Canadian Belinghton
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 Gracious ✿ Caleb

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Saskia Adeïev

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Saskia Adeïev

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MessageSujet: Gracious ✿ Caleb    Gracious ✿ Caleb  I_icon_minitimeLun 9 Avr - 20:01




Je cours, je vole ...

« La lumière pense voyager plus vite que quoique ce soit d'autre, mais c'est faux. Peu importe à quelle vitesse voyage la lumière, l'obscurité arrive toujours la première, et elle l'attend. » ► PERRY PRATCHETT
Elle était étalée sur son lit, sa respiration était lente, son visage adoucit. Elle dormait. Sa journée avait été rude, son arrivée dans ce nouveau pays pour le moins tourmentée. Elle était allée à l’université, puis avait trouvé sa maison, une magnifique villa dont elle n’a pas pris le temps de visiter encore. Dès qu’elle put, elle se précipita dans une chambre, s’allongea et s’endormit. Sa valise était encore dans l’entrée, qui ne demandait qu’à être vidée. Elle dormit longtemps, très longtemps, jusqu’au lendemain matin. Quand elle se réveilla, il était encore trop tôt, et elle se bagarra avec sa veste pour en sortir son portable et découvrir l’heure. 5 heures. Elle soupira et se laissa retomber sur le matelas encore sans drap. Elle alluma les lumières et se dirigea vers la cuisine, très moderne qui lui donnera peut-être envie de cuisiner, ou mieux, lui apprendra à BIEN cuisiner. A cette pensée elle sourit et attrapa un paquet de chips qu’elle n’avait pas finis hier. Elle aimait la sensation du craquement sur sa langue. Le carrelage sous ses pieds était gelée, elle râla tout en activant le chauffage qu'elle n'avait pas pris la peine de faire en arrivant. Tout en savourant elle s’approcha des baies vitrées. Le paysage était magnifique, elle n’aurait rêvé mieux comme première maison. Elle remercia ses parents du fond du cœur intérieurement. Elle remarqua son reflet et découvrit une mine blanchâtre, fatiguée; Saskia se passa la main sur le visage et dans les cheveux. Puis, tout en détournant le regard d'elle-même, elle ouvrit l’une des fenêtres pour se hisser à l’extérieur. Elle s’avança sur les planches en bois sombres de la terrasse. Il ne lui fallut que quelques secondes pour se rappeler qu’elle était au Canada et qu’il faisait … Un froid de canard. Elle frissonna, afficha une grimace et se précipita à l’intérieur pour refermer derrière elle. La jeune fille se remise face au paysage après quelques instants :

« Bien mieux à l’intérieur »

Se dit-elle en croquant dans une nouvelle chips. Le paquet terminé elle le jeta et eut la brillante idée d’aller se dégourdir les jambes. Elle sortit enfin sa valise de l’entrée, elle en sortit tous ses vêtements, toutes ses photos, elle fut d’ailleurs heureuse de retrouver son appareil photo. Elle s’empressa d’enfiler une tenue de sport, sans oublier le portable et les écouteurs. Elle prit les clés sur le comptoir, qu’elle faillit oublier, et partit.

Peu de temps après, elle arriva en ville et c’est par miracle qu’elle trouva un parc où elle serait divinement bien. Le vent griffait son visage blanchit par le froid, ses lèvres rouges ressortaient alors. Il n’y avait encore personne, et c’est comme si elle se promenait dans un autre monde qu’elle avait inventé. Comme ceux de son enfance, où on a l’impression que rien ne compte à part l’instant présent. Que rien n’existe à part ces grands arbres qui s’élèvent pour affronter le monde. Que la musique se balade parmi la faune et la flore et pas seulement dans sa tête. Sa respiration se fit plus saccadée et elle ralentit en se rendant compte qu’elle courait comme si elle voulait échapper à quelque chose. Les questions qu’elle s’était posée hier revinrent trotter dans sa tête, ces questions qui semblaient se moquer de sa personne, elle les entendait rire. Serait-elle bien ici ? A quoi ça servait d’aller si loin ? Pourquoi avait-elle demandé d’aller si loin ? Ses foulées se firent plus grandes et elle accéléra la cadence. Elle ferma les yeux et tenta d’oublier, c’est toujours ce qu’elle avait fait. Elle détestait les questions stupides mais perturbantes. A force d’être irrégulière dans sa course, elle en fut vite fatiguée et ralentit jusqu’à marcher dans une petite prairie, quittant le chemin tracé. Elle enleva les oreillettes de ses oreilles et se courba en posant ses mains sur ses genoux afin de reprendre son souffle. Un craquement se fit entendre et raisonna dans l’immensité du parc, surprise et effrayée, elle regarda autour d’elle avec un air affolé. Elle n’était donc pas seule ? Après avoir fait plusieurs fois le tour sur elle-même, elle ne vit personne et se persuada que ce n’était qu’un animal qui avait pris la fuite en la voyant. Saskia se laissa tomber sur le sol humide d’une matinée fraîche, elle fixa le ciel qui s’éclaircissait peu à peu, les nuages défilant. Elle posa une main sur sa poitrine, calmant peu à peu sa respiration.


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Caleb K. Ryker

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MessageSujet: Re: Gracious ✿ Caleb    Gracious ✿ Caleb  I_icon_minitimeJeu 12 Avr - 14:39

❧ Lost in translation.

« Caleb.
Il y a un début à tout et pourtant j’ai toujours pensé à la fin. Mes doigts tremblent tandis que l’encre apparait sur le papier. Il me faut un commencement mais je ne sais même plus si nous avons eu un semblable de préambule sur notre histoire. Peut-être faudrait-il que je t’explique, que je raisonne pour que tu puisses partir l’esprit assuré. Je ne pense pas en être capable ; vois-tu je n’ai fait que te mentir et me mentir à moi-même par la même occasion. Je ne vais pas mourir aussi naturellement qu’un cancer m’aurait emporté. J’aurai préféré de loin que je sois lâche de résister à une tumeur ou une maladie. Je vais me tuer. Dans quelques minutes, alors que je poserai pour la dernière, les premières larmes que tu auras vu naitre sur cette feuille, pendant que tu ères dans ces murs gris où je t’ai enfermé, je partirai loin, là où je saurais sûr de ne plus penser à rien. Mon corps tombera dans le vide et je n’ai pourtant pas le pressentiment de la peur. Je ne vois que la fin de l’aboutissement et du dénouement d’une vie entière. J’avais toujours rêvé ma vie comme une histoire, de celle qu’on me contait enfant alors que notre existence restera plate. J’avais tellement peur de vivre égoïstement ma vie, d’en profiter que je me suis laissé fondre pour ne pas avoir à entendre toutes les critiques. Ce ne sera pourtant qu’aux dernières secondes que les regrets et la conscience me viendront. Qu’aurais fait sans le fol espoir du début que tu m’aimes ? Je n’ai jamais été à la hauteur de mes exigences pour toi et je serais à jamais la seule responsable. Mon héritage, mon sang te sera bien maudit maintenant et toute ma volonté ne pourrait remonter aux quelques années où tu as changé. Il y a tellement de choses que je voudrais te dire dans cette lettre que je ne sais plus ce que mes mots valent dire. Je le sais que tout cela ne changera rien, que ta rancœur est bien trop tenace pour disparaitre si facilement. Je voudrais t’acclamer de mon amour, te dire mes excuses mais toi-même, tu le sais, tu ne voudrais pas de cela. Tu veux la simple vérité. Je n’ai jamais eu de maladie. Je n’ai jamais été schizophrène où je ne sais quelle maladie on t’avait inventé. J’étais tout simplement dans une telle bulle de dépressive qu’il valait mieux te chercher une raison plus valable. Tu as toujours eu honte de moi mais je crois bien que ta haine a dépassé le reste. Ton passé te collera à la peau et j’espère pour toi que tu ne finiras pas loin dans les abysses qui te guettent. Ton frère est mort, ceci est peut-être le moment le plus marquant de toute la misérable vie que je t’ai offert. J’avais déjà fait une erreur de te forcer à vivre dans ce monde trop grand pour nous et le premier souffle que tu as pris, était juste une simple obligation. J’ai voulu éviter à cet enfant une deuxième perte et une deuxième vie inutile. Je ne regrette pas mon geste et je regrette juste de t’avoir fait naître. Pas pour moi. Tu m’as apporté bien plus que tu ne peux le penser. Je t’observais lorsque tu dormais puisque le jour, tu ne savais m’apporter que de la colère. Je plains tes futures années. Je ne pourrai durer sur le papier. Tu vas arriver, je le devine aux battements de mon cœur. Il faudrait peut-être t’avoue que le père que tu as toujours vu, n’a jamais été le tien. Cela a-t-il vraiment une importance ? Je n’ai jamais été ta mère. J’ai été ton ombre qui te suivait lorsque tes yeux ne pouvaient m’apercevoir. J’ai toujours sur que tu t’enfonçais dans la drogue et j’ai prié qu’elle t’emporte pour que tu n’as plus à subir les tourments que je t’ai infligé. Il y avait aussi ton meilleur ami. La seule chose qui me fait peur est ce qui adviendra de toi. Et de lui. Je ne m’étendrais pas, tu auras compris. Ne me hais pas, Caleb. Oublie-moi tout simplement.
Pense à toute cette obscurité que mon absence à mis entre-nous. Fais attention à la nuit, elle peut-être trompeuse et garde en pensée, la lueur de la lune. La lumière qui te fera avancer n’existe pas. C’est à toi de la créer. C’est à toi de vivre. »


Les boucles brunes volaient sur sa nuque, découvertes à la pluie glaciale qui s’écoulait lentement pour tomber en gouttes fines sur sa peau. Le ciel noir, grisait d’une humeur macabre et imposait son chaos sombre et même les quelques lueurs du soleil ne parvenaient à échauffer le paysage. Adossé à la balustrade d’un pont, ses yeux suivaient l’irrégulier fleuve qui s’ébouillantait, mouvant ses eaux dans des grands panaches. L’eau grise se confondait avec l’air grisâtre de la journée et les remous ressemblaient à des corps déchainés et sans prises. Ses doigts glissaient sur le fer mouillé et ses yeux illuminés, avaient pris une dangereuse teinte de haine. Son corps tremblait alors que sa main chiffonnait un restant de papier. L’encre mouilla sa peau et serrant sa mâchoire d’attente contenue, il jeta le tout à l’eau. Il s’était toujours promis de ne jamais pleurer pour un quelconque geste de sa mère. Il la haïssait. Il se laissa glisser sur le sol et tomba contre les grillages qui entouraient le pont, sentant contre son dos, quelques pointes acérés qui semblèrent anodines face à la haine qui entrait et coulait dans son corps. Les mots avaient été trop beaux, les mots avaient été des mensonges. Il se sentait orphelin de sa vie, de ses parents, de son passé, de tous ces actes. Une rancune amère laissait un goût prononcé sur ses lèvres alors qu’il songeait que depuis le début, ce n’était que des mots qui l’avaient replongé dans toutes les horreurs qu’il tentait d’éloigner. Il serra le poing et l’écrasa contre son jean et sentit la pluie s’arrêter doucement comme si le début d’un nouveau commencement arrivait. Il ne faisait que plonger, encore plonger dans tout le chaos de ces souvenirs. Les mensonges se heurtaient à son cœur qui ne ressentait plus rien, baladés trop souvent par des émotions contradictoires. Etrangement, le fait que sa mère se soit suicidée le soulagea. Elle avait toujours été lâche, jusqu’au bout et ce n’est pas la vie qui s’était enlevé à elle mais elle qui s’était enlevé à la vie. Depuis le début, elle baignait dans l’incertitude et il ne pouvait regretter son geste. Il l’appréciait, il savourait le goût qu’elle soit morte avec toute cette douleur qu’il avait crue apercevoir dans la lettre. Un jour, quelques minutes à peine, elle avait enfin subie ce qu’il avait eu durant toute son enfance. Il aurait pu être comme les autres, enfants modestes ou accommodés, parmi ceux de son âge mais la solitude l’avait attrapé vite dans son passé. La drogue, aussi dangereuse qu’affuté, lui balançait aussi les effluves de son parfum comme pour l’entrainer doucereusement dans le piège de l’oubli. Il réfuta son envie avec désespoir et songea à son père. Son père qui n’était plus son père en quelques mots. Il n’avait donc jamais eu de parents. Ou du moins, un simple producteur d’hormones qui lui avait fourni cette existence morne. Pourtant, c’était lui, qui en vivant avait infligés ces tourments à sa mère. Ses lèvres semblèrent bouger en prononçant quelques phrases qu’il se remémorait. Il n’avait plus envie de continuer, plus envie de réfléchir à tout ce qui s’était passé. Il avait envie de s’enfoncer encore plus dans son gouffre pour ne plus jamais se relever. La tentation d’appeler Aaron se présenta à lui mais il faudrait tout raconter. Il y avait tellement de choses à dire, tellement de choses à se reprocher. Lui aussi, avait fui sa mère. Pour ne pas comprendre qui elle était, pour s’enfermer loin d’elle. Il était né pour avoir tué, violé, aimé, déchiré. Qu’était-il dans tout ce vacarme de souvenirs ? Un monstre ou avait-il encore une once d’humanité ? Pouvait-il encore se permettre de garder cette étincelle de vie si c’était pour souffler dessus à chaque fois qu’il remontait la pente ? Il serra les dents et se releva d’un geste brusque, remettant sa veste, bien décidé à laver toute la haine qui courait sur son corps. Il avait besoin d’oublier et le manque sui se faisait plus présent, n’annonçait rien qui vaille. Il aurait pu rester prostré mais cela revenait à accorder des pensées à sa mère. « Oublie-moi. » Si c’était si facile, pourquoi aurait-il prit le temps de lui expliquer ? Il aurait aimé la tuer de son âme, pour saigner de tous ses souvenirs avec elle. Elle n’était rien. Poussières. Il contempla une dernière fois la feuille tremblotante qui tentait de faire surface dans les eaux mouillés mais se faisaient mordre par la noirceur des vagues. Comme sa mère.

Partant d’un pas précipité, il partit à l’opposé de la ville, une marche silencieuse ne faisant qu’accentuer ses pensées mais le poussant à s’éloigner le plus possible de l’endroit où il avait lue la lettre. Il était décidé à aller faire un tour au parc où il pourrait surement trouver quelques personnes. Il n’avait qu’une envie : s’isoler. C’était bien trop tentant et dangereux. Rejoindre Aaron lui aurait demandé un effort d’énergie supplémentaire qu’il ne se serait pas sentie d’affronter. Surtout après les dires de sa mère. Sur eux. Il avait presque peur de toutes les significations qu’il voyait dans cette lettre. Un présage qu’il lui ferait du mal ? Qu’il valait mieux qu’il abandonne avant de finir comme elle, comme elle avait été avec lui ? Ce n’était qu’une échappatoire de plus, il ne s’en sortirait pas aussi facilement. Il retomberait, encore et encore. L’air brusque soufflait sur son visage et petit à petit, alors qu’il traversait la ville, le temps se faisait de plus en plus clément et les premiers rayons de soleil pour Caleb, se firent sentir sur sa peau. Il frémit quand même en sentant son pull légèrement mouillé. La veste sable heureusement, lui apporta heureusement un apport de chaleur supplémentaire. Il arriva dans quelques ruelles sombres, destinés à ne jamais découvrir la lumière et toujours baigné dans l’obscurité. Comme toi, pensa-t-il misérablement. Il ne savait plus où ses jambes l’emmenaient, ce qu’il allait rencontrer tout au bout du couloir qu’il apercevait. Ce n’était pas une fin, ce n’était pas non plus un début. C’était sa vie, c’était son existence. Comme chaque fois. Il enfonça ses mains dans ses poches et repartir de plus belle. Au bout de longues minutes, il arriva enfin à la vue de quelques reflets verdurés. Ses yeux brillants contemplaient l’herbe qui s’étalait, se souvenant brusquement de ces journées avec Ambroise dans les pique-niques de son enfance. Ils jouaient dans l’eau du lac et leur innocence se clamait alors dans leurs deux prunelles qu’ils avaient toujours rieuses. Une encore qu’il avait enfoncé dans sa haine et sa tristesse. Les images revenaient par brides et il tentait de se consacrer sur les arbres et la douce brise qui les agitaient. Arrivé rapidement au parc, il découvrit une silhouette qui lui laissait une désagréable sensation de déjà vue.

Saskia Adeïev.

Il déglutit péniblement et baissa la tête en apercevant son regard vers lui. Encore une fois, sa vie allait chuté dangereusement vers le vide, l’entraînant une fois de plus dans les remords qui l'assaillaient mais qu'il tentait toujours de réfuter. Leddy s'effaçait tellement derrière Aaron, s'oubliant et il avait l'impression de la perdre. Lentement mais de nature jalouse, il lui avait tourné le dos. Elle n'était jamais revenue. Peut-être savait-elle qu'elle allait mourir. Peut-être toute ceci avait été prévu. Peut-être qu'elle avait préféré ne pas l'affronter, ne pas se battre pour lui. De nouveau. Il l'avait tellement cherché ... Il avait donc aperçu une nouvelle orpheline, blonde, frêle, maigre, dans un état critique, le visage ravagé par le chagrin. Il l'avait manipulé à ses souhaits pour rendre jalouse Leddy, ayant plus d'une fois utilisé ses charmes, s'inventant d'être son meilleur ami. Il ne se souvenait même plus de ce que leur relation avait à la fin pris comme forme. L'avait-il embrassé ? Il n'aurait pas su dire. Il ne se souvenait que de ces mensonges, répétés, dits à longueur de journée, sans jamais le regretter. Elle avait changé, c'était indéniable. Elle paraissait beaucoup plus forte, mais avait gardé cette fragilité douce qui lui avait fait comprendre qu'il pouvait en faire son jouet. Elle était devenue plus féminine, abandonnant l'ombre qu'elle avait été. Il détourna son regard et le fixa sur le sol qui frétillait lentement. Il l'avait abandonné il y a 5 ans, lui avouant enfin qu'elle n'avait jamais rien été. Un jouet, une pensée, une silhouette mais jamais de souvenirs. La revoir après tout ce temps ne faisait que le renforcer dans l'idée que sa vie s'écroulait. Tous les remords devaient l'accabler en même temps. Comme si pour construire la nouvelle vie qu'il voulait, il fallait qu'il se lave de son ancienne. Tous ces actes monstrueux, toutes les conséquences sur la conscience. Il n'y avait plus rien à faire, ce n'était qu'une fin. Une fin attendue, prévue. Il s'approcha un peu plus et bégaya lentement son prénom. Il savait très bien que l'effet de surprise passé sur son physique tout à fait changeant, laisserait aller quelque chose d'après. Que pouvait-il faire ? Continuer à la manipuler ? Il se maudit d'apprécier l'idée. Elle lui permettrait encore de nouvelles choses. Il savait qu'il ne pourrait jamais être une personne respectable, bien. Il était né pour s'enfoncer dans l'obscurité. Il fallait donc qu'il continue sur cette voie. Il n'avait jamais eu le choix. Jamais. Peut-être ne l'avait-il jamais voulu vraiment. Il ne pouvait pas changer. Il était Caleb Kaegan Ryker et les abysses sombres l'avaient plongés trop loin. Sa voix se fit donc plus tenu, provoquante, charmeuse lorsqu'il prononça son nom pour la deuxième fois avec une suite de mots.

    - Saskia ... Cela faisait longtemps ... Tu m'as manqué.




Dernière édition par Caleb K. Ryker le Dim 20 Mai - 10:07, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Gracious ✿ Caleb    Gracious ✿ Caleb  I_icon_minitimeDim 15 Avr - 16:17




Je cours, je vole ...

« La lumière pense voyager plus vite que quoique ce soit d'autre, mais c'est faux. Peu importe à quelle vitesse voyage la lumière, l'obscurité arrive toujours la première, et elle l'attend. » ► PERRY PRATCHETT
Elle était allongée, elle vidait sa tête de toutes pensées sombres. Les yeux fermés et sa main sur son ventre, elle était maintenant calmée de sa course qui avait été pour le moins désastreuse. En rouvrant les paupières, elle observa le ciel, les nuages passaient à une vitesse folle, il devait y avoir du vent là-haut. Un vent qui était bloqué par les arbres et qui formaient une protection autour de la jeune fille. C’est comme si elle avait un bouclier, une bulle qui empêchait tout mal de rentrer et de la faire souffrir. Elle plongeait dans ses rêveries, elle s’enfonçait dans un de ses nuages qu’elle s’imaginait aussi doux que le barbe à papa. Soudain le soleil traversa les branches et les feuilles et l’éblouit, sa vue devint flou et elle se redressa en se passant les mains sur les yeux. Tentant de rétablir l’ordre. Un bruit de pas la fit sursauter, encore cet animal ? Elle ne voyait rien, elle se releva difficilement pour mieux voir, s’approcha même. Elle vit une silhouette humaine et sourit en se rendant compte de sa méprise, cependant sa vue était encore flou et elle se passa une nouvelle fois les mains sur les yeux. Son nom résonna, il résonna fit écho dans sa tête et brisa même la bulle qu’elle s’était formée. Cette voix … Non. Son sourire disparut, laissant place à un air soucieux. Elle s’arrêta brusquement, releva brutalement la tête. Son cœur se mit à battre la chamade, comme quelqu’un qui tape sur un tambour, elle fixait la silhouette et priait pour qu’elle disparaisse. Mais pourquoi elle restait là ? Sa vue revenait petit à petit et pourtant, elle voudrait être aveugle. Elle ne voulait pas voir, elle ne voulait pas savoir si c’était lui ou non. Ses pieds reculèrent d’eux-mêmes, le reconnaissant un peu plus à chaque secondes, ses mains battaient dans le vide, cherchant un appui. Mais elles ne trouvèrent rien et Saskia se retrouva sans s’en rendre compte sur le sol qui lui paraissait beaucoup moins tendre qu’à l’instant précédent. Les touffes d’herbes semblaient s’agripper à ses chevilles et à ses poignets, l’emprisonnant alors qu’elle tentait de fuir la réalité. Elle continuait de reculer désespérément, fuyant cette silhouette qui ne cessait de se rapprocher. Sa tête finit par se heurter à un arbre, et elle resta bloquée, les yeux écarquillés, le reconnaissant. Caleb. Bienvenue dans la réalité. Dans cette dure réalité que tu tentes de fuir et qui te poursuis pourtant. Elle se prenait pour un oiseau qui vole et qui abandonne ses malheurs comme un moineau qui abandonne un nid, et voilà que l'oiseau s'écrase sur le sol. Le monde est-il se petit ? Si petit qu’on ne puisse semer les personnes que l’on tente d’effacer de sa vie à tout prix ?

Saskia avait fait tant d’effort pour rayer cette partie de sa vie, et lui, il revenait ? Non, il n’avait pas le droit, il ne pouvait pas lui faire ça. Elle voulait qu’il disparaisse, qu’il la laisse enfin oublier. Il ne pouvait faire ça ? Tout était détruit autour d’elle, même les arbres ne paraissaient plus assez fort pour l’abriter, elle cherchait partout quelque chose pour la raccrocher à son monde sans problèmes, elle cherchait mais ne trouvait, tout était champ de ruine dans son esprit et son passé refaisait surface sans qu’elle n’arrive à l’arrêter. Devant elle se dessinait les murs blanc de l’orphelinat, ils s’étendaient à perte de vue, ces murs froids qu’elle avait détesté. Elle secoua la tête, non, elle les avait détruits pour toujours. Ils n’avaient pas le droit de revenir brusquement comme ça ! Les rires des enfants résonnèrent dans son esprit, lui donnant une migraine. Au loin elle distinguait une forme délaissée sur un lit d’hôpital, c’était elle, ses longs cheveux blonds, les larmes encore fraîches qui ruisselaient sur ses joues, l’horreur encore présente au fond de ses prunelles effrayaient les autres gamins. Dans cette grande salle remplit de lits, elle voyait les démons qui caressaient les murs, lui déchiraient le cœur, l’emmenant un peu plus loin dans ses pensées sombres. Son ombre était sans cesse poursuivit par les monstres des ténèbres qui tentaient encore et toujours de l’emporter dans les entrailles de l’enfer, alors qu’elle était déjà au bord du gouffre. Il était arrivé, lui, et l’avait détesté, elle l’avait détesté, le considérant comme une erreur. Puis elle l’avait apprécié, trahit par sa naïveté et sa fragilité. Il était finalement apparut comme un sauveur qui éloignait ses monstres, elle en avait fait son repère, son seul point d’ancrage, sa corde qui la maintenait au-dessus de vide où hurlaient les âmes meurtries. Il l’avait aidé à remonter la pente et jamais elle ne l’avait remis en cause, croyant toujours ce qu’il disait, croyant toujours son sourire. Elle avait été stupide, stupide jusqu’à la fin, stupide jusqu’au bout. Les murs blancs de l’orphelinat s’assombrissaient à nouveau, et elle voyait déjà les yeux rouges des monstres qui surgissaient et renaissaient dans son cœur. Elle l’entendait, elle l’entendait cette phrase, cette phrase qu’elle avait caché au fond d’une malle, enfermée à double tour … « Saskia … » Ses mains si douces habituellement, vinrent se plaquer violemment sur ses oreilles « Saskia, tu n’étais rien, … », sa vue se brouilla, sentant les larmes lui monter aux yeux, elle le suppliait d’arrêter, elle le suppliait encore, elle prit sa musique et s’enferma à l’intérieur, espérant reconstruire sa muraille, sa cage d’or …« Tu n’étais rien, et tu n’as jamais rien été ». Elle gémit, c’était trop dur, elle balança son portable inutile plus loin. Le rideau rouge tomba sur le devant de la scène alors que les spectateurs applaudissaient, Saskia, dans le rôle de la pauvre idiote. Elle ne voulait que l’applaudir de l’avoir bien mené en bateau, d’avoir été un bon comédien. Elle fit tout pour retenir ses larmes, lui brûlant les yeux. Elle avait pensé que cette mésaventure lui aurait fait comprendre la leçon, mais en déménageant ici et en se retrouvant à nouveau seule, elle se rendait compte qu’il n’en était rien. Elle était comme ça et elle ne changerait sans doute jamais. Elle avait alors jeté un drap noir sur ce passé, mais il faut croire qu’un drap ne suffisait pas. L’ombre qu’elle avait toujours été, elle ne l’avait pas abandonné, elle l’avait enfermé à l’intérieur d’elle-même, n’ayant pas trouvé de meilleur moyen. Elle releva la tête vers Caleb qui bredouillait des paroles incompréhensibles, son nom peut-être ? Elle voudrait lui arracher la bouche pour qu’il ne puisse plus le prononcer, comment pouvait-il encore lui parler ? Pourquoi ? Sa haine pour lui grandissait, mais elle n’était rien à côté de son dégout envers lui. Il prit alors des airs beaucoup plus hautains, il prit même de l’assurance face à elle, lui parlant avec cette voix mielleuse qu’elle avait auparavant crue. Chaque mots qu’il prononçait la dégoutait d’avantage, comment osait-il ? Elle sentait la fureur qui voulait s’échapper de ses entrailles noircies. Elle ressentait des choses qui lui étaient inconnues, méconnaissables pour elle. Qu’avait été la fin de leur relation ? Un néant. Un néant brûlant. Un néant qu’elle enfouit et qu’elle avait oublié, elle l’avait si bien oublié. Il ne pouvait pas lui faire ça. Un voile sombre passa sur son visage si doux, sur son regard si rieur normalement. Elle releva ses yeux sans expression vers lui. Elle lui avait manqué ? Mais comment pouvait-il dire ça ? Se moquait-il d’elle ? Croyait-il qu’elle retomberait entre ses griffes ? Jamais. Jamais plus elle ne le croira. Chaque mot qu’il prononcera sera une insulte, chaque son qui sortira de sa bouche sera un mensonge. Elle se répéta cette phrase qui tournait et tournait dans sa tête. Elle grimaça en l’entendant, elle grimaça et serra les dents avec force. Elle brûlait d’un feu ardant à l’intérieur et elle aimerait exploser comme une bombe, exploser et tout détruire sur son passage, y compris lui, surtout lui … Parce que je te déteste Caleb … :

