait vu partir sous la drogue ? Ils étaient morts. Il ne pouvait rien faire, il ne pouvait faire reculer la mort. On pouvait tellement trouver de raisons à tout, réfléchir à ce que nous sommes, à ce que nous faisons. Il n’y a rien. Rien. Il posa son visage entre ses mains et leva un regard vers Aaron, avec une supplique qu’il cacha dans son mouvement de son visage. Qu’il était simple de lui cacher ses émotions ! Il suffisait de rire, de sourire et Aaron gobait, fidèle, tel un poisson rouge dans son aquarium, en train de tourner, tourné dans son rond. Caleb voulait le faire sortir, le faire vivre mais ce n’était pas lui qui pouvait faire les essais. Ce n’est pas tant vivre mais plutôt profiter. Quand avait-il vu pour la dernière fois Aaron avec une fille ? Amoureux ? Il ne lui connaissait rien, aucune histoire pour le moment et ne l’avait jamais vu en train de coucher avec une fille inconnue. Il l’avait toujours vu comme maintenant. A rire à ces blagues, à sourire lorsqu’il fallait mais quoi de plus ? Caleb aussi étouffait, voulait sortir et même si tout prouvait le contraire, il plongeait de temps à autre. Il n’arrivait pas à oublier son passé qui revenait le prendre, le trainer au plus profond, sans jamais qu’il oublie. Chaque jour, tout revenait par brides, par souvenirs et il voyait les visages, les regards, les mains tendus, le désespoir, la mort. Comme toujours. La mort. Caleb avait peur de mourir. Il ne voulait pas pour autant passer ses années puisqu’il ne savait pas ce qui allait se passer. Un avenir incertain, une famille ? Non. Il ne pourrait jamais avoir d’enfants. Il ne pouvait infliger ça. A lui comme à eux. Mais s’il mourrait, il aurait l’impression de ne jamais avoir fini quelque chose qu’il désirait. Quoi ? Il ne savait pas.
- Cette conversation devient trop philosophique pour moi.
- Le jour où tu seras philosophe mon pauvre ! Je sais très bien que ton intelligence ne dépassera jamais la mienne voyons …
ajouta-t-il avec un sourire léger en coin.
La cigarette pesait plus lourd qu’il ne le pensait à ses lèvres. L’envie de drogue remontait parfois en vagues successives qu’il chassait par connerie ou colère violente. Caleb s’énervait rarement mais les quelques fois où il s’était énervé, il savait à quel point, il pouvait devenir dangereux. Il ne cassait pas. Il hurlait, il frappait. Il envoyait de telles monstruosités au visage des personnes qu’il avait perdu nombre d’amitié. Il leur montrait sa répugnance, son dégoût, sa haine. Il devenait quelqu’un d’autre. Il regarda Aaron et eut un petit sourire en pensant qu’il ne l’avait jamais vu dans cet état-là. Fort heureusement pour lui d’ailleurs. Que lui aurait-il dit ?
-Ta gueule.
Caleb tourna la tête vers son ami et à la tête qu’il lui présenta, eut un sifflement long et puissant qui résonna dans la pièce. Voilà que le monsieur s’énervait. Seulement il avait envie de s’amuser. Il allait le pousser à bout. Comme souvent d’ailleurs. Il adorait les changements d’humeurs, le fait de le voir s’exténuer tout seul à s’énerver alors que Caleb ne faisait que rigoler. Il le savait bien, ce n’était pas du tout, du tout, du tout bien d’énerver Aaron mais c’était bien trop tentant.
-On est susceptible aujourd’hui ? Quelle injure dis-moi ! Tu t’améliores dans ta maitrise de la langue française, tu sais. Encore quelques injures et tu pourras peut-être atteindre le stade « amuser Caleb ». Bref. Ma gueule. Voilà. Je te la montre. Je t’espère satisfait de ma bonté today brother, poussa-t-il avec ironie. Il faut mieux prendre tes capacités mentales en compte.
Il lui adressa un nouveau sourire et espéra voir Aaron s’énerver. Pas énormément, juste un peu, pour voir son visage se décomposer. Et après, il le calmerait. Il s’ennuyait à mourir, il préférait s’amuser avec les sentiments des autres. Chaque jour, il comprenait qu’il y avait une corde entre eux et que chaque jour, il tirait dessus un peu plus. C’était là, sa seule manière de savoir à quel point Aaron le supporterait, arriverait à l’accepter. Sinon, il préférait ne pas continuer. Caleb avait toujours eu besoin de savoir si les personnes étaient attachées à lui et il en usait beaucoup trop. Beaucoup trop. Il sentit ses lèvres s’écarter et la cigarette disparaitre de sa bouche. Il vit son ami en prendre une longue bouffée et s’empêcha de faire un commentaire sur l’expression de soulagement. Au bout de quelques minutes, il revit la main s’approcher et lui-même repris une bouffée de nicotine. Peu après, il la mit dans un cendrier et l’écrasa du bout de ses doigts. Il pivota sur lui-même, remit son pull et vit l’expression d’Aaron changeait au fur à mesure qu’il parlait. Comme quoi. On ne changeait rien aux habitudes, constata-t-il après un soupir. Il continua pourtant, le plongeant encore plus, ce qu’il ne pensait pas au tout début. Que fallait-il faire avec Aaron ? Un fois, il tentait d’être affectueux et le déprimait. Lorsque les paroles de son ami résonnèrent dans l’air, il ne put s’empêcher de se questionner
-Tu as besoin de dire tout ça ? Il balbutia d’une voix partagé entre la colère et l’émotion. Je n’ai pas besoin d’aide.
Il lui lança un regard étonné et enchaina d’une voix froide empreint de colère :
-Oui j’ai besoin. Je parle ! J’ai confiance en toi, tu vois alors je te parle ! On dirait que tu ne sais jamais parler du passé, de tout ce qui nous dérange. Tu as besoin de rester dans des principes de « tabou » ? Tu peux m’expliquer où ça nous mène ? Tiens, c’est vrai, mon ami n’est pas bien et pourtant je vais le laisser crever. Crève Aaron, crève, tiens, je ferais rien. C’est ce que tu veux ?
Sa voix dérapa sur les derniers mots tandis que ses veines palpitaient sur ses bras. Son point se crispa pour devenir une masse et il tira légèrement sur son pull pour laisser couler sa colère. Décidément, rien ne changerait jamais, que ce soit dans un autre lieu ou non. Il vit Aaron partir dans la salle-de-bains et il sentit une nouvelle vague de fureur monter en lui. Il le suivit du regard tandis qu’il le vit piocher des gélules. Il savait qu’il n’arriverait à se retenir plus longtemps. Comme Aaron, sa colère pouvait surmonter le reste. Avec les autres, il savait se retenir mais pas avec lui. Pas avec lui qu’il voyait se détruire, se bouffer tout seul. Il le vit revenir.
-J’ai mal à la tête, il grogna pour seule explication de la salle de bain.
Caleb lui envoya une droite bien visé et prolongé dans l’ensemble dans le but de le faire tomber. En hauteur, il hurla :
-Tu n’es qu’un sale lâche Keenan ! Tu restes toujours assis sans rien faire en attendant que le temps passe. Tu bouffes de la merde en poudre pour te faire te sentir mieux. Toute ta vie, tu prendras ces gélules dans le but de te calmer, comme un chien qui a la rage ? Tu veux devenir quoi ? Tu veux faire quoi ? Tu veux crever ? On a fait un pacte ! On a arrêté la drogue, on a tout arrêté et je sais très bien que tu as tout fait, que tu as pas fléchi à ce moment-là alors pourquoi tu refuses d’accepter la vérité ? Pourquoi tu te caches comme un voleur ? Tes antis-dépresseurs, tu peux t’en avaler mais si tu deviens une larve, je ne resterais pas. Tu deviendras quoi dis-moi ? Excuse-moi, tu resteras surement comme tu as toujours été.
Son visage se déformait de fureur. Son incapacité à bouger les choses l’avait poussé à hurler, à s’énerver contre Aaron mais il ne s’énervait pas contre lui. Il s’énervait contre leur vie, contre tous ce qu’ils avaient subis. Il hurlait son injustice, sa haine des autres, son envie de partir mais il n’arrivait qu’à cracher des injures à la tête de son ami. Il ne savait pas s’il arriverait mais c’était le seul moyen qu’il restait. Enerver Aaron pour qu’il comprenne. Il ne pensait pas ces propos et chaque mot pesait bien plus lourd qu’il ne le pensait dans son esprit. Il aurait envie de partir, de s’éloigner loin de son visage pour ne pas recommencer à lui dire de telles choses. Pourquoi était-il lui-même ? Ne pouvait-il être comme les autres, à s’effacer, à ne rien dire ? Il avait besoin de s’énerver contre Aaron. Il l’aimait pourtant. Trop, comme un frère. Un attachement trop puissant. Il s’amusait, il riait mais il voulait sauver Aaron des misères de la cité qu’il avait subi et il n’y arrivait pas. Caleb détestait ne jamais y arriver et pourtant la colère était là, pointant dans son cœur, refoulant tout ce qu’il voulait dire pour s’excuser – ce qu’il ne ferait jamais pour le moment. Dans un dernier geste théâtrale, il ajouta :
-Ce que tu as toujours été ? Tu sais ce que tu as toujours été ?
Pouvait-il s’arrêter de parler ? Pouvait-il enlever la fureur qu’il contenait ? Il doutait, il avait bien trop de colère. Il regretta ces mots dès qu’il les prononça mais il ne pouvait continuer à le laisser se trainer, à déprimer seul, à s’énerver contre des choses futiles.
-Rien.
Il se retourna, alla chercher la boite de médicaments et les jeta dans la poubelle la plus proche. Il se passa ensuite de l’eau sur le visage, respira en fermant les yeux, calma ce qui grondait en lui et se maudit de ce qu’il était. De ce qu’il avait toujours été. Un connard. Plus profondément en lui, il avait toujours eu ce rôle, se l’étant voué jeune pour ne pas être un autre. Il releva la tête et se prépara à revenir dans le salon. Pour affronter ce qu’il était.
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MessageSujet: Re: we used to say that we are brothers - Caleb Ryker   we used to say that we are brothers - Caleb Ryker I_icon_minitimeDim 11 Mar - 19:22

