Il est temps d'arriver ...

« Il est temps d'arriver ... »

Après être allé à l’université, histoire de prendre connaissance de l’endroit dans lequel elle allait travailler, elle avait décidé d’aller enfin poser ses affaires dans son nouveau chez soi. Elle était épuisée par son voyage et par sa valise qu’elle trainait depuis des heures. Malheureusement pour elle, après avoir coincé sa valise qui n’obéissait plus et avoir subi d’autres mésaventures, elle ne trouva pas de taxi pour l’amener dans sa rue. Elle ne connaissait bien évidemment pas les lieux, et tout ce qu’elle avait c’était ce bout de papier où son père avait griffonné l’adresse avec son écriture tout à fait illisible ! La journée allait être très longue. Elle avait donc marché le long de la route, le pouce en l’air, espérant qu’une voiture s’arrête pour la prendre au passage. Sa mère détestait qu’elle fasse de l’autostop mais parfois elle n'avait pas trop le choix. De plus il faisait froid, elle avait donc ouvert sa grosse valise pour y prendre un pull plus chaud, elle s’était ouverte brusquement et tous ses vêtements s'étaient éparpillés sur le chemin. Elle hurla de désespoir avant de reprendre ses habits trempés par la neige. Un vieil homme dans une voiture aussi vieille que lui, avait dû prendre pitié d’elle et s’était arrêté pour l’aider. Il lui demanda où elle voulait aller. Ne comprenant pas très bien, Saskia lui présenta son papier avec une lueur d’espoir dans les yeux. Il l’invita à monter dans la voiture, et il n’eut pas besoin de la supplier pour qu’elle balance sa valise à moitié fermée dans le coffre et qu’elle s’effondre dans le siège avant. Il lui parla durant tout le voyage, ce qu’elle trouva sympathique bien qu’elle soit épuisée. Cela lui permis d’évaluer à quel point elle était nulle en anglais. Oui, elle était anglaise d’origine, mais ce sont des parents français qui l’ont adopté et ramené dans leur pays où elle a presque totalement oublié sa langue natale. C’est après seulement quelques minutes qu’ils arrivèrent dans une rue bourgeoise, pleines de magnifiques villas. Le vieillard observait avec autant de fascination que Saskia. Elle sortit de la voiture et remercia l’inconnu qui repartit avec un sourire plein de sagesse.

Elle resta plantée au milieu de la grande rue. C’était vraiment de très belles bâtisses qui s’alignaient devant elle. Cependant ce n’était pas ce qu’elle avait demandé. Elle avait coché la case « résidence », et elle s’était doutée que ses parents aient changé sans la tenir au courant. Ses soupçons étaient à présent confirmés. Elle soupira mais en même temps un sourire s’élargit sur ses lèvres, elle les aimait trop pour leur en vouloir. Elle se rappela qu’elle avait promis à sa mère de la rappeler en arrivant à l’aéroport et sous l’excitation elle avait totalement oublié de rallumer son portable. Elle chopa celui-ci au fond de sa poche en se mordant la lèvre inférieure. Sa mère avait dû se faire un sang d‘encre. En l’allumant, elle put voir « 13 appels manqués », s'afficher sur l'écran. Elle leva les yeux au ciel. Finalement elle la rappela et s’attendait bien sûre à se faire réprimander :

« Saskia ? »
« Oui, je … »
« Mais pourquoi tu ne répondais pas ? Tu vas bien ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Quelqu’un t’as fait du mal ? »
« Non, non … »
« Mais alors pourquoi tu ne répondais pas ? Tu t’expliques Saskia ? Alors j’attends ! … Mais laisses là parler Sandrine »

La dernière phrase avait été prononcée par son père et elle fut soulagée qu’il soit derrière pour calmer l’hystérie de sa mère. Elle entama alors son explication :

« J’avais éteins mon portable, et en arrivant, je suis allée directement voir l’université et j’ai totalement oublié de rallumer mon portable. Tu sais combien je suis tête en l’air maman ? Mais ne t’inquiètes pas, tout va bien, là je suis dans ma rue, je m’apprête à découvrir ma nouvelle maison !»

Elle semblait s’être calmée. Tout en parlant, Saskia avait repris son bout de papier et avait vu le numéro 8, lequel elle cherchait maintenant parmi les maisons devant elle :

« D’ailleurs, chéri, en parlant de ta maison, avec ton père nous devons t’avouer que nous avons légèrement changé tes choix. Nous avons pris Villa pour ton chez toi »
« Oui je sais, je te rassure, j’ai bien vu les villas de la rue où je suis … »

Dit-elle toujours concentrée sur les numéros qu’elle voyait défiler devant ses yeux :

« Et tu ne nous en veux pas ? »
« C’est partit d’une bonne intention, comment vous en vouloir ? Bon il faut que je trouve la maison alors je vous laisse. Je vous aime »
« Nous aussi on t’aime, bisous … Et n’éteins plus ton portable ! »

Saskia lâcha un petit rire en décrochant son regard du papier et en les posant dans le vide :

« Promis ! Bisous »

Elle raccrocha et se retrouva devant une grande villa qui portait son numéro.

♠ La vie ne fait pas toujours de cadeau. Non vous croyez ?


L'aéroport était bien vide malgré que le vol de Londres vers le Canada venait d'arriver. Le calme y était présent & ça avait le don de refroidir un peu Cato. Il èsperait avoir une vie bien plus active en arrivant ici, & surtout de se reformer, car là-bas à Londres, il restait juste le fils d'un homme riche & célèbre. En venant ici, il n'avait qu'une envie, qu'on l'oublie ! C'est si peu demander, & pourtant la mer à boire. Cato ne trainait qu'une seule valise ainsi qu'une saccoche avec une guitare. Le reste de ses affaires arriveraient dans le courant de la semaine, son père comptait les lui envoyés, & encore, s'il ne l'oublie pas parce que pour lui c'était assez courant d'oublier son propre fils. En même temps, il avait quelques femmes à aller draguer celui-là. La rancoeur de Cato envers son père datait de la mort de sa mère, il le jugeait coupable de ce qui était arrivé et n'avait jamais su le pardonner. Cato se posa un instant à l'entrée de l'aéroport, il sortit son gsm & envoya un message furtif et très bref à son père.