« Tu me dégoutes »


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Dernière édition par Saskia Adeïev le Mar 28 Aoû - 9:20, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Gracious ✿ Caleb    Gracious ✿ Caleb  I_icon_minitimeLun 30 Avr - 13:29

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Il imaginait les secondes s’écouler entre ses doigts comme des grains de sable qui volèteraient sur sa peau pour retomber. Grain perdu dans un tourbillon invisible. Il revoyait les secondes qui lui avaient permis de tuer deux hommes. La crosse humide du fer glacial sur sa peau. Le coup brusque qui avait détonné dans l’air moite, dans cette atmosphère trop lourde, chargé de peur. Il repensait à toutes ces secondes de haine qu’il avait ressentie. Cet amour indésirable, incommensurable, violent, brutal, plaquant. Cet attachement qu’il aurait aimé détacher de chaque partie de sa peau. Il avait détruit toutes les personnes autour de lui, leur volant chaque jour, un peu plus de leurs secondes de vie. Il ressentait ce même vide grandissant, un gouffre redouté mais jamais vu de si près. Il cherchait le début de ce qui avait été la fin. Il aurait mieux fait de ne jamais le rencontrer, de l’éloigner aussi loin qu’il pouvait de l’aura néfaste qu’il avait. Son petit frère, sa mère, sa meilleure amie était morte. Le corbeau, Alice, Camille, Mickaël, Keily, Norah. Toutes. Tous. Ils s’étaient évanouis vers la mort. Il avait l’impression de pointer leurs vies une à une pour les faire s’écrouler. Un mur qui perdrait des briques, des bouts envolés d’existence et de souvenirs. Il s’inventait encore cette nuit où il avait retrouvé Aaron après l’avoir crue mort. Il regrettait chaque jour sa rencontre avec lui, ce moment où il l’avait fait plonger. Il n’avait plus le droit de le critiquer. C’était de sa faute. Injustement, il l’avait amené vers lui, il l’avait poussé à devenir celui qu’il était. Il n’avait toujours été qu’un monstre. Il n’osait plus regarder son reflet dans un miroir pour ne pas se comprendre, pour ne pas forger encore une fois l’image négative qu’il avait de lui. Il avait peur de tout ce qui lui arrivait. Un à un, tout tombait lourdement sur lui. Il sentait son esprit flanchait. Sa mère, Ambroise et. Aaron. Pourquoi ne cessait-il pas de penser à lui ? Chaque jour un peu plus, il se sentait pris au piège. Que pourrait-il faire sans lui ? Les secondes s’écoulaient toujours aussi lentement mais entre chaque espace, il y avait cette note douce et chantonnant de la sécurité d’avoir quelqu’un qui tenait à lui. Qui était-il vraiment pour lui ? Un meilleur ami, un frère. Il repensait à la phrase de sa mère, à tout cet environnement qui lui apparaissait malsain à force. Il avait peur de ces sentiments qui s’étaient forgés. Aaron. Trop de souvenirs dans un seul nom. Trop de force dans ces mêmes secondes qui peuplaient leurs existences. Il avait la désagréable impression de s’enfoncer trop loin. Déjà petit, il savait qu’il ne serait jamais comme les autres. Il n’avait jamais pris le même chemin et n’aurait pu le suivre. Il y avait trop de revers, de circonstances qu’il ne fallait pas oublier. On lui avait mis son destin sans y réfléchir, sans qu’il n’ait le choix. Il leva la tête pour fixer la jeune fille près de lui. Il se sentait pataugeant dans son existence, se noyant avec ces propres paroles, buvant trop rapidement les reproches qu’on lui adressait. Il glissait sur la pente sans trouver de prises pour se raccrocher. Trop faible, trop lâche, était-il surement. Et tous ces sentiments pâteux qui s’incrustaient dans sa peau, l’affligeaient sur sa méprise, le méprenaient à se trouver sensible. Il n’était plus le même. Trop de choses changeait, il ne savait plus où il était. Il s’était tellement enfermer dans des principes, dans des règles, dans des habitudes que les changements le bouleversaient plus qu’il ne l’avouait. Il aperçut au détour de quelques pensées, le regard de Saskia. Des pupilles pouvaient-elle entretenir de telles ombres, de tels reflets de haine, de désespoir, de colère. La haine. Elle vibrait dans chacune des parties de son corps. Il recula, se retrouvant plaqué au tronc d’un arbre. Pouvait-il être tant détesté ? Lui-même se haïssait. Il regarda ses mains. Longue, quelque peu rugueux, souples. Une peau claire. Pourquoi n’étaient-elles pas tâcher de sang, de sentiments confus de colère, de violence ? Parce qu’il avait toujours été comme cela. Il continuerait bien entendu, il ne pouvait changer. Chaque seconde continuait à lui faire vibrer sa violence. Cette haine qu’il avait contre sa vie qui s’acharnait contre lui. Il rejetait tous ces sentiments sur les autres, pour se défaire de cette désagréable sensation de mal-être, de malaise permanent.
    « Tu me dégoutes. »

Toujours. Toujours. Il ne pouvait plus retourner en arrière. Il n’y avait plus le moyen et ne le trouverait jamais de s’effacer complètement. Sa vie, c’était son passé. Son présent n’existait pas. Il vivait à travers les souvenirs affreux des personnes et ce qu’il gardait de lui. Comment pouvait-il continuer à rester ? Il aimait garder cette vie unique, égoïstement, privilégiant le fait que personne ne puisse jamais être aussi mauvais que lui. Le terme « mauvais » pouvait-il vraiment aller ? Un sourire se plaqua sur ses lèvres, mielleux, extrèment provoquant. Il allait continuer à la manipuler. Jusqu’au bout. Finir ce qu’il avait commencé. Continuer sa vie de merde pour s’enfoncer encore plus, de plus en plus loin, dans son gouffre. Il ne pouvait plus remonter. Autant descendre. Il n’arriverait jamais à devenir quelqu’un de meilleur ou tenter de recoller les morceaux de son passé. Que pouvait-il faire à part continuer ? S’excuser et lui faire croire qu’il voulait changer ? Lui promettre une vie chargée de sucres, dans un château blanc et nacré comme dans les rêves qui viennent s’insinuer chez les plus jeunes ? A quoi bon ? Il s’approcha, se soulevant de l’appui de l’arbre. Saskia reculait tout près de l’arbre elle aussi. Il était à quelques mètres d’elle, posant des bras de part et autres de son corps, de son visage si haineux. Il avait réussi son coup. Si malheureusement bien. Il avait voulu rendre jalouse Leddy. A perfection. Tout avait marché. Saskia était tellement naïve, la proie la plus facile. Il repensait à toutes ces personnes dans la cité. Toutes. Il ne cessait de se retourner dans la tête les dernières phrases de Camille avant qu’elle ne meure. Pourquoi était-elle morte, elle aussi ? La drogue, toujours cette poudre. Dans ces murs gris. Toujours. Toujours. Comme un refrain qui continuerait à empoisonner les autres, sans jamais trouver une fin à son couplet. Il se souvenait de son visage meurtri, de sa main tendue vers lui. Elle avait voulu terminer le voyage. Ou plutôt le commencer. Il suffisait de quelques grains en plus pour que tout s’envole. Votre âme avec. Vous la tuez vous-même. Cette tentation si forte qui pulse dans vos veines. Camille avait terminé son voyage vers la mort. Juste avant, elle avait levé ses yeux vitreux vers lui. « Tu sais, Caleb, même si un jour tu veux changer et que tu te rends compte que tu n’es, après tout, qu’un être sadique et mauvais, tu ne pourras jamais rien faire. Tu es tout simplement tellement méprisant que même des litres d’eau ne te permettraient pas de te laver de tous les cauchemars qui te hanteront par la suite. Tu n’es absolument rien. Je ne sais même pas pourquoi on t’a donné la permission de vivre. Ne cherche pas à te changer, maudis-toi mais enfonce-toi dans ta merde pour que je puisse te haïr même en cadavre dans la terre. » Il avala difficilement sa salive en repensant à sa voix, à son visage. Toujours en face à face de Saskia, il maudit les mots qui sortirent de sa bouche tout en savourant tout ce qu’il allait provoquer.
    « On trouve de bons côtés au dégout. L’attirance par exemple, peut commencer dans la haine. Tu me haïs tellement Saskia … ? Tu ne m’aimes pas tout aussi autant ? »

Voix pleine de sous-entendus, ajustant à perfection, les notes moqueuses et attirantes. Voix chaude, enveloppante. Son visage se rapprochait du sien. Pour simplement la provoquer de bout en bout et lui faire comprendre que jusqu’au bout, c’est lui qui gagnait. Après tout, peut-être étais-ce pour ça qu’il faisait tous ces stratagèmes. Pour se sentir gagnant et maître des autres pendant un instant dans sa misérable vie. Son être misérable et méprisable. Il se détestait. Il devait éloigner Aaron de lui. Avant qu’il ne soit trop tard. Il devait mourir pour lui, pour enfin finir toutes les conséquences de ces gestes, de ces actes. Il fallait en finir. Plus que quelques mois pour profiter. Autant en profiter pleinement. Et jouer avec les autres. De longues minutes passèrent. Il approcha ses lèvres et effleura d’un contact bouillant celle de la jeune femme. Juste pour la faire aller au bout de sa colère. Il sentit un nouveau sourire naitre sur ses lèvres. Celui du vainqueur. Il recula de nombreux pas pour se mettre à lointaine distance de l’explosion qui avait provoqué. C’était donc ça. Il allait s’amuser. « Just the game ». Avant la fin. Avant la fin de tous ces mois de calvaire. Il allait tous les laisser enfin vivre. Peut-être Aaron trouverait-il mieux. Quelqu’un sur qui compter. Qui ne le frapperait pas sous des colères impulsives. Qui le laisserait avoir d’autres personnes sans piquer des crises de jalousie. Qui sait. Il vivrait enfin. Il renonça à l’appeler pour lui expliquer qu’il fallait arrêter. Arrêter avant qu’il ne tombe réellement dans son propre piège. Il fallait qu’Aaron vive. Il ne le méritait pas. Il ne méritait pas son sourire, son rire, ses gestes d’affections. Toutes ces marques qu’il rejetait par fierté. Il se devait de tout quitter. Les autres, il pouvait encore les faire souffrir. Mais pas Aaron, pas lui. C’était le seul. Le seul. Il rencontra de nouveau le regard de Saskia. Il aurait tant aimé savoir les sentiments qui la traversaient en ce moment même. Savoir si elle l’avait aimé. Savoir ce qu’il avait ressenti pour elle. Oh il ne l’avouerait jamais bien entendu mais il s’était attaché à elle. C’était d’abord une simple manipulation mais à force, il avait apprécié son rire, ses sourires, lorsqu’elle parlait, qu’elle argumentait. Il l’avait enveloppé de son charme pour l’emprisonner et ensuite la blesser. Il la regardait. Ses cheveux blonds, ses traits innocents, plein d’un charme dévoilé au premier regard. Il chercha quelque peu un sentiment positif dans ses traits mais ne trouva que de la colère. Il allait se prendre un coup. Il avait tellement eus de claques dans sa vie qu’il ne s’étonnait plus de voir voler son visage. A vrai dire, il ne ressentait absolument rien. Il arrivait même à trouver ce geste amusant. En voyant son peu de réactions, nombres de jeunes filles s’enflammaient encore plus. Que ferait Saskia ? Il aurait mieux valu que tu ne la rencontres plus jamais. C’était trop tard. Il était là maintenant. Le halo sombre enveloppait la forêt. Son cercle obscur, son cercle vicieux. Rien d’autre. Juste elle et lui.

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Saskia Adeïev

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MessageSujet: Re: Gracious ✿ Caleb    Gracious ✿ Caleb  I_icon_minitimeMar 8 Mai - 14:52




Je cours, je vole ...

« La lumière pense voyager plus vite que quoique ce soit d'autre, mais c'est faux. Peu importe à quelle vitesse voyage la lumière, l'obscurité arrive toujours la première, et elle l'attend. » ► PERRY PRATCHETT
Il y a dans le monde, des milliards et des milliards de parcs, tout aussi vert, tout aussi reposant, tout aussi féérique. Il a fallu que, dans cette belle matinée, elle ait choisi le même parc que la personne la plus détestable au monde, la seule personne qu’elle détestait dans le monde entier. La seule personne qui était la clé de son passé. Pourquoi avait-elle décidé d’aller courir ce matin ? Elle ne savait plus, une envie soudaine comme souvent. Elle regrettait. Elle regrettait de l’avoir revu, elle regrettait de l’avoir rencontré, elle regrettait de ne pas avoir continué à le haïr la première fois qu’ils se sont vus. Elle regrettait. Etait-ce le hasard ? Le destin ? Peu importe, il était là, et coïncidence ou pas, la réaction de Saskia resterait la même. Bloquée contre l’arbre, elle se rendit compte que l’arbre n’était pas son seul obstacle pour le fuir, pour fuir. Fuir. Quelque chose de simple, de lâche, mais de simple. Elle se dégoutait elle-même de toujours vouloir partir, de toujours vouloir fuir ce qui finit toujours par vous rattraper. Elle en avait la preuve devant ses yeux paniqués et haineux. Elle avait tenté de le quitter, de le sortir de ses pensées, et finalement, il était là, devant elle. Dans sa vie entière, Saskia avait toujours trouvé une bonne raison pour tout, et surtout, un côté positif pour chaque évènement. Dans ce cas-là, elle avait beau retourné ses cartes unes à unes, aucunes d’elles ne lui fournissaient quelque chose de satisfaisant, de plaisant. Elle était tout simplement envahit d’une sensation de vide. Elle se sentait terriblement seule et se rendait compte qu’il avait toujours été dans sa tête. Elle n’avait jamais réussi à s’en défaire. Il était constamment dans ses pensées. Il n’avait que trop bien réussi son coup et maintenant, elle n’arrivait pas à se dépêtrer pour s’en sortir indemne. Peu à peu, elle perdait en contenance, elle perdait en lumière. Le joli soleil rieur se fanait. Elle se pliait devant lui. Sa rage, sa haine, sa colère où était-elle passée ? Sa promesse de ne plus jamais se laisser faire par cette ordure ? Ce monstre ? Où était-elle passée ? Partis en fumée ? Elle ne pouvait continuer ainsi, ce n’était pas possible, elle finirait par disparaître sous le poids de l’incertitude. Car tout le problème venait de là. Elle n’avait aucune idée de comment réagir, si elle continuait à se laisser guider par Saskia, elle n’arriverait pas à réagir, elle n’arriverait pas à l’affronter et elle se laisserait à nouveau faire. Elle devait se laisser guider par quelque chose d’autre … Ses yeux étaient rivés sur Caleb qui était ailleurs, il n’était pas là, pas encore. Elle regarda le portail du parc au loin, elle pourrait partir, encore. Toujours. Il lui suffisait de s’en aller et de s’enfermer chez elle pour ne plus le voir, son cœur pourrait alors se remettre à battre. Il lui suffisait de s’en aller en courant, mais est-ce que cela changerait réellement quelque chose ? A présent, elle serait consciente de sa présence ici, elle serait consciente qu’il était au Canada, dans cette ville, dans l’université ? … Elle paniqua, il ne manquerait plus qu’ils se voient là-bas pour que ce soit le cauchemar version réelle. Elle ne pourrait même plus échapper à ses griffes, elle ne pourrait plus échapper à son regard, elle ne pourrait plus échapper à son emprise. A moins qu’elle ne gagne. Qu’elle gagne quoi ? Le combat ? La bataille ? Le round ? Qu’elle gagne quoi ? Le droit de ne plus penser à lui ? La satisfaction d’être supérieur à lui ? Ça lui paraissait tellement impossible, tellement improbable … Comment pourrait-elle ? Il était le maitre dans l’art de la manipulation et de la destruction, il excellait pour rendre malheureux et briser. Elle, elle était incapable de faire quoique ce soit de ce genre. Elle se maudit de ne pas être aussi forte. Toujours ce problème de force qui la rongeait de l’intérieur. S’échapper lui semblait de moins en moins être une bonne idée, s’échapper lui montrerait qu’elle était toujours aussi faible qu’avant, que leur rapport de force était toujours le même : lui, le fort, elle, la faible. La faible. La faible. Et elle ne voulait pas le lui montrer. Si elle pouvait cacher un minimum son défaut le plus longtemps possible, elle le ferait. Elle quitta son issue de secours des yeux et se retourna vers Caleb, alors qu’elle avait renoncé à partir, elle vit la nouvelle expression sur son visage et douta à nouveau. D’où venait ce sourire ? Ce sourire détestable qui la fit grimacer. Chacune de ses expressions la faisait rager, son attitude la dégoutait de plus en plus. Finalement, elle l’affronterait une autre fois, elle le détestait, mais elle savait qu’elle ne ferait pas le poids face à lui, c’était une évidence. Alors qu’elle allait quitter son arbre qui lui servait jusqu’à présent d’appui, elle sentit Caleb s’approcher, il plaça ses bras de part et d’autre de son corps, l’empêchant de bouger. Elle planta un regard d’abord perdu dans le sien beaucoup plus assuré, mais son visage redevint dur. Il la provoquait, il ne cessait de le faire, la provoquer. Il devait trouver cela amusant. Elle fronça les sourcils et serra à nouveau les dents, elle réprima l’envie de lui arracher ce sourire de ses lèvres comme on décolle un autocollant. Il faut l’avouer, elle n’avait pas pensé qu’il réagirait ainsi en la revoyant, en bonne naïve et optimiste, elle avait pensé pendant quelques secondes qu’il partirait de son côté, préférant la laisser tranquille après tout ce qu’il lui avait fait. Ne voulant pas la faire souffrir plus qu’il ne l’avait déjà fait. Raté. Il jouait à la perfection son rôle de méchant dans l’histoire, on avait l’impression qu’il voulait aller jusqu’au bout avec ce rôle qui lui collait à la peau. Elle sentait son souffle. Il était trop près. Trop près. Elle voulait reculer, lui échapper. Ses ongles s’enfonçaient dans l’écorce de l’arbre, son corps se collait contre celui-ci, espérant peut-être le traverser à force de s’appuyer contre lui, espérant peut-être qu’il la laissera passer. Mais il ne bougea pas. Son cœur battait de plus en plus vite mais elle gardait sa même expression de dégoût et de haine. Elle ne devrait pas abîmer l’arbre de ses ongles, elle devrait plutôt les utiliser pour griffer son visage provoquant, le griffer jusqu’à le défigurer. Le défigurer pour qu’il ne ressemble plus à rien et qu’il ne puisse plus manipuler aussi facilement. Car, bien qu’elle ne veuille pas vraiment l’admettre, si elle avait finis par tomber entre ses mains, c’était parce qu’elle avait été séduite par ce petit air enjôleur, bad boy, ce petit vagabond mystérieux. Souvent, face à ce genre de garçon avec une certaine carapace, les filles sont attirées car elles veulent être l’unique qui percera la bulle et qui gagnera l’être gentil qui se cache à l’intérieur ; Saskia avait, elle aussi, voulu être la seule qui casserait sa carapace imaginaire. Elle s’était faite avoir et se détestait pour y avoir cru inconsciemment. Et, comme s’il avait lu dans ses pensées, il lui sortit une phrase pleine de sous-entendu qui la déstabilisa quelque secondes mais qui la fit surtout rager. Lui enlevant de la tête toute idée d’amour possible qu’elle aurait eu pour lui. Comment pouvait-il lui dire ça ? Comment osait-il ? Il était irrécupérable, elle qui avait voulu l’aider. Dans l’orphelinat, il l’avait aidé, mais elle avait senti qu’il avait aussi eu des difficultés, et elle avait voulu le sortir de là. Elle aurait aimé l’aider, elle aurait sans doute tout fait pour lui … Si seulement elle avait su … Si seulement. Son nom. Il n’avait pas le droit de prononcer son nom, il faisait écho dans sa tête. Il lui faisait mal au cœur, lui donnant une envie de vomir toutes ses horreurs. Elle haïssait son ton méprisant, son ton moqueur, elle se sentait ridicule et il prenait un malin plaisir à lui rappeler qu’il avait fait ce qu’il avait voulu d’elle. Son visage se rapprocha encore. Beaucoup trop près. Il n’arrêtera donc jamais ? Il n’arrêtera donc pas son manège ? Bien qu’elle connaisse maintenant le vrai visage, bien que le masque soit tombé, cela ne semblait rien changer pour lui. Il avait bien l’intention de gagner, elle le voyait dans ses yeux. Pourtant Saskia aussi avait eu l’ambition de gagner, non ? Le pourcentage de réussite était infime, mais il était là. Elle tenterait le tout pour le tout. Elle approcha son visage du sien, ils n’étaient plus qu’à quelques millimètres, elle le défia du regard. Il avait toujours ce même sourire moqueur, et sa voix mielleuse ne faisait qu’augmenter les risques d’explosions, comme s’il n’attendait que ça. Elle s’approcha de son oreille pour lui susurrer quelques mots en réponse à sa provocation. Elle ? L’aimer ? Jamais ! :

« Plutôt crever »

Elle revint devant lui, son regard restait aussi froid et son visage était toujours aussi livide. Allait-elle le regretter ? La réponse à cette question ne tarda pas. Elle sentit ses lèvres effleurer les siennes. Ses yeux qui exprimaient auparavant l’aversion, s’écarquillèrent de surprise. L’avait-elle aimé, seulement un peu ? L’avait-elle aimé ne serait-ce que quelques secondes ? Elle ne l’avouera jamais, à lui ou même complètement à elle-même, mais oui. Elle l’avait aimé. Mais pas d’un amour comme les autres. C’était, autre chose. Autre chose. Il allait toujours plus loin dans la provocation, il ne s’arrêterait pas. Il gagnerait. Idée fatale. Pourquoi ne le repoussait-elle pas ? Pourquoi ne lui mordait-elle pas la lèvre ? Pourquoi ne faisait-elle rien ? Pourquoi ?! Il l’enfermait, il l’emprisonnait, elle n’arrivait à rien et si elle continuait dans l’inaction, il allait encore l’écrasé. Elle allait se faire ensevelir et il pourrait à nouveau se servir d’elle à sa guise. Pourtant … Pourtant, elle s’était faite une promesse … Elle aurait aimé que Cato arrive, qu’il vienne la voir, qu’il vienne lui foutre son point dans sa gueule pour enfin lui faire décrocher ce sourire, qu’il explose en mille morceaux. Car elle, était incapable de lever le point contre lui. Elle n’y arriverait pas. Et dieu sait qu’elle bouillonnait de l’intérieur, son sang ne faisait qu’un tour, mais elle était partagée entre la colère, la violence, la solitude, la peur, la confusion. Il s’écarta, pourquoi il s’écartait maintenant ? Avait-il peur de ce qu’il allait provoquer ? Avait-il peur de sa réaction ? Lui ? Peur ? Peu probable. Elle était perdue dans le froid du Canada, elle sentit même quelques gouttes de pluie. Elle cherchait un soutient quelque part. Caleb était toujours là, en face d’elle, attendant tranquillement l’explosion de la bombe. Que voulait-il après tout ? Qu’attendait-il vraiment d’elle ? Jamais elle ne saurait le fond de sa pensée. Elle ne saura jamais rien. Elle restera l’ignorante petite fille qui se laisse manipuler sans rien faire. Elle le fixa, l’implorant presque, l’implorant de cesser ce manège, l’implorant d’abréger. Elle avait honte. Elle avait honte de ne pas savoir ce qu’elle voulait, honte d’être une incapable, honte d’avoir peur, honte de montrer sa faiblesse. Elle voulait arrêter d’être ça, d’être une petite blonde faible, elle voulait arrêter d’être la jouvencelle en détresse dans les contes de fées. Elle ne devait plus être Saskia, avec lui, du moins. Elle voyait l’issue de secours, elle voyait Caleb. Il fallait choisir, renoncer ou lutter. La colère était trop grande, elle ne pouvait laisser passer cela, elle ne se savait pas aussi rancunière. D’un pas décidé, elle s’approcha de lui. Sa main gauche attrapa son épaule, pour l’empêcher de bouger, l’empêcher de partir, même si ça ne servirait à rien. Sa main droite frappa d’abord le vent, elle s’approchait dangereusement de sa joue. Pendant ces quelques secondes, elle se crut capable de lui mettre une belle claque, mais arrivée devant sa joue, sa main se stoppa. Saskia resta immobile, dévisageant le jeune brun. Sa main se referma en un point. Un point qu’elle finit par laisser retomber le long de son corps. Elle recula d’un pas. Le dégoût lui restait en travers de la gorge, dégouté de son manque de courage. Il n’attendait que ça, qu’elle lui donne une claque, il n’attendait que ça. Et elle refusait de lui donner ce plaisir, de lui donner raison. Depuis qu’elle l’avait vu, depuis qu’elle avait su que c’était lui, ses pensées s’étaient mélangées entre elles, les images de son passé avaient toutes été bousculées, changeant tout ce qu’elle avait prévu en arrivant ici. Ce qu’elle avait prévu ? Oublier définitivement son passé. Mais avec lui dans les parages, c’était tout bonnement impossible. Cela devait lui faire plaisir qu’elle replonge dans le trou noir, dans le néant, dans les bras des monstres de son passé. Il ne vivait que de ça, il ne vivait que du malheur qu’il causait aux autres. Pourquoi ne pouvait-il pas changer ? Pourquoi ne pouvait-il pas ? Pourquoi ne pouvait-il pas disparaître de sa vie ? Les larmes revenaient au bord de ses yeux. Non ! Elle ne devait pas pleurer, ce serait signer la capitulation. Depuis le début elle était en perpétuel combat contre elle-même, sur les choix qu’elle devait faire, mais une chose était sûre : Elle ne le laisserait pas gagner ! Elle se précipita sur lui, posant ses mains sur son torse, elle se jeta sur lui pour le faire basculer en arrière et le faire tomber. Ainsi au sol, elle s’assit sur lui, espérant l’empêcher de bouger. Ses mains vinrent se mettre autour de sa gorge, qu’elle serra rageusement, sans l’étouffer tout de suite. Sa respiration était plus rapide sous l’adrénaline. Elle était au-dessus de lui, elle se sentait supérieur, une sensation qu’elle ne gardera pas longtemps. Le connaissant de mieux en mieux, il ne la laissera pas avoir le dessus longtemps. Elle en profita alors. Resserrant son emprise. Ce n’était pas elle, ce n’était pas elle. C’était la petite fille. Celle qui avait allumé le gaz dans la caravane, celle qui avait allumé le gaz, qui avait discrètement et consciemment lancé une allumette à l’intérieur. Celle qui avait eu le courage d’éliminer les obstacles à son bonheur. Caleb était un autre obstacle. Mais il serait beaucoup plus dur à détruire. A moins qu’il ne se détruise tout seul. Que de questions, que de problèmes, que de souffrance et d’horreur. Elle le détestait :

« Mais pourquoi t’es revenu ?! »

Lui cria-t-elle, paniquée et en colère. Un cri de désespoir et d’un mélange de pleins d’autre chose. Un cri qui résonna dans le parc encore vide. Des gouttes vinrent s’écraser sur le visage du brun. Elle pleurait ? Ce n’était pas le moment. Ce n’était pas le moment de montrer une quelconque faille. D’une main tremblante sous la nervosité, elle passa sur ses joues et sous ses yeux. Non. Elle ne pleurait pas. Ce n’était donc que de la pluie. Le ciel pleurait sur leur sort. Le ciel pleurait à sa place toutes les larmes qu’elle n’avait pas pu verser.