Il fallait sourire. Un infime mouvement à la commissure des lèvres et l’apaisement général est suscité. Il est heureux, tout va pour le mieux, il est heureux. Le corps, l’esprit décode la joie, plus d’inquiétude : il est heureux. Tout ça est bien futile. Un masque n’est pas seulement fait de papier mâché et de plumes, un masque peut se porter par n’importe qui, n’importe quand, en peau de bébé véritable ou vieille barbe grisonnante. Les comédiens de nature ont plus de facilitée à poffiner les expressions de leur masque, à tordre leurs muscles faciaux et à copier plus ou moins grossièrement le visage du bonheur. Ce facétieux leurre n’est décelé que par les grands stratèges, qui sont, comme on le soupçonne déjà, les autres comédiens aux masques peau de bébé. Les masques ne sont que le début de la souffrance. Au bout d’un certain temps, ces artistes à la peau élastique finissent par apprivoiser cette curieuse tristesse – persistance oblige – et la bloque, la renferme dans un tiroir dont eux seuls détiennent la clef. Elle devient intime, coquine, douloureuse amie qui s’est creusée un nid dans votre poitrine ; se faufile dans votre corps pour paralyser vos membres ou s’introduire dans vos souvenirs. A chaque comédien sa peine, à chaque menteur ses cartes.
Aaron avait toujours été un piètre comédien lorsqu’il s’agissait de revêtir le masque de la joie. Sa mère l’appelait son livre ouvert, preuve que déjà petit sa copine douloureuse l’accompagnait. Il avait aussi sa propre façon de l’exprimer, de lui laisser prendre l’air à cet étrange visiteur. Elle voulait constamment sortir, et lorsqu’elle y parvenait c’était dans une violence effrayante. Sa douleur se métamorphosait en colère : il hurlait, il brisait jusqu’à ce qu’elle est assez vue le soleil. Mais jamais, ô grand jamais, il n’était parvenu à hurler assez fort pour qu’elle s’en aille totalement. Cette douleur était encré en lui, cette douleur était son passé, son avenir, et son présent, son incapacité à aimer convenablement, à bien s’aimer lui comme les autres, à accepter le chemin qu’il avait parcouru, sans avoir de regret. Mais Aaron en était incapable, c’était sans doute cette raison qui faisait de lui cet être constamment brisé.
Le sifflement perça le silence emplit de tension de la même occasion qu’il perça les tympans d’Aaron. Tentant en vain de se calmer, Caleb n’était pas en proie à l’aider, arborant son sourire de l’éternel casse-couille.
- On est susceptible aujourd’hui ? Quelle injure dis-moi ! Tu t’améliores dans ta maitrise de la langue française, tu sais. Encore quelques injures et tu pourras peut-être atteindre le stade « amuser Caleb ». Bref. Ma gueule. Voilà. Je te la montre. Je t’espère satisfait de ma bonté today brother, poussa-t-il avec ironie. Il faut mieux prendre tes capacités mentales en compte.
Brother. Ce mot fit grincer des dents Aaron qui n’avait qu’envie de casser celles de son adorable brother. Caleb le provoquait, il le savait si bien, ayant subi ce genre d’affrontement tant de fois, mais aujourd’hui encore Caleb était le seul à en rire. Aaron n’était pas quelqu’un à provoquer. Il tâchait d’ignorer son sourire de carnassier et de ses répéter : « c’est pas grave Aaron, c’est pas grave… Caleb est comme ça, il n’y peut rien, on n’y peut rien. Il fonctionne comme un con, un véritable con des fois, même le roi des cons, mais c’est Caleb. Caleb que tu aimes, malgré ses défauts, malgré tout ce qu’il peut dire ou faire. » Après coup, Aaron se sentait un peu apaisé, ouvrait les paupières et tombait sur Caleb qui souriait. « Le roi des cons… ».
Aaron n’avait plus écouter, n’avait plus regarder. Il savait juste que Caleb s’était changé, avait encore rit, jusqu’à ce que son visage devienne dur, blessé, hargneux et en colère après ce qu’il avait dit. Aaron l’avait blessé en deux phrases meurtrières, assassines. Maintenant ils étaient deux à comprimer leur rage dans leurs muscles, Aaron avait honte d’en éprouver de la joie. « Tu sens ? Tu sens comme ça fait mal ? ». La copine intime de Caleb voulait sortir et rencontrer celle d’Aaron.
- Oui j’ai besoin. Je parle ! J’ai confiance en toi, tu vois alors je te parle ! On dirait que tu ne sais jamais parler du passé, de tout ce qui nous dérange. Tu as besoin de rester dans des principes de « tabou » ? Tu peux m’expliquer où ça nous mène ? Tiens, c’est vrai, mon ami n’est pas bien et pourtant je vais le laisser crever. Crève Aaron, crève, tiens, je ferais rien. C’est ce que tu veux ?
- MERDE, Caleb, MERDE ! On dirait Leddy et ses leçons à la cons !
Aaron avait hurlé si fort, avait fait un tour sur lui-même sans savoir où allait, avait crié à nouveau en faisant de grands gestes :
- Jusqu’ici, ça te dérangeais pas plus que moi « le passé c’est le passé » ! C’est toi qui me parle d’avancer et qui remet toujours notre merde sur la table. J’ai jamais… j’ai jamais été comme ça ok ? La douleur, ça se partage pas ! Je vois même pas pourquoi on en parle.
A bout de souffle, il avait regardé Caleb. Il n’avait jamais été le genre de garçon qui partarge sa douleur, ça non, mais celui qui se braque dès lors qu’on essaie de lui en prendre un peu. Je peux me débrouiller seul, il hurlait, j’ai pas besoin de vous, de personne, ni même de ton aide Caleb !
Il partait dans la salle de bain, prit déjà des tremblements annonçant le début d’une crise, décapsulait avec difficulté le capuchon des précieux cachets et en avala un avec précipitation, sachant que les autres gélules se trouvaient dans on bagage. « Mal de crâne ça passera » il s’était dit. Ce n’était pas passé. Il avait à peine pénétrer dans le salon que le poing de Caleb s’était écrasé sur sa joue. Il tomba à terre, percuta la porte de son crane. Il venait de recevoir une douche froide sur sa tête, peinait à retrouver ses esprits, assommé. Il parvint à regarder Caleb en silence, essuya péniblement le sang qui s’écoulait de son nez et qui venait tâcher le pull de Caleb, reniflant ce goût de sang métallique qui rejoignait sa bouche lui donnait envie de vomir.
- Tu n’es qu’un sale lâche Keenan ! Tu restes toujours assis sans rien faire en attendant que le temps passe. Tu bouffes de la merde en poudre pour te faire te sentir mieux. Toute ta vie, tu prendras ces gélules dans le but de te calmer, comme un chien qui a la rage ? Tu veux devenir quoi ? Tu veux faire quoi ? Tu veux crever ? On a fait un pacte ! On a arrêté la drogue, on a tout arrêté et je sais très bien que tu as tout fait, que tu as pas fléchi à ce moment-là alors pourquoi tu refuses d’accepter la vérité ? Pourquoi tu te caches comme un voleur ? Tes antis-dépresseurs, tu peux t’en avaler mais si tu deviens une larve, je ne resterais pas. Tu deviendras quoi dis-moi ? Excuse-moi, tu resteras surement comme tu as toujours été.
Anti-dépresseurs ? Aaron, sonné mais heureux que Caleb n’est pas reconnut les cachets pour le cœur, se mit misérablement d’un rire sans joie. Dans sa poitrine, son cœur s’agitait devant trop d’émotion, trop de colère. Il peinait à se relever, à écouter Caleb.
- Ce que tu as toujours été ? Tu sais ce que tu as toujours été ? Rien.
Caleb se retourna, alla chercher le sachet et le jeta à la poubelle. Aaron émergea brusquement, hurla un « non » désespéré. Caleb l’aimait, faisait ça pour lui, il le savait, il avait déjà tué pour lui. Aaron sentait les larmes lui montaient aux yeux, se relevait enfin et partait en claquant la porte, une pauvre loque alourdie par les émotions. Toutes ces choses qu’il lui avait dit. Il n’était rien. Aaron le savait, mais l’entendre de la bouche de Caleb, c’était plus dur encore que de celle de Leddy, ou même de son père. Aaron avait froid, ses larmes se mélangeaient au sang de son nez, il avait mal au cœur, mal à sa joue qui enflait, il voulait juste se défoncer, rejoindre sa cache au plus vite. « Merci » il avait murmuré avant de claquer la porte. Merci d’y croire pour nous deux, parce qu’Aaron avait laissé tomber depuis longtemps.
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Caleb K. Ryker

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MessageSujet: Re: we used to say that we are brothers - Caleb Ryker   we used to say that we are brothers - Caleb Ryker I_icon_minitimeDim 11 Mar - 19:34