Cato ricanna à son propre message. En général la plupart des gens de son âge se rendaient compte qu'ils aimaient leurs parents. Lui plus les années passent, plus sa haine empire. Il fourra son gsm dans sa poche et sortit une cigarette de son paquet. Il attrappa de sa main libre son briquet autour de son cou & alluma sa cigarette qu'il clipsa au creu de ses lèvres. Il releva la tête & observa le paysage. Ca changeait bien ici, il allait peut-être s'y plaire tout compte fait. Il se mit à avancer, le taxi qu'il avait appellé était arrivé. Il se rendait directement vers la villa que son père lui avait pris, c'était surement son moyen de se faire pardonner. Il regarda le numéro de sa résidence, le 8. Coïncidence, il était né le 7. Enfin, on est bien d'accord que ça n'a rien à voir avec du pûr hasard. Cato jetta la fin de sa cigarette avant de poser ses fesses dans le taxi. Celui-ci démarra mais ne semblait pas presser, ça tombait bien Cato non plus. Il lui demanda d'ailleurs de faire un détour pour passer devant l'université pour aller chercher les papiers dont il avait besoin, emploi du temps,...

Lorsqu'il remonta dans le taxi, le jeune homme se rendit compte que sa chemise faisait un peu débraillé. Il redressa légèrement le col de cette dernière. Il était habillé d'une manière simpliste mais éfficace qui lui allait si bien. Une légère veste en jeans sur les épaules, une chemise blanche & un jeans de même couleur que sa veste avec ses converses bleues jeans. L'ennui de Cato monta. Il avait l'impression que le trajet ne passait pas. Un de ses défauts était aussi qu'il n'était pas patient. Il sortit de sa saccoche de guitare son ipod, il mit ses écouteurs & se déconnecta du monde en écoutant sa chanson favorite de Nirvana, Breed. Après 5-10 minutes, il fut surpris par le vibreur de son gsm. C'était bien rare quand quelqu'un l'appellait ou lui envoyait un sms. Il avait si peu d'amis, & encore il n'avait gardé le contact avec aucun. Quand il vit le nom de son père affiché sur l'écran, il fit une légère grimace.

Cato ne prit même pas la peine de lui répondre, à quoi bon ? Il savait qu'au fond son père s'en fichait de lui, de toute façon. Cato rangea son gsm & se mit à jouer avec son briquet en fermant les yeux. Au bout d'une quinzaine de minutes, il sentit le taxi enfin ralentir. Il poussa un soupir de soulagement en réouvrant les yeux. Il n'y a rien à dire, la vue était époustouflante. Mais n'ayant pas le sourire facile, il ne prena même pas le temps d'en dessiner un sur ses lèvres malgré que cela lui faisait quand même plaisir. Avoir un père riche avait ses avantages comme ses inconvénients. Le taxi s'arreta devant une des villas mais quelque chose ou plutot une silhouette attira l'attention du jeune homme. Une jeune fille était postée elle aussi devant cette villa & s'appretait surement à y entrer d'ailleurs.

« Vous êtes sûr que vous ne vous êtes pas tromper? »
« Non mon garçon. »

Cato su d'ailleurs le confirmer par lui même en voyant le numéro 8 dessiné sur la villa. Il se demandait bien ce que cette jeune fille faisait là. Il sortit la clef qu'on lui avait confiée, règla la note du taxi, prit sa valise et sa saccoche et sortit. Il marcha d'une démarche assez naturelle vers la jeune fille, il ne put s'empêcher de la détailler, une blonde! Elle était apparement au téléphone. Il attendit un moment et une fois qu'elle eu raccroché, il toussota légèrement pour qu'elle se retourne. Se pouvait-il que son père lui ai mis une collocataire ? Surement dans le but d'essayer de l'intégrer. Ca allait changer un peu ses plans du coup.

La maison était grande, en tout cas extérieurement elle avait l’air d’être très spacieuse. Saskia était en pleine contemplation. C’était beau, c’était vraiment beau. Elle ne remerciera jamais assez ses parents pour tout ce qu’ils font pour elle. Elle n’avait jamais imaginé qu’un jour, elle pourrait avoir une vie comme celle-là. Etait-ce vraiment possible d’avoir une maison, une vie, comme celle-là ? Elle en doutait, et si ce n’était qu’un rêve, que tout ça n’était qu’illusion ? Peut-être qu’en une seconde, elle se retrouverait à nouveau dans la caravane, un bébé hurlant dans les bras, assise sur le canapé, attendant. Toujours attendant. Attendant quoi ? Que quelque chose se passe ? Que la porte s’ouvre et qu’elle puisse voir sa mère entrer, telle une vraie mère. Elle avait passé son temps à attendre que les choses changent. Le regard vide, fixant l’horizon qu’elle ne voyait pas, la vue brouillée par les larmes qui restaient dans ses yeux bleus, comme noyés dans un océan de malheur. Et une perche lui avait été tendu, par un dernier drame, elle avait connu le bonheur. Elle avait attendu longtemps, trop longtemps, mais sa patiente avait été largement récompensée. Cependant, cela avait été trop long, et elle se promettait de ne plus jamais attendre sur le canapé. Jamais. Elle profiterait de la vie et ferait en sorte de ne plus attendre.

Alors qu’elle tombait dans une certaine nostalgie, elle entendit une voiture s’arrêter derrière elle. Elle ne regarda pas, elle ne voulait pas paraître indiscrète, elle se retint donc et puis ... Non, elle voulait rester dans ce petit nuage de pensées pleines de bonheur. Elle aimait ce sentiment de bien-être. Elle tripotait les clés, elle était pressée d’entrer à l’intérieur pour découvrir son petit nid. Elle imaginait l'intérieur, et surtout son lit. Epuisée, elle voulait juste s'affalée sur un matelas tout mou pour se reposer quelques minutes. Elle allait entrer la clé dans la serrure, presque hésitante. Puis elle entendit la porte d'une voiture claquée, la curiosité fut telle qu’elle ne put s’empêcher de regarder au-dessus de son épaule. Elle aperçut un jeune homme, avec ses affaires, sans doute dans la même situation qu’elle-même. A priori il s’avançait vers elle, alors il aménageait ici ? La jeune fille fut quelque peu surprise, elle hocha la tête en l’observant et elle se demanda pourquoi il était là, devant sa maison.