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Dernière édition par Saskia Adeïev le Mar 28 Aoû - 9:21, édité 3 fois
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Caleb K. Ryker

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MessageSujet: Re: Gracious ✿ Caleb    Gracious ✿ Caleb  I_icon_minitimeDim 13 Mai - 13:07

❧ Stupid.

« You wanna get boned
You wanna get stoned
You wanna get a room like no-one else
You wanna be rich
You wanna be kitch
You wanna be the bastard of yourself.
You wanna get burned
You wanna get turned
You wanna get fucked inside out
You wanna be ruled
You wanna be fooled. »

« Sa main glissait lentement tandis que ses doigts se dépliaient pour effleurer le papier peint de la chambre. Il visionna du coin de l’œil le lit défait et dont les feuilles éparpillés sur le dessus, donnaient une impression encore plus fantomatique à la chambre. Des éclats de voix parvenaient du couloir jusqu’à lui. Ce n’était pas sa voix. Il se glissa près de l’armoire, décrocheta la serrure et ouvrit en silence la première porte grise. Il savait qu’elle allait arriver. Il avait peu de temps. Quelques minutes au plus. Il allait se faire prendre et ce serait encore trop difficile d’avouer la vérité. Il marmonna quelques jurons et s’agenouilla pour mieux fouiller l’intérieur. Les poèmes déchirés s’entassaient au milieu de quelques tissus de vêtements oubliés. Il tria lentement le reste et son regard dériva enfin vers le petit carnet enfoui dans un tiroir. Les pas claquaient dans le couloir. Il referma brusquement l’armoire et se précipita vers la sortie de la chambre. Il était près à courir pour ne pas voir son regard, son visage. C’était infiniment trop tard. Ces pupilles fixaient lentement l’armoire et lui mais la colère n’était pas là. Il dévia son regard et repoussa avec colère sa main tendue vers sa joue. Elle énonça quelques mots bégayants mais il s’était déjà enfui à l’autre bout du couloir. Il sentait les vagues de jalousie enfler dans son cœur. « Caleb ! » Il savait qu’elle allait revenir derrière lui. Comme à chaque fois. Elle voulait trouver une raison, trouver un arrangement, lui faire comprendre qu’il était le seul. Alors qu’il tournait dans la pièce grande de l’orphelinat, il sentit sa main frêle lui agripper le bras. Il grogna quelques mots qu’elle balaya en cherchant son regard. Il sentait la colère monter. Ce n’était que de la provocation. « Caleb ! Je t’ai déjà expliqué ! Arrête à la fin, tu sais très bien que tu es mon meilleur ami et que je t’aime, Cal’… » Il ne pouvait plus supporter son regard. Mensonge, franchise. Il s’écarta en la poussant brusquement pour aller se fondre dans les autres salles principales. Elle resta à l’arrière puis retourna dans sa chambre. Elle savait qu’il fallait qu’il passe sa colère. Alors qu’il arrivait dans le réfectoire, il s’affala dans un fauteuil tout en se prenant la tête entre ses mains pour respirer un peu. C’était impossible dans cet endroit. Trop de failles, de blessures, de moisissures dans un tel orphelinat. Il soupira et leva son regard. Que des corps sans vie. Aucun sourire, aucun rire. Des silhouettes qui passent, qui avancent. Toujours, du vide, toujours du rien. Aucune consistance dans ce monde si froid. Pourtant, son regard est attiré par les cheveux angéliques d’une jeune fille. Elle est comme les autres même si son visage trahit une intense tristesse. Il sent le regard de Leddy qui est revenu et qui l’attend, le regard exaspéré, aux portes. Il ne reviendrait pas. La jalousie était si immense … Un océan déferlant. Il ne voulait pas l’avouer. Il ne voulait pas l’accepter. Il ne voulait pas réfléchir. Il se leva et se dirigea, naturellement vers la jeune fille. Il n’aurait sur dire ce qui l’attirait. Au premier aspect, elle semblait si fragile et si naïve qu’il n’hésite pas une seconde. Il n’avait plus le choix. C’était le parfait prototype de jeune fille qui allait agacer Leddy et la rendre jalouse. Il attendit quelques mètres pour aller la voir et dans un souffle de conversation, il surprit le nom de sa prochaine victime : Saskia. »

Elle était frêle alors. Il aurait vu dans le pâle sourire que laissait supposer ses lèvres, une tendresse, une naïveté, à croire encore en la vie. Il n’aurait sur dire si elle ressemblait à un bouton de rose qui vient d’éclore ou à une fleur qui ne se serait pas encore ouverte. Il avait compris en fixant son regard qu’il pourrait faire ce qu’il voulait d’elle. Maintenant, c’était différent. De l’invisible, elle était revenue en resplendissante. Des yeux ourlés de noir, rehaussaient son teint crème tandis que des boucles blondes, autrefois, ternes, entouraient son visage. Il savait qu’il continuait à jouer avec elle et qu’il n’avait plus le droit. A force de rester des mois avec elle dans cette orphelinat pour rendre jalouse Leddy, il avait finit par s’attacher à elle. Bien entendu, son jeu le masquait et jamais il n’aurait pu lui avouer. Il avait préféré lui dire qu’il la détestait, que ce n’était que dans un seul but. Il n’avait plus cherché à la revoir après l’évènement mais pendant de longs mois, il s’était pris à regretter sa présence. Elle semblait pourtant toute autre que celle de l’orphelinat. Plus de charme, et elle le savait. Avant, elle se contentait d’être regarder sans jamais s’en rendre compte même si sa beauté était déjà grande. Maintenant, c’était différent. Elle savait enfin qui elle était. A quelques centimètres d’elle, il réfléchissait à tout ce qui leur était arrivé, à tout ce qu’il lui avait fait payer. Il l’avait détruite pour détruire une autre. Elle fixait son regard dans le sien comme pour prendre toute l’énergie donc elle était capable. Il pouvait encore jouer avec elle, il le savait, elle ne lui résisterait pas. Il allait jouer avec cette nouvelle haine, avec cette tentation. Il ne pouvait même plus se trouver des excuses, s’inventer des faux-pas et lui dire qu’elle avait quand même réussi à implanter un manque en lui. Minime, infime mais un petit élan. Il s’était tellement enfermé dans son rôle avec elle, qu’il avait fini par oublier que de son côté, elle ne savait rien. Il avait continué, continué sans jamais s’arrêter. Il aurait voulu faire naître un autre sourire. Il n’y avait que de la tension. Il aurait voulu lui offrir un rire. Il n’y avait que de la haine. Ses paroles étaient provocantes tout comme les siennes mais où cela les menait-il ? Où cela le menait-il ? Saskia souffrait, il le savait bien alors pourquoi continuer ? En entendant la fin de la phrase de la phrase de la jeune blonde, il déglutit et comprit qu’il était trop tard.
    « Plutôt crever »

Il la défia d’un regard moqueur. Il n’avait plus qu’à se laisser faire et elle viendrait par elle-même. Il savait que la roue tournait. Il était le mécanisme. Alors qu’il lui effleurait les lèvres, elle eut un mouvement de surprise. Ce n’était pas que de la haine. Peut-être un espoir, une attente. Il faisait le même scénario avec toutes. Il arrivait à la même chose, au même dénouement. Soit, il les détruisait, soit il les avait pour lui. Alors qu’il se reculait, il prit conscience que Saskia avait gardé la même faiblesse. Elle ne lui ferait jamais rien. Il ne bougea pas lorsqu’elle s’approcha pour lever la main sur lui. Il s’aperçut de son hésitation et eut un sourire mesquin en voyant son bras se transformer en poing avant de le plaquer contre son corps. Elle n’avait pas réussi. Elle n’y arriverait pas. Brusquement, il la vit venir poser ses mains sur son torse. Il ne se prépara pas à l’impact tout en se laissant faire et atterrit avec un bruit sourd sur le sol. La jeune fille en profita pour se mettre à califourchon sur lui, ce qui fit cesser son sourire. A quoi jouait-elle ? Un instant, elle semblait vouloir éloigner les démons de son passé puis la minute d’après, ne faisait que les provoquer. Elle n’avait pas encore compris comment il fonctionnait. C’était le pire moyen pour l’entrainer dans son manège, pour qu’elle tombe dans le gouffre. Il restait cependant fixé sur le sol, sans bouger, en attendant la suite de la jeune fille. Cela n’allait pas s’arrêter là. Il fallait encore tourner, tourner. Si sa vie était une chanson, pourrait-il y avoir des notes de douceur ? Un peu d’amour ? Il n’avait pas envie de se stabiliser, il n’avait pas encore trouvé celle qui avait fait déjanter son cœur. Il ne savait même plus s’il existait de tomber amoureux, si c’était possible d’en finir avec le reste.
    « Mais pourquoi t’es revenu ?! »

Lui cria-t-elle, paniquée et en colère. Un cri de désespoir et d’un mélange de pleins d’autre chose. Il ouvrit la bouche, tentant de relever sa tête avant de pousser un gémissement et d’affaler sa tête sur l’herbe, sentant des gouttes glaciales coulés dans son cou. La douleur du choc tout à l’heure l’avait engourdi. Etais-ce le ciel ou Saskia qui pleurait ? Il regarda son visage. C’était bien la pluie. Le contact glacé remettait ses idées en place tout en les fouillant encore plus. Ce n’était pas tant le froid soudain qui lui faisait faire un frisson mais plutôt l’impact des gouttes sur sa peau. Il réalisait avec effroi que chaque goutte qui coulait sur ses joues, lui rappelait des souvenirs encore plus angoissants les uns que les autres. Ce n’était pas tant le passé mais le souvenir. Si encore Caleb pouvait avoir un passé sans jamais le ressasser. Il n’avait pas le choix, se répétait-il. Il l’avait tous les jours. Plaquer toute cette vie, s’en refaire une autre. Avait-il peur de ce changement ou préférait-il justement le passé ? Il n’avait jamais vécu dans l’avenir. Tant de possibilités. C’était le présent, l’instant. Le pigment de ce qui allait arriver à la minute où nous la vivons. Il soupira avant de sentir une énième goutte couler près de ses yeux. L’impression de pleurer alors que ce ne serait jamais le cas. Il aurait fallu que lui aussi pleure. Il ne le faisait que tellement rarement. Peut-être étais-ce alors pour ça que toutes ses émotions passer sur les autres. A force de marcher comme un somnambule dans sa vie et de ne jamais trouver de quoi se raccrocher, il gardait toutes ses émotions enfermés. Si longtemps en lui qu’il n’arrivait plus à les faire sortir que par la provocation. Il était désespérant. Après tout, pleurer pour toute sa vie, lui aurait pris une vie entière. Il serait mort de ses larmes. Désespérant mais tellement vrai. Il soupira avant de fixer Saskia et de reprendre conscience qu’elle était agenouillé sur lui. L’ambigüe de la situation le faisait rire. En effet, la jeune fille n’avait pas du se rendre compte de l’erreur qu’elle faisait. Il fit courir ses doigts dans son dos avant de jouer avec une de ses mèches angéliques entre ses phalanges.
    « Ce n’est quand même pas moi qui est venu me mettre dans cette position ! » lui répliqua-t-il d’une voix faussement accusé, une moue sur ses lèvres.

Parfois, il s’étonnait de tant être un spectateur de ces gestes. Il se voyait parler mais il ne savait même plus ce qu’il faisait. Un film en décalé. Les voix se mélangeaient avec les images pour ne devenir qu’un flou indescriptible. Après de longues minutes, il posa un doigt sur les lèvres de la jeune, l’incitant à sa taire et la renversa de l’autre côté, s’accoudant au dessus d’elle, un sourire énigmatique sur ses lèvres. Il se sentait enfermé. Il s’enfermait tout seul une prison imaginaire. Il délirait surement, à force de tant de stratagèmes. Leurs corps étaient collés et Caleb ne doutait pas un instant que cette proximité gênerait et mettrait dans une rage folle la jeune fille qui ne pourrait partir. Il fixa son visage fin aux traits délicats et dont les yeux pailletés étaient remplis de colère. Contre elle ou contre lui ? Il se mordit la lèvre en pensant qu’il n’avait envie que de l’embrasser. Une tentation retenue peut-être alors qu’il était adolescent. A vrai dire, plus jeune, il n’avait jamais vraiment regardé la jeune fille. Une description vague et un sentiment de ne jamais l’avoir vraiment regardé. Maintenant, il savait pourtant qu’il pouvait la définir belle. Pas du sens de ceux qui ne regardaient que son corps. Non il aurait aimé dépassé ses barrières. Il soupira. Il était trop tard pour y penser maintenant. Personne ne lui avait rien donné dans son enfance. Il fallait qu’il prenne sans jamais avoir l’habitude de rendre. Son vrai ennemi, il le savait : c’était lui-même. Il se battait en permanence avec ses convictions et ses actes. Il savait ce qu’il fuyait mais ne trouvait pas où cet exil le menait. Que cherchait-il dans le désert sans fin de son âme ? Il comprenait que la fêlure par laquelle sa tristesse se faufilait, était en fin celle par laquelle il avait laissé entrer le monde des apparences et des futilités. Il enfouit sa tête dans le cou de Saskia, sa main se faufilant sous le tissu de son tee-shirt où il effleura avec douceur sa peau, laissant des doigts courir vers ses hanches. Etais-ce ainsi qu’ils allaient tous les deux, luttant contre un courant invisible que ramenait le passé ? Luttaient-ils en ennemis ou en compagnons ? Sa voix se faufila jusqu’à elle au creux de son oreille :
    « C’est toi qui m’a cherché en me chauffant, demoiselle … »

Elle savait pourtant que la balle était dans le camp de Caleb alors pourquoi ne partait-elle pas ? Après tout, c’était mieux pour elle. Caleb n’avait jamais su jusqu’à où s’arrêter ces limites de jeu et de manipulation. C’était une envie insatiable de continuer à provoquer les autres tout en sachant qu’ils ne feraient rien. Jamais personne ne s’était opposé à lui, réellement. Il apprenait avec le temps que tout avez un prix. Que s’il devait donner alors il devait rendre. S’il tenait à quelque chose, on le lui enlèverait. Le bonheur n’était jamais resté longtemps dans sa vie et il le savait fugace. Il avait donc tout simplement cessé d’y croire. Il savait que personne ne le supportait sauf Aaron. Peut-être aussi personne n’avait vraiment fait tombé les barrières … On critiquait ses manières d’être, à mettre le bordel partout où il allait et on critiquait son côté beau-parleur et dragueur. Avait-il déjà rencontré une seule fille qui l’avait empêché pour mieux le comprendre ? Elles entraient dans le jeu tout en se défendant. Il ne les avait jamais retenus. Il ne faisait que les provoquer pour qu’elle reste. Et encore, ce n’était que des mots. Ses lèvres glissèrent comme ses pensées, et cherchèrent celles de la jeune fille, sentant réellement son parfum aux senteurs et aux couleurs de l’été. Pourtant, il ne l’embrassa pas. Il resta à quelques millimètres de ses lèvres sans les effleurer de longues minutes, son regard rieur planté dans le sien. Puis, il se décala près d’elle prudent, sans la toucher, avant de déclarer avec un sourire en coin :
    »Je ne vais pas continuer sans ton accord … »

Il espérait secrètement que la jeune fille réplique. Si c’était le cas, il pourrait alors l’embrasser, aller plus loin. Encore que l’idée qu’elle le frappe sous le dégoût, ne l’enchantait guère, il n’arrivait pas à prévoir la réaction de Saskia. Elle pouvait tout aussi bien s’amuser avec lui mais il doutait clairement qu’il le fasse. Sans défense, manque de confiance ou barrières trop faibles. Il passa sa main dans ses cheveux bruns et bouclés, fermant les yeux et enchaina d’une voix provocante :
    « A part si tu en as envie. »

L’idée pouvait paraitre saugrenue. Après tout, elle lui avait clairement fait comprendre qu’elle préférait la mort à son baiser. En considérant que la mort c’était presque lui, il pouvait encore réfléchir aux possibilités. Infimes qu’elle soit.


Dernière édition par Caleb K. Ryker le Dim 20 Mai - 10:07, édité 1 fois
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Saskia Adeïev

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MessageSujet: Re: Gracious ✿ Caleb    Gracious ✿ Caleb  I_icon_minitimeJeu 17 Mai - 18:46




Je cours, je vole ...

« La lumière pense voyager plus vite que quoique ce soit d'autre, mais c'est faux. Peu importe à quelle vitesse voyage la lumière, l'obscurité arrive toujours la première, et elle l'attend. » ► PERRY PRATCHETT
Cygne blanc. Cygne noir. Lequel choisir ? Lequel est le mieux ? Nous l’avons toujours considéré comme le cygne blanc, celui qui se laisse avoir par sa sœur jumelle, le cygne noir. Faible. Encore. Toujours. Ils l’avaient si bien prise pour ce cygne si fragile, que même lors de l’incendie, jamais ils n’ont pu imaginer, que tout soit de sa faute. Jamais. Pourtant, elle était restée planté devant le brasier, ni heureuse, ni triste, restant de marbre face à un spectacle aussi horrible. « Voyons Monsieur, ce n’est qu’une enfant, vous ne pouvez pas imaginer qu’elle ait pu faire cela ? Regardez là ! », Non voyons, regardez là ! Elle n’a pas pu faire ça ! Et pourtant, c’était bien elle, oui c’était bien elle, la pauvre petite fille qui n’intéressait personne au milieu de tous ses déchets. Peut-être avait-elle fait cela pour enfin attirer l’attention ? Sans doute, sans doute, … Tous les policiers, tous les enquêteurs étaient passés à côté d’elle alors que le temps ralentissait, tous étaient passés à côté d’elle sans la regarder, sans se questionner à son sujet, sans douter de ce qu’elle était capable de faire, elle était invisible aux yeux de tous. Invisible. C’est ce que tout le monde cherche non ? Pouvoir se cacher de temps à autre pour qu’on nous laisse tranquille. Mais Saskia était tellement restée dans l’obscurité, dans le gouffre, elle n’avait pu supporter de rester dans les ténèbres plus longtemps, elle n’avait pu. Elle voulait la lumière. La clarté. L’illumination. Mais en la poursuivant, elle n’avait pas remarqué que les démons la suivaient, qu’importe où elle aille. C’était inévitable. Ce qu’elle avait fait la poursuivrait jusqu’au bout, jusqu’à la fin, elle devait juste, l’accepter. Le cygne noir ne faisait que de brèves apparitions, de quelques secondes seulement, mais des secondes cruciales qui pouvaient lui faire faire n’importe quoi. Tout le monde a un cygne noir en lui, certaines personnes le font ressortir plus que d’autres. Mais Saskia … C’était purement la blancheur de l’oiseau ailée. Elle avait laissé entrevoir, une note de noirceur dans les quelques secondes suivantes, quelques secondes où elle avait tenu la gorge de Caleb entre ses mains, quelque secondes où elle avait senti sa vie entre ses doigts. Son sourire, si mesquin, si provocant, elle avait au moins réussi à le faire disparaître, elle avait au moins réussi à le faire éclater en mille morceaux. Mais, pour combien de temps ? Qu’importe, elle profitait de cette petite victoire, cette infime victoire dans une bataille interminable. Un sourire mauvais se dessinait, la peur disparaissait, la fierté s’emparait d’elle. Il essaya de parler, la douleur l’en empêcha, elle resserra ses doigts autour de sa gorge, elle voulait qu’il souffre, elle voulait lui faire ressentir tout ce qu’elle avait enduré. Lui montrer à quel point elle avait été détruite. Ses bras tremblaient, son corps entier tremblait. Qu’allait-elle faire ? Elle ne se reconnaissait plus. Pouvait-elle vraiment aller jusqu’au bout ? Pouvait-elle vraiment le tuer ? La colère était si grande, la rage était si forte, mais le courage n’y était pas. Le courage. Cette petite chose qui lui manquait tant. Une larme coula, elle se reconcentra sur le visage de Caleb, une larme ? Pleurait-il ? Lui ? Ses yeux brouillés par le mélange des sentiments et des sensations n’arrivaient pas à distinguer la réalité. Non, il ne pouvait pas pleurer. Cet être si abominable. Cet être abominable dont elle s’était éprise. Ce n’était que la pluie, pendant un bref instant, elle avait cru percevoir une once de tristesse, elle s’était imaginée ses remords, ses regrets. Mais rien. Il était Caleb. Sa naïveté l’avait ramené alors qu’elle sentit ses doigts se balader dans son dos. Elle frissonna. Le gouffre se rapprochait peu à peu, il était juste derrière elle, mais à chaque choses qu’elle disait, à chaque choses qu’elle faisait pour aller de l’avant, Caleb était là pour la faire reculer. Tout ce qu’elle entreprenait pour avoir un avantage, il le retournait contre elle. Elle ne faisait jamais les bons choix et elle n’arrivait plus à trouver la force, la motivation, l’ambition qui lui avait donné l’envie de lutter. A quoi bon ? La fin de cette histoire paraissait évidente dans l’esprit de la jeune fille. Elle perdrait. Elle perdait déjà. Elle avait déjà perdu. Depuis le début. Il joua avec ses mèches bouclées, ses mèches ensoleillées. Avec une grimace, elle fit un petit mouvement de tête, tentant encore un peu de résister, de lui échapper. Un dernier espoir. Elle était perdue et la fatalité de la fin la rapprochait du vide. Les ombres dévastées criaient son nom pour l’inciter à venir, sortaient leurs griffes acérées pour l’attraper et la tirer au plus profond des entrailles de l’enfer dont elle était sortie. Ce serait tellement plus facile … Tellement plus facile d’arrêter de lutter, tellement plus facile de se jeter dans les bras de ces démons effrayants plutôt que de les fuir, tellement plus facile de se laisser définitivement faire, tellement plus facile de s’abandonner, à lui. Elle sentit ses doigts sur ses lèvres. Que pouvait-elle faire ? Il la fit basculer, elle se retrouva en dessous, inférieure. Faible. Et son sourire qui revint se plaquer sur son visage. Un gémissement de détresse lui échappa alors qu’elle sentait son corps contre le sien. Sa faiblesse hurlait dans son corps entier. Elle ne pouvait rien faire, mais cet espoir, si minime, l’incitait à essayer de le repousser. Ses mains plaquées contre son torse tâchaient de le pousser de temps en temps mais en vain. Son regard haineux était planté dans ceux moqueur du jeune homme. A quoi bon ? A quoi lui servait cette colère qui n’avait aucun impact sur lui ? Il avait un but, il savait exactement ce qu’il voulait, gagner. Elle, elle ne savait rien, elle se nourrissait de cette colère contre elle-même et contre lui. Mais la haine n’était pas assez intense. Pas assez forte pour lui. Pour ça. Pourquoi ? La jeune fille avait tout pour être dans une colère noire. Tout pour lutter, encore. Tout pour lui cracher à la figure. Mais non. La peur s’emparait d’elle, faisant peu à peu disparaître la fureur. Peur de ce qu’il pourrait se passer, peur des limites de Caleb qui n’existaient peut-être pas, peur du néant qui l’attendait. Son regard, ses yeux, l’imploraient à nouveau, l’imploraient de la laisser partir, de la laisser tranquille. Elle se donna pour seule excuse, face à tant de honte, qu’il se nourrissait de son animosité, que c’est tout ce qu’il attendait. Mais la question qui ne la quittait plus maintenant c’était, Pourquoi ? Pourquoi tout ça ? Pourquoi elle ? Il devait bien y avoir une raison à cet acharnement, à cette envie de toujours gagner. Elle avait essayé de le comprendre, elle avait essayé de le découvrir, d’aller plus loin. Elle avait essayé. Saskia lui avait tant donné, elle avait fait tellement d’effort, elle lui avait donné son amitié, sa confiance, ses rires, ses souvenirs, elle lui avait donné tout ce qu’elle pouvait, même l’amour naissant. Elle avait accepté de tout lui donner sans rien attendre en retour. Elle n’avait rien demandé, mais elle n’avait pas voulu tout ça en retour. Elle n’avait pas voulu ses mots blessants, ses gestes, cette attitude provocante, cet abandon. Elle ne lui avait rien fait, elle ne méritait pas tout ça. Elle ne le méritait pas. Son souffle effleura son cou, elle referma ses doigts, tenant son pull fermement, que faisait-il ? Où allaient-ils ? Jusqu’où iraient-ils ? Il n’était pas obligé de faire tout ça, ils n’étaient pas obligés de jouer. Elle sentit sa main caresser sa peau jusqu’à ses hanches, elle ferma les yeux. Il n’avait pas le droit, il ne pouvait pas lui faire ça. Pourquoi ? Elle se sentait anéanti, et disparaissait peu à peu sous le poids de Caleb. Il l’emprisonnait, comme toujours, depuis toujours, il l’étouffait. Les gouttes de pluie vinrent s’écraser sur sa peau, sur son visage, elle avait l’impression de jouer dans une tragédie où la fin était inévitable. Seulement les gouttes se mêlèrent à ses larmes lorsqu’elle l’entendit. Comment pouvait-il dire ça. Toujours les mêmes questions, pourquoi ? Comment ? Cela ne finira jamais. Elle était dans un manège qui continuerait de tourner, il fallait qu’elle saute pour échapper au tourbillon, il fallait qu’elle trouve le courage de sauter alors que le manège tourne de plus en plus vite. Tourne et tourne. Elle secoua lentement la tête accompagnée de paroles faibles, imperceptibles :

« Non … »