we used to say that we are brothers - Caleb Ryker Sans_t25
Les ailes de la haine.
Enfant, ses mains se tendaient vers les flocons insignifiants, invisibles, légers, clairs, disparus, oubliés, effacés dans la nuit noire de son âme. Replongé dans ses rêves, replongé dans ses souvenirs, pour juger la vérité autrement. La peur s’infiltra jusqu’à lui comme lorsqu’il était enfant et qu’il attendait désespérément un regard de sa mère. Il avait vécu dans l’ombre, son visage dans le noir, ses mains plongé dans l’obscurité, prenant déjà une place qui lui avait destiné. Il attendait, il attendait qu’on vienne le chercher mais personne ne venait. « Tu ne devais pas naître. C’est toi qui as fait partir ton père. » Un enfant peut-il à ce moment sourire ? Il l’avait fait, il lui avait craché son dégout, sa haine dans cette mimique d’enfant, prenant bien soin de faire ressortir sa méprise dans chacun de ces gestes qui a suivit. Les quelques secondes qui avaient suivi était empreint d’un nouveau silence. Le silence de la haine qui se tait mais reste, tapis à attendre son tour. Il l’aimait pourtant. Il l’aimait comme s’il s’accrochait à quelque chose qu’il n’aurait jamais. On ne s’attend jamais à de véritables sentiments avec une schizophrène. Ce mot avait longtemps dérapé dans sa bouche, râpant ses gencives et sa langue. Combien de fois aurait-il pu mourir ? Il aurait fallu qu’il les compte, qu’il les notes. Il avait peur des mots, des mots qui vous assassinent, des mots qui vous tranchent. Il avait donc appris à jouer avec, en faisant une haine. La haine, qui avait été tout proche de lui, dans tous ces moments-là. Il aurait aimé qu’elle put avoir des ailes pour l’emmener bien loin de là où il ne pouvait s’en aller. Aurait-il été vécu autrement ? Serait-il là dans une autre famille, dans une autre université, entouré déjà de personnes qui l’aimerait. Aurait-il su taire tout ce qu’il retenait ? Maintenant, il avait tout et ne pouvait se résoudre à les garder. Il avait trop perdu, il ne pouvait que continuer à perdre encore et encore. Il attisait le feu pour voir si Aaron s’en irait, s’il le perdrait. Il tâtonnait, il fouillait, il cherchait, il abusait pour mieux se comprendre, pour mieux se trouver. Il n’arrivait pourtant pas. Il ne savait toujours pas qui il était et ce qu’il voulait être. Il refusait de s’analyser, de comprendre ses défauts, de se modifier. Il avait bien trop peur.
- MERDE, Caleb, MERDE ! On dirait Leddy et ses leçons à la con !
La phrase d’Aaron, surgissant violement au milieu de ses souvenirs, le ramena brusquement à sa réalité. Il aurait pu continuer, s’énerver mais un mot l’arrêta. Son souffle se coupa, son sang battit à ses tempes et brusquement, il s’échoua de haut, dérivant bien loin sur les rives de ses pensées. Leddy. Il ne cessait de se reprocher tellement de choses, tout ce qu’elle lui avait dit, tout ce qu’il s’était dit. Ses lèvres sur les siennes pour la première fois alors qu’elle ne connaissait rien à tout cela et que lui en avaient presque toutes les semaines. La honte, la gêne, la tristesse, la joie, l’amitié, l’amour. Que lui avait-elle fait éprouver ? Il n’avait pourtant jamais su l’aimer comme tous les autres, comme tout le monde. Il n’avait pu que la regarder autrement tandis que ces mains glissaient vers elle. Il n’arrivait pas même avec elle. Il avait pourtant tenté de tomber amoureux, essayé d’échapper à tout ce que son esprit lui disait. Il n’avait pu. Elle le savait pourtant où cela les mènerait, c’est-à-dire nulle part à part se faire du mal. Les souvenirs revenaient en vagues et il avait lâché ses bras qui tombèrent autour de son corps. Leddy. Qu’aurait-elle fait si elle avait été là ? Leddy. Il releva les yeux et les plante dans ceux d’Aaron. Avec fureur, il hurla :
- NE ME PARLE PAS DE LEDDY ! NE ME PARLE PLUS JAMAIS D’ELLE !
Son visage se transforma pour finir en un rictus de souffrance. Il écrasa son poing sur la tapisserie du mur et retint en ce geste toute la fureur qu’il tentait de contenir en ce moment-là. Il se prit ensuite la tête entre ses mains et jura. Pouvait-il s’éloigner ? Loin, loin, très bien. Partir comme il n’aurait jamais fait. Son nom trainait sur son cœur tandis qu’il se retourna et mit ses mains dans ses poches pour ne pas frapper le visage aux cheveux bruns, fidèle à lui-même, plein d’une nouvelle colère. La violence avait tellement était facile et douce pour lui. Du sang et le silence revenait. Le silence et la colère revenait. La colère et la violence. La violence et le sang. Encore et encore. Il avait plongé dedans comme les autres. Il était comme les autres. Il ne cessait de se le répéter. Il vivrait comme les autres. Existence de minable.
- Jusqu’ici, ça te dérangeais pas plus que moi « le passé c’est le passé » ! C’est toi qui me parle d’avancer et qui remet toujours notre merde sur la table. J’ai jamais… j’ai jamais été comme ça ok ? La douleur, ça ne se partage pas ! Je ne vois même pas pourquoi on en parle.
Aucun mot ne pouvait sortir de la bouche de Caleb qui regardait le sol, bougeait ses mains, clignait des yeux pour ne pas entendre les mots d’Aaron. Il ne pourrait se contrôler plus longtemps. Tout débordait. Lentement mais surement, une attende trop prolongé. Il fallait dénouer la fin pour mieux comprendre le début. Il avait commencé à parler de tout, il avait tout déballé pour son ami. Il ne l’avait mis qu’en colère. Il sentit d’autres vagues de sentiments qu’il n’arrivait à analyser. Souffrait-il ? Cela le mit dans une autre fureur, de se sentir démuni face à Aaron, d’être minable face aux sentiments. Il se l’était promis, il ne serait jamais faible. Pas à cause de certaines personnes. Pas même Aaron même si c’était plus fort que lui. Il ne pouvait pas toujours être un masque sans fin, un visage qui n’avait que des sourires, que des rires qui fusent de ces lèvres. Il avait aussi ces failles et il ne voulait surtout pas qu’Aaron les trouve.
- Tu sais ce que j’aime chez toi ? Ta façon de rendre leur affection aux personnes. Toujours avec gentillesse, avec tendresse.
Sa voix n’avait jamais été aussi froide. Un mur de glace. Même son visage ne trahissait plus rien tandis que son sourire avait disparu et que ses lèvres tremblaient de fureur. Il ne pouvait se contenir alors il hurla. Il hurla sa haine.
- LE PASSE CE N’EST PAS LE PASSE ! C’EST NOUS ! Tu comprends ça ? Toujours aussi naïf mon cher Aaron, à croire à ton petit monde de merde d’éléphant rose hein ? En fait, tu n’as jamais partagé ma souffrance ! TU NE GARDES QUE LA TIENNE À CHAQUE FOIS ! On n’en parle pas ? Je peux te parler de ton égoïsme ? NE ME PARLE PAS DE LEDDY ! NE ME PARLE PLUS JAMAIS D’ELLE !
La fureur avait remplacé sa froideur et tout son être vibrait de ses mots sortis sous le coup de la haine. Il voulait faire comprendre au monde qu’ils existaient. Tout le monde existe, il ne faut pas de carte pour entrer au monde. Aaron refusait d’y croire. Il restait là, béat, à contempler les autres et son inaction agissait comme une flamme sur Caleb. Il voulait le secouer, le frapper, le vexer pour qu’il arrête d’être comme il était. Juste pour le faire vivre. Juste parce qu’il l’aimait trop pour qu’il le voie se détruire. Avec un sourire immonde sur son visage, il acheva :
- Pourquoi il a fallu que je te rencontre ?
Les mots écorchèrent sa langue et il avala péniblement sa salive. Pourquoi avait-il dit ça ? Pourquoi ne pouvait-il lui parler comme aux autres, lui expliquer qu’il était attaché à lui ? On le prenait pour une personne culoté qui disait toujours ce qu’il pensait mais niveau sentiment, il n’était pas capable de tout avouer. Il avait besoin de se cacher derrière sa colère, comme un rempart, dressant de toutes ses forces, un mur infranchissable. Dans son dernier souffle, il vit Aaron partir et comme une douche froide, il resta dans le salon, perdu, désorienté. Il tendit la main vers la porte mais ne bougea pas. Il ne pouvait pas bouger, pas se rabaisser. Il n’était pas prêt. Il se bouscula contre la porte, l’ouvrit en grand fracas et chercha du regard l’ombre d’Aaron sur le parquet. Il ne pouvait pas continuer. Pas sans lui, pas sans lui. Il avait trop joué avec les ombres de son passé. L’obscurité de ses souvenirs remontaient jusqu’à lui, l’enveloppant. Au bout du couloir, il vit sa silhouette et dans le silence du couloir, murmurait pour lui-même :
- Tu es tout ce qui me reste … Je ne pense pas pouvoir te perdre.
Il l’avait murmuré tout doucement pour que personne ne l’entendre. Juste lui pour faire le point. Il partit d’un grand pas vers Aaron et le souleva dans un ultime mouvement avant de le poser sans aucune douceur sur son épaule. Il sentit la tête ballotter sur son dos et revint vers l’appartement avant de le poser sur le canapé. Il prit ensuite une chaise et se positionna dessus après avoir fermé la porte. Dans la lourde atmosphère du salon, il eut la bêtise d’ajouter avec un léger sourire, quoique pâle mais toujours présent, dans son coin :
- Tu as pris du poids ? J’ai faillis m’écrouler tout à l’heure et je ne savais pas que tu participais à l’action des obèses !
Il se tut et regarda Aaron en attendait sa réponse, de peur de subir une colère violente. Il n’arrivait plus à sortir de ces sentiments et n’avait pas d’autre choix de provoquer en riant son ami. Il sentait encore bouillir en lui la colère mais il savait que cela ne changerait rien. Rien ne changerait pour le moment Aaron et encore moins de reparler de drogue, de meurtre, de passé, de souvenirs enfouis. Ou alors il s’énerverait de nouveau. Restait à voir mais il ne pourrait aller le chercher une autre fois. C’était bien trop pour lui, bien trop d’effort pour sa petite personne qui s’était déjà trop rabaissé à son goût. Aaron n’avait pas à savoir ce qu’il éprouvait. Au fond de lui, il pensa.
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MessageSujet: Re: we used to say that we are brothers - Caleb Ryker   we used to say that we are brothers - Caleb Ryker I_icon_minitimeDim 11 Mar - 19:42

- NE ME PARLE PAS DE LEDDY ! NE ME PARLE PLUS JAMAIS D’ELLE !
Aaron palpa sa déchirante douleur dans ce cri. Caleb souffrait plus qu’il ne le laissait paraître en surface, il le savait au fond de lui, mais jamais il n’aurait suspectait l’ampleur de son mal. Lui n’avait pas vu partir Leddy. Ca lui arrivait presque par moment d’oublier que le temps était passé, qu’ils n’allaient plus dans son vieux dortoir tous les trois pour bavarder. Ca lui arrivait presque, par moment, d’oublier qu’elle était morte sans lui, qu’il l’avait laissé seule, et qu’il avait laissé seul Caleb avec son chagrin. A l’époque, il ne voulait pas non plus entendre parler de Leddy. Il ne se trouverait pas d’excuse, oh non. Aaron était tout à fait conscient qu’il les avait laissé seuls délibérément. Il avait fait sortir Leddy de sa vie parce qu’elle lui disait les bonnes choses, voulait le voir vivre comme Caleb le faisait en ce moment, et qu’il n’y parvenait pas, ne voulait pas entendre ces choses là de leurs bouches à eux. Il s’était promis de revenir la voir lorsqu’il serait devenu un homme bon à ses yeux. Ensuite, entre Caleb et lui, Leddy avait toujours été un sujet de discorde, bien plus encore après sa mort que Caleb ne lui avait pas apprise. Aaron l’avait deviné dans ses gestes, dans son mutisme affligent, et ça l’avait déranger, de juste le deviner ; chacun de son côté avait digérer le deuil. Aaron laissait le chagrin des autres à leur place, il était trop maladroit pour avoir les mots justes, pour apaiser Caleb alors que lui-même n’y parvenait pas.
- Elle est morte, n’est-ce pas ? ELLE EST MORTE ET TU NE ME L’AS PAS DIT ! Elle crève dans un endroit qu’elle déteste, au milieu d’une bande d’étrangers qui la regardent comme si c’était elle le singe, et je suis même pas là. ELLE AVAIT PEUR CALEB !
Aaron savait que Caleb ne voulait pas entendre ces mots-là rien qu’à le voir fou de douleur. Mais il avait besoin de savoir, de l’entendre le dire. Leddy était morte véritablement, pas que dans l’habitude de son ami et des interprétations douteuses.
- Tu sais ce que j’aime chez toi ? Ta façon de rendre leur affection aux personnes. Toujours avec gentillesse, avec tendresse.
Sa voix n’avait jamais été aussi froide, mais Aaron ne pouvait pas lui en vouloir, il venait de se mettre à nu et il l’avait rejeté. Toute démonstration d’affection le rendait mal à l’aise, alors lorsque Caleb mélangeait confiance et drogue en une longue déclaration, Aaron se sentait au plus mal, trop ému et coupable pour réagir normalement : il était incapable de gérer ses émotions. Il voulait éviter le sujet.
- LE PASSE CE N’EST PAS LE PASSE ! C’EST NOUS ! Tu comprends ça ? Toujours aussi naïf mon cher Aaron, à croire à ton petit monde de merde d’éléphant rose hein ? En fait, tu n’as jamais partagé ma souffrance ! TU NE GARDES QUE LA TIENNE À CHAQUE FOIS ! On n’en parle pas ? Je peux te parler de ton égoïsme ?
Aaron ne parvenait pas à s’excuser, ni même à répondre. Il se sentait bouillir, devenir incontrôlable, comme à chaque fois.
- JE T’EMMERDE, CALEB ! NE ME PARLE PAS D’EGOISME ALORS QU’ON EST ICI JUSTE PARCE QUE TU LE VOULAIS. Tu fais comme si tu m’avais laissé le choix avec tes phrases à la con « j’ai pas d’emprise sur toi blablablah » mais tu sais très bien que je serai pas resté sans toi !
Il avait résisté jusqu’ici, puiser un self contrôle rare au fin fond de sa caboche, mais il avait explosé, comme à chaque fois. Il fallait que Caleb se taise, se taise, se taise, se taise ! Les deux garçons se regardaient, emplis de leur colère respective, Aaron tournait en rond, fou de rage et…
- Pourquoi il a fallu que je te rencontre ?
Cette phrase électrisa Aaron. Il le regarda, les sourcils froncés, la bouche entre-ouverte, sans savoir quoi dire, sans savoir quoi faire. Caleb était tout ce qu’il lui restait, et il regrettait de l’avoir rencontrer ? Alors il disparaitrait. C’était insupportable d’entendre que la seule personne qu’il aimait encore pensait ça.
- J’AI JAMAIS OBLIGE PERSONNE A RESTER NI A ME FREQUENTER !
Il était en colère, blessé, perdu. Il avait dit ça d’une voix mal assuré, qui reflétait plus de mal que de colère. Il était partit en se disant qu’il rentrerait à Londres ce soir, qu’il se défoncerait d’abord et qu’il retrouverait leur planque, ou plutôt sa planque maintenant.
Il ne l’avait pas entendu approcher, n’avait même pas imaginer qu’il reviendrait après ce qu’il lui avait dit. Il l’avait soulevé dans un ultime effort sur son dos, Aaron s’était même demandé un instant s’il ne planait pas déjà. Des élèves s’étaient déjà arrêter pour regarder sa joue bouffie et son nez ensanglanté, mais maintenant un vrai attroupement admiré Caleb et ses efforts d’athlètes le transporter à travers le couloir.
- LACHE-MOI ! hurlait Aaron à plein poumons.
Il l’avait jeté sur le lit, avant de fermer la porte à clef et de le bloquer sur le canapé à l’aide d’une chaise sur lequel il s’était assit, un sourire pâle qu’il lui offrait. Aaron haletait sur le divan, percevait son cœur battre dans ses tempes et cette énorme boule familière qui lui comprimait l’abdomen. Comme à chaque fois qu’il perdait contrôle, il tremblait, encore plus encore devant le soudain calme dont Caleb faisait preuve. Celui-ci avait lancé une blague pour détendre l’atmosphère, Aaron n’était pas en proie à se calmer :
- TU JOUES A QUOI ? il avait encore crié, le souffle court.
Aaron était maintenant perdu. Caleb disait regretter de l’avoir rencontrer, ils avaient eu des échanges plutôt corsés, et voilà qu’il se mettait à blaguer comme si de rien n’était.
- T’ATTENDS QUOI DE MOI !? il avait répéter plus fort encore en se levant et en le saisissant par le col.
L’envie de le frapper, d’écraser son poing dans son visage de toute sa force le démangeait à un point tel qu’il tremblait de tous ses membres. Sa crise de nerf mêlait son amour pour Caleb, sa terreur d’enfant qu’il l’abandonne, leur mal-être commun. Espèce de con, il murmurait, espèce de con… Ils se déchiraient tellement facilement.
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Caleb K. Ryker