Soudain elle sourit, ses parents avaient peut-être fait quelques modifications pour elle. Mais elle avait aussi fait quelques magouilles. Elle dira qu’ils étaient quittes si jamais ils n’étaient pas contents. Lors de remplir le formulaire pour l’inscription, Saskia leur avait demandé s’ils seraient d’accord pour qu’elle ait de la compagnie, histoire de ne pas être seule. Ce qu’elle avait été une bonne partie de sa vie. Ils avaient refusés, sans doute de peur qu’elle tombe sur quelqu’un de pas net. Dommage pour eux, elle avait décidé que ce serait comme ça. Sans doute avait-elle trop peur de la solitude. Bien sûr elle avait coché la case colocataire, sans s’attendre à ce qu’ils lui donnent un joli jeune homme. Néanmoins ce n’était pas pour la déranger. Elle espérait qu'il soit "net", comme le disait si bien ses parents.

Elle se mise face à lui, tout en se demandant si de son côté c’était lui qui avait voulu un colocataire ou si c’était un membre de sa famille qui l’avait décidé pour lui. Elle afficha un petit sourire et tendit sa fine main vers l’inconnu. Peut-être qu’elle se trompait après tout, cela pouvait être seulement son voisin. Enfin, ça ne l’empêchait pas de se présenter. Elle était avide de faire des rencontres et colocataire ou pas, elle était ravie de rencontrer quelqu’un :

« Bonjour »

Dit-elle doucement, le regarda timide.

♠ Je danse jusqu'à rire.


L'idée d'un ou d'une colloc n'était jamais venue dans l'esprit de Cato, habitué de solitude, c'était plutôt rare quand les gens aimaient sa compagnie. Net n'était surement pas le mot qui lui convenait le mieux, même de loin. Ayant été dealer et consomateur ( l'étant toujours d'ailleurs ), il n'était pas une lumière & pourtant ça ne l'empechait pas d'être quelqu'un d'apréciable et de donner des apparences de mec "net". Le soucis se posait maintenant qu'il n'avait pas interêt à rentrer dans sa maison s'il était déchiré. Quelqu'un serait là pour le voir dans ses états pas possible. Mais au moins il ne serait pas seul dans ses moments de faiblesse. Un mal pour un bien ? Son gsm vibra de nouveau. Cela l'étonna étant donné qu'il n'avait pas répondu à son père... Il le sortit discrètement de sa poche.

Cato fit une grimace remplie de perplexité dans ses paroles. Son père ... Il se considérait comme tel maintenant ? Après ses 21 ans d'existence, il était peut-être temps de le remarquer qu'il avait un fils. Il lui répondit furtivement.

Il éteignit son gsm pour ne plus être dérangé, surtout par lui. Il reprit sa valise tout en regardant enfin la jeune fille qui s'était tourné. Il ne sut pas lui sourire, il avait du mal aux premiers abords. Il pencha légèrement la tête de côté et accepta ses salutations. Il posa sa valise le temps de lui tendre la main et de serrer celle qu'on lui tendait.

« Bonjour. Cato & toi? »

C'était bref, court, mais surement éfficace comme tout ce qu'il disait. C'était plutôt rare de l'entendre parler pour des broutilles. Il laissa sa valise là & tourna la clef dans la serrure pour ouvrir la porte. Il prit sa valise et se tourna vers l'inconnue qui était sa collocataire à partir d'aujourd'hui.

« Je crois qu'on ferait mieux d'entrer pour discuter. »

Il fit un effort surhumain pour ce petit sourire en coin qu'il affichait. Cato & sa timidité était assez surprenante. On pouvait croire qu'il était sûr de lui vu ses paroles mais c'était loin d'être le cas. Il ouvrit un peu plus la porte, & franchit la ligne d'entrée.

Il avait l’air assez distant, timide sans doute, peut-être même plus qu’elle. Ce n’était pas grave. Elle avait été habituée à être ignorée, délaissée, mise de côté, … Elle pouvait attendre que ce jeune homme se mette à l’aise, elle n’aimait pas brusquer les personnes et elle était persuadée que tout se passerait bien. Oui, Saskia et son optimisme incroyable ! Elle entendit un portable vibré, elle sursauta légèrement et crut que c’était le sien. Elle plongea sa main, du bout des doigts elle toucha son portable froid, elle jeta un petit coup d’œil à l’écran. Aucuns nouveaux messages. Ce ne pouvait être que cet inconnu, hypothèse ridicule mais confirmée en le voyant répondre. Il ne semblait pas vraiment heureux de la conversation qu’il avait avec son destinataire vu la grimace qu’il affichait. Trop curieuse pour s’en priver, elle regarda discrètement et put discerner « ton père » dans le message. Elle eut des remords, comme à chaque fois que sa curiosité lui jouait des siennes. Mais elle était contente de voir que ses parents n’étaient pas les seuls à harceler leurs enfants alors qu’ils partaient pour un autre pays. A moins qu’elle ne se trompait, ce qui était fort possible. Cependant, elle savait parfaitement que ce n’était pas le moment d’étaler sa vie et ses problèmes, pourtant elle aurait besoin de parler. Plus tard, beaucoup plus tard à son avis.

Il éteignit son portable et il prit enfin sa main, qu’elle serra avec douceur, comme à son habitude. De toute façon elle n’avait absolument aucunes forces. Lui par contre, il semblait en avoir. Il ne sourit pas, mais ça aussi, elle le comprenait. Si de son côté, elle parlait peut-être avec timidité au début, elle avait par contre le sourire facile. Elle se cachait derrière ce sourire au faite, mais inconsciemment, c’était sans doute sa seule arme à elle. Il lui répondit finalement, de façon très claire, ça, c’était sûr. L’avantage c’est qu’avec ce genre de mec, il y avait l’impossibilité d’avoir des sous-entendus, et ça, c’était rudement pratique. Saskia répondit alors assez rapidement :

« Saskia »

Elle le regarda ouvrir la porte. Elle fut soudain pressée d’entrer, de regarder, de découvrir. Elle serait bien ici. Elle en était sûre. Il empoigna sa valise et elle fit de même derrière lui. Il lui proposa d’entrer et elle acquiesça seulement en guise de réponse. Elle regarda une dernière fois la rue calme et ensoleillée. Elle fut contente de voir ce petit sourire se dessiner sur les lèvres de Cato. Il entra le premier et elle le suivit de près, peut-être de trop près, elle se prit les pieds dans sa valise à lui. Pour ne pas s’écrouler de tout son long sur le sol, elle se rattrapa au bras de Cato. Elle se redressa en catastrophe et sourit nerveusement au jeune homme :

« Désolé … »

Décidément, elle n’était pas adroite mais avec ces valises c’était encore pire. Elle tira sur la sienne, énervée et l’abandonna dans un coin pour s’aventurer à l’intérieur de la grande villa. Dépassant Cato.