Saskia rouvrit les yeux, le ciel gris la menaçait. Tout s’effondrait autour d’elle, toutes ses illusions. Elle aurait aimé être un oiseau, elle aurait aimé s’envoler vers les cieux alors qu’elle tombait dans le gouffre. Clouée au sol comme à l’aimant d’une boussole, jamais elle ne pourra décoller, comme le voisin du paradis. Elle aurait pu partir, il y a à peine quelques minutes, l’opportunité lui avait été offerte, le choix c’était imposé, lutter ou fuir ? Elle avait décidé de lutter. Encore une mauvaise idée, encore un mauvais choix. Elle pouvait toujours partir. Pourquoi ne pas le faire ? La question lui parut étrange, oui, pourquoi ne partait-elle pas ? Au début c’était la vengeance qui l’avait poussé mais, maintenant ? Elle savait qu’elle n’y arriverait pas alors elle pouvait fuir, tant pis pour la lâcheté, tant pis pour sa fierté et son amour propre. C’était une idée assez saugrenue qui lui était venue, mais en étant enfermée par sa domination, il la rendait malheureuse, il la détruisait, mais c’était comme si tout arrivait pour qu’elle soit puni de ce qu’elle avait fait, du meurtre qu’elle avait commis. Elle n’avait jamais été punie par ce qu’elle avait fait et c’était le malaise de vivre avec la culpabilité qui la rongeait, Caleb était le seul à pouvoir lui faire payer ce qu’elle fait sans qu’il ne le sache. Pourtant, Saskia ne pouvait pas le laisser faire éternellement, ce n’était pas à lui de le faire, pas à lui. Bientôt elle sentit ses lèvres près des siennes, il continuait de la provoquer, encore. Silencieusement, les larmes continuaient de couler, son regard définissait la confusion et la peur. Impuissance. Elle n’avait plus envie de jouer, elle n’avait pas envie de continuer à danser dans cette valse infernale où il était le maître. Tout ce qu’elle voulait, c’était partir, sans vraiment le pouvoir. Il se décala, la libération ? Pas tout à fait. Il voulait son accord pour aller plus loin ? Il voulait son accord ? Il était méprisable, détestable. Depuis quand attendait-il l’accord de quelqu’un pour jouer avec sa vie ? Pour jouer tout simplement ? Depuis quand ? S’il avait toujours attendu le feu vert pour tout ce qu’il avait fait, elle aurait bien voulu l’avoir lorsqu’il s’était servi d’elle à ses fins, elle aurait voulu avoir le choix ! Elle fronça les sourcils, écœurée :

« Depuis quand tu attends l’accord de quelqu’un pour le détruire ? »

La jeune fille ravala ses sanglots. La première fois qu’elle l’avait vu, elle l’avait détesté mais avait tout fait pour l’apprécier, pour elle, rien n’avait été un jeu à ce moment-là, elle y avait vraiment cru. Découvrant un être intéressant, rieur, … Elle n’avait pas le courage de tout recommencer. Elle ne pouvait pas faire cet effort pour lui, elle ne pouvait pas. Tout était chamboulé dans sa tête, les idées, les choix, le passé, les bribes d’images. Que voulait-il ? Comment réagir pour ne pas tomber dans le piège ? Quel choix était le bon ? D’un côté elle voulait réagir, de l’autre ne voulait plus que sauter dans le précipice pour en finir. Tomber. Tout comme lui. A cet instant, tout était un champ de ruine, un tas de cendres fumant. Il fallait juste partir. La colère revenait peu à peu, elle n’arrivait toujours pas à croire ce qu’il lui avait dit. Et il en rajoutait, il passait des couches et des couches pour l’ensevelir, pour la faire exploser, voilà ce qu’il voulait, qu’elle explose, tout simplement. Elle ne comprenait pas. Avait-elle envie ? Quel question, bien sûr que non, elle ne le voulait pas, comment pourrait-elle le vouloir, après tout ça ? Comment pouvait-il imaginer une seule seconde qu’elle accepte avec un petit sourire aussi malicieux et provocant que le sien ? Evidemment qu’elle le voulait, mais elle ne pourrait jamais … Non, non elle ne le voulait pas ! Elle ne voulait pas ! Il fallait qu’elle parte, maintenant, si elle restait encore une seule minute de plus, il en serait fini de la petite Saskia. Mais il n la laisserait peut-être pas partir comme ça, pourtant il fallait qu’elle s’échappe, qu’elle fuit. « Il faut que tu sois forte Saskia, sinon tu n’y arriveras jamais dans la vie, tu vois ton père ? S’il est arrivé jusqu’ici c’est parce qu’il a su être fort, dur et parfois impitoyable pour écraser les autres. Il faut que tu en fasses de même, tu comprends ? », Non, non elle ne comprenait pas. Pourquoi toujours écraser les autres ? D’où venait cette logique ? Elle ne pouvait pas être comme ça, elle ne pouvait pas être impitoyable. Cygne blanc. Saskia les avait abandonné pour quitter les images de son passé qui ressurgissaient, elle avait tout quitté en espérant les laisser derrière elle, mais dès son arrivée, ils l’avaient rattrapé en se moquant d’elle. A côté de Caleb, ses souvenirs la faisait tourner, c’était à cause de lui, tout était de sa faute, son cœur s’emballa, sa respiration s’accéléra. Il fallait qu’elle soit forte, pour une fois dans toute cette confrontation, elle devait se montrer un minimum courageuse. Courir. Fuir. Partir. Echapper. Des mots qui étaient revenus souvent dans sa réflexion, il fallait maintenant les appliquer. Allez Saskia, allez ! Sa main partit et vint non seulement claquer le vent, mais aussi, sa joue. Elle fut surprise, l’avait-elle vraiment fait où n’était-ce qu’un mirage qu’elle s’était forgée ? Ses yeux étaient rivés sur la joue en question, attendant qu’elle ne rougisse qu’un petit peu. Ce fut le cas, peu, car la claque n’avait pas été très puissante, mais ce fut le cas. Elle pensa à toutes ses filles qui avaient dû le faire avant elle, combien en avait-il manipulé ? Peu importe, la jeune fille n’était pas satisfaite, elle n’avait pas voulu lui faire ça. Elle passa doucement deux doigts sur sa joue pour vérifier ce qu’elle avait fait. Ses doigts caressèrent sans le vouloir sa peau, se rendant compte de ce qu’elle faisait, elle reprit peur. Si elle avait fini par lui mettre une claque c’était uniquement pour profiter de cet instant pour partir, ses sentiments refaisaient surface et allaient la mener à sa perte. Brutalement Saskia se tourna vers le portail du parc pour tenter de s’en aller. Il avait sûrement une bonne raison de faire ça, peut-être même un passé douloureux, très douloureux, mais tout le monde ici avait un passé difficile, et cela ne lui donnait pas le droit de continuer. Il n’en avait pas le droit et pourtant, elle savait qu’il ne s’arrêterait jamais. Jamais.


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MessageSujet: Re: Gracious ✿ Caleb    Gracious ✿ Caleb  I_icon_minitimeDim 20 Mai - 10:04

❧ Folies Ordinaires.

« Il ne faut cesser de s'enfoncer dans sa nuit: c'est alors que brusquement la lumière se fait. »


Kaegan. Le premier prénom de son père. Il l’avait porté de nombreuses années, un souvenir frileux. Son père qui n’était pas son père. Ce n’était même pas un souvenir. On ne peut pas rester à imaginer une personne qui nous avait toujours menti. Aurait-il aimé savoir la vérité avant ? Il ne savait pas. Il doutait même. Cela aurait fait basculer son monde bien avant encore. Trop fragile. Kaegan. Caleb détestait ce prénom. La consonance, le souvenir et les images associés à ce simple mot. Toutes ces lettres mêmes portés malheur, un goût prononcé de mensonge. Il a failli bruler chacune de ces traits pour le faire disparaitre à jamais. Il aurait fallu se brûler entièrement pour effacer son passé. Un élixir, un poison pour finir cette torture de voir toujours les mêmes visages. La violence qu’il contenait, jouait avec celle qu’il avait de lui. Il virevoltait avec son esprit pour en détourner les ficelles et casser le mécanisme. En vain. La douleur était bien trop puissante. Il s’était toujours caché derrière ses multiples facettes pour alors dévoiler une seule personne. Caleb et non Kaegan. Peut-être étais-ce pour cela que personne ne connaissait ce deuxième prénom et que lui-même, ne le prononçait jamais. A force de toujours reproduire le comportement d’une personne que vous n’étiez pas censé être, vous restez enfermé dans vote jeu. Il n’avait qu’une seule image et rien n’aurait pu la brûler. On le considérait comme manipulateur, égoïste, intraitable, sadique presque. Qu’aurait-il voulu être d’autre ? Il se noyait dans son propre rôle. Après, tout avec Leddy, il n’était pas le même. Il riait, il se confiait, il était comme les autres, à se ficher de tout et à ne penser à rien. Penser à l’instant présent pour ne pas voir les minutes s’écoulaient. Pourquoi continuait-il donc à être complètement un autre ? Il avait peur des réactions, des futilités que l’on ferait. Il ne pouvait devenir soudainement quelqu’un de bien. C’était ancré en lui, qu’il soit celui qu’il avait toujours été. Il pensait à Aaron. Deuxième personne à avoir vraiment voulu le connaitre. Ils étaient deux. Ambroise. Il déglutit péniblement. Les regrets étaient toujours présents. Tout aurait pu être différent. Il voila son regard et revit l’ombre de Saskia s’étalait sur le sol. En fermant les yeux, il aurait presque pu imaginer le bruissement des feuilles et le murmure de la nuit qui vient. Il aurait presque voulu que ce ne soit pas le jour mais l’aurore pour que les couleurs s’emmêlent avec son cœur. Seulement, ce n’était ni la nuit, ni son passé. Ce n’était ni un moment de bonheur, ni un moment de tristesse. Ce n’était ni lui, ni elle. C’était un seul être composé en deux personnes. Une danse macabre interminable entre deux personnalités qui se cherchaient. Il regarda Saskia. Que voulait-il d’elle ? Il ne le savait même plus. Ses désirs n’étaient que contradictoires avec ses sentiments. Il manipulait mais dans aucun but. Il jouait sans savoir où était la fin. Il pensait que la jeune fille craquerait avant mais c’était le contraire. Malgré le fait qu’elle soit faible, elle restait tout de même là, à lui résister alors qu’il gagnait. Au fond, il n’était pas le vainqueur. Que faisait-il depuis ce temps ? Absolument rien. Dans d’autres circonstances, il aurait réglé ce problème en quelque minute. Il détestait ce qui le dérangeait et en l’occurrence, Saskia commençait à lui faire tourner l’esprit. Il tombait dans le fond, il se rattrapait autant qu’il pouvait. Elle pleurait. Ce n’était donc pas les gouttes glaciales qui lui tombaient dans le cou et écrasait ses cheveux. Elle pleurait. Alors qu’il entendit sa première complainte, comme un supplice, il hésita. Il était loin d’elle, il ne faisait plus rien mais dans un geste inutile et de faiblesse, il contracta sa mâchoire, fronça les sourcils et essuya ses larmes du bout des doigts. Il ne comprenait plus ce qu’il voulait. Il se perdait, il chutait. Il tourna le visage pour ne pas croiser ses yeux et les planta dans le lointain. Les gouttes tombaient dans un clapotis mélodieux sur le sol, tintant d’agacement aux yeux du brun. Il remonta ses genoux près de son menton mais résista à la tentation de regarder la jeune fille. Il n’aurait pas du lui effleurer les joues pour effacer ces maudites larmes. Il détestait la tristesse, la mort et tout ce qu’elle pouvait amener. Il n’avait jamais été doué pour consoler les personnes et encore mois les aider à avancer. Il avait beau tenté de trouver les mots, il finissait par bégayer et s’enfonçait encore plus. Il se sentait lâche d’avoir su montrer sa faiblesse. D’avoir su montré qu’il ne voulait pas faire pleurer Saskia. Il entendit les mots sortir de sa bouche et vit ses lèvres remuer au fur et à mesure que les lettres se transformaient en une phrase. Il la regarda et ne put s’empêcher d’éclater de rire. Un rire franc, qu’il n’avait pas eu depuis si longtemps. Il se prit sa tête entre ses mains pour tenter d’arrêter son rire au bout de longues minutes. Il se retourna ensuite sans pour autant la toucher tout en repensant à ces mots. Comme si c’était le seul acteur de ce jeu. Comme si c’était lui qui l’empêchait. Il ne l’avait encore jamais vu de mauvaise foi.

    » Saskia … Je t’empêche de partir ? Je te retiens ? Non, c’est juste toi qui restes parce que tu en as envie. Je ne détruits pas, c’est toi-même qui le fait toute seule en restant ici. Fais ce que tu veux, ma belle mais moi je ne compte pas m’arrêter de jouer alors que tu fais exprès que je continue … »


Il retint un éclat de rire en se mordant la lèvre, les sourcils légèrement relevé en un arc sur son front, ses yeux plantés dans les siens. Ses délicates lèvres ourleuses. Son teint clair. Ses yeux papillonnants aux pupilles brillantes. Ses cheveux blonds qui lui tombaient à la hauteur de son cou. Il n’avait pas su prendre la peine de la regarder à l’orphelinat. Peut-être parce qu’il savait qu’elle était bien trop attirante. C’était ridicule, si éphémère. Il l’avait mené où ? Comme les autres, il la faisait tourner, tourner, tourner encore et encore dans un monde qui n’en finissait pas. Il savait qu’il fallait arrêter de jouer. Elle avait compris, il ne la mènera nulle part. Autant prendre la porte de secours. Il se leva souplement d’une main et fixa la jeune fille de hauteur. Elle paraissait fragile. C’était lequel des deux qui détruisait ? Ne savait-elle pas qu’elle le détruisait en lui faisant comprendre ce qu’elle ressentait ? Non bien entendu, elle ne voyait que le sourire destructeur du gagnant, l’éternelle flamme dans ses pupilles de celui qui sait qu’il a tout. Là était le paradoxe. Il n’avait rien. Il se passa la main dans ses cheveux, effleurant du regard le lointain du parc. Où pouvait-il l’amener ? Après tout, il pourrait essayer de sa rattraper. La prendre mieux jeu puis la manipuler. Elle laissera tomber ses défenses, elle souriait de cette nouvelle complicité. Non, elle n’était pas ridicule pour penser qu’il y avait du changement. Il restait le même et dans n’importe quel raison. Il lui tendit une main, ses lèvres grandes d’un sourire plus timide. Sa mère, juste avant de mourir, avait laissé une phrase écrite à l’encre sur le mur. En face de la porte de sa chambre, de quoi la voir tous les jours, de quoi s’en souvenir éternellement. « Les hommes qui, par leurs sentiments, appartiennent au passé et, par leurs pensées à l'avenir, trouvent difficilement place dans le présent. » Il n’avait pas hurlé, ni pleuré. Il avait arraché la tapisserie. Il avait déchiré ces mots qui l’avaient transpercé. Il avait fait saigner ces doigts à force de déraciner ce simple papier. Il avait voulu effacer ces lettres. Maudit, maudit de voir la vérité en face. C’était si blessant, si difficile. Il regrettait, il regrettait tout. Il devrait passer des journées à se repentir. Et ces mots qui tournaient dans sa tête. Le sang, la poussière, les mots. Toujours la même chose. Il tournait, il tournait mais qu’il tournait ! Arrêter cette danse macabre, ne cessait-il de hurler ? On ne l’entendait pas du fond de la crevasse de sa pensée. Il n’y avait pas assez de neige pour l’étouffer. Il y avait trop d’air pour la honte. La honte. Il se rongeait lui-même. Il ne vit ni dans le présent, ni dans le passé. Il ne vivait nulle part.

    » Tu veux aller boire quelque chose ? On a des choses à se dire depuis tout ce temps non et je ne serais pas contre pour une après-midi avec toi. »


Bien entendu, il n’allait pas en rester là. Tout de même, c’était une magnifique fille, toute fragile de naïveté qui pouvait lui offrir tout ce qu’il voulait. Non pas offrir. Une journée, un verre dans un bar, c’était déjà une porte à tellement de choses. A moins qu’il ne se décide à être plus amicale. A vrai dire, elle ne l’avait jamais vu dans ses moments naturels. Pour ne pas dévoiler cette facette-là, il gardait son côté manipulateur. Il leva les yeux vers le ciel. Il repensait aux murs ternes. Il repensait au Corbeau. A la crosse humide dans sa main moite. Bon dieu, il était capable de tout, c’était effroyable de regarder son reflet et de se rendre compte qu’on est si mauvais. Il se donnait lui-même la nausée. Il aurait fallu qu’il s’enferme dans une salle pour que personne ne l’approche. Il en devenait presque dangereux. Après tout, peut-être que nous avons déjà tous un chemin tracé. Le sien aurait-il pu changer ? Quelques facteurs qui auraient bouleversés les autres ? Serait-il ce qu’il a été ? Ce qu’il a fait ? Ce qu’il a devenu ? Il n’a jamais voulu se poser des questions. Il déteste l’heure. Il déteste les minutes qui s’écoulent puisque chacune lui échappe entre les doigts. C’est à 3 ans que commença la chute. Une chute trop longue pour en enfant trop vite devenu adulte. Sa vie avait toujours été une chute. Dans toutes les situations, il chutait. Même les ponts les plus solides finissent par se briser. Même Aaron ne pourrait être toujours là. Oh, il apportait un peu de gaieté, quelques rires. Il pouvait être naturel, sociable. Il pouvait tout aussi être râleur, égoïste et jaloux. Si jaloux. Quand quelque chose lui appartenait, il détestait le perdre même si c’était lui qui avait causé cette perte. Il s’en foutait. Un objet, une personne. Qu’importe. Peut-être du à son enfance, qu’il ne pouvait garder quelque chose. Il n’avait jamais eu sa mère, il n’avait jamais eu son père. Il revoyait les corps du Corbeau et de l’innocent frappé le sol. Le goudron gris devenu rouge. Il l’avait fait pour Aaron, se répétait-il pour calmer alors ses angoisses. Pour Aaron. Lui qui avait tant donné. Il était extérieur à sa vie. Tellement lointain de ce qu’il se passait que cela l’effrayait. Qu’avait-il donné ? Qu’avait-il perdu ? C’était loin, si loin. Il s’épuisait, il s’épuisait. Il courait, mais ne trouvait pas la fin. Tunnel sombre. Fallait-il encore choper la lumière blanche. Ce n’était qu’un point. Fragile, il vacillait en avant et ces mains d’enfants ne pouvaient le prendre. II fuyait sa propre existence. Une quête d’oubli. Il se souvenait de Camilla. Elle le regardait toujours avec mépris lorsqu’elle savait qu’il savait qu’elle n’avait pas d’argent. On finit toujours par tomber dans le piège. On arrive d’abord fier chez le dealer qui ne fait pas attention à vous. Puis on devient dépendant, on perd de l’argent et on ferait n’importe quoi pour en avoir. Caleb savourait à chaque fois le plaisir du vainqueur. Encore que Camilla avait tenu des mois, des mois, des mois, le narguant du haut de ses 1 mètre 65, l’air hautain et fier même si ces cernes trahissaient sa véritable nature. Un jour, elle l’avait regardé, quelques mèches virevoltantes et lui avait dit : « Moi je lis oui mon cher Ryker et juste avant que tu profites de ta petite supériorité maladive, je vais te dire une phrase que j’ai trouvé : Le mensonge n'est pas haïssable en lui-même, mais parce qu'on finit par y croire. Médite, peut-être un jour, tu cesseras de te mentir sur toi-même. » Il était resté si hébété qu’il avait finit par lui donner des sachets sans demander son reste pour ne pas avoir à confronter son regard. Ce n’était pas cette phrase qui l’avait choqué. Non, à vrai dire, il ne l’avait même pas écouté. C’était plutôt le fait qu’il se rendait compte que la cité n’était un endroit avec des murs. Ce n’était rien d’autre qu’une prison. On se croit à l’abri mais c’est tout l’inverse. Camilla avait été au début, très timide, rougissant à chaque minute, tremblante dès qu’un évènement la dépassait. En quelques mois, c’était devenu une véritable peste. Et lui, et lui ? Un connard. Il médita sur le terme tout en ajoutant, un sourire placardé sur son visage, provoquant et attirant pour ajouter une fin à sa première phrase :

    » Ou une nuit …


Où allaient-ils aller tous les deux ? Il décida de la mettre à l’épreuve. Aussi simplement que possible. Les cheveux en bataille, relevés par les gouttes, le même sourire mais un peu plus frêle surement par sa soudaine lâcheté. Un peu de faiblesse aussi. Il la fixa. Faudrait-il s’arrêter pour mieux comprendre les autres, pour percer leurs secrets, de ceux qui se cachent derrière les sourires, les regards rieurs alors que tout est faux. Pourrais-t-on penser que la vie n’est en fait qu’un véritable mensonge ? Une facette de plus que les personnes se donnent pour ne pas se vouer à la vérité. Caleb n’était pas un homme. C’est une ombre. L’ombre de quelques évènements perdus, des quelques soupirs échangés entre les corps de ses parents. Après tout, que lui avait apporté ces murmures ? Toute vie peut suivre le même tracé, sans sortir de son chemin habituel, produisant alors cet effet de parfait mais Caleb n’avait jamais pu. Il avait eu besoin de sortir, de s’échapper, de prendre l’air qu’on lui enlevait. La drogue lui avait-elle apporté une once de liberté ? Il avait rêvé, il avait pu penser à un monde meilleur mais il savait qu’il était sali.

    » Je te laisse le choix, Saskia. Soit tu pars et on ne se reverra plus jamais. Soit tu restes et j’arrête de jouer avec toi. Même si ça t’amuse, ne le nie pas ! »


Il finit par un éclat de rire et lâcha quelques peu ses défenses, ses barrières invisibles qu’il avait toujours mis entre lui et les autres. Pour les empêcher de le comprendre. C’est bien vrai, il n’avait jamais laissé Saskia le comprendre et le définir. Il avait bien trop peur de ce qui aurait pu se passer par la suite.
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Saskia Adeïev

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MessageSujet: Re: Gracious ✿ Caleb    Gracious ✿ Caleb  I_icon_minitimeMer 23 Mai - 17:34




Je cours, je vole ...

« La lumière pense voyager plus vite que quoique ce soit d'autre, mais c'est faux. Peu importe à quelle vitesse voyage la lumière, l'obscurité arrive toujours la première, et elle l'attend. » ► PERRY PRATCHETT
Tout tournait continuellement. En quelques minutes, Saskia avait ressenti toutes les émotions, tous les sentiments qu’un être peut ressentir en une seule vie. Elle avait été partagé entre la haine, la peur, la honte, l’espoir … Tout l’avait amené à croire à cette fin tragique, tout l’avait amené à croire à sa perte. Et pourtant … L’espoir. C’était peut-être ce qui l’avait maintenu en vie tout ce temps. Après tout, à de nombreuses reprises, elle aurait pu quitter le monde dans sa noirceur. A la vue de ses parents irresponsables, de sa solitude, de ce feu ardent, de ces cris déchirants qu’elle avait provoqué, de ces murs gris qui constituaient sa prison, de ces personnes qui ne représentaient rien. Mais au lieu de mettre fin à ses jours, elle s’était murée dans le silence où elle avait fait grandir, l’espoir. Durant son enfance, durant sa misère, elle avait su qu’en ne faisant rien, son destin ne serait que néfaste, que pitoyable. Elle l’avait su. A travers son regard de petite fille innocente. Elle l’avait su et, dans un dernier, espoir, elle avait pris les choses en mains dans le but de déjouer son destin, son chemin tout tracé. Saskia ne croyait pas en tout ça, elle ne croyait pas à la vie toute faite où nous n’avons pas le choix. Parfois, on tente de s’imaginer ce qu’aurait été notre vie si tout s’était déroulé différemment. Que serait-elle devenue si elle n’avait pas mis le feu à cette caravane ? A cette poubelle ? A ces déchets ? Car oui, ses parents étaient devenus de simples déchets, déambulant dans le couloir entre la vie et la mort, jouant avec le diable en ingurgitant toutes leurs cochonneries. Et dans ce tourbillon de jeu, elle se trouvait là, au milieu, luttant pour ne pas être emportée par la mort vicieuse. Elle se revoyait courir dans la rue sombre pour fuir un père vidé de toute conscience, fuir les règles du jeu dans lequel ses parents s’étaient lancés. Sans le savoir, elle s’était faite emportée dans le tourbillon, et c’était à elle de lancer les dés. Il a fallu choisir. Il a fallu choisir. Et elle a choisi. Le gaz. L’allumette. Le feu. La fumée. Ses mains salies, sa robe tachée. La mort s’était jouée d’elle. Qui avait réellement gagné dans toute cette histoire ? Une lutte qu’elle avait crue achevée, et voilà qu’une autre commençait. Caleb. La vie n’était-elle qu’un jeu vicelard ? La vie n’était-elle qu’une bataille sans vainqueur ? Qu’était la vie en vérité ? La sienne était une peinture au fond noir, tachetées de bonheur à certains endroits, de lignes interminables, de tourbillons à peine perceptibles et d’un énorme point d’interrogation au milieu. Car sa vie n’était que sous-entendu, soulignée de mirages et d’illusions. Tellement enfermée dans les rêves que la réalité était imperceptible. Vu ainsi, la question essentielle que tout le monde se pose, se répète ici et trouve raison dans l’esprit de la blonde : la vie vaut-elle la peine d’être vécue ? La réponse est bien évidemment oui, tellement de choses à découvrir, tellement de choses à faire qu’elle regretterait de ne pas avoir réalisé ; mais à certains moments, on se pourrait se demander. On pourrait se demander pourquoi ?

Elle entendit son nom, elle entendit ses éclats de rire, elle entendit sa voix. Ses yeux posés sur lui, sur son visage. Assimilant chacun de ses mots, regrettant les siens. Il avait raison. C’était une idée qui paraissait difficile à comprendre mais … Il avait raison. A tout instant elle aurait pu partir, éviter tout ça, éviter ce jeu, éviter la confrontation, éviter les problèmes, l’éviter. Mais elle était restée. Pourquoi ? Jamais elle n’a pu s’avouer la vérité, elle s’est toujours trouvée des excuses : la vengeance, la rage, l’envie de gagner, … Toutes sortes de choses qu’elle ne voulait, finalement, pas ; qu’elle n’a jamais voulu. Des excuses pour rester ici. Avec lui. C’est étrange ? Oui. Partagée entre ce qu’elle devrait faire et ce qu’elle voudrait faire.« Ma belle ». Saskia aurait aimé rire, Saskia aurait aimé pleurer, Saskia aurait aimé être en colère. Saskia aurait aimé. Mais Saskia n’était plus. Plus. Plus qu’une ombre, plus qu’un silence, plus qu’une silhouette dans laquelle renaissait peu à peu l’espoir. Dans laquelle renaissait peu à peu la lumière. Rien ne sortit d’entre ses lèvres malgré toutes les choses qu’elle aurait pu dire. L’innocence de la petite fille revenait en elle alors que le cygne noir était totalement écrasé. Elle ne pouvait ressentir la colère et ne pouvait dire quoique ce soit car la seule chose qui emplissait ses pensées à cet instant précis, c’était ce qu’il avait fait, lui. Ses doigts sur sa joue, ses larmes envolées, sa tristesse avec. L’avait-il vraiment fait ? Pendant ses éclats de rire, Saskia s’était ressassée la scène sans penser au reste. L’avait-il fait ? L’avait-elle vu ? Celui de l’orphelinat ? Ce garçon qui s’occupait d’elle ? Ce garçon avec lequel elle riait ? Ce garçon avec lequel elle oubliait ? L’avait-elle vu dans ces brèves secondes ? C’était de ce doute que ressurgissait tout l’espoir. Et pendant ces quelque secondes, elle avait pu distinguer une faiblesse, une faille dans cette carapace qu’il se forgeait. Elle l’avait entrevu. Son Caleb. Il se leva et la regarda de sa hauteur, ses yeux bleus le suivaient et c’était en levant la tête qu’elle continuait de l’observer. Elle voulait le revoir, encore. Faire brûler vif la flamme de l’espérance. La jeune fille cherchait dans chacun de ses gestes, dans chacune de ses expressions une parcelle de l’autre. Mais il était partis, il avait réussi à le faire disparaître, à le cacher derrière les nuages gris. Etait-ce un autre rôle parmi tant d’autre ? Ou juste lui ? Comment savoir. Elle ne savait rien de ce brun. Elle ne savait rien.