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MessageSujet: Re: we used to say that we are brothers - Caleb Ryker   we used to say that we are brothers - Caleb Ryker I_icon_minitimeDim 11 Mar - 19:48

we used to say that we are brothers - Caleb Ryker D11
Notre vie est un amas de tissus.
Caleb fixait avec stupeur les feuilles qui s’envolaient lentement de la table tandis que le cri d’Aaron résonnait dans l’air pour résonner dans les oreilles du jeune homme. L’encre se tâchait de sa haine, de leur cris, de leur violence tandis que les deux se regardaient de haut, chacun dans leur univers. Caleb repensait à Leddy, repensait aux moments ensemble, repensait à tout ce qu’il lui avait dit, repensait à son visage. Elle savait qu’il savait qu’elle allait mourir. Il se rappelait des fleurs des cerisiers qui tombaient sur sa main tandis qu’elle lui avouait tout. Chaque pétale pesait aussi lourd que les mots et Caleb s’enfonçait, lentement mais il s’enfonçait et il avait fermé les yeux. Pour ne plus l’entendre. En regardant Aaron à ce moment-là, il se demanda si elle aurait voulu les voir dans leur état, tout deux fulminant de rage. Qu’aurait-elle voulu qu’il fasse ? Elle lui aurait dit de crier puis de pleurer pour libérer les mots qui restaient dans sa gorge. Il n’arrivait pas, il n’arrivait pas à tout dire, à exprimer ses sentiments, à tout dire à Aaron. Il préférait se fondre dans le silence, l’enveloppant loin des piques des injures. Il vit la bouche d’Aaron se tordre et les paroles qui en sortirent le laissèrent de glace. Sa colère s’évanouit à chaque lettre, le laissant seul, sans plus rien pour le protéger. Il aurait aimé crier de nouveau pour ne pas se faire d’autres raisons, pour ne pas chercher à comprendre. Il aurait aimé pleurer mais les larmes ne sortaient plus depuis longtemps déjà. Il avait cessé de pleurer après avoir tué un homme et avait cru qu’Aaron était mort. Depuis, il s’était juré de ne plus jamais être aussi faible pour une personne. Il ne pouvait encore donner ses larmes, ses sentiments. Il se devait de les garder jalousement. Il fixa son regard dans celui d’Aaron et écouta toute sa tirade dans le silence le plus complet tandis que ses mains revenaient se placer gentiment dans ses poches.
- Elle est morte, n’est-ce pas ? ELLE EST MORTE ET TU NE ME L’AS PAS DIT ! Elle crève dans un endroit qu’elle déteste, au milieu d’une bande d’étrangers qui la regardent comme si c’était elle le singe, et je ne suis même pas là. ELLE AVAIT PEUR CALEB !
Il avait envie de le regarder en face mais il n’y arrivait plus. Lui aussi, il avait trop longtemps fui en se donnant des raisons. Mais ce n’était pas lui qui n’avait pas été là. Caleb venait, venait vers elle mais il la faisait souffrir. Elle lui demandait de l’affection ; il lui offrait sa colère et sa haine envers les autres en la tournant sur elle. Elle avait tout gardé, aussi frêle qu’elle était, c’était la seule qui pouvait tout supporter. Il eut envie de le prendre, de le calmer mais ne fit rien. Il resta juste debout à le regarder en train de s’énerver. Un pincement au cœur le fit tressaillir et il préféra l’ignorer en revenant dans ses pensées. S’enfuir bien loin de la vérité, s’enfuir à tout jamais, peut-être mourir ou en finir pour ne plus continuer à avancer. Il se détourna, fixa les feuilles qui volaient sous le coup des gestes immenses d’Aaron. Que pouvait-il répondre ? Qu’arriverait-il à répondre ? Il avait détesté Leddy parce qu’elle ne lui accordait plus toute son attention, toute son amitié lorsqu’Aaron était arrivé et malgré toutes les années qui étaient passés, il continuait de ressentir une pique de jalousie en repensant à tous ces moments qu’il avait passé avec elle. Et pourtant, c’était elle qui lui avait apporté Aaron et sans lui que serait-il à cette heure-là ? Elle avait été le premier port d’ancre et mais il avait fait le reste, surement sans s’en rendre compte mais il l’avait aidé. Il sentit la colère revenir et implacable, il ajouta dans une seule tirade :
- Tu veux savoir quoi ? Tu le sais déjà. Oui elle a crevé. ELLE A CREVE ! Tu te sens mieux maintenant ? Soulagé d’avoir entendu ça ? Elle était autour de ces étrangers mais au moins, Eux, ils étaient là. Tu crois que je le savais pas qu’elle avait peur, que je restais comme un naïf à penser qu’elle avait la vie la plus belle du monde ? Tu sais ce que tu dis parfois ? Je ne te l’ai pas, je ne me le suis même pas dit à moi-même et j’ai pensé que c’était mieux. Moi aussi, j’étais partie loin d’elle mais j’étais revenue, aussi lâche que j’étais, je suis revenue et même s’il n’aurait pas fallu, je savais qu’elle allait mourir. Je lui ai fait du mal, je ne le nie pas mais j’étais là. J’étais là, derrière la porte lorsqu’elle a crevé. Satisfait ?
Il se tut après un dernier souffle et respira une longue bouffée pour se calmer un peu. La colère revint pourtant, le submergeant soudainement alors qu’il pensait avoir retrouvé son calme et sa tirade suivante amena une autre suite d’hystérie de la part d’Aaron. Les phrases qui sortirent de sa bouche firent passer un tremblement sur le corps de Caleb qu’il tenta de cacher en se retournant vers le mur. Ne pas lâcher prise, ne pas lâcher prise, se contrôler comme toujours, comme toujours pour lui, pour eux, pour Aaron. Il ne pouvait se permettre d’être faible devant Aaron, pas devant lui, tout mais pas devant lui. Il devrait alors se justifier, lui prouvait son amitié, son amour, son attachement ? Mais il n’arrivait pas. Les mots refusaient de sortir, se bloquaient au fond, comme sous le fait d’un verrou trop puissant pour éclater.
- JE T’EMMERDE, CALEB ! NE ME PARLE PAS D’EGOISME ALORS QU’ON EST ICI JUSTE PARCE QUE TU LE VOULAIS. Tu fais comme si tu m’avais laissé le choix avec tes phrases à la con « j’ai pas d’emprise sur toi blablablah » mais tu sais très bien que je serai pas resté sans toi !
Il le savait qu’il n’aurait pu se quitter mais les entendre d’une bouche, c’est bien autre chose. C’est comprendre enfin que ce qu’on pense, ce n’est pas juste des faits mais des actes. Il pensait lui avoir laissé le choix, il pensait qu’après tout Aaron aurait pu rester. Pour lui, c’était à lui seul de résister même si Caleb ne serait pas partie, lâche qu’il était. Même si depuis longtemps, il rêvait de tout changer, il ne s’imaginait pas le faire sans lui. Ils avaient tout traversés ensemble alors pourquoi le feraient-ils chacun de leurs côtés maintenant. Un nouveau tremblement l’agita et il répondit, sous le coup de la colère :
- Je le voulais mais tu sais très bien que tu aurais pu rester. T’ais poser un couteau sous la gorge pour que tu me suives ? Je refuse de croire que c’est à cause de moi que tu es là. Je voulais t’aider, je voulais te sauver de la cité pour que tu ne deviennes pas pire que nous étions. Ne joue pas avec les mots. Je n’ai pas d’emprise sur toi mais je n’y arrive pas non plus sans toi.
Que faisait-il ? Que lui arrivait-il ? Il avait toujours voulu être indépendant, il ne pouvait pas maintenant tout livrer à Aaron tout simplement, tout bêtement, comme si rien ne se passait. Ce n’était pas possible, aucunement envisageable. Caleb avait continué à parler et il avait alors prononcé la phrase qu’il regretterait toujours. La colère d’Aaron l’atteignit violement, comme un ouragan et il attendit. Il attendit tandis que les phrases se déversaient.
- J’AI JAMAIS OBLIGE PERSONNE A RESTER NI A ME FREQUENTER !
Non, il ne l’avait pas obligé, c’était plutôt une évidence. On cherche souvent la personne qui deviendra l’ami que l’on voulait, celui auquel on peut se confier, auquel on peut tout dire sans avoir peur de ces jugements. C’était plus et tout avec Aaron. Il n’avait pas besoin de savoir, de se parler pour comprendre qu’ils étaient là, tous les deux comme des frères et même si ils hurlaient, pour Caleb savait toujours été dans l’évidence du moment, que c’était naturel, qu’il fallait que quelque chose arrive à un moment où un autre. Il alla ensuite chercher Aaron pour le jeter sur le canapé et ferma la porte à clé pour qu’il ne reparte pas sous le coup de la colère.
- LACHE-MOI ! hurlait Aaron à plein poumons.
- TU JOUES A QUOI ? il avait encore crié, le souffle court.
- T’ATTENDS QUOI DE MOI !?