♠ Le passé ne peut être éffacé, le présent se vit maintenant & l'avenir reste à construire.


Cato était loin de s'imaginer que la jeune fille avait regardé un bout de conversation avec son père, enfin, elle n'avait pas vu grand chose apparement et pouvait se faire des fausses idées. Tant mieux, s'il devait un jour lui parler de son passé, il ne commencerait pas par lui, ni par sa mère d'ailleurs, il éviterait le sujet de la famille surement. On dit souvent que sa propre famille est un point d'attache, mais quand on est enfant unique, que sa mère est morte et que son père s'en fou un peu de vous, ça devient bien plus complexe que ça. On passe son temps à s'attacher à autre chose, ici en l'occurence la cigarette. Revenons à nos moutons. Saskia. C'était un nom pas très courant ( Cato non plus au passage ), ça lui plaisait bien. En plus il trouvait que ce prénom lui allait bien, lui collait à la peau. Il ne savait pas vraiment pourquoi d'ailleurs. Cato venait de franchir la ligne d'entrée quand il sentit une main se poser sur son bras & un léger bruit de chute derrière lui. Il se retourna légèrement et vit que la jeune fille avait tribuché sur sa valise. Il se mordilla la lèvre inférieure. Ce qu'il faut savoir sur le jeune homme, c'est qu'il se sent coupable pour TOUT. Que ce soit un accident ou pas.

« Ca va? Tu ne t'ais pas fait mal? Je suis désolé j'aurai dû avancer plus vite. »

Il s'excusait, comme les toutes personnes faibles. Faible n'est pas qualifiant pour Cato, il est loin de l'être avec ce qu'il a vécu, mais dans des situations comme ça, ça lui arrivait assez régulièrement de l'être. La timidité sans doute. La jeune fille s'excusa et lui baissa les yeux. Le contact de la main de Saskia avait eu le don de le chambouler un peu, il n'avait pas l'habitude d'être "touché" de quelque manière il soit. Il redressa sa tête quand la jeune fille passa devant lui & s'engagea dans la maison. Il la laissa faire & la suivit dans l'entrée. Puis il se sépara vite dans la maison d'elle, histoire de faire un tour. Il n'y avait pas d'étage et les deux lits étaient à l'opposé de la maison l'un de l'autre. Quand il rentra dans sa chambre, il fut surpris que celle ci soit déja meublée et mise en couleur, les tons qu'il aimait. Etait-ce sa femme de ménage qui avait soufflé les idées à son père? Elle le conaissait bien mieux que lui. Il eu un petit sourire en pensant à elle, c'était surement cette dame qui allait le plus lui manquer de son ancienne vie. Il revint un peu plus tard après avoir déposé sa valise dans sa chambre et sa guitare. Il re-rencontra Saskia dans le living. L'envie de fumer lui prit, il sortit son paquet et prenait déja une cigarette en main quand il arreta son mouvement nettement.

« Euh ... Est-ce que ça te dérange que je fume? Sinon je peux aller dehors. »

C'est vrai que pour vivre en "communauté" Cato n'était pas très fort, mais son éducation était néanmoins correcte. Il tripotait déja un peu son briquet autour de son cou, en attendant une réponse.

Elle n’osait imaginer comment il aurait réagi si jamais il avait remarqué qu’elle observait ses messages. Elle eut honte, très honte, ça ne la regardait pas. Heureusement il ne paraissait ne rien avoir vu et elle prit la décision de ne plus jamais le faire. Ils entrèrent donc et quand elle trébucha, elle releva les yeux vers lui. S’apercevant qu’il se mordait les lèvres, elle devina qu’il se sentait coupable, elle s’empressa de faire un large sourire pour le rassurer, tout en se redressant :

« Non, non je ne me suis pas fait mal, ne t’inquiètes pas, c’est moi, je suis tête en l’air et terriblement maladroite, excuses-moi »

Elle garda son sourire et lâcha son bras, elle n’avait pas remarqué ou imaginé que le contact de sa main sur lui l’avait perturbé. Elle avança, passant devant lui. Elle découvrit une grande pièce, spacieuse et extrêmement lumineuse. C’était très moderne, ce qu’elle aimait beaucoup, mais elle n’aimait pas que ça fasse impersonnel, comme si cette maison sortait d’un magazine de décoration. Elle espérait que sa chambre serait moins stéréotypée, même si ce n’était pas ça qui allait lui gâcher la vie. Cato partit d’un côté, se doutant qu’il allait trouver une chambre, Saskia se dirigea à l’opposé pour trouver la sienne. En traversant la maison, elle pensa à ce jeune homme, elle trouvait qu’il lui ressemblait un peu, à s’excuser alors que ce n’est pas sa faute, timide, fragile, quoiqu’il n’était peut-être pas si fragile que ça ? Elle ne devait pas fonder de préjugés, elle ne le connaissait que depuis quelques minutes. Elle découvrit une chambre blanche, quelques meubles que ses parents avaient dû acheter et, dans un coin, une pile de pot de peinture. Ses parents la connaissaient trop bien, ils savaient qu’elle aimerait faire sa chambre elle-même. Elle aimait dessiner sur les murs, faire exploser son art, sa passion. Elle sourit en regardant les couleurs, les pinceaux, elle découvrit par la même occasion la salle de bain, sobre, simple, joli. C’était parfait. Elle inspira et expira profondément de bonheur.

Puis la jeune fille retourna dans la grande pièce principale qui donnait sur l’extérieur, une grande terrasse s’étendait puis donnait accès à une plage. C’était fabuleux. Elle rappellerait ses parents plus tard pour les remercier et leur expliquer qu’elle n’était pas seule aussi. Ca ils apprécieront moins. Alors qu’elle regardait à travers la baie-vitrée, elle entendit Cato qui revenait. Elle l’observa sortir un paquet de cigarette. Ah, il fumait. Au début elle fut réticente à cette idée. Mais, pendant une grande partie de sa vie, elle avait senti l’odeur de la fumée que lui soufflait son père dans la figure après avoir battu sa mère, l’odeur des mégots encore fumant dans les bols qui servaient de cendrier, l’odeur répugnante. Finalement elle s’était habituée à cette odeur qui lui était devenue inévitable, normale. A cette pensée elle se rendit compte qu’elle avait fumé toute sa vie et que cela lui manquait presque. Oui parce que, à ce qu’on dit, si quelqu’un fume à côté d’un non-fumeur, il fume aussi, non ? Enfin, bref, après réflexion, le fait que Cato fume à l’intérieur ne la dérangeait pas le moins du monde. Bien que dans sa première idée, cela ne lui paraissait pas envisageable :

« Non vas-y, tu peux, ça ne me dérange pas »

Dit-elle avec un petit sourire. Il faudrait peut-être qu’elle arrête de sourire non ? Elle s’approcha d’un de ses sacs et en sortit une pomme, elle croqua dedans et aperçut le collier de Cato qui devait être un briquet. Elle le désigna de la tête :

« C’est très joli »

Elle sortit une deuxième pomme et la tendit soigneusement vers lui, lui proposant ainsi son fruit rouge. Attention, ce n’était pas une pomme empoisonnée …

♠ Avec ma guitare et mes clopes, j'irai jusqu'au bout du monde.