Une proposition. Une proposition qui paraissait irréelle après tout ce qui venait de se passer. Boire un verre, avec lui ? Il était contradictoire. Un instant, elle avait l’impression qu’il l’incitait à partir, d’un autre il voulait passer l’après-midi avec elle. Saskia ne comprenait pas. Naïveté. Etait-ce vraiment sa naïveté qui lui jouait des tours ? Ou était-ce Caleb qui était aussi perdu dans ce qu’il voulait, qu’elle-même ? Tout ce qui se passait ne s’emboîtait pas dans le reste. Les pièces du puzzle étaient trop déformées pour qu’elle ne puisse les assembler et enfin voir, enfin comprendre. Ils avaient des choses à se dire ? Qu’avaient-ils à se dire ? Elle n’arrivait pas, elle ne pouvait pas imaginer la scène : eux deux autour d’un verre, échangeant des sourires, des souvenirs. Ce n’était pas possible. C’était possible ? Tout ne pourrait pas revenir ainsi, d’un claquement de doigt, elle aimerait, mais lui, le voulait-il vraiment où était-ce encore une ruse ? Elle non plus n’était pas contre une après-midi avec lui, elle n’était contre rien du tout avec lui. Mais … Mais il y avait ce doute. Cette peur, cette peur d’avoir encore mal. La jeune fille aimerait tellement pouvoir lui faire confiance, que tout soit plus simple, plus facile, pour qu’elle arrête de tout analyser, pour qu’elle arrête de se poser des questions et qu’elle parte avec lui sans penser au reste. Mais ce n’était pas possible.« Tu n’as jamais rien été ». Ses paupières se fermèrent, tentant de bloquer le passage aux souvenirs. Et si tout pouvait être oublié pour tout recommencer ? C’était ce qu’elle aimerait mais ce devait en être autrement dans la tête du jeune homme. Comment savoir ? Elle savait qu’elle retombait dans le piège, elle savait qu’elle se laissait entraîner dans les sentiments à nouveau et qu’elle pourrait le regretter plus tard. Mais elle était tellement allé au fond, elle avait tellement frôlé le bout du bout qu’elle avait l’impression qu’elle pouvait maintenant tout supporter. Qu’elle pouvait maintenant tout enduré. Et puis, elle ne se sentait plus aussi faible par rapport à lui, bien sûr, elle se voyait comme inférieur mais le rapport de force n’était plus ce qu’il était auparavant. Peut-être qu’elle avait tort. Peut-être pas. Saskia se voyait toujours comme la plus faible dans n’importe quelle confrontation, pourtant, elle aussi était capable de faire des choses horribles. Mais à quel stade pouvait-elle réagir ainsi ? Elle avait tué. Elle avait tué ses parents. Si on peut appeler cela comme ça. Elle avait tué ses parents et tous les enfants. Comment, elle, avait-elle pu faire ça ? Etait-ce lorsqu’elle s’écroulait au fond du gouffre ? Lorsqu’elle atteignait le bout ? C’était fort possible. Elle avait tellement cumulé. Tellement cumulé. Exploser. La jeune blonde devait vivre avec l’idée qu’elle avait un monstre sommeillant au fond d’elle-même, un monstre qu’elle espérait ne jamais revoir d’ailleurs. Elle devait vivre avec ses actes et ses choix, mauvais ou non, difficile ou non, abominable ou non. Elle le devait.

« Ou une nuit … ». Saskia rouvrit les yeux, ne redoutant plus les souvenirs, les images. Avait-elle bien entendu ? Il la déstabilisait avec ses phrases, ses questions, ses envies. Il ne croyait tout de même pas qu’elle irait aussi loin ? Car oui, elle allait céder, elle le savait déjà, quoique. Mais elle ne ferait jamais ça. Un rire nerveux s’échappa alors qu’elle ne l’avait même pas vu venir. Son poing se ferma pour arrêter tout ça. Il plaisantait ? Non ? Non il ne plaisantait pas. Il y avait à peine quelques minutes, elle avait eu l’impression qu’il voulait peut-être montrer une autre facette de lui-même, et voilà qu’il la provoquait encore. Etait-ce qu’il voulait ? Trop de questions. Trop de doute. Elle allait finir par exploser. Elle ne pourrait pas supporter autant de point d’interrogation sur sa toile. Se moquait-il d’elle ? Se moquait-il ? Elle voulait savoir. Tout savoir. C’était si dur. Saskia ne le quittait plus des yeux. Elle en avait marre des doutes, des peurs. Elle voulait rire, elle voulait sourire, elle voulait vivre. Avec ou sans lui. Avec ou sans lui ? Il était constamment dans sa tête. Tout ce qu’elle voulait, c’était être heureuse, c’était tout ce qu’elle voulait. Est-ce trop demander ? Ce bout de bonheur qu’elle touche du bout des doigts sans pouvoir l’attraper pour de bon ? C’est abominable. Elle aurait tant aimé l’aider. Elle aurait temps aimé que cela se termine autrement la dernière fois. Pourquoi lui avait-il dit tout ça dans l’orphelinat ? Pourquoi ? Alors que tout se passait bien ? Pourquoi fallait-il que tout soit gâché ? Pourquoi ? Pourquoi ?! Elle en avait marre. Marre des complications, marre de tourner autour du pot, marre de tourner. Elle était perdue autant que lui. Non, elle ne pouvait plus être en colère, elle ne pouvait plus rien contre lui. Ce sentiment … Non. Elle le refoula, elle le refoulerait. Il n’avait rien de bon pour elle. Rien de bon. Rien.

Le choix. Depuis le début elle n’avait demandé que ça. D’avoir le choix. Alors qu’elle l’avait toujours eu. Mais voilà qu’il lui posait une question, une simple question. Dans laquelle il y avait un choix à faire. En réfléchissant, elle aurait préféré ne pas avoir le choix. Elle aurait préféré qu’il lui impose quelque chose, n’importe quoi. Mauvaise foi. Elle ne voulait pas être responsable de ce qui adviendrait de ce qu’elle ferait. Elle venait d’en prendre conscience et elle posa son regard au loin, honteuse. Alors voilà, ils étaient perdu tous les deux, mais Caleb voulait savoir, et il savait comment savoir. On a toujours le choix. Toujours. Même si le choix n’est pas toujours le bon, nous l’avons toujours. Même avec un couteau sous la gorge, nous décidons de céder à ce que nous demande l’agresseur. Nous choisissons. Saskia devait choisir. Depuis le début de ces retrouvailles pour le moins houleuses, elle voulait partir. Elle l’avoue, c’était ce qu’elle voulait, partir. Elle croyait avoir tout fait pour pouvoir fuir. Alors qu’elle ne faisait que rester. Elle s’était trouvée des excuses. Que voulait-elle finalement ? Elle voulait se convaincre qu’elle ne voulait plus jamais le vouloir bien qu’il hante ses cauchemars. Que voulait-elle ? Lui ? C’était plus compliqué. C’était toujours trop compliqué. Choisir. La blonde regarda le portail du parc. Il suffisait de se lever et de partir, sans lui dire quoique ce soit, sans le regarder une dernière fois, il suffisait de partir et tout serait fini. C’était ce qu’elle croyait. C’était ce qu’elle voulait se persuader. Regretterait-elle de ne plus le revoir ? Rester avec lui ne lui permettrait-elle pas de ne plus l’avoir dans la tête ? Si compliqué.

C’était un brouillard dans l’esprit de la jeune fille. Un chantier. Elle voyait la main de Caleb, elle voyait le portail. Si elle lui prenait la main, cela lui montrerait qu’elle voulait rester avec lui, ce qu’elle voulait, mais n’en profiterait-il pas ? Bien sûr qu’il en profiterait. Et puis, il y avait le Caleb caché, qu’elle voulait revoir. Arriverait-elle à le faire sortir ? A le retrouver ? Saskia venait de se trouver une nouvelle excuse pour rester avec lui. Mais il y a bien un moment où il faudra qu’elle accepte la vraie raison pour laquelle elle ne peut arrêter de penser à lui. Non. Pas ça. Non. C’était faux. Faux ! La jeune fille était beaucoup trop emprisonnée par son image pour lui refuser, et elle ne faisait rien pour sortir de cet emprisonnement. Maintenant, il fallait qu’elle accepte toutes les conséquences de ses choix. Elle avait tout fait pour se convaincre qu’elle pouvait changer, elle avait essayé d’être en colère, d’être le cygne noir. Cygne noir. Elle avait essayé d’être dure, mais rien n’y faisait, elle était faible et naïve et elle le resterait. Elle ne pouvait pas changer, elle avait essayé. Saskia haïssait les moralistes avec leur phrase stupide « tout le monde peut changer », elle serait alors l’exception. Elle savait qu’elle ne changerait pas. A moins que cela ne l’arrange. Il est tellement plus facile de dire que nous sommes ainsi et que nous ne pourrons changer. Tellement plus facile. Mais elle avait essayé ! Avait-elle vraiment essayé ? Suffit. Que le tourbillon cesse, que la tornade de questions s’écroule, que tout s’arrête. S’arrête. Arrêter. Stop ! Sa main attrapa celle de Caleb.

Elle avait choisi.

Allait-elle le regretter. La jeune fille en était convaincu mais peu importe. C’était ce qu’elle voulait. Rester avec lui. La vrai raison quant à elle, restait encore floue. Disons que Saskia faisait en sorte de la garder encore dans le brouillard. Elle plongea son regard bleu azur dans celui du brun. Il lui avait dit qu’il arrêterait de jouer. Il le lui avait dit. Mais qu’en était-il de la réalité ? Comment distinguer la vérité du mensonge ? Il avait tort, cela ne l’amusait pas, elle s’était laissée entraîner dans le jeu, elle s’en rendait compte maintenant, mais elle voulait arrêter de jouer. Arrêter tout simplement. Abréger le combat, comme elle avait abrégé celui avec ses parents. Il rit. Il riait. Il riait ? Un rire … Vrai ? Saskia analysait ses traits tout en se levant. Il avait l’air vrai. Il riait et elle aussi voulait rire avec lui. Mais elle avait tellement peur de se tromper. Tellement peur. La jeune fille inspira profondément en fermant les yeux. Elle revit ses lèves effleurant les siennes, elle revit son sourire moqueur, elle revit son souffle dans son cou, elle revit sa main caressant sa peau. Etait-ce possible que tout soit différent ? Que cela change ? Elle balaya tous ses doutes avant qu’ils ne l’assaillent. Elle balaya dans l’espoir d’oublier. Recommencer. Elle voulait de nouveaux souvenirs avec lui. Elle savait que ce qu’elle faisait était risqué, elle savait qu’il y avait de grandes chances qu’elle soit à nouveau brisée. Mais … Tout le monde a droit à une seconde chance ? Non ? Si personne ne le lui avait donné, Saskia voulait le faire, bien qu’elle s’en était cru incapable il y a quelques minutes. Elle rouvrit ses yeux et un petit sourire timide finit par s’afficher :

« J’ai choisi. Va pour une après-midi, mais fait une croix sur la nuit »

Dit-elle avec plus de sérieux. Faisait-elle le bon choix ? Allait-elle s’en mordre les doigts ? Tant pis. Elle en avait marre de toujours tout remettre en question. Elle voulait lui faire confiance. Espoir.


Caleb K. Ryker & Saskia Adeïev

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Dernière édition par Saskia Adeïev le Mer 1 Aoû - 13:07, édité 2 fois
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Caleb K. Ryker

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Caleb K. Ryker

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MessageSujet: Re: Gracious ✿ Caleb    Gracious ✿ Caleb  I_icon_minitimeDim 27 Mai - 12:21





- « Un jour je peignais, le noir avait envahi toute la surface de la toile, sans formes, sans contrastes, sans transparences.
Dans cet extrême j’ai vu en quelque sorte la négation du noir.
Les différences de texture réfléchissaient plus ou moins faiblement la lumière et du sombre émanait une clarté, une lumière picturale, dont le pouvoir émotionnel particulier animait mon désir de peindre.
Mon instrument n’était plus le noir, mais cette lumière secrète venue du noir. »
Si rien ne s’oppose à l’ombre en face de vous, réfléchissez à ce qu’elle peut-être et si la nuit qui la compose, n’est pas des plus sombres.
► Delphine de Vigan.

On aurait pu trouver milles excuses, toutes plus invraisemblables les unes aux autres à sa personnalité, souvent considéré au delà du complexe. La vérité était bien plus froide que toutes les hypothèses échafaudées en quête d’une meilleure facette du jeune homme. Il avait longtemps espéré que chaque être était formé selon la voie qu’avait pris son passé. Dans des heures perdues, il se convainquait à grande peine de toutes ces divagations : il suffisait d’un tournant trop brusque et violent pour que son auteur soit plongé dans le vide, traversant alors sa vie comme un voile de brume. En prenant le fond de la cause, on pourrait penser réellement que certains évènements ont influencé ses propres idées mais restait-là un problème que le brun ne cessait de se répéter : un homme, même en ayant subi toutes sortes d’atroceries plus horribles que les siennes, pouvait-il avoir alors le droit, selon certaines règles, de dépasser les limites et perpétrer les horreurs qu’il avait toujours haï ? L’écœurement de soi-même qui venait à ces mots, prolongeait toujours sa vision des choses. Si un homme pouvait faire tels actes alors c’était que sa conscience retenait d’autres possibilités encore plus sombres. Tout aurait pu alors prendre une forme plus simple dans ses pensées : de cela, il en concluait qu’il cachait une facette plus meurtrière encore que les autres. Il en revenait toujours au dénouement qu’avait précipité sa fuite et sa traque en avant. En tentant de sauver Aaron, il avait tué un homme mais ne pouvait-il donc pas se dire que dans le cas où il aurait été quelqu’un d’autre, il ne l’aurait pas fait ? N’étais-ce pas tout son corps qui était tendue de violence, contenant cette explosion singulière qui prenait la forme de sa haine ? Il hésitait à penser qu’alors, il n’aurait pas pressé son empreinte sur la détente. Étions-nous prêts à tuer, ou à commettre toutes sortes de crime sous la faible excuse de l’amour ? N’étais-ce pas ainsi plus facile de se faire passer comme invisible après de tels actes mais prouver, dans toute la bonne foi que l’être humain peut donner, qu’on était attaché à la personne au point de faire-ci ou ça. C’était toutes sortes d’issues permettant de s’éviter la réalité de où nos limites pouvaient aller. Caleb n’aurait même su dire alors, après de telles pensées, comment il continuait à supporter son reflet dans la surface lisse et glaciale d’un miroir. Il se cherchait chaque jour un peu plus mais retombait toujours dans un certain vide abominable qui avait fini par avoir raison de lui. Si son passé en raison des relations avec sa mère et de la présence absente de son père, avait brisé une fragilité d’enfant, il avait pu deviner dans les prunelles nauséeuses de sa mère que elle-même doutait que son enfant, soit aimer un jour. Son caractère même était basé sur un paradoxe, plus immensurable que ses secrets. Sa plus grande crainte avait beau être la mort, il n’en n’arrivait pas moins à l’éloigner en faisant vibrer la vie. Si chaque jour, il luttait contre l’attachement, il ne faisait que le désirer avec chacun. Il avait tantôt pris l’habitude de provoquer les personnes et de cela, il en retirait le bénéfice d’être le cœur des rumeurs et de la haine même. On pouvait donc aisément se dire que la colère qui vibrait dans son corps, avait presque besoin d’être ressourcé par celles des autres puisque depuis tout jeune, il n’avait su trouver que la violence pour résoudre tous ses échecs.

Après avoir lâché à jamais la drogue, Caleb avait décidé de poser un regard critique et une vue d’ensemble sur son enfance. C’était la seule manière, alors qu’il allait faire ce qu’il redoutait depuis toujours – ce qu’on pourrait définir de saut en avant – de tirer un trait, croyait-il, sur sa vie d’avant. Alors qu’il avait toujours résolument détesté toutes sortes de photographies qui l’obligeaient à affronter les regards de sa famille en raison de leur vide et de leur « sans-saveur » que l’on pouvait distinguer dans leurs iris, il avait visionné quelques albums dans la recherche d’un pseudo-bonheur où de quelques moments de gaieté. Ce qu’il avait vu, l’avait conforté dans ce qu’il pensait, sa mère avait toujours brisé les secondes de bonheur qui tentaient d’affluer vers eux. Dans ces quelques clichés, il avait perçu la stature gracieuse de cette femme – puisqu’il détestait utiliser le terme de mère - ainsi que cette beauté glaciale mais resplendissante, avec ces traits tirés par ce sentiment de supériorité. Un air hautain qui vous écrase à ce moindre regard. Bien entendu, comme il le pensait, il suffisait de s’attarder une minute de plus, pour que la fragile apparence disparaisse et que l’on reconnaisse son sourire-faux, ses yeux brumeux et embués qui semblaient toujours fixer quelqu’un ou quelque chose alors qu’ils ne regardaient rien. Il s’effraya en se rendant compte qu’elle avait tout de même passé cela à son fils : cette faculté de faire apparaitre un visage, un air, un caractère et toute une vie que l’on dissimulait derrière tant de secrets. Quoique ayant avoué à Aaron une partie de son passé, il n’avait jamais révélé l’essentiel : sa vue à lui. Il avait écrasé sa haine de sa mère sur les idées des autres tout en ne parlant pas comme si c’était lui le fils mais plutôt comme s’il était l’ami. C’était en tout point différent ; il allait parler de cette distance affligeante et de la dépression de sa mère tout en voilant volontairement les discours pompeux et violents qu’elle lui adressait tout comme les conduites soudent ambigüe qu’elle avait. Il n’avait jamais appris rien sur elle. Tout juste ce nom de famille. Lucille De Brye devenu Ryker lors du 15 décembre. Il ne s’était jamais connu de grands parents ou de familles et la vérité sur son père, lui avait été à peine dévoilé. Jamais dans son enfance, alors que tous les éléments poussaient à le croire, il n’avait fait le rapprochement entre toutes ces coïncidences entre sa mère, son père et son faux-père. Tout était pourtant réfléchi et non caché : le nom de son faux père n’était pas Ryker, il n’avait pas tous les droits sur Caleb, les photos de la jeunesse de sa mère étaient découpés pour laisser une place vide. Toutes sortes d’autres indices avaient été semées près de lui sans qu’il ne s’en aperçoive. Il doutait que sa mère y ait en fait pris une grande importance. Pour elle, les hommes, les femmes, les enfants, les adultes, les vieillards étaient tous une catégorie hors de sa vie nommés simplement « les autres ». Caleb malgré la haine féroce qu’il nourrissait contre sa mère, avait deviné qu’il y avait eu un avant et un après dans sa vie. Celle avec son père et celle avec le faux. La rupture des deux mondes, il ne l’avait pas encore cherché et il ne s’en sentait pas le courage. Il aurait fallu encore affronter toutes sortes de vérités et reproches qu’il avait chassés de son esprit. Sa conscience aurait pu demeurer en partie saine s’il n’y avait eu que la haine pour sa mère et rien d’autre. Seulement, il savait qu’ils avaient bien trop de choses en commun.

Se faisant silence à ses pensées, il se demanda quelles sortes de sentiments l’avaient poussé à agir ainsi avec Saskia, pour lui proposer un verre. Même dans son esprit, la vision de eux deux dans un bar, lui paraissait étrangement flouté. Du fait de ne pas être vraiment résolu à comprendre ces actes, il en avait oublié ce qui c’était passé à l’orphelinat. Noyé dans ses souvenirs et ses pensées, il s’était lancé dans quelque chose qui le dépassait. Il ne pouvait prévoir quelles réactions, il aurait avec elle. Flirter, provoquer, ou simplement se chercher l’un et l’autre ? En passant une journée avec elle, il n’y aucun doute à l’issu prochaine : il trahirait son rôle, il laisserait échapper des traces de ce qu’il était et c’était surement la pire erreur. Dans toutes les promesses qu’il s’était laissé faire, il s’était toujours gardé en esprit de ne jamais se révéler à Saskia. C’était là le seul moyen d’empêcher tous autres sentiments collants. Aurait-il tenté de s’excuser ou de mettre de la tendresse dans ses propos, le résultat aurait été le même pour le jeune homme ; il savait qu’il avait Saskia. Ce n’était pas une question de savoir qu’ils pouvaient être complices ou même une hypothèse d’attirance mais plutôt la conviction que tout était lié à un seul point : l’un jouait et l’autre attendait. Il attendait la réponse de la jeune femme et ne se lassait pas de scruter la moindre des émotions dans ses prunelles ou même la réaction et changement de ses traits. Les sentiments qu’il crut déterminer dans ses iris, le déstabilisèrent en tout point. Il aurait fallu faire un pas, si grand qu’il fut ou non, pour revenir dans l’ancienne complicité. Qu’il faille s’abandonner juste une fois, était venu à l’esprit de Caleb plus d’une fois lors de la rencontre mais il y aurait encore tellement de facettes à ne plus cacher. Il savait que l’espoir et la recherche du bonheur pouvait être là et pourtant les angoisses revenaient aussi terribles qu’invisibles. Il lâcha son regard et frémit en sentant le contact de sa main dans la sienne. Un sourire voila ses lèvres l’étirant sur un coin et la releva pour l’avoir à ses côtés. Il préférait ne pas penser à la suite, c’était encore à vif, trop complexe, trop paradoxe et le précipice l’aurait emmené bien trop tôt. Avec elle, sans doute aussi et leur chute aurait été trop brutale pour cette fragile complicité qui s’installait entre-deux. Il ne se savait pas détendue mais tout au moins, ses peurs étaient parties. Les paroles de la jeune femme vinrent jusqu’à lui et il ne put s’empêcher de s’esclaffer naturellement. Même si le ton de sa voix était des plus sérieux et voulait à ce moment, prouver sa décision classé à ce sujet, il savait que trop bien ce qu’il pensait réellement et peut-être alors, le silence valait mieux tourner avec ses pensées. Il se tourna vers elle, pivotant son corps dans un mouvement contrôlé pour ne pas la toucher et fit glisser ses doigts de sa main. La première étape était la confiance et à ce stade, il se savait très bon joueur. Si la provocation n’était pas de mise durant la journée, il n’allait pas non plus utiliser toutes sortes de contact physique pour la mettre mal à l’aise – il avait d’autres idées en tête. Il lui offrit un sourire énigmatique tout en s’exclamant :

« Suis-moi, je vais te faire découvrir le plus beau bar de tout ce quartier ! »

Il l’entraina d’un pas rapide et saccadé qu’il avait toujours adopté dans n’importe quelle situation, comme une fuite permanente, sous la pression de savoir que les regards pouvaient à tout moment se braquer sur lui. Arrivé depuis deux mois à l’université, il avait eu le temps de poser ces marques, si l’on pouvait nommer cette habitude nouvelle de vivre dans cette ville, et reprenant ses insomnies régulières, il avait pris l’habitude de parcourir les rues dépeuplés et les immeubles, les façades singulières, les lumières des lampadaires mises à nues, lui avait paru étrangement opposé à la vision première qu’imposait la ville. La journée, on pouvait presque l’imaginer comme un rayonnement du soleil, trajectoire parfaite de la luminosité et de la gaieté et le contraste s’opposait, ce dès que le crépuscule rougissait le ciel pour en emplir l’atmosphère. Lorsqu’il traquait donc les rues de ces pas précipités et de son cœur affolé, il apercevait l’autre côté, la nuit plus sombre, les ombres qui roulaient sur le sol, les traits lumineux qui se reflétaient sur les traces que laissait la pluie. Longtemps, il s’était cru insensible à ces insomnies mais il savait que le temps l’avait rongé – les os étaient devenus rouilles et la chair rougissait de l’air froid et glaciale. Il avait trouvé un recueil où passait ses nuits les plus insupportables. La ruelle ne payait pas de mine : les volets claquaient contre les murs avec des bruits secs et grinceux, les trottoirs étaient dénudés de toute circulation ou même de passants et le silence qui y régnait, finalisait l’ambiance qu’on aurait pu qualifier du terme graveleux, « morbide ». L’envie soudaine d’attirer Saskia à l’intérieur de ce bar, était presque une part de lui-même. N’ayant aucune intention de laisser disparaitre son rôle de spectateur, il ne pourrait que l’emmener dans un des endroits qui auraient pu le définir. L’apparence était sobre avec sa vitrine qui ne laissait voir qu’un petit ensemble du bar et qui donnait alors l’impression que ce n’était qu’un endroit exigu et inintéressant. Caleb, pourtant, dans son vertige, cette nuit-là, avait décidé de pénétrer l’endroit et avait découvert un tout autre endroit. La première pièce était en tout point trompeur de ce qu’elle cachait et de ce à quoi elle s’opposait. Le vrai bar était juste à sa gauche, alors qu’on passait une porte et offrait un endroit coquet, aux murs peints d’un orangé pastel, des parties en bois clair avec des tables et des chaises à l’allure simple. Un poste de radio diffusait de vieux airs et le patron, emblème typique de l’endroit, de part son imposante carrure, ses joues rondes et rieuses ainsi que sa voix d’alto, avait voulu retrouver des endroits perdus. Des lecteurs silencieux aux joueurs d’échecs, l’endroit regorgeait de personnalité et on avait vu plus d’une fois apparaitre des écrivains en quête de tranquillité et silence tout en sachant que les débats et les conversations pouvaient être nombreux lors des soirs autour d’une bougie. Si le bar présentait un aspect minable de l’extérieur, c’était dans le but de préserver sa clientèle. Ainsi, ceux qui voulaient vraiment entrer, étaient surement en quête de quelque chose de précis.