Les cris tintèrent sur les murs tandis que Caleb sentit la main d’Aaron au col de son pull pour le porter dans un geste. Celui-ci sentit bouillir sa colère de sentir la main tout près de son cou. C’était un réflexe. Trop ancré en lui pour qu’il se rende compte que ce n’était qu’Aaron. Tous les jours, il avait appris à veiller, à épier pour voir si aucun danger ne les guettait, pour voir si personne ne viendrait les attaquer. Combien de poignards, de coups de poings l’avaient effleuré ? Il repensait chaque jour à ce sentiment de malaise qui le poursuivait chaque nuit qu’il faisait ses commandes de peur qu’un des drogués ne le poursuivent pour cause qu’un gramme manquait. La poudre blanche amenait bien à la violence, aux coups puisqu’elle prolongeait la colère, la faisait s’enflammer. Il tordit la main d’Aaron d’un coup sec et l’envoya sur le mur d’en face qui trembla de sa fureur. Se rendant compte de ce qu’il venait faire, il restait béat dans le salon à ne plus bouger. Et si ? Et si ? Les pensées fourmillaient dans sa tête. Il se jeta près d’Aaron et lui redressa la tête, affolé en chuchotant, tout doucement puisque les mots avaient du mal à sortir, butaient les uns avec les autres :
- Je … Je voulais pas Aaron … Je t’en supplie, ne … m’en veux pas. C’est que … J’avais l’habitude qu’on m’attaque, je croyais que tu me voulais du mal mais … Je déteste ce que je suis, tu sais, je me méprise chaque jour un peu plus mais j’arrive pas, j’arrive pas … Tu sais … Tu es … La plus belle chose qui me soit jamais arrivé … Je ne vivais pas avant mais tu m’as aidé, bien plus que tu ne le pense. Bien trop même. C’est si dur pour moi de m’attacher à quelqu’un autant … J’ai vu trop de mort, trop de choses alors … Part pas. Ne part pas. Part pas … Aaron.
Les mots devenaient murmures, les mots se fondaient dans son silence. Il n’arrivait plus à parler, il n’y arrivait plus. C’était déjà trop. Il se leva brusquement, le corps raidi, les yeux secs mais les mains tremblantes qu’il tentait de cacher dans ses poches. Il se jeta dehors en fermant les portes et s’alluma une cigarette en priant pour qu’il ne soit rien arrivé à Aaron. Il savait qu’il n’arriverait pas à faire d’autres efforts. Il avait tout dit et c’était trop. Les sentiments contradictoires qui le bousculaient le mettaient dans un état où il n’avait jamais été. La première bouffée de nicotine le soulagea quelque peu et il se laissa glisser sur le sol du couloir des étudiants, la tête posé entres ses mains.
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Aaron Keenan

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MessageSujet: Re: we used to say that we are brothers - Caleb Ryker   we used to say that we are brothers - Caleb Ryker I_icon_minitimeMar 13 Mar - 18:27

- Tu veux savoir quoi ? Tu le sais déjà. Oui elle a crevé. ELLE A CREVE ! Tu te sens mieux maintenant ? Soulagé d’avoir entendu ça ? Elle était autour de ces étrangers mais au moins, Eux, ils étaient là. Tu crois que je le savais pas qu’elle avait peur, que je restais comme un naïf à penser qu’elle avait la vie la plus belle du monde ? Tu sais ce que tu dis parfois ? Je ne te l’ai pas, je ne me le suis même pas dit à moi-même et j’ai pensé que c’était mieux. Moi aussi, j’étais partie loin d’elle mais j’étais revenue, aussi lâche que j’étais, je suis revenue et même s’il n’aurait pas fallu, je savais qu’elle allait mourir. Je lui ai fait du mal, je ne le nie pas mais j’étais là. J’étais là, derrière la porte lorsqu’elle a crevé. Satisfait ?
Aaron aurait mieux voulu ne rien entendre. Dès que Caleb avait commencé à hurler, ce goût de vomi avait envahi sa bouche. La mort le dégoûtait, plus encore lorsque l’on parlait avec ces mots de celle sa Leddy, de leur petit Leddy. Mais Caleb avait trop de colère, de mots étouffés pour pouvoir se taire. Il continuait à hurler, et Aaron réalisait avec horreur qu’il était devenu comme lui. Il voyait très nettement sa boule de rage lui comprimé l’abdomen à son tour. Ils étaient des gamins brisés, guidés par une colère aveugle. Aaron en voulait au monde entier, Caleb commençait à partager sa vision du monde. Aaron aurait tellement voulu qu’il lui dise non, qu’est-ce que tu raconte ? Leddy nous attend, d’ailleurs on est en retard ! Alors il avait raison ? Il avait bien deviné ? Brusquement cette vérité devenait sale, à balancer aux ordures. Mais Caleb le regardait de haut, disait moi j’assume le mal que je lui ai fais, je suis même revenue pour la voir, mais toi, tu étais où pendant qu’elle avait peur ! Aaron saisit une lampe et la jeta de toutes ses forces sur le sol. Elle se brisa net, et dans ce fracas il se tint la tête, fit les cent pas.
- FAIT CHIER !
Il espérait de toutes ses forces que la mort l’avait délivré de son chagrin, et même soulagé, qu’elle avait eut, lorsque son cœur s’était arrêté de battre, une pensée heureuse pour lui et Caleb, une pensée heureuse pour ce qui allait avoir après : il espérait que la joie avait emplie son âme de mille manières. Leddy avait forcément laissé quelque chose. Un mot, d’insultes ou de chaudes larmes, il s’en fichait, mais quelque chose. Une phrase comme quoi, jusqu’au bout, Aaron ou Caleb, peut-être même les deux, avaient été une bande d’abrutis finis. Il s’en fichait, il voulait juste un « à Dieu », digne ou pas, du souvenir de sa première amie, et ne pouvait pas croire qu’elle était partie comme ça. Si lui souffrait rien qu’à l’énonciation de sa mort, il n’imaginait pas la douleur de Caleb qui lui l’avait vécu. Au moins, il avait à ses côtés, lui.
- Je le voulais mais tu sais très bien que tu aurais pu rester. T’ais poser un couteau sous la gorge pour que tu me suives ? Je refuse de croire que c’est à cause de moi que tu es là. Je voulais t’aider, je voulais te sauver de la cité pour que tu ne deviennes pas pire que nous étions. Ne joue pas avec les mots. Je n’ai pas d’emprise sur toi mais je n’y arrive pas non plus sans toi.
- Si c’est pas à cause de toi c’est à cause de quoi ? Tu crois que ça me ressemble ce « bon chic bon genre » à l’américaine ?
Aaron était perdu, inconsolable, tout comme Caleb. Leddy était morte, il en était certain à présent, et Caleb devenait affectueux. Le monde ne tournait pas rond, il devait être dans un bad trip !
Jamais il n’aurait imaginé qu’il finirait ici. Qu’ils finiraient ici, plutôt. A l’époque Aaron ne voyait pas comment la situation pouvait s’arranger, avec les deals douteux de Caleb, lui et sa famille d’accueil repoussante ; ils s’étaient terrés dans leur planque au dernier étage de la cité, attendaient que le temps passe et que les effets de la drogue s’effacent pour se rouler un autre spliff. Et Caleb s’était éveillé finalement, avait décidé de devenir « un grand quelqu’un » comme s’amusait à dire Aaron. Aujourd’hui, ils étaient dans une autre planque, la drogue n’était plus dedans mais dehors, mais l’air était toujours le même. Ils s’entrechoquaient comme toujours, peut-être même plus, mais leurs amours avaient grandi, du moins celui d’Aaron, il en était sur. Aujourd’hui, il avait des morts sur la conscience, aujourd’hui il saignait du cœur – et du nez, il se disait finalement que les choses n’étaient pas si différentes. Ils étaient toujours en colère, ils se blessaient toujours, mais dans un autre endroit…
Les cris fusaient à nouveau, ou plutôt les cris d’Aaron. Caleb tentait de le calmer comme il savait si bien le faire, mais son charme mystérieux n’obtempérait plus. Aaron encaissait mal du pays, deuil ; et le mélange créait un cocktail explosif qui le faisait imploser. Voir Caleb en fin de compte aussi mal que lui et provoquant n’aidait pas, quoi qu’il fasse il n’arrivait pas à se calmer.
A cet instant, ses mains agrippaient le col de Caleb et le tenait fermement contre lui, l’empêchait de se débattre. Ses poings tremblaient d’excitation, allait-il frapper ? Il n’eut pas le temps de se poser cette question que Caleb usa de ses réflexes avisés et lui retourna la main. Un gémissement s’échappa de sa bouche, sa dernière image fut l’air effrayé de Caleb lorsqu’il percuta pour la deuxième fois consécutive le mur de son crâne. Il avait oublié que Caleb était un animal craintif. Une créature constamment aux aguets, que l’on ne pouvait approcher de trop près sans risquer de se faire mordre, à force d’avoir trop de fois subis des attaques. Il avait oublié aussi sa force supérieure à la sienne, mais tâcherait de retenir la leçon. Il n’entendait que le bourdonnement de sa voix, lointaine mais de plus en plus audible, et Aaron avait envi de rire et de pleurer en même temps, il avait peur de ce noir complet, de ce grésillement, était sonné par l’habile frappe. Il entendait des pas, il percevait l’angoisse lointaine, mais n’arrivait pas à réagir. C’était comme partir en tripe sans héroïne, l’engourdissement, le coltar. Caleb était un animal sauvage, il se répétait.
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MessageSujet: Re: we used to say that we are brothers - Caleb Ryker   we used to say that we are brothers - Caleb Ryker I_icon_minitimeMar 13 Mar - 19:21

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On my way.
Caleb sentait la fumée dans sa gorge, le souffle de quelques souvenirs. Les cigarettes ne remplaceraient jamais son herbe bleue il le savait mais il ne pouvait s’empêcher de se dire que c’était déjà quelque chose. Il en avait besoin pour continuer chaque minute qui s’écoulait. Parfois l’envie de drogue était si importante, vibrant dans tous ces veines, le poussant à hurler, à briser tout ce qu’il trouvait à sa portée, à frapper encore et encore pour ne pas se trouver quelque chose. Il se rappelait alors lorsqu’il en prenait, les sensations diverses et il maudissait le jour où il avait commencé. C’était une envie lointaine pour échapper à ses problèmes mais c’était devenue très rapidement le seul moyen pour ne plus penser à sa vie qu’il détestait, qu’il méprisait plus encore que lui-même. Il savait que c’était lui qui l’avait amené comme il était mais, préférant se trouver des raisons, il cherchait des responsables. La poudre nacrée, légère qui s’évaporait rapidement tandis qu’il se jetait dessus. Il était fier d’avoir réussi à arrêter mais c’était une déchirure, une plaie béante qui menaçait de saigner à chaque instant. Il voulait encore, une fois, juste fois, partir de nouveau dans tous ces mondes qu’il avait inventé. Voler dans ces rêves, ne plus rien sentir de son corps, juste être un autre. Pourtant, la drogue l’avait amené à bien d’autres actes dont il n’avait jamais été fier même si ces souvenirs étaient vaporeux. Il se rappelait des autres, des filles qui étaient passés lui réclamer la drogue. Lui aussi sous le coup, qu’avait-il fait ? Juste les toucher ou bien plus ? Il avait préféré enterré bien loin ces souvenirs pour ne plus y penser. Il se sentait sali, si sali de tous ces actes. Ces mains baignaient dans la poudre, le sang, les cris et il était devenu comme les autres. Sous l’emprise de la poudre, il avait pu tout faire et il ne savait même plus quoi. Il aurait voulu partir, partir bien loin mais il n’avait jamais pu jusque là. Il était donc devenu un monstre. Les heures, les jours, les années et ces 24 ans d’existences portaient tous ces maux, tous ces cauchemars qui l’enchainaient chaque nuit. Il ne se rappelait plus de tout mais certains visages sont si ancrés dans votre mémoire que vous croyez les voir partout.