La jeune fille s'était excusé, mais pourtant il se sentait toujours coupable. Une fois que Cato avait une idée derrière la tête, il fallait du temps avant le convaincre que c'était le contraire. Il ébouriffa un peu distraitement ses cheveux puis se remit à tripoter son briquet. Il ne put s'empecher de remarquer la mine que fit la jeune fille quand il sorta son paquet de cigarette. Etait-elle anti-taba ? Beaucoup de filles n'aimaient pas le tabac, on lui avait assez rabattu les oreilles avec ça. C'est pas bon de fumer , ceci & celà. Mais ce n'était pas le pire de ce qu'il faisait, mais ça on évitera d'en parler. Il se mordilla de nouveau la lèvre, mal à l'aise. Il avait peur de tomber sur une fille qui allait encore lui faire la leçon; il détestait ça. Pourtant elle sembla se détendre en quelques secondes, même son visage affirma un sourire. Cato lui répondit par un sourire en coin, assez satisfaisant. Elle répondit même par l'affirmative, il se sentit sur un petit nuage. Il clipsa sa cigarette entre ses deux lèvres, approcha son briquet & l'alluma, il relacha son briquet qui coulissa autour de son cou, pour venir reprendre sa place initiale.

« Tu en veux une ? »

Cato, par politesse, proposait quand même. Il était loin d'être radin, mais il conaissait, enfin pas sur, la réponse. Il ne sourit pas, par contre elle, elle n'arretait pas. Loin que ça le dérange, c'est juste rare quand on lui sourit autant. La jeune fille lui tendit une pomme alors qu'il relachait doucement la fumée.

« Je la prendrai après si tu veux bien. »

Nouveau sourire en coin. La pomme, surement un de ses fruits préfèrés, mais la fraise dominait largement, c'était son péché mignon. Il accompagna pourtant sa réponse avec un clin d'oeil, il aurait limite rit. Il regarda un peu la pièce et prit enfin le temps de l'observer. Il n'y avait pas grand chose comme mobilier, deux chaises et une vieille table, la pièce était unie, sans couleur sans joie... Cato réfléchit. Il se disait que lui saurait avoir le mobilier facilement, il était assez riche pour se permettre ça, mais la mise en couleur & tout c'était pas son truc, ni même la déco et les couleurs, ni le choix de mobilier. Il pencha légèrement la tête de côté puis se tourna vers Saskia.

« J'ai une proposition à te faire sur la maison. Tu l'as décores comme tu le sens, tu choisis le mobilier et les couleurs, & moi je paye. Niveau déco je suis assez nul & je préfère que ce soit bien fait, & je ne doute pas que tu es une fille qui a du gôut . »

Son premier vrai sourire apparut sur ses lèvres, enfin!

Il avait l’air satisfait de sa réponse, peut-être avait-il eu peur qu’elle le sermonne sur la cigarette, c’est mauvais pour la santé, ce n’est pas bon pour les autres. Elle aurait pu lui dire, mais il l’avait sûrement déjà entendu, et il était bien assez grand pour savoir ces choses-là. Il afficha un petit sourire, elle en fut satisfaite, et lui rendit un sourire chaleureux. Elle le regarda attentivement allumer sa cigarette, avec ce collier qui l’intriguait. Il lui proposa une cigarette, il était généreux. Elle apprécia bien qu’elle ne fume pas. Saskia ferma les yeux et fit un petit mouvement de la tête :

« Non merci »

Elle se dirigea lentement vers son sac, mais elle tourna sa tête pour sourire à Cato, le remerciant. Elle sortit deux pommes et se mise face à Cato. Elle monta sur le plan de travail de l’ilot central de la cuisine. Croquant de temps en temps dans sa pomme. Elle aimait ce fruit, beau, doux, amer à la fois. C’est vrai qu’en fumant cela devait être étrange de manger une pomme en même temps, et elle comprenait qu’il reporte à plus tard la dégustation. Saskia déposa l’autre pomme à côté d’elle délicatement pour ne pas la faire rouler, ce qu’elle serait capable de faire vu sa maladresse :

« C’est comme tu veux »

Il semblait sourire de plus en plus, enfin sourire, des petits sourire en coin pour l’instant. Mais pour la jeune fille c’était des sourires tout de même. Et il ajouta un clin d’œil, elle laissa s’échapper un petit rire, pas moqueur, loin de là, quoiqu’un peu ? Ca restait purement amical pourtant. Cato regarda autour de lui et elle fit de même. Il n’y avait pas grand-chose comme mobilier, et les murs étaient blancs. C’était froid et ça commençait à mettre mal à l’aise Saskia, elle aimait les couleurs vives, les couleurs chaudes et en même temps la sobriété garderait le côté moderne des lieux. Elle s’imaginait déjà un petit nid douillet, chaleureux où ils seraient bien tous les deux. Mais elle ne voulait pas faire des choses, partir dans des idées si elles ne plaisaient pas à son colocataire. Mais il la rassura quand il lui donna champ libre, elle hocha la tête :

« T’es sûr ? Tu sais au niveau financier, mes parents peuvent aider aussi »

C’était surtout qu’ils n’allaient sûrement pas laisser un inconnu payer seul la décoration de leur fille. Mais elle apprécia énormément sa générosité. Il lui faisait confiance, et ça lui faisait plaisir. A son compliment, elle afficha un grand sourire, un sourire embellit par celui qui se dessinait sur les lèvres de Cato :

« Merci »

♠ Si on le faisait à pile ou face, t'es peut-être le plus beau mais moi je suis ta glace & ça ça n'a pas de prix.