Caleb l’emmena donc dans son bar, qu’il avait prit l’habitude de fréquenter et de passer comme un habitué, chaque nuit si l’envie le prenait. Il poussa la grande porte, la fit coulisser pour la faire passer et s’engouffra à sa suite dans le bar. Le directeur le salua d’un clin d’œil tout en souriant à la vue de Saskia. Il haussa un sourcil mais ne put retenir l’ombre d’un sourire. Il l’installa dans un coin de la pièce, protégée des regards. Après avoir hélé le serveur d’un signe de main, il prononça les premières paroles face à Saskia de tout le trajet. Le silence ne l’avait jamais gêné, il s’en était facilement accommodé et le temps n’était pas pressant. Ils étaient donc tous les deux, en face l’un de l’autre. Ils étaient donc au plus proche, l’intimité presque de l’autre. Que voulait-il, que souhaitait au-delà toutes raisons, son âme ? Le silence de ses pensées l’effrayait, il n’avait plus l’habitude d’être presque normal. Dans toutes les situations, et avec les femmes, il provoquait, flirtait et amenait dans son lit. Rituel excessif ou simple faux-route pour cacher ce qu’il voulait ? Brute épaisse qu’on voyait cacher derrière son regard moqueur et l’envie irrépressible d’avoir tout ce qu’il voulait si l’envie lui prenait ? La conquête d’une caresse ou la prévision que ce n’était que le début de toutes les longues nuits ? Il ne s’était jamais lassé, et en tout point, les situations étaient différentes et la victime aussi. Pourtant, il savait une chose : il ne connaissait pas la tendresse. Lui-même n’avait jamais cherché la sienne et il ne se connaissait pas de réelles douceurs ou affection. Tout ce qu’il faisait était automatisé dans tous les domaines. Il avait effleuré des lèvres et pourtant, jamais en ayant des sentiments. En cela, il ne considérait pas de vrais baisers. Il cherchait ses limites depuis toujours et sa vie même avait été basée sur cette recherche mais il n’en n’avait jamais perçu le tout début.

« Tu veux boire quelque chose en particulier ? Je t’invite … »

Soudain, dans les secondes qui s’égrenèrent, il regarda la silhouette devant lui et se surpris à comprendre que même si lui-même cachait quelque chose, elle aussi. La jeune femme n’était pas seulement la jolie facette délicieuse qu’on pouvait voir au détour d’un regard prononcé mais plus la fragilité innocente qui, à son avis, cachait bien des choses. Dans son expérience face à lui-même et d’autres, il savait que les caractères trop extrêmes, étaient conçus tout dans le but, de cacher une personnalité et un passé si incongrue qu’on en fut resté bouche bée. Avec la possibilité d’être toujours ravissante, à la hauteur de toutes les attentes, figées dans ce qu’on pouvait nommer la pure gentillesse et le pur bonheur de la fragilité et de la grâce, il voyait tout autre chose. Une facette plus triste, plus sombre qu’elle tentait de bousculer avec son caractère presque parfait. Presque – il était sûr que ce mot devait rester à sa place, ce n’était pas encore possible que les humains se définissent comme étant comme cela alors qu’ils étaient beaucoup plus compliqués. De plus, il se rappelait leur rencontre, cette toute première fois, ce premier regard qui vous glace pour rester à jamais dans vos pensées. La scène aurait pu rester simple dans son esprit mais c’était le lieu même qui revenait : l’orphelinat. Une personne qui y était, n’était pas comme les autres – son passé l’avait déterminé. Il posa ses coudes sur la table, approchant son visage du sien et souffla dans un murmure, un sourire indéchiffrable sur ses lèvres :

« Tu es bien plus complexe que tu ne le fais voir, non, Adeïev ? J’avais l’impression de t’avoir cerné et de te connaitre mais tu restes en fait une parfaite énigme, toujours translucide, et rien ne te fait défaut : tu es toujours dans ton rôle. Tu vois bien qu’on a plus de points communs que tu ne l’imagines … »

Son visage était si misérablement près du sien. Il fuyait son regard pour s’évanouir dans le silence et recula brusquement. Son visage se referma violement. Il était reparti beaucoup plus loin : dans ses souvenirs.
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MessageSujet: Re: Gracious ✿ Caleb    Gracious ✿ Caleb  I_icon_minitimeSam 2 Juin - 18:20




Je cours, je vole ...

« La lumière pense voyager plus vite que quoique ce soit d'autre, mais c'est faux. Peu importe à quelle vitesse voyage la lumière, l'obscurité arrive toujours la première, et elle l'attend. » ► PERRY PRATCHETT
Oh aidez-moi …
Une petite voix dans sa tête, ce serait utile, une petite voix dans sa tête, ce serait plus facile. Tout reposerait sur elle, tous nos actes reposeraient sur sa responsabilité, ainsi nous ne serions plus coupable de rien. Tellement plus facile. Saskia aurait aimé une petite voix dans sa tête, ou que son petit doigt lui dise ce qu’il fallait faire pour ne pas être mangé par le méchant loup. A moins qu’elle n’en ai envie, à moins que ce soit elle le loup ? Lequel des deux était le loup ? Y en avait-il vraiment un ? Est-ce qu’elle avait le droit de reposer tout son malheur sur lui ? Non. Il n’était rien dans tout ça, il n’était rien dans son passé. Juste un être perdu de plus dans sa liste. Juste un être de plus. Elle avait été en colère, car celle-ci cumulée, il était arrivé au bon moment, au moment où elle avait eu besoin d’exploser, sans vraiment le faire. Elle s’en voulait d’avoir tout jeté sur lui. Elle s’en voulait de lui trouver des excuses, elle s’en voulait de lui pardonner si facilement. Mais, c’était elle. C’était Saskia. Elle voulait pardonner, tout pardonner. A quoi bon lui en vouloir toute son existence ? A quoi cela servait-il ? A quoi ça rimait toute cette comédie ? Elle abandonnait, elle revenait, elle se libérait, elle ne savait pas trop dans quel état elle pouvait se situer. Elle ne savait pas où elle était, mais il était là. Pas le bon.

Oh aidez-moi …
Elle était à côté de lui, tout près et il paraissait si loin. Dans ses quelques secondes, elle voulut se rappeler l’orphelinat, le garçon qu’elle avait rencontré. Les images étaient floues, les mouvements découpées, et les trous bien trop nombreux. Certains passages restaient assombris alors que d’autres étaient envahissants, notamment dans ses cauchemars. Son entrée dans sa vie, le dégoût de le connaître, là encore, elle l’avait tenu pour responsable de tout alors qu’il n’avait rien fait. C’était un drogué. Et elle venait de tué des drogués. Le dégoût qu’elle avait ressenti envers lui était indirectement destiné à elle-même. Une période où elle avait été plus que fragile, une période de sa vie où elle avait été plus que vulnérable, faisant grandir la paranoïa, faisant grandir la prudence. Deux choses qu’elle avait totalement laissé tomber, des barrières qu’elle avait totalement détruite en se rapprochant de Caleb. Il avait tout gâché. Il avait tout gâché et elle lui pardonnait. Le méritait-il ? Qu’importe. Elle avait choisi. Mais c’était injuste. Saskia voulait retrouver l’autre brun, mais si celui-ci n’était qu’un rôle de plus, à quoi bon le chercher ? Est-ce que tout ça en valait la peine ? Oh, elle aurait besoin d’aide pour savoir, mais personne ne pouvait le faire à sa place. Elle voudrait être la spectatrice, elle voudrait pouvoir observer la scène de loin. Mais elle était un des personnages de la scène et elle ne pouvait pas se contenter d’être dans le public. Et puis elle lui faisait confiance, elle voulait lui faire confiance. Mais ce n’était pas facile, après tous les évènements, après tout ce qu’elle avait fait, après tout ce qu’il avait fait. Est-ce qu’un jour, il n’y aura plus de doutes en eux ? Est-ce qu’un jour elle pourra se débarrasser de ses souvenirs ?

Oh aidez-moi …
Saskia ne croyait pas en Dieu. Saskia ne croyait pas en une divinité. Saskia ne croyait pas à la puissance supérieure aux hommes. Saskia ne croyait en rien. Et pourtant, il fallait bien croire à quelque chose. Elle voulait croire au changement. Elle voulait croire en l’avenir. Elle voulait croire en lui. Il y avait trop de choses qu’elle reposait sur lui. Elle dépendait trop de lui. C’était inquiétant, et pourtant elle se laissait entraîner. Cette pensée se confirmait, avant même qu’elle n’ait pu ajouter quoique ce soit, elle était déjà poussée à le suivre. Elle le suivait, toujours celle qui suit. Suivre. Jamais celle qui est suivie. Jamais. Restait plus qu’à se laisser emporter. Tellement plus facile. Saskia passa la porte du parc, tentant de prendre le rythme de Caleb. Il était rapide, trop rapide. Tout allait trop vite. Ils quittaient tout. Elle quittait tout. La jeune blonde tourna la tête pour voir le parc qu’ils laissaient derrière eux. Depuis le début de la confrontation, elle avait voulu partir, et voilà qu’elle le faisait … A ses côtés. Ironie du sort. Une impression d’abandonner le combat, une impression d’abandonner le ring, une impression d’abandonner. Aurait-elle dû continuer la lutte ? A quoi bon ? Elle avait perdu. Il était rapide, trop rapide. La pauvre princesse ne suivait pas. La pauvre princesse était perdue dans le brouillard de la forêt maléfique. Pauvre princesse. Pauvre princesse. Désespoir. Désespérément seule. Elle se retourna pour regarder Caleb avancer devant elle. Regard fixé. Qu’est-ce qui lui trottait dans la tête ? Qu’est-ce qu’il voulait ? Quel rôle jouait-il ? Il la faisait tourner, douter. Tourbillonne papillon. Tourbillonne. Ses pas s’accélèrent alors qu’elle voulait garder la cadence. Elle avait l’impression qu’ils étaient poursuivis, elle avait l’impression que quelqu’un allait les attraper. Poursuite. Etait-ce leur passé qui leur courait après. Elle se retourna, il fallait regarder. Il n’y avait rien. Rien d’autre qu’une rue grisâtre, pauvre et malfamé. Rien d’autre qu’eux deux. Rien d’autre. Sa tête lui tournait. Tout allait trop vite.

Oh aidez-moi …
La rue. La rue vide. Les bruits sinistres qui résonnent, les gouttes de pluie qui s’écrasent sur les pavés, les ombres qui défilent sur les murs tachés. L’ambiance humide. Et une tête blonde au milieu. Caleb correspondait à ce genre d’endroit, il passait presque inaperçu dans ce décor macabre. Il avait l’air tellement sûr de lui. Tellement sûr. Elle, elle était l’erreur. Elle, elle voulait la lumière. Rayonner. Où allaient-ils ? Peur. Oui, elle avait peur. Devait-elle regretter son choix ? Devait-elle partir maintenant ? Oh petite voix, fais toi entendre. Cette rue. Cette rue lui rappelait trop de souvenir. Muraille. Les images passent à travers. Ce n’était pas son passé qui la poursuivait, c’était son père. Monstre cruel. Créature des ténèbres. Ombre sans retour. Il lui court après pour l’attraper, pourquoi cherche-t-il à la rattraper ? Pourquoi lui veut-il du mal ? Ses pas claquent les pavés comme les gouttes de pluie, mais il ne disparaît pas. Il est toujours derrière. Il vient de sortir d’un bar, il vient de boire, il sent. Une odeur qui lui était devenue familière. Pauvre homme perdu dans les méandres d’une vie impitoyable. Il n’avait pas le droit de l’entraîner dans cette déchéance. Il n’avait pas le droit. Elle courait, il fallait courir, il fallait échapper. C’était tout ce qui comptait pour survivre. Parfois elle réussissait à le semer et elle se perdait dans la rue. Cette rue. Elles se ressemblent toutes. Ces rues où des silhouettes passent. Parfois il la rattrapait, pourquoi tout ce mal ? Pourquoi sa main lui tordait le bras ? Pourquoi tout ce mal ? Pourquoi cette haine ? Cette colère ? Pourquoi ? Trop de point d’interrogations. Elle terriblement seule. Il était derrière mais elle ne voulait plus courir « Tu crèveras avec nous ». Non, elle devait lutter mais elle n’y arrivait plus. Instinctivement elle se rapprocha de Caleb. Il lui faisait peur, mais il était rassurant. Etrange. Il l’avait sauvé une fois, ne pouvait-il pas le refaire ? C’était peut-être cela qu’elle voulait, qu’il l’empêche à nouveau de tomber dans le gouffre comme dans l’orphelinat, même si son comportement était poussé par un but précis, s’il fallait qu’il se serve encore d’elle mais que ses souvenirs la laissent tranquille, alors elle acceptait. Elle acceptait tout. Ses yeux de fillettes se reposèrent sur lui. Elle ne devait pas montrer autant de faiblesse. Elle ne devait pas.

Oh aide-moi …
Le bar se présenta à ses yeux. Elle fut réticente et c’est un regard inquiet qu’elle planta dans ceux du jeune homme. Si c’était le plus beau bar de tout le quartier, il fallait l’avoir trouvé. Etait-il venu souvent ici ? En entrant la réaction du barman, lui fit penser que oui. Ce petit clin d’œil complice n’échappa pas à l’observation de la blonde. Si celle-ci avait hésité à entrer, les souvenirs l’avaient poussé à faire un pas à l’intérieur. Et elle devait avouer que l’intérieur était réconfortant. Assez pour lui faire oublier ses images qui auraient pu l’emmener plus loin dans les enfers. L’homme assez imposant derrière son comptoir avait quelque chose de chaleureux qui rassura la blonde sur les lieux. Les murs étaient de couleurs chaudes, prononçant la sensation de bien-être. Etant addict de la décoration, Saskia ne ferait abstraction d’aucun recoin de cet endroit. Elle sentit Caleb entrer derrière elle. Si petite. Elle se sentait minuscule à côté de lui, impuissante dans ce milieu. Et si elle avait cru croiser seulement de gros buveurs ici, elle fut vite surprise d’apercevoir des lecteurs, des joueurs d’échec et le silence reposant. C’était une surprise agréable. Saskia se voyait déjà revenir ici pour dessiner et lire. Toutes ses peurs s’étaient envolées, ce qui lui fit décrocher un petit sourire timide. L’envie de rencontrer toutes ses personnes, l’envie de découvrir cet endroit, tout se mélangeait et le temps s’arrêtait alors qu’il l’emmenait jusqu’à une table. Son regard ébahit se promenait encore sur les murs. Ses parents adoptifs, l’avaient interdit d’entrer dans ce genre d’endroit, ils n’y connaissaient rien et avaient délivrés à Saskia ce préjugé de croire tous les bars infréquentables. La satisfaction de voir leur erreur lui donnait encore plus de joie. C’est en reposant ses yeux bleus sur Caleb qu’elle se rendit compte que cet endroit lui correspondait bien. De façade, on pourrait croire à un manipulateur, à un monstre responsable de tous nos maux, un être sans cœur et sans moral, ce qu’il laissait paraître sans se défendre. Cela lui plaisait peut-être ? Cela le protégeait-il peut-être ? Mais à l’intérieur, c’était peut-être comme dans ce bar, chatoyant, joyeux ? L’idée était difficile à accepter, à imaginer. Mais Saskia avait une imagination débordante. Raison, pas raison ? Elle voulait savoir, elle voulait découvrir, elle voulait percer, détruire ses murailles. Elle voulait. Voulait tant de choses. La jeune blonde était en face de lui. Le fixant. La scène était si étrange qu’elle avait du mal à croire que c’était bien elle, assise ici, à le regarder. Tous les deux, autour d’une table. Alors que la fin à l’orphelinat avait été si difficile. Que voulait-il ? Maintenant, lui savait ce que voulait Saskia, du moins il lui avait demandé de choisir et il savait. Or, elle, elle ne savait rien. Elle restait l’ignorante. Saskia n’avait d’ailleurs jamais su pourquoi il avait fait tout ça, pourquoi il lui avait dit tout ça, pourquoi il s’était rapproché d’elle pour ensuite la repousser. Jamais elle n’avait su le fin mot de l’histoire. Une histoire bien sombre, bien triste. Une histoire qui, en film, en ferait pleurer plus d’un. Sans doute. Avait-elle envie de boire quelque chose ? Boire. Boire pour oublier. Lui proposait-il un verre pour se noyer ? « Boire ou mourir », tel était la parole de Jody. Boire comme ses parents qui se noyait dans leur vie misérable, dans leur problème, dans leur pauvreté quitte à se foutre en l’air. Boire pour échapper à une réalité, à un passé, à des souvenirs, à des cauchemars. Boire pour espérer ressentir un bonheur inatteignable. Boire pour cesser les questionnements perturbants. Chaque pensée qu’elle avait la ramenait toujours au même endroit. Son esprit se répétait. Tout se répétait. La scène entre eux deux allait-elle se répéter elle aussi ? Dans quelques jours peut-être reviendrait-il lui dire qu’elle n’était « rien ». C’est triste, c’est dur, c’est ainsi. Fatalité. Voulait-elle boire un verre ? Non, elle ne voulait pas boire un verre, elle voulait comprendre. Qu’il revienne. Qu’il arrête. Elle ne savait plus. Fallait-il se noyer pour ensuite mieux ressurgir ? Fallait-il se laisser emporter pour ensuite mieux fuir ? Fallait-il qu’elle le suive pour mieux le rattraper ? Il jouait au chat à la souris comme deux gamins. C’était ridicule. Mais il n’y avait, apparemment, aucune autre alternative. Il était comme ça, elle était comme ça. Il fallait creuser. Voulait-elle boire un verre ? Oui, elle voulait boire un verre si cela pouvait lui faire comprendre quelque chose. Si cela pouvait aller plus loin.

« Je vais prendre un kir ... Merci »

C’était si étrange. Si, particulier. Le silence était omniprésent, mais il ne la dérangeait pas, petite, elle avait pris l’habitude de se taire pour ne pas s’attirer les problèmes. Elle avait appris à se taire pour ne rien révéler. Elle avait appris à se taire pour ne pas ressasser. C’était peut-être l’inverse qu’il fallait faire. Peut-être fallait-il parler ? Parler. Parler de quoi ? Qui avait-il à dire ? Existait-il des mots pour décrire le tourbillon de sentiment ? Existait-il des mots assez forts pour exprimer ses pensées ? Et qui serait là pour les entendre ? Sûrement pas Caleb. Lui-même cachait. Tout le monde cachait quelque chose. Aaron, Anthony, Avril. Tous. Rien n’était limpide, rien n’était vrai. Tous étaient masqués, tous n’étaient qu’illusions. Pourquoi rien n’était aussi simple que l’eau qui coule ? C’est la nature humaine, c’est l’homme qui est aussi compliqué. Mais il avait compris. Son visage se rapprocha du sien. Elle frissonna tout en le fixant, inquiète. Il recommençait, il ne pouvait pas s’en empêcher. Tourne et tourne. Il croyait l’avoir cerné ? Elle-même n’arrivait pas à se comprendre. Elle était énigme, oui il ne savait rien, elle aussi ne savait rien. Elle ne le connaissait pas, elle ne le comprenait pas, finalement, il n’était qu’un inconnu. Un étrange. La blonde aimerait tout lui dire, tellement de mots voudraient s’échapper de son cœur, de sa tête, de sa bouche. Tellement de mots. Tellement. Tourbillonne papillon. Tourbillonne. Non, elle n’était pas un rôle ! Non ! Elle était réelle. Vraie. Non ? Non … Elle ne voulait pas. Saskia se croyait elle-même mais tout son passé était caché. Devait-elle tout faire sortir pour être enfin libre ? Non, elle ne voulait pas. Tout sortir maintenant alors qu’elle s’était donnée tant de mal pour tout enfermer ? Non. Non. Elle ne pouvait pas :

« Non, je … Je ne suis pas dans un rôle ! Tu te trompes ! »

Mauvaise foi. Vole, vole papillon. Il avait tort ! Tort ! Elle était … Elle n’était rien. Rien. Une meurtrière cachée derrière un sourire qu’elle placardait sur ses lèvres rosées. Cachée derrière son apparence stéréotypée. Derrière son innocence. Pourtant, elle n’était pas, cruelle. Elle n’avait pas voulu … Si, si elle avait voulu les tuer mais … Ce n’était pas aussi simple. Quand vous êtes sans cesse bousculé, tiraillé, torturé par une vérité dont vous ne pouvez, vous échapper. C’est plus compliqué. Elle était capable de tuer. C’était une réalité trop difficile à assimiler alors qu’en se regardant dans le miroir elle ne voyait qu’une jeune fille faible et impuissante. C’est plus compliqué. On l’avait obligé à s’endurcir, les circonstances l’avaient poussé à agir ! Ne te trouves pas d’excuses … Saskia n’était pas un rôle. Elle avait agis parce que c’était les règles du jeu. Le jeu de ses parents pas le sien. « Tu manges ou tu te fais manger ma p’tite Saskia, c’comme ça », les gloussements de sa mère résonnaient encore dans la caravane, sa bouteille à la main, les yeux vitreux de sa mère l’immobilisaient alors que la fillette était assise sur le canapé, les mains sur les genoux. Emprisonnée dans sa propre maison. Si on pouvait appeler cela une maison. Elle devait donc les manger. C’était après qu’elle avait erré dans les rues pour savoir ce qu’elle devait faire. Dans le silence de la nuit. La nuit où elle retrouvait la part sombre de chacun. Il fallait qu’elle arrête de se faire bouffer, alors c’était elle qui allait manger. Les flammes les avaient avalés. Et au fond de son cœur, c’était la flamme de la victoire qui brûlait. Horrible sensation. Solitude et liberté s’entremêlaient. Mais maintenant. C’était différent et tout aussi compliqué.

« Tu te trompes … »

La jeune femme fuyait son regard, lui fuyait le sien. Ils se fuyaient et se cherchaient. Ça devenait trop compliqué. Il fallait qu’elle sache, il fallait qu’elle comprenne ou elle finirait par exploser. Elle posa son regard au loin en se mordant la lèvre. Qu’avait-il fait lui ? Qu’avait-il fait dans son passé ? Bien sûr qu’elle le voyait faire des tas de choses. Trop d’imagination. Qu’avait-il fait ? Que voulait-il ? Que voulait-il d’elle ? Qu’avait-il derrière la tête ? Elle voulait rester avec lui mais il était trop loin. Il fallait qu’il revienne. Revenir. Comprendre. Pourquoi faisait-il tout ça ? Pourquoi ici ? Autour de cette table ? Elle avait besoin de lui, elle avait besoin, mais lui ? De quoi avait-il besoin ? Elle était perdue, s’en allant dans les méandres identiques à celles de ses parents. Tourne. Tourner. Espoir. Mettre les choses au clairs est si compliqué. La vie est compliquée :

« Mais, qu’est-ce que tu veux Caleb ? Qu’est-ce que tu veux, toi ? »

Ses yeux océans se reposèrent sur lui. Des yeux soucieux, fronçant légèrement les sourcils. Ses actes passés seraient incompris, mais lui, pouvait-il comprendre ? Peut-être ? Mais, enfin, que voulait-il d’elle ? Perdu dans le tourbillon.
Oh aide-moi …


Caleb K. Ryker & Saskia Adeïev

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Caleb K. Ryker

Blood in the dust.

Caleb K. Ryker

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MessageSujet: Re: Gracious ✿ Caleb    Gracious ✿ Caleb  I_icon_minitimeSam 16 Juin - 13:29





« Terrien,
Juste une poussière,
Dans un système solaire,
Une chose mystérieuse,
C'est rien,
On est tous un peu floues,
Pas sûrs de nous du tout,
Dans la nébuleuse,
Ce soir,
En regardant les étoiles,
J'ai vu dans le ciel,
Quelque chose qui brille,
Brille ... »
« Mais, qu’est-ce que tu veux Caleb ? Qu’est-ce que tu veux, toi ? »

Il scrutait sa mère avec dégoût. Qu’elle était frêle. Un papillon qui aurait perdu ses ailes dans le tourbillon d’un vol, emporté par une brusque bourrasque violente que permettaient les courants de la vie. Elle ressemblait aux poupées de porcelaine, dont le visage nacrée semble toujours annoncer qu’à chaque secondes passées, elles sont sur le point de se briser. Quelques fragments de verre sur le sol. Ses yeux s’étaient éteints de ce qui aurait pu les illuminer ; une étincelle de joie dans des pupilles vides. Spectateurs des évènements qui défilent, on se cache derrière ce qui nous reste. Plus aucunes barrières ne peuvent nous protéger de ce que l’on redoute, ce ne sont que des bulles translucides de solitude. Caleb s’enfonçait dans son regard, se perdait dans ce tumulte vide qui habitait sa mère. Il se sentit grand, pataud, un peu trop lâche aussi. Pourtant ce n'était que de sentiments contradictoires et paradoxales face à la haine qui bouillonnait en lui. Il se forçait à la trouver fragile et ridicule alors que toute son expression jetait sa grâce et sa beauté aux autres. Elle était des femmes qui attirent le regard, qui chevauchent vos pensées en un instant, sans qu'elle ne fasse rien : peut-être un mouvement du poignet, le clignement de ses cils rehaussés de noir. Caleb préférait le deuxième côté : celui de la femme bouffé par les antidépresseurs, qui s'alimentait de riz et devait faire des séjours à l’hôpital lorsqu'elle ne voulait plus manger sous le coup imaginaire d'une crise nouvelle de bipolarité. [...] L’iris de ses yeux verts se fixa dans les siens. Un échange de regard à travers des pupilles aveugles. Sa tête tenait haute, les lèvres légèrement hérissés d’une moue qui lui devint plus tard caractéristique comme à lui. Ses doigts pianotaient d’un geste régulier et répétitif qui devenait insupportable dans l’air lourd qu’avait donné l’atmosphère. Ses cheveux bruns lui tombaient en boucles à la mi-hauteur de son cou, dégageant un diamant entouré de fins filaments d’argent, l’entourant tels des pétales pour mieux faire ressortir la beauté du bijou. Le femme savait qu'elle avait le jeu en main, la totale maîtrise de la silhouette qui se dessinait devant elle. Elle pouvait y lire toute cette haine violente, mais aussi ce désarroi, cette peur continuelle. Elle cherchait tous les sentiments qui le traversaient à chaque instant : la fuite en avant, le retour en arrière, les souvenirs violents. Elle le provoquait, elle le savait mais c'était peut-être la dernière fois. Autour d'elle, les débris de verre jonchaient le sol comme des traces indélébiles. Son fils. Elle voulait écraser le sourire vainqueur qui venait de s'inviter sur les lèvres de son enfant mais il n'était pas encore temps. Il était encore trop tôt pour être aimable : il fallait remuer le couteau dans la plaie. Après, après, alors ce sourire disparaîtra et explosera en une colère dévastatrice. Ses lèvres carmins s’ouvrirent dans un seul geste pour chuchoter d’une voix malsaine : « Mais, qu’est-ce que tu veux Caleb ? Qu’est-ce que tu veux, toi ? » L'effet fut immédiat. Ce fut sa plus violente colère : un concentré de violence qu'elle n'avait encore jamais pensé jusqu'à ce stade. Les injures pourtant, ne la touchèrent pas : elles lui retirèrent un sourire.