Il finit la cigarette puis attendit. Aucun bruit ne revenait de l’appartement. Il se releva en écrasant le mégot sur le sol d’un mouvement de pied rapide et rentra de nouveau dans l’appartement après avoir soigneusement fermé la porte et vérifiait que personne ne regardait. Non, Caleb, non, personne ne vous veut du mal ici. Ce n’était pas comme là-bas, c’est tout autre, c’est différent. Chacun est humain, personne ne va se battre à chaque minute sous le coup d’une haine subite qu’aurait provoqué la drogue ou l’alcool. Il mit un premier pas dans l’appartement. Rien n’avait bougé. Il revit la lampe fracassé en milles-morceaux dont l’abat jour s’étalait misérablement sur le tapis. L’ampoule avait cessé depuis longtemps de grésiller de ces quelques dernières minutes. Il tourna la tête et vit que même Aaron n’avait pas bougé. Tout l’appartement se fixait dans un véritable silence. Il s’avança de quelques mètres et s’agenouilla près de lui tout en faisant attention de ne pas lui faire de nouveau mal. D’une voix tremblante et teinté de rire, il bégaya :
- Ne t’inquiète pas, tu peux te réveiller. C’est finit, c’est finit, tu sais. Ne me fais pas le coup de l’endormi à moitié mort, je connais très bien ta résistance digne de … Merde … Aaron, tu me fais quoi là ?
Il mit une main sur le front d’Aaron, souleva délicatement ses cheveux bruns pour apercevoir une lignée de sang séché qui avait du couler sur son crâne. Il tressaillit, secoua son ami qui se ballota entre ses mains mais ne bougea pas. Il souleva une paupière qui tremblotante, dévoila une pupille vide. Après un juron, il entreprit de porter Aaron avec douceur dans ses bras et le souleva du mur. Il eut l’impression de porter un enfant léger, sans vie et fut pris d’une peur brusque avant d’écouter la respiration faible mais bien là d’Aaron. Il fit attention à ne pas faire tomber sa tête et s’éloigna vers la porte qu’il ouvrit de l’autre main. Son cœur battait tandis qu’il imaginait toutes sortes d’hypothèses. Que pouvait-il lui être arrivé ? Traumatisme crânien ? Simple évanouissement ? Caleb n’avait pas géré sa force et ne pouvait savoir si le coup avait été trop fort pour lui. Il sentit ses mains trembler et jura une nouvelle fois en se sentant si minable. S’il arrivait quelque chose à Aaron, il ne se le pardonnerait jamais. C’était lui, de sa simple faut qui avait tout fait basculer par une colère brusque et violente qui ne l’avait amené à rien à part blesser Aaron dans tous les sens du terme. Il se mordit la lèvre pour ne pas regarder le corps dans ses bras et se sentit frémir en voyant le sang perlé de son nez et le bleu près de son arcade. Ne pouvait-il cesser d’être violent ? A lui, à Aaron alors qu’il l’aimait tellement ? Même lui, même lui, il le frappait. Il se rendit compte avec stupeur à quel point sa présence n’apportait jamais rien de bon aux personnes qu’ils avaient rencontrés. Tous morts, drogués, tués, suicidaires ou abandonnés. Lui-même faisait du mal à Aaron. Mais ce n’était pas le moment de fléchir, de l’abandonner même s’il mourrait de s’en aller pour qu’il ne lui arrive plus rien. Dans une dernière parole désespérée, il ajouta avec une voix hystérique teinté de larmes :
- Si tu me fais une blague, je te promets que tu le regretteras énormément.
Il le frapperait peut-être ? Il se mordit de nouveau la lèvre pour ne pas hurler et frapper le mur. Il se contenta de se planter les ongles dans la peau pour ne pas réfléchir et s’agita en allant plus vite sous le regard de quelques étudiants qui avaient assistés à toutes les scènes. Il aurait surement la réputation du hurleur, fumeur accro qui frappe son meilleur ami ? Il préféra ne pas imaginer les pensées des autres et se précipita en dix minutes en bas de l’immeuble, sautant à chaque marche pour retomber souplement sur ses pieds et ne pas faire plus de mal qu’il n’avait déjà fait à Aaron. Il arriva bien vite à sa voiture où il le mit avec précaution sur le siège arrière. Puis il s’assit à l’avant et enclencha le moteur après un bref regard vers la silhouette qui se reflétait dans son rétroviseur. Il appuya sur la première pédale et laissa couler ses doigts sur le volant pour se laisser aller. Il enclencha bien vite les vitesses et accéléra au maximum qu’il pouvait tout en gardant toute son attention même si toutes sortes de pensées cogitaient dans sa tête. Après quelques rues entremêlées, Caleb chercha sur les panneaux, un qui lui indiquerait un hôpital puisqu’il ne connaissait encore rien à la ville. Il la décrivit sous l’angle de sa précipitation et de sa peur qui rythmait chacun de ses mouvements. Les maisons s’alignaient côtes à côtés, faisant penser à cette image américaine de famille parfaite qu’il avait tant méprisé. Quelques enfants rieurs, dont les bouches se tordaient en quelques sourires vite oubliés, jouait avec la pelouse, roulant sur l’herbe, rappelant au jeune homme l’enfance qu’il n’avait jamais vraiment eu. Une mère qui apporte des gâteaux, un père qui joue, des enfants qui sourient. Il détourna le regard pour se concentrer sur la toute et ne pas fléchir. Pense à Aaron. Pense à Aaron que tu as frappé. S’il meure, tu fais quoi hein ? Tu t’enfuis, tu te tues ? Pense à Aaron. Pense à Aaron qui saigne sur ta banquette arrière. S’il arrête de respirer, tu fais quoi hein ? Tu lui comprimes les poumons comme un idiot ? Il appuya sur l’accélérateur et tourna d’un mouvement ample sur une énième route qui l’amena au bout de quelques temps à la porte d’un hôpital. Répétant ses mêmes gestes, il prit Aaron dans ses bras tout en veillant toujours à ce que sa tête endormit se cale dans le creux de son bras. Juste avant, il enleva la veste qu’il avait enfilée en toute hâte et la posa sur lui. Il parcourut les premières marches blanches et apparut devant la première infirmière grand sourire, portant son meilleur ami qui n’était peut-être pas mort ou peut-être allait faire une de ces chutes impressionnantes de son cerveau. L’infirmière le fixa non sans étonnement et prit une voix posée pour demander :
- Je pourrai faire quelque chose pour vous, Monsieur ?
Il eut envie de la frapper. Il se retint et lui expliqua avec colère tout en montrant du doigt la tête de son ami :
- Mon meilleur ami est en train crever ou je ne sais pas ce qu’il me fait encore mais oui en effet, J’AIMERAIS BIEN QUE VOUS FASSIEZ VOTRE PUTAIN DE BOULOT ET ALLEZ EN VITESSE ME CHERCHER UN MEDECIN !
Il lui adressa un sourire tordu de sa colère et de son inquiétude et comme elle ne bougeait pas, partit lui-même en chercher à sa manière. Poussant toutes les portes qu’il pouvait, il ne se retrouva que dans une salle d’attente où des enfants braillaient toute leur colère de voir des médecins. Il marmonna quelque chose et partit dans l’autre sens encore plus rapidement, vérifiant de temps à autre comment Aaron aller. Il finit par hurler dans tous les couloirs sa mauvaise humeur en exprimant bien haut ses pensées :
- SOS MEDECIN BONJOUR ! SOS MEDECIN BONJOUR ! JE POURRAI AVOIR UN DES MECS DE CETTE HOPITAL QUI A FAIT 10 ANS D’ETUDE QUI LUI ONT SERVI A RIEN MAIS QUI SERAIT DANS LA CAPACITE DE SOIGNER MON AARON ! SOS MEDECIN BONJOUR ! JE VOUS PREVIENS SI IL MEURT DANS MES BRAS, JE VOUS ACCUSE ! UNE PETITE AFFAIRE EN JUSTICE PEUT-ETRE MONSIEUR LE MEDECIN ?
Il se stoppa devant le joli minois d’une médecin brune aux yeux verts qui teintaient d’ironie. Il se stoppa dans ses tirades et lui lança un regard interrogateur qui lui demandait si elle pouvait l’aider. Elle eut un sourire amusé et lui indiqua de la suivre. Il ne se fit pas prier et fut bientôt devant elle en cherchant une chambre disponible. IL vit une porte ouverte, se précipita dedans et vit une vieille dame aux cheveux grisonnants mais ondulant sur ses épaules dont le sourire bienveillant contrasta avec les paroles envoyés en l’air par Caleb.
- Dis la vieille, tu peux virer tes fesses pour laisser passer l’espèce de chose dans mes bras. Promis, je vous note un rencart à ma prochaine visite si vous partez tout gentiment sans protester.
La médecin poussa une exclamation horrifié tandis que la vieille dame souriait de toutes ces dents et s’en allait en clopinant. Il déposa en douceur son ami sur le lit et se retourna triomphant puis pris sur le fait comme un enfant devant la femme qui plus qu’outré, le regardait comme un assassin. Il se retint d’utiliser la violence pour l’obliger à soigner Aaron et baissa les yeux sagement avant de murmurer :
- Vous pouvez le soigner ? Je … Je supporterai pas qu’il lui soit arrivé quelque chose de grave et ne sais pas ce qu’il peut avoir.
Il supplia qu’il se réveille dans les minutes à venir sans qu’il soit au courant de toutes les gueulantes qu’il avait poussé pour se frayer un chemin parmi les blessés. Il se tint de bout, près de médecin qui ne semblait pas presser, ce qui mit Caleb dans un nouvel accès de rage. Celle-ci perdit enfin son visage tordant pour s’approcher d’Aaron et l’observer avec attention. Après avoir fait un rapide examen, elle se retourna pour expliquer d’une voix glaciale :
- Votre ami n’est pas en danger, c’est tout certain. Il a du s’évanouir mais je peux vous demander ce qu’il lui est arrivé ? Avec une personne au comportement instable de votre genre, je ne peux que m’imaginer le pire.
Putain de merde. Il ne savait plus quoi dire et hébété, il cherchait milles excuses et n’en trouvait aucune de valable. Finalement, il décida de se jeter à l’eau et raconta avec des détails nombreux, l’aventure impensable qui aurait pu leur arriver. Ce n’était que des mensonges mais un de plus ou de moins. Aaron n’était pas en danger, c’était le principal, le principal. Il ne va pas mourir, il n’a rien donc toi, tu peux te mettre dans la pire merde. Tu as un comportement instable alors qu’importe.
- Nous sommes étudiants et j’étais parti chercher mes nouvelles affaires de cours lorsque je suis rentré dans notre appartement de colocation. Aaron avait pris un bain, il me semble et je l’ai retrouvé allongé contre le bord, la tête renversé. Je l’ai donc amené en vitesse.
- ll n’a pas les cheveux mouillés, il me semble et le sang est sec. Or avec l’eau, il aurait du partir.
- Vous connaissez le séchoir ?
- Lorsque votre ami est évanoui, vous lui séchez les cheveux, vous ?
- Tout à fait. Imaginez, il rencontre la femme de sa vie, il faudrait qu’il soit beau, bien habillé non ?
- Vous êtes ridicules.