Cato n'aimait pas du ton les tons de peinture de la maison, tout était claire mais vide. Oui sa couleur préfèrée était le blanc, mais de là à laisser les mûrs comme ça, il en était hors de question. Disons que le jeune homme en voyant Saskia avait vite compris qu'elle avait du gôut, que ce soit dans ses vêtements ou son apparence soignée. Il aimait bien ses gôuts en tout cas. Tout en tirant sur sa cigarette, il fit quelques pas pour aller ouvrir la porte fenètre, juste pour dire d'aéhérer tout ça pour ne pas que ça empeste. Il enleva sa veste en jeans et la posa sur le dos d'une des deux chaises présentes dans la pièce. Puis il se remit a regardé Saskia. Il la conaissait à peine mais pour une fois, il avait de connaitre un peu plus la personne qui avait en face de lui & pourtant engagé une conversation sur ce sujet était mal placé, ils venaient juste de se rencontrer après tout. Ce qui était déja sûr dans la tête de Cato, c'est que pour lui, dans cette villa, il ne devrait pas y avoir de secret. Lui du moins n'en aurait pas pour elle, elle saurait tout tôt ou tard, mais pas tout de suite car il n'était pas encore pret, ce qui était normal, peut-être d'ici quelques semaines à se cotoyer? Surement même. Il regarda la pomme qu'elle venait de déposer sur le plan de la cuisine, elle lui faisait bien de l'oeil. Il s'excusa auprès de Saskia une minute et alla jusqu'a sa chambre, fouilla dans sa valise et revint avec un cendrier. Une seule valise pour le moment et oui il ne l'avait pas oublier, élément indispensable dans une maison de fumeur. Il revint dans la pièce ou la jeune fille ne semblait pas avoir bougé d'un millimètre & il prit le devant pour s'asseoir sur le chaise ou reposait sa veste.

Il tira une dernière fois sur sa cigarette, l'éteignit et la mit dans le cendrier avant de tendre doucement le bras vers la pomme. Il l'a saisit dans sa main ( ses mains qu'on pouvait qualifiées d'immenses au passage ). Il croqua délicatement du bout de ses dents, en entammant la pomme. Elle avait un bon goût juteux, comme il les aime. Il ne put s'empecher de se poser ensuite quelques questions sur la rire de la jeune fille, ne comprenant pas très bien pourquoi; quoi que ... Il se mettait à sa place. Un " inconnu " qui fait un clin d'oeil à une fille ça peut signifier beaucoup de chose ... C'est vrai qu'il n'y avait pas pensé, il mordilla d'ailleurs discrètement sa lèvre inférieure avant de se ré-attaquer à la pomme. Une fois qu'il eu avalé son morceau, la jeune fille lui parla de l'aide financiere de ses parents. Il ne put s'empècher de laisser échapper un petit rire. Si elle savait ...

« Ne t'inquiète pas pour ça, si tu veux vraiment aider, tu peux juste acheter les pots de peinture et garder pour tes affaires personnels l'argent qu'ils t'enverront. Pour ta chambre par exemple. »

Pour le mobilier de sa chambre surtout. Cato lui avait tout ses anciens affaires déja dans sa chambre, & la déco était identique à celle ou il avait grandit, ça lui convenait bien d'ailleurs. Il était le contraire de la jeune fille, il avait horreur de bricoler, peinturer, chercher des trucs harmonieux.... C'était trop précis pour lui & à part en musique, la précision et lui ça faisait deux.

« De rien c'est normal. »

Il eu un sourire franc, ce qui ne pouvait que faire plaisir à la jeune fille, car il devinait par ses attitudes qu'elle aimait mieux le voir sourire que timide, elle essayait sans doute de le mettre à l'aise. Il regarda discrètement l'heure sur sa montre, il était bientôt l'heure de manger.

« Ca t'irai si on commandait des pizzas pour ce soir ? Ainsi demain on commence à s'attaquer à la recherche du mobilier & des couleurs, et on pourra commencer à cuisiner. Biensûr, c'est moi qui invite. »

C'était purement par facilité qu'il proposait ça, & au moins, pendant qu'ils mangeraient, ils pourraient se raconter déja deux trois trucs à savoir l'un sur l'autre, en tout cas lui ça le tentait.

Ses yeux balayaient le sol, les murs, l’espace. Elle imaginait déjà ce que telle chose pourrait aller ici et telle autre chose à cet endroit-là. Elle réfléchissait, et tout en le faisant elle croquait dans sa pomme avec délice. Elle n’oubliait pas de se mettre de temps en temps à la place de Cato, essayant de deviner ce qui pourrait lui plaire ou au contraire lui déplaire. En tout cas, il avait l’air de ne pas beaucoup aimer tous ces murs blancs. Qui soudain, lui rappelèrent l’orphelinat, un endroit terne, glacial et qui faisait penser aux hôpitaux. Elle frissonna comme si la neige était venue s’étaler sur les murs et sur le sol, en fait c’était Cato qui avait ouvert la baie-vitrée, sans aucun doute pour faire partir l’odeur, ce qui n’était pas une mauvais idée. Puis il s’en alla, elle fut surprise qu’il parte et rassurer quand elle vit le cendrier dans ses mains, il était prévoyant. A chacune des choses, gestes qu’il faisait, ou paroles qu’il disait, elle en savait un peu plus sur lui. Et Saskia était extrêmement pressée dans savoir plus encore sur lui. Elle se demandait comment cela se passerait dans quelques jours, comment ils s’entendraient ? En tout cas elle était très optimiste sur leur relation, comme toujours d’ailleurs, elle était persuadée que tout se passerait bien. Elle craignait juste d’en parler à ses parents. Il s’assied sur une chaise, l’un des seuls meubles de cette maison.

Il prit enfin la pomme après avoir éteins la cigarette. Guettant l’expression de son visage pour savoir si elle lui plaisait. Et elle fut heureuse en voyant qu’il avait l’air d’aimer. Ses yeux bleus nuancés de vert, se posèrent une nouvelle fois sur le paysage, qu’elle admira. Puis elle entendit son rire, elle le fixa avec un petit sourire, pourquoi riait-il ainsi ? Avait-elle dis quelque chose d’amusant ? Elle se répéta le dialogue, elle venait juste de parler d’aide financière, qu’est-ce que cela pouvait avoir de drôle ? Un mystère de plus à découvrir, un mystère concernant son statut financier ? Statut social ? Ils en parleraient plus tard, de toute façon, qu’ils s’entendent bien ou mal, ils finiraient par se connaître l’un l’autre. Après tout ils allaient vivre un petit moment ensemble.