L'impression de déjà vu s'implanta dans son esprit avec la force d'un coup. Il avait vécu cette scène 15 ans plus tôt - peut-être moins, peut-être plus, à vrai dire, il avait perdu la notion du temps dans tous ces souvenirs. Il lui semblait que tous se mêlaient pour ne former qu'une seule journée. Une journée qui avait frappé les autres - coup bien placé, perturbation de plus dans cette existence si peu stable. Il le savait : depuis le début, il contournait ce qui le gênait, évitait de justesse tout ce qui pouvait le blesser et jouait avec les autres pour qu'on ne puisse pas faire de même avec lui. Il controlait ce qu'il disait, ce qu'il faisait, ce qu'il allait devenir et pourtant, brusquement, ce n'était plus lui mais le temps qui le rattrapait et décidait son avenir. Il tentait de s'agripper mais il ne faisait que chuter davantage. Il montrait toujours les facettes les plus sombres de lui-même pour que personne ne s'attache à lui, que tout le monde le haïsse. Il pouvait ainsi se cacher derrière sa propre manipulation, ses jeux, ses peurs enfantines restés à jamais et oublier son passé. Chacun jouait un rôle, sans pour autant qu'on accepte de l'avouer. Était-ce si dur de reconnaître que nous n'étions que de fragiles êtres, insignifiants dans ce monde qui n'était pas le notre ? Nous pensons tout contrôler mais nos paroles ne nous prouvent-elles pas tout le contraire ?Les paroles claquèrent dans l’air soudain devenue moite de la pièce et dont les effluves d’encens ne permettaient plus d’apaiser les consciences. Le concerné releva un sourcil interrogateur avant qu’une moue s’installe sur ses lèvres sans qu’il ne prononce un son pour autant. Son esprit nageait dans une brume de plus en plus opaque. La suite des évènements avaient été prévisibles depuis la première minute où il avait croisé son regard : étais-ce un malheur ou là un moyen de recommencer quelque chose de nouveau ? Ses pupilles avaient cessé de regarder le visage de Saskia : il n’y trouvait aucun réconfort, bien au contraire, il se perdait dans les abimes de ses traits et ne savait plus ce que sa conscience lui dictait. Même si cette scène dans ce bar avec elle, était maintenant dénuée de toute logique, il ne cherchait plus à se trouver des raisons. Ses pas avaient claqués sur les pavés comme les siens et peut-être qu’après tout, leurs chemins étaient faits pour se recroiser. Il y avait eu tant de possibilités – ne serais-ce qu’à partir du moment où il avait choisi de revenir vers elle alors qu’il savait que sa conduite n’allait ramener que des souvenirs sanglants à la surface. Les mots de Saskia auraient pu sonner étrangement dans ce lieu mais après ce que le jeune homme avait lui-même dit à la jeune femme pour la provoquer et mieux la comprendre, il ne s’étonnait plus de ce que cachait cette phrase. Sa mémoire fourmilla en se rappelant le geste du serveur pour demander ce qu’ils voulaient ainsi que la réponse de Saskia à sa réponse : « Non, je … Je ne suis pas dans un rôle ! Tu te trompes ! ». Pourtant, il avait dit les bons mots, de ceux qui vous touchent et que même le meilleur joueur, ne peut abandonner. Il avait vu le bon côté, ou le mauvais selon ce qu’elle venait de dire. La vérité pouvait être parfois bien plus blessante qu’autre chose. On ose prétendre à chacun, que peu nous importe, que nous haïssons le mensonge mais aimerait-on pour autant, chaque jour, savoir tout sur tout ? L’existence ne devait-elle pas garder ce mystère si inconnu de la vie ? Saskia avait pourtant tenté de reprendre le tout, ses lèvres roses ajoutant dans un dernier espoir : « Tu te trompes … ». Tout dans son attitude contrastait avec ses mots : son regard fuyant, sa phrase en suspense, cette gêne que l’on pouvait sentir dans ses gestes. Il aurait presque rie d’avoir prévue sa réaction.

Finalement, il ne put qu’achever :

« Ce que je voulais là-bas ou maintenant ? Qu’est-ce que tu veux savoir ? »
Il avait résolument décidé d’éluder la question par une autre, posé toute aussi habilement lui permettant de ne pas répondre mais de continuer dans l’abstrait de la situation. Il le savait plus si c'était un jeu ou une simple scène qui aurait pu entré dans une vie normale. Avait-il toujours voulu être différent pour ne, simplement, jamais se lasser de la réalité ? Il ne saurait dire mais du moins, il ne s'était jamais perçu comme dans la normalité. Et pourtant, cette scène dans ce bar, détonnait dans sa conscience. Que faisait-il là ? Pourquoi continuer à faire semblant ? Cependant, il avait beau cherché, cherché, il ne trouvait pas les motivations qui l'animaient. Toujours, il y avait eu cette envie de chercher l'autre, de bousculer les principes et l'adrénaline montait alors en flèche mais pourtant, dans ce bar, il ne savait plus ce qu'il pouvait penser. Il ne comprenait pas non plus ce qui faisait agiter la fièvre de son esprit. Il réfléchissait mais tournait en rond tout en regardant Saskia, se mêlant à son regard. Il aurait presque eu l'envie saugrenue de l'embrasser et peut-être pas avec cette violence soudaine qui l'habitait tout le temps mais plutôt comme un contact pour effacer ce qui avait été fait bien avant ce moment. Pour supprimer les actes de son passé et pouvoir stopper l'éguille du temps pour lui permettre de revenir sur toutes ses erreurs. Pourtant, il n'y arrivait pas, il avait beau cherché une réponse à la question de Saskia, alors qu'il voulait effacer son désarroi, il cherchait les mots. Les mots justes, de ceux qui entrent dans votre esprit et bousculent vos pensées. Un jour, il avait vu écrit : "Pour continuer en avant, il faut se réconcilier avec ce qui est notre arrière". Il le savait, il n'y aurait pas d'autre issue : il allait devoir s'expliquer avec la jeune femme et une pointe dans son coeu se figeait déjà à l'idée de ce qui l'attendait. En cela, il y voyait un grand problème : il détestait se dévoiler et à qui que ce soit. Il avait l'impression d'avouer ses failles, ses faiblesses et il avait toujours eu du mal à donner sa confiance. Le seul qui avait pu le cerner était Aaron et pour le moment, il n'avait jamais rien dit à personne d'autre. Comprenant qu'il ne s'en sortirait pas si facilement, il s'aventura dans un toute autre chemin pour déstabiliser la jeune femme : ses motivations à elle. Il mourrait d'envie de la comprendre : pourquoi l'avait-elle suivie, pourquoi lui parlait-elle ? Des questions peut-être inutiles mais pour le moment sans réponses.

Il ajouta donc d'une voix douce :

« N'y-a-t-il que mes choix en jeu ? Et toi, qu'attends-tu de moi, qu'attends-tu de cette journée ? »


Les voix lui semblaient en décaler pour le reste de la salle. Il voyait les silhouettes bougeaient vers le bar : quelques dents se dévoilaient sous l'effet d'un rire et toujours cette concentration due au joueur d'échec qui planait dans la pièce. Le serveur jonglait entre les tables, essuyait d'un revers de chiffon les tables puis repartait vivement, le plateau à la main. Il n'avait pas l'impression de faire partir du même monde - comme voir à travers une vitre. Il allait continuer sur sa lancée, il allait dévier la jeune femme sur elle, sur un autre sujet pour oublier le sien même si la conversation ne tournait pas sur l'un ni sur l'autre mais sur eux deux. Un lot de mystère, il aurait pu dire. Il étendit ses jambes sous la table, mit sa main en coupe sous son visage et chuchota, le regard plus foncé que d'habitude :

« Au fond, as-tu vraiment envie de me connaitre ? Entièrement ? Avec toutes mes parts d'ombre ? »

Il ne put effacer le sourire en coin qui effleurait ses lèvres tandis que son regard s'enfuyait vers le sien pour chercher le port d'ancre.
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MessageSujet: Re: Gracious ✿ Caleb    Gracious ✿ Caleb  I_icon_minitimeMar 31 Juil - 17:34

Avec beaucoup beaucoup de retard, je m'excuse ! J'espère que ça te convient, surtout la fin. Si celle-ci te gêne ou si tu prévoyais autre chose, tu me le dis et je modifie ! I love you




Je cours, je vole ...

« La lumière pense voyager plus vite que quoique ce soit d'autre, mais c'est faux. Peu importe à quelle vitesse voyage la lumière, l'obscurité arrive toujours la première, et elle l'attend. » ► PERRY PRATCHETT
Il était partit. Il était partit loin. Dans un souvenir ? Un souvenir lointain ? Quel souvenir ? Elle détailla son visage … Un visage dur. Sa phrase sembla faire l’effet d’un choc. Elle inclina la tête, une attitude curieuse tout à fait caractéristique de sa personnalité. Il était loin, tellement loin. Perdu. Il paraissait moins sûr de lui. Savait-il au moins ce qu’il voulait vraiment ? Savait-il ce qu’il faisait là ? Dans ce bar ? Ou était-il comme elle ? Totalement perdue. Ils tombaient tous les deux dans les souvenirs invincibles, ils tombaient tous les deux et l’impression de ne pouvoir s’en sortir les maintenait. Elle se cachait derrière l’idée qu’elle ne pouvait rien changer, quoiqu’elle fasse. Elle se cachait derrière cette fatalité. Est-ce que cela la protégeait ? Pas le moins du monde. Mais cela la rassurait quelques instants, quelques secondes. Et pendant ce lapse de temps, elle se sentait divinement bien, divinement libre, divinement heureuse. Et à force de s’imaginer heureuse, elle l’était devenue, en façade. Mais le revoir. Lui. Avait fait ressurgir tous ces sentiments contradictoires, tous ces souvenirs. Elle ne put détacher son regard de ses traits, de son regard fuyant.

Il savait. Il savait qu’il n’y avait pas en elle que ce sourire, cette naïveté. Il savait qu’au fond, il y avait autre chose. Il était dans le même cas. Ils étaient tous dans le même cas, tous. Sa réponse hésitante l’avait aidé à savoir, et elle s’en voulait de montrer autant de faiblesse. Mais à quoi bon cacher ce qu’elle était ? Car il y avait un fond, certes, mais elle ne faisait pas que porter un masque. Elle ne faisait pas que cacher ce monstre qui dormait, elle était ce qu’elle était. Mais elle le cachait pour espérer ne jamais le revoir. Jamais. Car elle se voulait différente, elle se voulait vraie, claire. Mais comment être vraie en refoulant ce que l’on déteste de soi au fin fond de son âme ? Elle espérait, qu’un jour, elle se laisserait vivre normalement, sans plus se mentir à soi-même. Encore une belle utopie. Les secrets font partie intégrale de l’existence humaine. Saskia se demanda ce qu’il y avait derrière ce visage dur qu’était celui de Caleb, car elle était persuadée qu’il y avait autre chose à l’intérieur, autre chose, peut-être, de plus beau. Elle voulait se convaincre du meilleur, du meilleur pour lui, pour elle. Elle voulait se convaincre de cet espoir sans doute vain. Elle voulait se convaincre qu’il n’y avait pas que cette façade, si triste, si désolante. Elle voulait se convaincre de tant de choses sans les accepter totalement dans son esprit brouillé. Qui avait-il dans ses yeux ? La jeune femme cherchait son regard, mais il était loin. Toujours. Il allait répondre. Qu’allait-il répondre d’ailleurs ? Voulait-elle vraiment savoir ce qu’il voulait ? Ne serait-elle pas encore déçue ? Bien sûr que si, mais il y avait toujours cet espoir que tout change. Mais changer pour quoi ? Comment ? Qu’est-ce qui changerait ? Elle voyait mal Caleb réagir autrement que comme il le faisait. Elle le voyait mal changer. Car elle était presque sûre qu’il se convainquait lui aussi d’une fatalité. Il allait répondre et elle hésitait à se boucher les oreilles, voulait-elle entendre une réalité ? Ou serait-ce encore un mensonge ? Elle n’arrivait pas à prévoir sa réaction, comme il le faisait si bien avec elle. Il était totalement imprévisible. Elle était totalement l’inverse. Est-ce que leurs différences leur permettraient de se rapprocher ? Elle aurait rit de cette stupide idée s’il n’était pas juste en face. Elle reposa son regard au loin, elle ne voulait plus le regarder dans les yeux. Elle ne voulait plus.

Sa voix perça le silence installé. Elle entendit les mots, la phrase. Il ne répondait pas. Il ne répondait en réalité jamais. Il ne savait peut-être pas la réponse. Saskia ne pouvait pas le regarder, elle devait réfléchir. Que voulait-elle savoir ? Depuis le début de leur rencontre ou de leur retrouvaille, qu’importe, elle n’avait cessé de se dire qu’elle voulait tout savoir, ou plutôt, tout comprendre. Le comprendre. Maintenant, elle avait la possibilité de lui demander. De lui demander pourquoi il s’était rapproché d’elle à l’orphelinat, pourquoi finalement il l’avait repoussé durement, pourquoi il l’avait provoqué, pourquoi il l’avait emmené ici. Elle avait la possibilité de lui demander, de trouver, peut-être des réponses. Mais elle n’y voyait plus grand intérêt. A quoi bon savoir pourquoi il avait fait toutes ces choses ? Il les avait faites, point. Son regard se posa sur les joueurs d’échecs, ils avançaient leurs pièces sur l’échiquier avec concentration. Ils étaient dans la même situation, ils avançaient leurs pions en espérant gagner la partie. Saskia en avait déjà perdu plusieurs. Beaucoup trop. Elle mélangea son regard au sien, partageant ses émotions. Il était tellement facile de lire en elle, comme dans un livre ouvert. Elle le savait. Elle resta un moment immobile, se noyant dans ses yeux. Il n’y avait peut-être plus de jeu finalement. L’espoir, elle le puisait de plus en plus loin. Et il était de plus en plus difficile de le trouver. Mais à cet instant, elle crut qu’il y avait une chance. Une chance pour quoi ? Pourquoi voulait-elle sa chance dans tout ça ? Pourquoi s’accrochait-elle autant ? Dans quel but ? Elle se reconcentra sur la réponse qu’elle allait lui donner en un chuchotement:

« Maintenant. Je veux savoir ce que tu veux, maintenant »

Allait-elle avoir une réponse ? Elle en doutait fortement. Il ne faisait que la diriger sur un autre sujet à chaque fois. Et elle s’y attendait. C’est alors qu’il lui posa la question, celle qu’elle se posait à elle-même depuis quelques minutes : que voulait-elle vraiment ? Que voulait-elle ? Dans toutes ces questions ? Dans tous ces sentiments ? Dans toutes ces émotions ? Dans tous ces souvenirs ? Dans toute cette brume ? Que voulait-elle ? Il ne connaissait pas la réponse à cette question. Elle ne la connaissait pas non plus. Et pourtant, elle l’avait suivi, elle lui avait pris la main et était parti avec lui. Elle était venue jusqu’ici, pour lui. Juste pour lui. Tout ce qu’elle voulait finalement c’était effacer ce qui c’était passé, tout effacer pour avancer, pas pour recommencer. Ca, elle ne le pouvait pas. Mais avancer elle le pouvait. Saskia ferma les yeux. Elle se revit à l’orphelinat, il était apparut et elle avait cru pouvoir tout effacer avec lui. Elle avait même cru pouvoir recommencer autre chose. Elle s’était trompée. Sur tout. Sur lui. Se trompait-elle encore ? Elle faisait tellement d’effort pour les autres. Elle voulait lui donner une autre chance, une chance d’être meilleur, d’être lui. Elle voulait lui prouver qu’il pouvait lui faire confiance, qu’elle n’était pas « rien ». En réalité, elle voulait que cette journée ne finisse pas comme leur dernière rencontre : très mal. Elle se revoit anéantie par des paroles blessantes, par ce regard toujours aussi dur. Elle se revoit effondrée, et terriblement seule :

« J’aimerais ne plus être déçue, j’aimerais que cette journée, se termine bien »

Elle rouvrit les paupières. Son ton n’avait rien d’accusateur, mais comprendrait-il de quoi elle voulait parler ? S’en voulait-il ne serait-ce qu’un peu pour ce qu’il lui avait dit ? Pour ce qu’il lui avait laissé croire ? Avait-il parfois honte de ses actes ? Elle aurait répondu sans hésitation que non. Mais finalement, elle ne le connaissait pas assez pour en être certaine, elle ne le connaissait pas assez pour ne plus croire en lui. Il changea de position et elle n’aima pas le regard qu’il prenait. Elle tentait de soutenir le regard, de continuer à le fixer, mais il posa d’autres questions, toujours et encore des questions. Cherchaient-ils à tout mettre au clair tous les deux ? Elle n’arrivait plus à le regarder en face, ces questions sous-entendaient qu’il y avait beaucoup d’ombres en lui, qu’il y avait beaucoup d’atrocités. Cherchait-il à la dissuader de continuer ? Elle avait cru qu’il cachait une part plus heureuse, en fin de compte, il cachait peut-être bien pire que ce qu’il voulait bien montrer. Avait-elle envie de savoir ? Avait-elle envie de risquer d’être déçue en découvrant quelque chose ? Et ce sourire … Etait-ce un masque ? Est-ce qu’il fallait qu’elle abandonne ? L’espoir avait pratiquement disparu. Elle regarda la porte, elle pourrait se lever, elle pourrait partir. Loin. Très loin. Et l’oublier. Elle pourrait se lever et s’enfuir. Elle pourrait claquer la porte après lui avoir dit qu’elle laissait tomber, qu’elle ne pouvait plus faire l’effort de tout rattraper. Elle pourrait se lever et se diriger vers la porte en espérant qu’il la retienne. Mais elle ne pouvait pas, car elle savait, qu’il ne chercherait pas à le retenir. Et si elle se levait, si elle partait, si elle fuyait, elle n’aurait pas d’autre chance de récupérer l’autre Caleb. Celui qu’elle cherchait si durement. Elle ferma à nouveau les yeux en fronçant les sourcils et secoua doucement la tête. Et si l’autre Caleb était bien pire que celui-là ? Non. Elle l’avait entre aperçu tout à l’heure. Mais qu’avait-il fait dans le passé pour être aussi sûr que son être entier n’était qu’ombre ? Elle voulait la lumière, pour lui. Toujours pour lui. Il essayait peut-être de lui faire peur ? Il essayait peut-être de l’impressionner ? Qui sait ? Avec lui, on pouvait s’attendre à tout. Peut-être devrait-elle partir. Peut-être devrait-elle le laisser. Etre ensemble tous les deux ne faisait que les torturer. Ne faisait que la torturer. Et elle n’avait pas besoin de ça. Elle le regarda avec intensité. Peut-être devraient-ils tout arrêter. Ils n’avaient de toute façon rien commencé. Ils se tournaient autour. C’était éreintant. Ils se reverraient. Elle en était sûre. Mais pour aujourd’hui, elle n’en pouvait plus. Si elle restait dans cette atmosphère lourde, elle ne tiendrait plus. Elle inspira silencieusement pour éviter de s’effondrer. Elle posa ses mains sur la table et approcha un peu son visage du sien, lentement. Elle ne cherchait pas à le provoquer. Elle était fatiguée. Fatiguée de lutter :

« Tu ne m’impressionnes pas tu sais ? Sous tes grands airs de j’ai tout vu, rien ne m’atteint... Je pense que tu meurs de trouille. Je pense que tu vaux beaucoup mieux que ce tu veux montrer »

Elle avait peut-être tort. Elle avait peut-être raison. Peut-être était-il comme ça parce qu’il avait peur de dévoiler ses faiblesses ? Pourtant, elle, c’était ce qu’elle faisait tout le temps. Il en profitait sûrement. Elle avait comprit qu’il ne voulait pas se dévoiler. Elle ne voulait pas l’obliger, elle ne voulait pas le forcer. Pourquoi le forcer à parler alors qu’elle-même ne voulait pas dévoiler son passé ? Elle voulait qu’il lui fasse confiance. Elle voulait qu’il comprenne qu’elle ne lui voulait aucun mal. Elle voudrait que ce soit la même chose dans l’autre sens.

Dans les quelques mots qu’elle avait prononcé, elle avait l’impression d’avoir distinguer la petite fille. Celle qui avait brûlé la maison. Celle qui était la plus forte des deux. Celle qui avait le courage et la liberté. Saskia se leva, elle devait partir. Maintenant. Elle ne fuyait pas. Elle ne fuyait plus. Car elle savait qu’ils allaient se revoir. Car ils n’en avaient pas fini avec tout ça. Car l’histoire entre eux était bien plus complexe pour qu’elle se finisse sur cette note. Car tout était bien plus compliqué. Bien plus compliqué. Elle se dirigea vers la porte. Elle n’espérait plus qu’il la retienne. Elle n’espérait plus rien aujourd’hui, mais elle ne laissait pas tomber pour autant. Elle voulait toujours comprendre. Le comprendre. Mais il fallait qu’elle sorte. Il fallait qu’elle sorte du gouffre. Du tourbillon. Quitter cette pièce. Ne plus l’avoir en face. Ne plus le regarder fera peut-être disparaître les souvenirs, les questions, les doutes. Il fallait qu’elle sorte. De toute façon, il était trop loin.


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Caleb K. Ryker

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MessageSujet: Re: Gracious ✿ Caleb    Gracious ✿ Caleb  I_icon_minitimeMer 5 Sep - 17:08


the end

« - Caleb, tu as peur parfois ?
- J’ai en permanence peur Leddy. Ce n’est pas un endroit pour le bonheur la cité et ce n’est pas non plus un endroit de sécurité. Je ne crois pas que ce soit possible de vivre sans peur, et ça c’est pareil pour tout le monde. Hé, ce n’est rien … Tu sais comment je fais ? Je ferme les yeux, je respire une grande bouffée puis je laisse la peur m’envahir totalement. Entièrement, sans chercher à me rassurer. Je compte ensuite : Un ; deux ; Trois ; Quatre ; Cinq ; Six ; Sept ; Huit ; Neuf et Dix. Dés que je me dis le dernier chiffre, j’arrête la peur, je bloque tout, je ferme les yeux et je fonce. Cours toujours. C’est le seul moyen. »


Il cherchait en vain de l’espoir dans ce gouffre immense qui se noyait en lui. Ses mains tâtonnaient l’obscurité qui lui faisait face mais il savait bien que son âme resterait vide. Il aimerait pouvoir s’accrocher à quelque chose qui résiste au temps mais même l’histoire avec Aaron s’effrite de plus en plus pour finir par devenir des particules de poussières. De la cendre de haine, de déception, de regrets et de désespoir. Il avait tenté de le retenir, de le protéger même s’il était bien faible face à tout le reste. Il avait juré qu’il veillerait à jamais sur lui – ne jamais le quitter, ne jamais le décevoir, ne jamais le détester. Il en était venu à l’aimer. Que pouvait-il faire de plus que de s’éloigner à jamais, que de partir loin de tous ceux qu’il emmenait avec lui, qu’il emmenait loin de tout espoir. Il n’aimait pas le nier, il n’aimait pas menti, il ne pouvait même se dénigrer lui-même : il était damné. Il glissait sur les parois de sa propre vie, il se cognait, il frappait les murs qui l’entouraient et il ne sortait plus. Il étouffait chaque jour un peu plus et même s’il avait cru un instant pouvoir réussir, il savait maintenant qu’il n’y avait pas d’autre alternative. Il n’avait plus de possibilités et n’avait jamais eu la possibilité de dire son mot sur tout ce qui allait se passer. Avait-il été maitre de tous les évènements qui l’avaient amené à devenir celui qu’il est ? Ce n’était pas une douleur vive qu’il ressentait dans son corps mais plutôt une douleur sourde qui résonnait même jusqu’à ces tympans pour vibrer dans son âme. Il se sentait tranché, comme une fissure qui petit à petit se brise à jamais. Il avait poursuivi ses limites, il avait cherché le bout et alors, peut-être avait-il compris que l’on n’en n’a jamais. L’espèce humaine se devait-elle ’un moment, arrêter et se dire alors qu’elle a dépassé la ligne ? Pour sa part, il ne voyait qu’un champ infini et continu pour s’enfoncer dans le mal. On trouve toujours la possibilité de faire du mal encore et encore mais rendre heureux les personnes, peut devenir un vrai challenge. Caleb ne pouvait intégrer la notion du « bien » dans la trace de son passage. Il ne propageait que des ondes amères et mauvaises qui agissaient avec un certain détour sur les autres. Son meilleur ami ne faisait que prendre une influence mauvaise et le brun avait parfois des doutes sur l’apparence parfaite qu’il lui opposait. Quelque chose allait craquer. Comme toujours puisqu’il ne sait même pas garder les seules choses qui comptent pour lui. C’est comme une habitude, une continuité, une monotonie qui lui faudrait respecter. Il ne peut s’élever, il n’en n’a pas le droit, pas après tout ce qu’il a fait. Il devait bien cela à la mort, continuer dans sa volée puisque tous dans ses attitudes le poussaient à le faire. Il avait voulu, espérer, prié que le monde change pour lui, que les portes s’ouvrent alors même que ce n’était pas celles qu’il voulait. Il tentait d’être un idéal mais à chaque fois, sa bouche prononçait les mauvais mots et son corps faisait les mauvais gestes. La noirceur était trop profondément ancrée en lui, comme incruster et fondu dans ses veines.