II se retint de faire d’autres commentaires et lui fit comprendre en une tirade très violente qu’il n’avait aucune envie de faire des explications et voulait juste qu’il aille bien. Il partit ensuite pour claquer la porte et indiquait d’un geste brusque Aaron avant d’attendre sagement devant la chambre.
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MessageSujet: Re: we used to say that we are brothers - Caleb Ryker   we used to say that we are brothers - Caleb Ryker I_icon_minitimeMer 14 Mar - 17:32

Aaron mélangeait rêve et réalité. Il entendait une porte claquait, tendait l’oreille sur les pas qui claquaient sur le sol, devinait bien vite la démarche saccadée de Caleb. Bientôt, il lui parlait, mais ses paroles étaient biscornues, incomplètes et dénuées de sens. Dans ce noir effrayant, une lumière était apparue. Il s’était demandé avec ironie : « Je vais mourir ? Suis la lumière blanche ou un délire comme ça ? ». Aucun légendaire tunnel ne s’était formé, alors il s’était assis. Il était devenu un enfant fasciné par la clarté fantomatique, étrangement rassuré par ce curieux visiteur. Puis, des mots résonnaient à nouveau. « Caleb ? » il appelait. « … une blague, je te promets…! » avait résonné. L’impression d’avoir un bocal sur la tête était encore plus intense. Brusquement, il avait froid. Il touchait son nez, où le sang avait déjà séché, et ne comprenait pas d’où le filet qui roulait jusqu’à son menton s’échappait. « Caleb ? » Il passait une main sur son visage, frémissait sur ses boursouflures et autres bleus, et sentait des mèches mouillées. Regardait sa main, étonné, il se découvrait une nouvelle blessure qui comme les autres ne le faisaient pas souffrir. « Il ne t’entend pas, Aaron. ». Le garçon bondit. La voix résonnait si puissamment dans son crâne qu’elle créait une douleur insupportable. Il serrait sa tête, s’arquait jusqu’à ce que le son s’éteigne totalement. « SOS MEDECIN… ! ». « Caleb », hurlait Aaron, effrayé. Prudemment, Aaron se relevait. La clarté s’approchait, mais ne lui inspirait plus la paix. « Aaron. » Il se plia de douleur une nouvelle fois. « CALEB ! CALEB ! ». « Aaron. La vérité fait mal. » reprenait la voix. Les larmes déferlaient sur son visage, il roulait sur le sol. « - Aaron ? - TAISEZ-VOUS ! - La vérité fait mal, Aaron. – VOUS ME FAITES MAL ! » Il ne comprenait pas, pleurait comme un enfant, terrorisé, blessé. « - Tu en conclus ? » Il gémissait. « Tu en conclus ? » répétait-elle encore, déclenchant de nouveau spasme. « QUE VOUS ETES LA VERITE ! » hurlait-il à tout hasard, pourvu que la douleur s’arrête. « Bien, Aaron. » ronronnait la voix, satisfaite. « Dis, la vieille, tu peux virer tes fesses… » Aaron éclatait brusquement de rire, se roulait au sol comme un perdu. « La vérité dit… » Il hurlait, pleurait à nouveau… « … que Caleb est musclé. ». Aaron, hébété en étoile au sol, lança à tout hasard : « Je rêve ? » « La vérité dit… que Caleb est musclé. ».
Aaron s’éveilla, un sourire sur les lèvres, sans que personne ne le remarque. Encore sonné, il préféra se laisser un temps d’éveil, les paupières closes. Cette fois, il entendait particulièrement bien les pires âneries que Caleb avait pu inventer.
- Nous sommes étudiants et j’étais parti chercher mes nouvelles affaires de cours lorsque je suis rentré dans notre appartement de colocation. Aaron avait pris un bain, il me semble et je l’ai retrouvé allongé contre le bord, la tête renversé. Je l’ai donc amené en vitesse.
- Il n’a pas les cheveux mouillés, il me semble et le sang est sec. Or avec l’eau, il aurait du partir.
- Vous connaissez le séchoir ?
- Lorsque votre ami est évanoui, vous lui séchez les cheveux, vous ?
- Tout à fait. Imaginez, il rencontre la femme de sa vie, il faudrait qu’il soit beau, bien habillé non ?

Cette conversation lui déclencha un rire d’un autre monde. Il gémit, se passa une main sur le crâne, et tenta de rattraper la chose du mieux qu’il put :
- J’ai glissé sur le savon.
Péniblement, il ouvrit les paupières pour discerner penchée au dessus de lui une tâche vague nommé Caleb.
- La vérité est… Caleb est musclé ! déclara-t-il non sans partir d’un nouveau rire.
- Il est encore sonné on dirait bien, annonça le médecin. Je vais lui chercher de la glace et des pansements.
Sur le pas de la porte elle parut hésiter à laisser Aaron seul avec Caleb qu’elle regardait d’un mauvais œil, et dit d’une voix pleine de sous-entendu avant de disparaître :
- Eviter de… « glisser sur du savon », à nouveau…
Aaron, encore étendu, passa son instant de fou rire imbécile pour reprendre peu à peu l’esprit. Lorsqu’il reconnut enfin la salle de l’hôpital, il manqua l’arrêt cardiaque. Hôpital, danger danger danger… Il déglutit nerveusement, et se redressa rapidement.
- On y va, ordonna-t-il en partant d’un grand pas.
Il chercha la porte, prit d’un nouveau tourni, tourna en rond un moment avant d’ouvrir le placard à pharmacie et d’inspecter le contenu avec des yeux de merlans frits.
- Monsieur Keenan… ? demanda la médecin. Asseyez-vous, il vous que je vous désinfecte.
Aaron tenta le regard de chien battu à la jolie femme, se tourna ensuite vers Caleb, mais fut assis de force bien qu’il se trouva une cinquantaine de raison pour partir. Il était encore sonné, même lui s’en rendait compte, mais désirait partir au plus vite pour éviter la catastrophe…
On lui désinfecta entièrement le visage et sa blessure au crâne, mais lui n’arrivait pas à retirer ses yeux angoissés du visage de Caleb. Il ne fallait pas, il ne fallait pas qu’il sache…
- Monsieur ? questionna le médecin à Caleb non sans un regard réprobateur. Vous pouvez me suivre remplir son formulaire ? On voyait là que la question ne reposait pas sur un oui ou un non mais en êtes-vous capable. Votre ami est déjà passé par là ce matin, je ne crois pas qu’il est en état pour le moment de recommencer…
- Caleb, interrompit brusquement Aaron, la glace sur le crâne. Je peux le faire, ça va.
Aaron s’apprêtait à se lever lorsque la femme le menaça avec un sédatif.
- On ne rigole pas avec les chocs à la tête. Sois vous restez là de votre plein grés ou…
Aaron regarda un long moment Caleb et se rassit avec tristesse. Il allait être blessé, comme à chaque fois. Maintenant, il ne pouvait plus lui en vouloir de l’avoir frappé. Maintenant, il lui était plus reconnaissait que jamais, et désolé. Caleb disparut en même temps que la femme qui veillait à garder une distance raisonnable entre eux deux, et il jeta la glace par terre.
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MessageSujet: Re: we used to say that we are brothers - Caleb Ryker   we used to say that we are brothers - Caleb Ryker I_icon_minitimeSam 17 Mar - 8:08