Elle n’avait jamais rencontré un homme qui voulait payer presque tout. Elle pensait que cela n’existait pas. Sa mère lui avait souvent dis que la plupart des hommes avaient un oursin dans leurs portefeuilles. Saskia pourra lui dire qu’elle en avait trouvé un à part. Et elle n’allait pas refuser, même si cela la gênait un peu. Elle hocha la tête :

« D’accord, si tu insistes je ne vais pas refuser ! »

Elle rit doucement et descendit du plan de travail sur lequel elle tenterait de cuisiner dans les jours à venir. Elle regarda autour d’elle en jetant la pomme terminée, elle se voyait déjà peindre et bricoler. Peut-être que Cato était aussi bricoleur, quoiqu’elle en doutait, car s’il lui donnait champ libre c’était sans doute parce que cela ne l’intéressait pas vraiment. Saskia espérait qu’il l’aiderait autrement que financièrement. Ils s’amuseraient bien. Elle voudrait savoir quel était son truc à lui, sa passion, ce qu’il aimait faire. La jeune fille croyait avoir vu un étui à guitare en arrivant, un musicien alors ? Ce serait sympa. Saskia adore la musique. Il regarda sa montre et elle voulut regarder la sienne, mais son poignet était nu, elle avait oublié sa montre quelque part. Elle leva les yeux au ciel, maudissant son étourdissement. Son ventre finit par montrer que la pomme ne suffisait pas pour remplir son ventre, elle passa sa main sur celui-ci qui gargouillait de plus en plus fort. Elle adressa un sourire gêné à Cato qui lui proposa une pizza, une idée qu’elle adora :

« Très bonne idée, et puis, première chose à savoir, je suis nulle en cuisine ! »

Oui, la cuisine, elle n’y arrivait pas. Et pourtant elle avait essayé. Mais pas assez peut-être. Elle rit doucement à nouveau. Il annonçait déjà que demain ils iraient chercher la décoration et elle frémit d’impatience. Elle se demandait s’il était bon en cuisine lui ? Pleins de questions qu’elle voulait lui poser, le découvrir. De son côté elle n’avait rien à cacher, à part peut-être, un truc. Qu’il finirait par apprendre un jour et sans doute assez rapidement vu la capacité médiocre de Saskia pour garder les secrets.

♠ Il suffit de demander.


Cato sortit de sa poche son gsm & le ralluma, il demanda le choix de pizza de Saskia et s'excusa auprès d'elle pour aller dans la pièce voisine pour commander. Il n'aimait pas trop sonner & n'aimait pas qu'on l'écoute, même pour une bête commande de pizzas. Il regarda son gsm, 2 appels en absence, son père. Tu m'étonnes ! Il soupira fortement, il ne lui envoya même pas un message, il n'en vallait pas le peine. Il supprima les deux appels et composa le numéro d'une pizzeria qu'il avait vu en chemin, il avait toujours été prévoyant le Cato. C'était une femme qui prit sa commande, et pour peu, il aurait pu croire qu'elle le draguait car elle faisait une drole de voix, un peu sensuelle comme ça, il n'osait même pas imaginer la dame qui était au bout du fil. Il prit la commande, la remercia et raccrocha vite fait, la livraison arriverait dans une dizaine de minutes. A peine eu t-il le temps de raccrocher que son gsm vibra de nouveau, son père encore, il ignora l'appel & éteignit vite fait son gsm. Il le refourra dans sa poche & revint dans la pièce ou Saskia se trouvait.

« Le tour est joué, ils arrivent dans 10 minutes. La dame au téléphone m'a un peu fait peur; je crois bien qu'elle me draguait. »

Il eu un petit rire ironique, même si c'était plutot la vérité. Il en frissona d'ailleurs. Il regarda l'heure pour imaginer un peu vers quelle heure ils seraient livrés, il ébourrifa ses cheveux en même temps, ça devait être comique d'ailleurs à voir. Il s'installa de nouveau sa chaise puis quelque chose vint le titiller, ils n'avaient pas de couverts. Enfin, ils mangeraient avec les mains, après tout la pizza c'est fait pour ça non ? Il réfléchit un instant... Prendre le taxi ou le bus tout les jours allaient devenir un problème & puis, s'ils voulaient sortir avec Saskia, ce serait plus simple d'avoir au moins une voiture. Il semblait vraiment pensif quand il se réveilla un petit peu. A mon avis, la jeune fille devait se poser des questions parce qu'il avait vraiment eu une sorte d'absence, il explique son point de vue.

« Demain j'irai faire un tour dans quelques garages en ville, je vais investir dans une voiture. Elle nous servira à nous deux pour le moment, & par après si tu veux prendre la tienne pour avoir plus facile tu pourras. Parce que disons que sans voiture, la vie devient vite compliquée. »

Cato avait déja quelques idées de voitures derrière la tête, biensur c'est son père qui payerait, & ça c'était l'avantage. Par contre ça en dévoilerait beaucoup sur son secret à Saskia, surtout qu'elle devait déja se poser des questions car c'est vrai que de nos jours, les garçons galants qui payent tout ça n'existent plus, enfin plus autant. Il y a toujours des exeptions à la règle.

« Parle moi un peu de toi. »

Il fallait bien tuer les 10 minutes, et il voulait vraiment connaître mieux la jeune fille en face de lui. C'est vrai qu'ils allaient vivre un bon moment ensemble et il comptait bien vite comprendre la jeune fille pour éviter de faire des grosses conneries.

Alors qu’il sortait son portable, Saskia lui répondit qu’elle aimait les pizzas toutes simples, jambon-fromage par exemple. Mais comme au niveau nourriture, elle n’était pas difficile, elle ajouta qu’elle aimait tous. Elle le regarda partir dans une autre pièce, étonnée mais respectueuse. S’il ne voulait pas qu’elle entende, elle comprenait parfaitement. Même si cela attisait sa curiosité, sauf pour ce cas-ci car il ne passait qu’une commande de pizza. Elle profita de ce moment pour regarder dans les placards de la cuisine, voir s’il y avait déjà des outils, des couverts, car s’il n’y en avait pas, il faudrait le rajouter à sa longue liste de course. Elle ne trouva qu’un saladier et une fourchette, sans doute oubliés par les anciens colocataires. Elle les posa sur le plan de travail et emmena sa valise dans sa chambre pour dégager l’entrée. Elle espérait pour le coup ne pas devenir trop bordélique. La rumeur dit que les mecs ne sont pas du genre a beaucoup ranger leurs affaires, est-ce que Cato serait de ces hommes-là ? Jusque-là il était un peu l’homme à part de tous les préjugés.