Les joueurs d’échec agitaient des pions hésitants, de plus en plus concentré, l’un effleurant sa lèvre sèche d’un pouce agile tandis que le deuxième pianotait sur la table. La reine blanche avança de quelques carreaux hésitants alors même que le fou noir, présomptueux et sûr, glissait pour décocher l’attaque. Un cavalier silencieux s’insinua alors sournoisement entre les deux camps et bloqua ainsi la trajectoire de l’attaquant. Ne se laissant pas méprendre sur cette ruse, le fou se déporta sur le côté, essayant une plus grande marche de manœuvre. Désemparé par cette soudaine fuite, deux cavaliers éperdus encerclèrent le groupe sans pour autant entrer dans la véritable partie du jeu. Seule la reine et le fou tentait réellement d’amener la victoire pour l’un ou l’autre. On vit alors la blancheur nacrée de la dame partir sur un carreau noir, ne laissant plus que quelques possibilités de tactiques. Après quelques minutes sans manœuvre, la fin devenait presque une évidence. De surcroit, le fou se jeta dans son propre piège, attaquant la reine tout en était attaqué - Match nul pour les deux camps […] Caleb regardait avec amertume le damier brillant malgré l’attention insistante qui lui avait donné quelques minutes plus tôt. En effet la ressemblance des situations de jeu et de la sienne était assez frappante. Les deux silhouettes qui étaient à la table opposé des joueurs, pouvaient présenter un tableau tout simplement habituel. Un jeune homme qui aurait invité une jeune femme – de surcroit ravissante avec ces cheveux blonds ivoire et ces pupilles lumineuses. Seulement, l’apparence pouvait être aussi trompeuse que le reste. Les voila, deux en face, le visage contrasté de toutes sortes de sentiments contradictoires. Elle espérait ce qu’il ne pouvait lui donner et il la poussait à ce qu’elle ne pouvait dire. C’était un combat croisant entre deux âmes torturées qui cherchaient dans leur opposé, quelque chose de réconfortant, un espoir que cela vaut la peine d’être vécu. Doucement, il releva ses yeux pour se fixer en elle. Sa voix devint douce, tout autant chargé de désespoir que son regard et il chuchota que pour eux deux :

« Tout va recommencer Saskia. Le cycle infernal du personnage maudit que j’incarne. Cette fatalité, on la lit autant dans tes yeux que dans les miens – sa voix n’était plus qu’un murmure – et mes désirs dépassent de loin les limites que je dois ou que l’on doit s’imposer. A quoi bon s’acharner alors que je ne cesse de faire sombrer les autres ? Je ne peux t’offrir que de l’obscurité et non pas la lumière dont tu as tant besoin. Ma haine de moi-même te laissera toujours cet arrière gout amer, ce n’est pas une découverte. Arrêtons de jouer, on sait bien qu’on perdra tous les deux à jamais. »

Il n’y avait peut-être que cela à dire : ces mots qui portaient plus de fatalité que toute cette conversation. Il résumait ce qu’il avait tut en lui, les peurs le plus profondes enfouis à l’intérieur même de ce qu’il ne pouvait nommer – un cœur. Il aurait souhaité pouvoir tenir pour eux, pouvoir lui souffler une confiance mutuelle et ainsi l’aider. Il aurait aimé savoir donner de l’espoir comme souvent il avait hurlé de ne pouvoir y arriver. C’était tout simplement impossible de croire en cette journée. Il l’avait brisé, il l’avait détruite. Comment pouvait-elle encore le regarder en face ? Qu’avait-il vu en elle ? Rien de plus que ce qu’elle avait lu en en lui. Plus il pensait comprendre la jeune femme, plus il se rendait compte qu’il ne connaissait peut-être aucunes, ne serais-ce que des fils, de ces pensées. Elle avait cette part d’ombre inavoué, ce côté si caché qu’il se noyait dans cette apparence si pétillante. Saskia souriait, Saskia le regardait et alors il ne réfléchissait pas que ses joues gardaient la trace de larme, que ses lèvres avaient supplié et que ses yeux avaient perdus de leur éclat. Ce n’était pas la penser protéger de tout, il voyait sa fragilité. Peut-être qu’il trouvait celle-ci poétique et légère. Seulement, en fixant les traits de la jeune femme, il apercevait bien autre chose : une souffrance qui ne venait pas que de sa présence. A ce moment-là, alors, il aurait aimé pouvoir dire bien autre chose, un souffle qui lui aurait permis de s’apercevoir qu’il avait peut-être une onde de positif dans lui. Mensonge que de dire qu’il pouvait lui apporter quelque chose. Il ne pouvait que lui faire du mal encore et encore comme dans l’orphelinat. On répète toujours les mêmes erreurs : ce n’est une révélation pour personne, il savait bien que l’être humain avait quelques côtés plus qu’exaspérants que lui-même perpétuait non sans égoïsme. Au fond pourtant malgré le fait qu’il éloignait avec précaution les personnes de sa noire personne, il ressentait un isolement et non pas fictif. Il n’avait jamais été de ceux qui enchainent les divers amis : il gardait précieusement ses marques d’attaches et donnait rarement à la volé sa complicité. On pouvait bien croire qu’il faisait le fier avec tout le monde, qu’il s’attirait des sentiments opposés ; soit des connaissances soit des ennemis mais rien d’autres. Il avait toujours vécu à la recherche du moment où il serait bien mais il ne cessait de provoquer la haine chez beaucoup. Il faisait semblant de donner sa confiance mais le masque était bien réel : Il disait des propos qu’il ne pensait jamais. Toujours. Encore. Longtemps, depuis longtemps. Pour se protéger peut-être ou même se sentir extérieur à la véritable personne qu’il est. Il ne souhaite pas dévoiler ce qu’il garde précieusement – non pas peur de jugement mais tout simplement parce que c’est sa vie et pas celle des autres. Ne devrait-il pas alors réfléchir qu’une vie sans être mêlé à d’autres vies, n’en n’est pas une ? Il avait toujours vécu sans réel amour à part celui d’Aaron et il s’en gaussait bien. Ce n’était pas être en manque de quelque chose puisqu’il ne connaissait même pas ce sentiment. Il ne connaissait pas cette envie de retrouver une personne, de pouvoir à nouveau respirer son odeur pour échapper à ses souvenirs. Il ne connaissait pas les soirs où un couple vit dans sa propre chaleur, extérieur au monde, dans une bouffée de murmures et de baises. Il ne connaissait pas cette intimité, cette confiance qui se crée en un regard lorsque deux pupilles se retrouvent pour s’ancrer l’une en l’autre. Il ne connaissait pas ce vide soudain qui laissait un gout amer après qu’on est quitté ce qui nous relie à notre vie. Il ne connaissait pas le chiffre deux, il connaissait que un. Solitude désiré et chéri depuis longtemps, il préfère trouver dans son souffle son propre réconfort plutôt que chercher un autre port d’attache.

Lorsqu’il sortit de ses pensées, il se rendit compte du silence qui planait devant lui. Ses yeux cherchèrent ceux de Saskia avant qu’il ne réalise qu’elle s’était levée pour partir. Les heures étaient passées si vite, il n’avait pu décompter le temps qui lui faudrait pour la garder. Seulement il ne pouvait pas : cette phrase résonnait dans sa tête tandis qu’il se chuchotait pour lui-même : « Tu vas lui faire du mal… Rien d’autre. » Le chuchotis glissait jusqu’à son âme pour s’immiscer dans ses pensées et obscurcir les autres idées. Il allait briser cette jeune femme – comme tant d’autres – et ce sera simplement de sa faute alors qu’elle mérite ce qu’on lui offre. Il aurait aimé lui expliqué vraiment ce qu’il pensait mais c’était inutile, à part soulever de nouveaux abcès, il n’allait que creuser davantage. Seulement, un dernier geste le poussa à se glisser auprès d’elle sans un bruit, sans que ses pieds n’effleurent le sol. Alors posé devant elle, il passa un doigt sur sa joue puis sur ses lèvres. Le visage froid mais le regard fou des quelques révélations qu’il venait de comprendre, il l’embrassa. Un baiser plus doux qu’il ne lui avait jamais fait mais qui portait en lui le gout amère des regrets et d’une colère invisible qui ne pourrait disparaitre toute de suite.

« Je ne peux rien t’offrir de plus, tu le sais bien. »

Il recula soigneusement, prenant toute la distance qu’il pouvait, de peur d’une réaction imprévisible de Saskia. Il ne pouvait être sûr qu’elle apprécie clairement le baiser après les échanges plutôt corsées de la journée. Il avait clairement joué avec elle en début d’après-midi et les retrouvailles ne s’étaient pas passées comme prévu. Comment pouvoir croire qu’elle voulait vraiment cela ? Il voulait une vraie vie pour elle, quelque chose qu’elle mérite parce qu’elle s’était toujours battu, peut-être même plus que ce qu’elle montrait. Sous ses airs de rose délicate, comment ne pas deviner quelques épines maladroites mais tranchantes ? La jeune femme n’était peut-être que comme ça, cachée sous un sourire et un corps de mannequin, des boucles blondes et des yeux pour faire tourner les hommes. Et derrière ? Cherchait-on vraiment à la connaitre pour autant ? Elle devait surement en avoir vu un tas – et dans la tête de Saskia, il devait être pareil – de jeunes hommes qui ne voulaient d’elle que la première apparence. Oh qu’elle peut être adorable, cette rose ! Mais si on cherche vraiment à connaitre la personne, on est obligé de se piquer aussi avec les épines. Sinon, ce n’était rien, ce n’était que vous ou moi. Ce n’était que lui ou elle. Ce n’était que deux êtres qui s’étaient regardés, puis échangés quelques mots. Cela ne restera jamais gravé. Seulement, si on cherche à découvrir l’un et l’autre, alors c’est bien autre chose, on veut comprendre. Comprendre, c’est vivre. Après avoir soigneusement détourné le visage, il acheva dans son ombre :

« Maintenant, pars. Je me suis mépris sur trop de choses. »

Il était partie. Il avait tourné les talons avant de s’enfoncer dans l’autre côté du bar sans pour autant se retourner. Elle aussi. Ne réfléchis plus, se murmurait-il, tu ne fais que chercher à comprendre l’impossible.

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MessageSujet: Re: Gracious ✿ Caleb    Gracious ✿ Caleb  I_icon_minitimeDim 9 Sep - 19:40

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Il se dirige vers le parc, c’est un endroit où il aime bien aller. Ca lui permet d’échapper quelques heures à sa femme. Il ne comprend toujours pas ce qui l’a poussé à l’épouser. Peut-être sa hargne ? Sa capacité à se battre pour ses opinions ? Peu importe. Il est trop vieux maintenant pour se battre avec elle. Alors, il préfère fuir vers le parc pour se remémorer le bon vieux temps. Il faut savoir se souvenir des bons moments et il y en a eu beaucoup dans sa vie, il ne peut pas le nier. Il a eu une belle vie et puis sa femme, il l’aime quand même. Elle a été forte quand lui a tout abandonné. Elle a été le pilonne de leur famille. Il doit l’avouer. Sans elle, il ne sait pas ce qu’il serait devenu. Il soupire, heureux. Sur la route, une jeune fille passe. On ne peut pas la louper, avec son joli minois, ses cheveux d’or, ses lèvres roses. Il n’y a pas à dire, c’est une belle inconnue qui croise sa route. Elle paraît pressée la demoiselle, ou plutôt, elle semble vouloir échapper à quelque chose. Il n’a pas remarqué les larmes, parce que personne ne s’intéresse à ces pauvres gouttes, qui tombent des nuages gris du désespoir.

Il faut courir. Il faut courir toujours plus vite. Toujours plus loin. Alors Saskia, elle court. Elle ne sait pas vraiment pourquoi, elle ne sait pas vraiment comment. Mais elle doit courir. Sûrement pour oublier. Sûrement pour échapper. Il le faut car sinon, elle sent qu’elle va s’écrouler. Elle va s’écrouler là, sur le sol, au milieu de cette rue et il n’y aura personne pour la retenir. Parce qu’il n’y a jamais personne pour elle. Alors Saskia, elle court. Toujours plus vite. Mais ça ne marche pas. Elle n’arrive pas à oublier. Elle entend toujours ses paroles. Elle entend toujours ses mots. Ca résonne. Ca fait mal. Mon dieu ... Que ça fait mal. Elle n’avait pas voulu comprendre sur le coup. Elle n’avait pas voulu entendre. Il avait commencé à parler de « cycle infernal », il avait dit que tout recommencerait. Que c’était ainsi. Que c’était comme ça. Elle avait refusé de l’entendre. Comment tout pourrait-il recommencer ? Après tout ce qu’il s’était passé ? Ca ne pouvait pas recommencer. Elle n’y avait pas cru. Elle ne l’avait pas cru. Elle aurait voulu le traiter de menteur. Lui dire qu’il avait tort. Lui ordonner de se taire. Mais elle n’avait pas pu. Elle n’avait rien dit. Elle n’avait rien dit … Il voulait jouer le mauvais rôle. Il voulait jouer le méchant dans cette tragédie. Elle n’avait pas compris le reste, il y avait eu trop de sincérité. Il avait dit tout haut ce qu’ils avaient pensé tout bas. Mais ça non plus, elle n’avait pu l’accepter. Elle avait voulu la vérité et à présent, elle la refusait. Elle était incompréhensible. Elle n’avait pas su comment réagir. Toutes ces paroles. Elle voulait la lumière. Elle la voulait tellement. Il ne pouvait la lui offrir, mais ça, elle le savait déjà. Mais enfin, qui pouvait la lui offrir ? Elle ne la méritait pas. Elle ne la jamais mérité. Elle aurait tant aimé lui dire qu’elle était déjà dans l’obscurité. Elle aurait tant aimé avouer sa noirceur. Il ne pouvait pas jouer le mauvais rôle. Il ne pouvait pas. S’il savait lui aussi, à quel point la rose était noire. S’il savait à quel point la mélodie de son cœur était lugubre. S’il savait. Il avait peur de perdre à jamais en continuant ensemble. Il avait peur qu'ils perdent. De son côté, elle avait déjà tout perdu. Elle avait déjà tout perdu. Elle n’avait plus rien. Il n’y avait plus rien. Plus rien dans cette vie misérable. Elle aurait aimé lui dire qu’il n’était pas seul. Elle aurait aimé lui dire qu’elle pouvait comprendre ce rôle, ce rôle si malheureux, elle aurait aimé lui dire qu’elle pouvait le jouer aussi. Il y avait tant de choses à dire. Tant de choses. Mais elle était déjà partie. Elle avait déjà choisi de s’en aller. De tout laisser. Puisque ça ne pouvait que les faire souffrir. Puisque ça ne pouvait qu’aggraver les choses d’être côte à côté. Elle avait préféré le laisser. Le laisser là. Dans son enfer, pour qu’elle retourne dans le sien. La dernière chose qu’elle voulait, c’était de souffrir avec lui. Elle avait déjà trop souffert à ses côtés. Trop souffert. Il n’y avait plus rien à comprendre. Il n’y avait alors plus rien à faire. Elle avait eu tellement mal. Tellement mal. La porcelaine ne se répare pas. On le sait tous. On tente de recoller les morceaux. On essaie. Mais les fissures sont toujours là et ne disparaitront jamais, rappelant chaque jour les dégâts du passé. Oh, pauvre porcelaine au sourire figé. Oh, pauvre d’elle. Oh, pauvre d’eux.

Elle court Saskia. Elle court sans savoir où aller. Personne ne l’attend. Personne ne la sauvera de la machine infernale. Personne ne viendra la sauver de sa noyade. Elle est seule et elle court parce qu’il n’y a rien d’autre à faire. Parce que c’est la douce fatalité qui l’attend. Etre venu ici était une erreur. Mais elle ne peut plus fuir, parce que le problème, ce n’est pas les autres, c’est elle. Elle est sa propre cage d’argent. Mais elle court toujours et elle se souvient, sous la pluie de larmes salées.

Elle l’avait sentit s’approcher. Elle avait sentit son odeur. Elle avait sentit sa colère. Il aurait dû la laisser s’en aller, sans la rattraper. Il n’aurait pas dû. Il n’aurait pas dû. Mais elle n’avait rien pu dire. Car elle n’a jamais su ce qu’il fallait dire. Parce qu’elle n’a jamais trouvé les mots. Il a toujours su, lui. Il a toujours su. Elle l’avait regardé dans les yeux. Il y avait eu trop d’émotions. Il y avait eu trop de sentiments. Ca l’avait remué. Ca lui a fait mal. Son doigt caressant sa joue, puis ses lèvres. Elle n’avait rien compris. Elle avait perdu pied et tout s’était mélangé. Comme toujours en fait. Oh Caleb, dis-moi. Des explications, ça pouvait tout foutre en l’air. Alors elle ne voulait plus rien. Plus rien si ça pouvait tout détruire. Sa tête lui faisait mal. Ca tournait. Délicieux tourbillon du malheur. Elle avait tout retourné dans tous les sens. Elle avait voulu trouver des raisons à tant de maux. Elle avait voulu trouver. Ca faisait mal. Tellement mal. Dans son cœur. Dans son cœur noirci. Et il l’a embrassé. Quelque chose de plus doux qu’elle ne l’aurait imaginé. Quelque chose d’amer. Baiser volé au goût des regrets. Baiser volé portant le message d’adieu. A ce moment là, tout a disparu. Il n’y avait plus ce bar, il n’y avait plus ces murs, il n’y avait plus ces barrières. Il n’y avait plus de doutes. Il n’y avait plus de commencement ni de fin. Il n’y avait plus de Caleb ni de Saskia. Il n’y avait plus que deux êtres incompris. Il n’y avait plus que deux êtres perdus. Etait-ce bien de faire ça ? N’était-ce pas une erreur que d’accepter ce baiser ? En vérité, ce n’était ni bien, ni mauvais. C’était arrivé comme ça et elle n’avait rien fait pour l’en empêcher. Parce qu’elle n’avait plus ressenti la douleur.

Saskia s’arrête. Parce que courir ne sert plus à rien. Elle se sent chuter. Elle se sent défaillir et surtout, elle sent qu’elle n’a plus la force d’échapper. Elle sent que c’est la fin. La fin d’un combat perdu d’avance avec le passé. Elle n’a fait que se battre pour quelque chose d’inaccessible. Elle n’a fait que se débattre. Alors la voilà, au milieu de cette rue. Elle ne peut plus savoir ce qu’elle ressent. Elle ne peut plus savoir. Elle ne peut plus penser. Elle ne peut que se souvenir. Mais elle aurait dû courir plus vite vers la sortie. Elle aurait dû saisir plus rapidement la poignée. Parce qu’elle aurait préféré ne pas avoir entendu tout ce qu’il avait dit plutôt que de comprendre les sentiments cachés dans son âme ténébreuse. Elle aurait tant préféré. Elle se force à se mentir à elle-même, parce qu’elle ne peut accepter la vérité. Elle ne le peut pas. Ne m’en veux pas, cœur fêlé, mais je ne ferais que te couler un peu plus.

Il ne pouvait rien lui offrir de plus. C’est ce qu’il lui a dit. Il ne pouvait rien lui offrir de mieux. Mais elle n’avait pas le droit de recevoir plus. Elle ne méritait pas tout ça. Elle ne méritait pas de récompenses pour son acharnement, pour son combat. Elle ne méritait rien de plus que ce que lui méritait. Elle aurait dû lui dire. Elle a secoué doucement la tête, mais les mots. Les mots. On croit qu’ils peuvent tout exprimer. On croit qu’ils peuvent tout expliquer. On croit qu’ils vont nous aider à extérioriser nos pensées. C’est faux. Il n’y a pas de mot pour ça. Il n’y a pas de mot pour dire ce qu’elle ressent. Il n’y avait pas de mot tout simplement. C’était dans le silence qu’elle avait cherché son regard. Elle l’avait cherché. Elle l’avait cherché. Mais il avait reculé. Mais il ne la regardait pas. Pourquoi ne la regardait-il pas ? Elle pouvait le regarder en face. Elle le pouvait parce qu’elle était monstrueuse. Elle pouvait parce qu’après tout, ce qu’il lui avait fait, n’était rien à côté de ce qu’elle avait fait à sa famille. Il fallait le dire. Il fallait lui dire. Elle lui pardonnerait. Elle lui pardonnerait tout. Elle pouvait tout recommencer. Elle pouvait le regarder dans les yeux. Regarde-moi. Il faut garder espoir. Pourra-t-il, lui, encore poser ses yeux sur elle quand il saura ? Quand il saura qu’elle n’est rien d’autre qu’une tueuse torturée ? Le pourra-t-il quand il saura ce qu’elle a été prête à faire pour se libérer de sa cage ? Le pourra-t-il ? Il fallait lui dire. Tout lui dire. Mais pourra-t-il l’accepter ? Pourra-t-il la comprendre ? Comprend-moi, toi, que personne ne comprend. Je t’en prie, comprend-moi, toi, puisque personne d’autre ne le peut. Elle aurait dû, de ses mains tremblantes, attraper son visage et affronter son regard. L’obliger à la regarder. L’obliger à se noyer dans son regard pour lui dire enfin qu’elle refusait de le laisser seul dans l’ombre. Pour lui dire enfin qu’elle ne méritait pas cette lumière. Pour lui dire enfin qu’elle plongerait dans le gouffre sans hésitation pour l’aider à en sortir. Pour lui avouer et s’avouer à elle-même, qu’elle n’avait jamais quitté le gouffre, qu’elle n’avait fait que s’agripper aux parois en luttant pour en sortir sans jamais y arriver. Parce qu’elle avait gardé l’espoir. Mais, elle était prête à attendre avec lui que le sort s’acharne sur eux puisque d’après lui, il n’y avait rien à faire. Elle était prête à attendre avec lui que la mort vienne les cueillir. Elle était prête à l’aider. Puisque d’après lui, il n’était qu’un être maudit. S’il savait. S’il savait. Elle voit, la suie s’incruster sur sa peau. Elle n’arrivera jamais à s’en débarrasser. Elle n’y arrivera jamais. Que dis-tu âme déchirée ? Ce n’est pas de la suie ? Ce n’est pas de la suie. C’est du sang. Du sang. Il y en a partout. Caleb, il y en a partout ! Sous les ongles, sur la robe. Je ne peux pas nettoyer. C’est moi le monstre. C’est moi le monstre. Je t’en supplie ... Sors-moi de ce cauchemar … Pauvre poupée tachée. Elle peut se démener. Elle peut se battre. Les fantômes de son passé la retiennent aux fonds des abysses. Et personne ne peut venir la sauver. Elle n’a pas le droit d’être sauvé. « Maintenant, pars » Non attends, il y a encore tant de questions. Il y a encore tant de mots. Sur quoi pouvait-il s’être mépris ? Ca bourdonnait dans sa tête. Il n’y avait que ses mots qui résonnaient. Résonne. Tout cela avait le goût désagréable de la fin. Alors c’était comme ça que tout devait se finir ? Alors c’était comme ça que tout devait se terminer ? Bien sûr, elle l’avait voulu. Elle était partie pour achever le supplice des remords. Les remords de n’avoir su ce qu’il fallait faire pour sauver ce qu’il restait à sauver d’eux deux. Les remords de n’avoir pu le comprendre. Elle aurait aimé lui dire qu’ils n’étaient pas obligés de courir vers la fatalité d’un avenir aussi noir que leur passé. Elle aurait aimé lui donner la seule chose qui lui restait : l’espoir. Il n’en avait plus, parce qu’il la laissait partir. Il la laissait s’en aller sans se retourner. Il abandonnait. Tout cela sonnait comme un vieux film dramatique. Elle devait accepter, parce qu’elle l’avait voulu. Partir. Pourquoi l’avait-elle désiré ? Parce que ça devenait trop difficile. Parce que ça devenait trop douloureux. Pour eux deux. Tout ce qu’il avait dit semblait être sincère. Tout ce qu’il avait dit sonnait vrai. Comment croire vraiment en ces paroles après tant de mensonges ? Comment pourrait-on croire en lui ? Elle, elle y croyait. Elle, croyait en lui. Elle voulait y croire parce qu’elle n’avait rien d’autre sur quoi se reposer. Comme dans l’orphelinat. Et ça faisait mal, toute cette sincérité. Ca faisait mal, parce qu’elle rencontrait peut-être enfin, le vrai Caleb. Celui qui était le frère d’Aaron. Celui qui se souciait du mal qu’il avait causé. Pourquoi fallait-il attendre la fin pour qu’il apparaisse ? Pourquoi ? Et il la laissait partir parce qu’il ne voulait pas lui faire de mal. Parce qu’il ne voulait plus lui faire de mal ? Mais elle souffrait déjà tellement. Elle souffrait déjà depuis si longtemps. Si longtemps … Depuis le début. Depuis le commencement, la souffrance la hante. La souffrance l’emprisonne. Il l’avait vu. Il l’avait deviné. Regarde-moi. Regarde-moi, je suis perdue. Il n’y avait que lui pour la voir. Cette douleur. Mais personne pour la comprendre. « Je me suis mépris sur trop de choses » Que disait-il ? Il y avait trop de sous-entendus, elle ne comprenait toujours pas. Elle ne comprenait rien. Mais elle devait partir. Partir loin et ne jamais se retourner. Elle devait partir pour ne plus avoir mal. Elle devait partir parce qu’ils avaient échoués. Ils s’étaient cherchés, ils avaient joués, ils s’étaient courus après, ils avaient attendu mais ils n’avaient jamais réussi à se retrouver. Ils avaient échoué. Et lui n’était déjà plus là. Et elle se sentait déjà si seule. Le temps avait filé si vite. Elle ne s’en était pas rendue compte. Mais maintenant elle avait peur. A cet instant, elle avait peur. Pourquoi ? Comment ? Comment arrêter le tourbillon de la folie ? Comment enlever ce goût du feu ? Comment retrouver le bleu d’un horizon plus doux ? Sa main a attrapé la poignée et la porte s’est ouverte. Un courant d’air s’est engouffré à l’intérieur. Elle a fermé les yeux et s’est agrippé à la porte. C’était comme ça que tout se terminait. C’était comme ça. Pour eux. Alors, elle a compté jusqu’à dix. Une éternité. Et quand ses yeux se sont rouverts, elle a disparu avec le vent. C’était mieux ainsi. Non ? Elle a couru. Malheureusement, la douleur la suivit. Mais elle s’en était doutée. L’air a griffé ses joues et a fait brûler ses yeux brouillés. Elle lui avait avoué qu’elle aurait aimé que la journée se termine bien, mais ça ne s’était pas bien fini. Parce qu’il ne pouvait y avoir de fin heureuse avec eux deux dans la même scène. Parce qu’il ne pouvait y avoir de fin heureuse dans son histoire.

Saskia peut se souvenir. Saskia peut souffrir. Saskia peut pleurer. Mais Saskia ne peut être heureuse. Et elle le comprend. Comment une meurtrière peut-elle avoir une vie heureuse comme dans les comptes de fées ? Alors à quoi bon s’apitoyer sur son sort ? Elle ne récolte que ce qu’elle a semé, comme on dit. Elle ne peut pas s’apitoyer. Alors elle va continuer de se battre. Pour elle. Pour lui. Elle va continuer. Si elle peut s’en sortir, Caleb le peut aussi. Si elle peut s’en sortir, alors, elle peut être heureuse. Elle en a toujours rêvé. Et elle en rêve toujours. L’imagination et l’espoir, sont les seules choses qui lui restent. C’est tout ce qui lui reste. Elle n’a rien d’autre. Que reste-t-il à Caleb ? Que lui reste-t-il à cet inconnu ? Le soleil ne va pas tarder à disparaître derrière l’horizon. Il fera bientôt nuit. Il fera bientôt sombre. Obscure. L’obscurité est née en elle le jour où elle a mit le feu à sa famille. L’obscurité s’est emparée de son âme le jour où elle a préférée tuer pour s’en sortir. Mais personne ne le sait, elle-même ne le savait pas vraiment. Parce que personne ne se doute qu’une poupée de porcelaine puisse faire de mal à qui que ce soit. Parce qu’une poupée de porcelaine, c’est trop fragile. Aux yeux de tous. Elle est trop faible pour faire du mal. Et c'est vrai, elle est fragile, elle est faible. Alors pourquoi tout ceux autour d’elle meurent ? Alors pourquoi tout ceux autour d’elle l’abandonnent ? Pourquoi personne n’est là pour elle ? Pourquoi est-elle si seule si elle est si inoffensive ? Elle a peur. Est-elle aussi lugubre qu’elle se l’imagine ? Est-elle aussi monstrueuse que cela ? Elle a peur et la lumière, est son dernier espoir. Que pourrait-elle désiré d’autre après tout ? La liberté ? Ses seules chaines sont celles de sa conscience. Non, la lumière est sa dernière chance. Leur dernière chance. Alors Saskia elle court, elle vole après le soleil en priant pour que celui-ci la fasse à nouveau fleurir. Mais au fond, Saskia le sait, elle n’est qu’une fleur fanée que la lumière ne peut plus sauver.


« LA LUMIÈRE PENSE VOYAGER PLUS VITE QUE QUOIQUE CE SOIT D'AUTRE, MAIS C'EST FAUX. PEU IMPORTE À QUELLE VITESSE VOYAGE LA LUMIÈRE, L'OBSCURITÉ ARRIVE TOUJOURS LA PREMIÈRE, ET ELLE L'ATTEND. » ► PERRY PRATCHETT
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