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Ceux que l'on ne verra plus.
Caleb avait pensé avoir vu Aaron dans chacun des ces états, puisque selon lui, c’était le seul avec qui il avait l’impression d’avoir passé chaque heure de sa vie. Des pensées, des souvenirs, quelques gestes non oubliés ou qui revenaient par brides. Il avait pensé l’avoir vu dans ses pires humeurs comme dans les meilleurs. Combien d’objets avait-il vu au sol écraser sous la soudaine violence d’Aaron lorsque sa colère prenait le dessus l’emmenant bien loin dans les méandres de la haine. Il l’avait vu riant, pleurant, suppliant, en manque mais aurait-il pensé que ce serait dans un hôpital jusqu’alors inconnu auquel il s’était déjà fait un nom qu’il découvrirait Aaron après une vague d’inconscience sous le coup d’une de ces colères violentes. En se souvenant des évènements précédents et en fixant le visage d’Aaron, ces mèches brunes lui retombant devant ses yeux à demis-voilés par son inconscience, il se demanda s’il devait rester. Rester ou fuir. Les souvenirs des murs mornes de la cité se superposait aux souvenirs de Leddy, d’eux trois, de tout ce qu’il s’était dit. Les ombres du visage de sa mère revenaient aux autres souvenirs de son enfance. Qu’avait-il été ? Un bref instant, peut-être un enfant mais avait-il été le sien ? Il s’était toujours senti étranger à sa propre vie, comme fixant longuement un rôle qu’on lui aurait donné lorsqu’il serait né. Dès ses premières heures, il était peut-être condamné à son existence toute tracée sans autres fuites possibles. Il n’avait jamais cru à Dieu, à une vie après la mort pour ne pas se donner d’autres raisons de réfléchir, de faire comme les autres, de devenir comme les autres à trouver des réponses à tout. Il préférait rester dans son monde inconnu, bien loin des autres, sans jamais rien savoir pour ne pas être confronté à la réalité. Il était un peu orphelin de sa propre vie, abandonné de tout ce qu’il avait fait. Ou alors était-ce lui qui s’était petit à petit échappé de sa propre existence. Il retomba à regarder l’hôpital, ses murs, sa table, le lit et Aaron qui gémissait. Caleb sentit un sourire pâlir sur ses lèvres en voyant les paupières de son ami frémir et se rapprocha de lui pour bien confirmer l’examen de la jeune médecin qu’il ne lui était rien arrivé de grave et qu’aucune récidive parfois jusqu’alors impossible à prévoir, n’arriverait brusquement. Cependant, il se devait d’expliquer quelques raisons à la jeune femme brune qui le regardait avec étrangeté, le détaillant sur son visage contracté. A la fin de sa phrase, il entendit un bruit bruyant qui résonnait brusquement à ses oreilles et surprit Aaron en plein rire, gémissant puis riant de nouveau, en s’attrapant la tête pour ne pas sentir trop violemment les migraines qui arrivaient après une telle inconscience et le coup qu’il lui avait porté.
- J’ai glissé sur le savon.
Caleb comprit à quel point tous les deux, ils n’étaient pas fait pour le mensonge. Il eut envie de lui expliquer qu’un savon flotte dans un bain et qu’on ne peut glisser sur le dessus de l’eau. Cependant, il était tellement heureux de voir Aaron riant sur lit, dans une forme spéciale de sa bonne humeur, surement sonné par tous ces évènements. Mais qu’aurait-il pu expliquer à la médecin ? « On s’est disputé avec mon ami et voyez-vous, je l’ai envoyé sur un mur pour lui montré à quel point je l’aimais. » Il soupira à la pensée de ce qu’il avait fait et préféra de ne pas réfléchir de nouveau sur les motifs de son énervement. Pourquoi ne pas réfléchir ? Il le savait bien, c’était Leddy, toujours Leddy. Il avait joué avec sa mort, il devait bien en payer le prix.
- La vérité est… Caleb est musclé ! déclara Aaron non sans partir d’un nouveau rire.
Caleb tourna la tête vers la masse gisant et riant en gesticulant sur le lit et se demanda combien de temps il y aurait des récidives. Aaron était généralement assez seul, riant avec lui et était beaucoup plus décontracté avec lui qu’avec les autres. Il ne l’avait jamais vraiment vu dans des scènes de délire complet et était parfois gêné de se retrouver avec lui qui faisait son numéro en permanence. Le voir ainsi provoqua en lui un grand éclat de rire et se rappela la phrase que son ami venait de prononcer. Il se retint de justesse de faire des commentaires pour ne pas faire douter encore plus la médecin de son humanité jusque là non prouvé.
- Il est encore sonné on dirait bien, annonça le médecin. Je vais lui chercher de la glace et des pansements.
Il la vit se tourner dans un mouvement fluide et partir vers la porte avant de poser une main délicate sur la poignée et d’ajouter une autre phrase. Une raillerie, une nouvelle qui lui montrait à quel point, il était passé pour un malade dans cet hôpital. Assez ironique, pensa-t-il pour lui-même. Il sentit le regard de la femme sur lui, le détaillant de toute sa colère contre celui qui avait perturbé son établissement et eut un sourire en coin avant de repartir vers Aaron qui avait cessé de rire pour le regarder pleinement, effrayé, une lueur présente se faisait sentir dans son regard. Caleb n’avait jamais su qu’il avait peur des hôpitaux et même s’il ne savait pas si c’était pour cette raison que son ami paraissait si inquiet, il ne trouvait aucune raison. On n’allait pas lui faire autre chose que désinfecter ses plaies. Il vit son ami se relever après avoir dit d’une voix attise :
- On y va, ordonna-t-il en partant d’un grand pas.
Il le vit cependant chuter au bout d’un pas vers l’avant et Caleb arriva en deux enjambés pour le retenir entre ses bras et ne pas le faire tomber. Mais Aaron en avait décidé autrement et il fouillait maintenant en se précipitant dans l’armoire à pharmacie pour surement soulager sa douleur. Caleb s’avança vers lui, le prit et le déposa sur le lit d’une main ferme pour qu’il ne puisse pas se relever et lui dit d’une voix sombre teintée de rire :
- Je ne sais pas ce qui te fait si peur ici mais je ne vais pas te laisser pourrir ici. Reste tranquille, je soudoie la petite brune et on part en quelques secondes. Vue que je suis … musclé d’après ta vérité, je te transporte ou tu te sens de marcher ?
Il savait que ce n’était pas à lui de demander pour le moment sa peur de ce qu’il allait arriver. Si Aaron n’était pas bien alors il tenterait de se rattraper pour ces gestes de tout à l’heure et s’en allait au plus vite. Peut-être avait-il eu un détail marquant de son passé dans les hôpitaux qui lui faisait en avoir peur ? Que savoir. Tous les deux parlaient rarement de ce qu’il leur était arrivé avant de s’être rencontré. Caleb ne savait rien de l’enfance d’Aaron, de ses parents et pareil dans l’autre sens. Tous les deux savaient secrètement que ce passé-là était encore bien trop lourd pour pouvoir en débattre et ils prenaient chacun leur temps. Caleb attrapa la veste qu’il avait mit sur Aaron, l’enfila et allait vérifier qu’il n’y avait personne dehors quand la médecin revint en vitesse, avec des objets dans les bras. Elle lança un regard étonné aux deux et ne posa aucune question même si son visage trahissait sa colère en regardant Caleb. Elle devait croire qu’il allait enlever Aaron. Pendant qu’elle passé délicatement une compresse sur le front du brun, elle demanda :
- Monsieur Keenan… ? demanda la médecin. Asseyez-vous, il vous que je vous désinfecte.
Caleb lui lança un regard de biais pour lui faire comprendre qu’il ne pouvait pas partir pour le moment et qu’il fallait qu’il attende un peu mais la jeune femme n’avait pas finis avec eux deux et ce n’était donc en aucun cas le moyen de partir. En effet, peu après qu’elle est terminé tout ce qu’elle faisait, elle se tourna vers Caleb et lui dit :
- Monsieur ? questionna le médecin à Caleb non sans un regard réprobateur. Vous pouvez me suivre remplir son formulaire ? On voyait là que la question ne reposait pas sur un oui ou un non mais en êtes-vous capable. Votre ami est déjà passé par là ce matin, je ne crois pas qu’il est en état pour le moment de recommencer…
- Caleb, interrompit brusquement Aaron, la glace sur le crâne. Je peux le faire, ça va.
Aaron s’apprêtait à se lever lorsque la femme le menaça avec un sédatif. Caleb lui lança un long regard interrogateur. Il n’avait jamais vu son ami si effrayé à l’idée qu’il puisse aller juste remplir un formulaire. Que pouvait-il bien découvrir ? Son poids, sa taille, la couleur des ses yeux ? Il replia ses doigts et fixa la jeune femme non plus sans comprendre ce qu’on attendait de lui dans cette histoire. Cependant, il fut arrêté par la médecin qui continuait.
- On ne rigole pas avec les chocs à la tête. Sois vous restez là de votre plein grés ou…
Caleb hocha la tête et la médecin se leva pour les laisser quelques minutes seule en lui faisant comprendre qu’elle l’attendait. Il s’approcha du lit et chuchota doucement pour la jeune brune ne l’entende pas depuis le couloir.
- Je reviens dans quelques minutes à peine. Après, je t’enlève de ce lit horrible et on en parle plus, je te le promets. Je ne comprends pas ce qui t’inquiète autant Aaron, je vais juste remplir quelques cases débiles sur ton nom, ton poids. Je reviens. Et si tu bouges, ne serais-ce que d’un millimètre sur ce lit, je reviens pour t’exploser ta petite tête d’enfant battue d’accord ? Repose-toi en attendant.
Il lui fit son sourire le plus confiant mais au fond il sentait bien que quelque chose clochait. Quelque chose d’anormal. Aaron ne faisait pas quelque chose sans une raison alors pourquoi était-il si effrayé ? Caleb se leva et se dirigea vers la porte avant de la fermer doucement et d’affronter le regard réprobateur de la médecin. Il haussa un sourcil et la suivit dans le dédale blanc et gris des couloirs. Quelques néons abimés clignaient de leur derniers rayons. L’air se faisait lourd dans les couloirs gris sombres de l’hôpital St-Grey et les odeurs de sang et de transpiration imprégnaient les murs, donnant au centre, un air suffoquant en permanence. Les blouses se succédaient dans les chambres, et le silence n’existaient jamais. Les pleurs, les cries se relayaient, un à uns ainsi que les visages parfois, heureux puis baignés de larmes ou fermés. Les fenêtres ouvertes laissaient passer encore les rayons du soleil et le ciel, aux couleurs rougeoyantes apportaient encore un peu de vie à St-Grey. Caleb fixa son regard dans l’immensité de ce qu’il voyait et se perdit de nouveau dans ses souvenirs tandis qu’il ne sentait plus ses pieds. Une boule au ventre se nouait lentement tandis qu’il approchait d’une énième salle où la jeune femme s’assit sur une chaise pivotante et après quelques touches, releva la tête à la question de Caleb.
- Dans la chambre, tout à l’heure, vous avez dit qu’il était déjà venu ce matin. Nous venons d’arriver et je me suis promis de veiller sur lui. Est-ce qui lui serait arrivé quelque chose ?
Elle lui lança un regard suspicieux. Elle ne lui livrerait pas tout en quelques secondes, en effet. Il pianota de ses doigts sur le bureau et ne put s’empêcher de devenir anxieux. Comprit-elle à ce moment ? N’aurait-il pas mieux valu qu’il ne sache rien, qu’il reste comme il avait toujours été, dans son innocence pure ? Elle rechercha de nouveau dans ses dossiers et les minutes parurent des heures à Caleb tandis qu’il attendait en tournant en rond. Vivement qu’il s’échappe de l’hôpital avec Aaron.
- En effet, pour ces test cardiaques et ces médicaments. Il a du surement vous en parler. Malgré votre comportement et je doute de votre stabilité mentale, je ne peux que vous donner des avancements de sa maladie, je suppose que cela doit être dur pour vous de vous dire qu’il peut mourir d’un moment à l’autre.
Il sentit ses mains faiblir et son cœur se crispait. Toute sa mâchoire se contracta dans un seul moment pour ne pas écouter les paroles de la femme. Il avança une main tremblante et s’entendit demander ce qu’était la maladie. La médecin ne parut pas étonné et lui exprima d’une voix calme.
- Une malformation cardiaque qu’il semble avoir eu de naissance. Je suppose qu’on vous a expliqué ce qui pourrait arriver ? Il a déjà survécu à énormément de chocs mais je doute qu’il puisse tenir aussi longtemps qu’il le veut.
Il se sentit tomber sur la table mais se retint de justesse. Il n’adressa plus un seul mot mais sortit en courant, comme un enfant, claquant les portes dans tous les mouvements tandis que les cris résonnaient. « … qu’il peut mourir … » « Il a déjà survécu … » « qu’il puisse … » Sa tête bouillonnait. Pourquoi ne lui avait-il rien dit ? Qu’était-il pour Aaron pour ne pas savoir la chose la plus importante de lui ? Une simple personne qu’il trimballait à tout va pour le faire rire ? N’avait-il fait que des mensonges ? Des mensonges. Il trébucha sur les marches de l’hôpital, courut encore puis tomba sur un mur en sanglotant. Il ne cessait de gémir en répétant « pas lui, pas lui, pas lui, pas lui » et en se tournant la tête pour ne pas voir l’extérieur. Que lui avait-il fait ? Qu’avait-il fait pour mériter tout ça ? Devait-il perdre toutes les personnes qu’il aimait, unes à unes comme si quelqu’un jouissait d’attendre entre chaque pour que la douleur soit plus grande ? Une malformation cardiaque, que savait-il de ce mot ? Il portait pourtant tellement de mensonges maintenant, tellement de secret enfouis. Aaron allait mourir, il avait survécu mais il ne durerait pas. Ce n’était pas durer, c’était survivre ! Il se leva, jeta ses poings sur le mur pour ne pas bouillonner davantage. Dans un effort désespéré de fuir et de sentir seul, il courut jusqu’au prochain hôtel, désespéra de ne pas trouver une chambre et finit par s’en enfermer dans un qu’il réserva pour une semaine. De quoi tenir encore quelques temps. Le manque de drogue remonta à la surface brusquement, violement mais il le repoussa en prenant chaque objet que la chambre proposait pour les exploser comme Aaron sur le sol. Comme Aaron. Comme Aaron qui t’a menti. Que tu aime et que tu trahis. Il sentit le verre du miroir glissait sur ses doigts pour les entailler violement et il s’écroula sur le sol en gémissant de nouveau. Il allait retomber seul. Il détestait Aaron, il le haïssait. Pourquoi lui faisait-il ça ? Pensait-il pouvoir le perturber autant, dans toute la splendeur de sa connerie ? Il frappa le sol, sentit le sang se répandre et doucement, une à une, des larmes qui trempaient ses joues de sa barbe non rasé. Des larmes qui coulèrent le long de ses joues pour se nicher dans son cou avant qu’il ne s’arrête. Tous les mensonges, tous les souvenirs revenaient en une image. Celle d’Aaron. Aaron en train de rire, Aaron en train de pleurer, Aaron en train de s’énerver, Aaron effrayé dans la chambre de l’hôpital. Hurlant, se blessant de nouveau, Caleb se parlait à lui-même :
- C’est ça hein salop que tu voulais pas que je découvre ? TU LE SAVAIS ! TU LE SAVAIS ! POURQUOI ? POURQUOI ? POURQUOI MOI ? Aaron, non pas toi … Je t’ai déjà perdue une fois, je peux pas une deuxième fois et à jamais.
Il se demanda s’il y avait des chances de survie. Un mois, deux mois ? Un ans, un jour ? Que savoir ? Il lui avait menti, il pouvait encore continuer puisque ce n’était pas l’importance du sujet qui changeait quelque chose. Les mains en sang, se ballotant, il plongeait sa tête dans ses mains et en voulut au monde entier. A tous leurs têtes, à tous leurs sourires faux. Il n’y avait plus rien de vrai ! Que du mensonge ! Partout, partout ! Les murs mentaient, son souffle mentait. Chaque mot qu’il avait respiré d’Aaron était faux. Les « je vais bien » qui n’était que des mensonges ! IL N’ALLAIT PAS BIEN ! IL ALLAIT CREVER ! Caleb gémit de nouveau et sentit la blessure de son passé se rouvrir tandis que les larmes s’étaient arrêtés. Il avait cessé de pleurer à cause d’Aaron et voilà qu’il recommençait à pleurer grâce ou à cause de lui. Caleb avait peur.
Il avait bien trop peur de le perdre.
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