Elle revint rapidement dans la grande pièce principale juste à temps pour voir Cato sortir de la chambre. Dix minutes d’attente pour pouvoir manger. Elle était pressée et son ventre aussi. Il parla de la femme au téléphone et elle rit en s’imaginant la bonne dame prenant une voix sensuelle en entendant un jeunot au bout du fil. Elle rit s’assied à nouveau sur le plan de travail en voyant le brun se rasseoir sur sa chaise. Cato partit très loin, totalement absent dans la pièce où ils se trouvaient, elle sourit doucement en l’observant, amusée. Saskia ne cessait de penser à demain. Soudain il se réveilla et parla de voiture et cela lui apparut comme une évidence, ils auraient pu prendre le taxi une ou deux fois, mais le prendre tout le temps finirait par poser problème. Par contre elle n’était pas sûre de se prendre une voiture plus tard pour elle, elle verrait comment ça marche avec une seule déjà. Elle se prendrait une bicyclette, elle adorait ce genre de moyen de transport, peut-être pas pour aller partout, mais elle trouvait ça sympa et puis ça lui faisait faire un peu de sport :

« Oui d’accord, t’as raison sans voiture c’est compliqué, tu pourras aller la chercher pendant que je choisirais la déco’ ? »

Comme ça, si ça ne l’intéresse, il pourra s’occuper dans ce qu’il aime, s’il aime les voitures. C’était amusant de voir la situation, ils savaient déjà ce qu’ils allaient acheter, ils planifiaient tous. Ils n’avaient aucunes limites car ils pensaient à peine à l’argent qu’ils allaient dépenser. Dans la première partie de sa vie, Saskia n’avait jamais pensé que c’était possible, elle qui n’avait jamais rien demandé à personne, qui ne désirait rien de plus que ce qu’elle avait déjà. Pour elle, beaucoup trop d’argent amène au malheur. Elle dépenserait le moins d’argent possible, elle avait réussi à vivre dans la misère, elle saurait faire attention dans les dépenses. Cato semblait avoir des parents avec les poches plutôt bien remplis aussi. Enfin ça aussi c’était juste une observation, la façon qu’il avait de vouloir tout payer, sa façon de s’habiller. Non il n’y avait pratiquement aucun doute, il appartenait à un niveau sociale plutôt élevé.

Il lui demanda de parler d’elle. Alors ça y est, c’était lancé, il était temps qu’ils en apprennent un peu plus sur l’autre. Et ce n’était pas pour déplaire à la jeune fille. Cependant elle ne savait pas par où commencer, pour elle, son commencement n’était qu’un champ de ruine qu’elle avait tenté de détruire à petit feu mais qui était cependant toujours là. Elle ne voulait pas en parler tout de suite, pas tout étaler sur la table maintenant. C’était trop tôt, elle voulait bien parler de tout sur elle, de ses sentiments, de sa capacité à attirer les méchants loups alors qu’elle faisait de son mieux pour faire plaisir aux autres :

« Je suis née en Angleterre, mais … »

Elle ne pouvait pas dire qu’on l’avait transféré dans un orphelinat en France, c’était trop soupçonneux. Elle se mordit la lèvre inférieure et trouva une idée qui collerait plutôt bien :

« Mais … J’ai déménagé … En France très tôt. Du coup j’ai oublié ma langue natale »

Elle avait surtout tout fait pour l’oublier, sa langue était liée à son passé et elle pensait simplement qu’oublier sa langue l’aiderait à oublier son passé. C’était un bon début.

♠ Follow your dream.


Le sourire de Saskia avait quelque chose d'appaisant pour la jeune homme, il ne comprenait pas très bien en quoi. Peut-être était ce parce qu'il n'avait jamais connu de gens aussi souriant et aussi amical ? Il ne doutait pas une seule seconde de la bonne entente entre eux deux, pas une seule seconde. Par contre, Cato était un naif au final, et Saskia aura surement un gros boulot à faire pour ne pas qu'il tombe en dépression, mais je pense qu'elle avait déja plus ou moins bien cerner le personnage, du moins au niveau de sa fragilité. Et puis... Au final il finirait peut-être bien par se confier à elle car il faut l'avouer, elle n'a pas la tête à aller déballer la vie des autres dans le dos de tout le monde, du moins en tant que premier avis, ce n'était que le premier jour. Il trouvait chez elle un potentiel d'amitié qu'il n'avait jamais vraiment rencontré dans sa ville natale. Sa ville natale ... Là-bas tout le monde s'arretait à son statut de riche héritier, de beau goss réservé ... Comme auraient dit pas mal de filles, quel gachi ! Et puis il se souvint d'une histoire qui avait fait un tabac dans le lycée... Il n'avait que 16 ans à ce moment là.

A cet age là, on se cherche encore au niveau de sa sexualité, il faut l'avouer. Oui, il sortait bien avec des filles, il avait déja même couché plusieurs fois avec une d'entre elle qui avait fini par le larguer car il était trop platonique à son gout. Puis il avait cherché ailleurs, mais pas chez les filles, chez les garçons; c'était au départ inconscient, puis au fur et à mesure il comprenait. Il voulait testé autre chose. Le garçon s'appellait Andy, il avait 18 ans et n'était pas au lycée, pourtant même pas une semaine après qu'ils se sont mis ensemble, ça faisait déja le buzz au lycée, une grande humiliation pour Cato qui avait eu du mal à l'accepter. Il a découvert beaucoup de chose, ça n'a duré que 2 mois avant que ça casse, Cato était bien trop stressé. Il revint à l'instant présent au moment même au Saskia lui parla.

« Pas de soucis, je demanderai au taxi qu'il te dépose voir le magasin de déco en premier et qu'il me dépose après au garage. »

C'était pour être sur ainsi qu'elle ne payerait pas, c'était comme une invitation mais masquée. Elle allait être surprise de la voiture qu'il allait lui ramener. A l'avenir, lui meme en aurait surement une deuxième car son péché mignon était les voitures de sport mais aussi les 4x4. Il allait d'abord s'acheter celle de sport et puis son 4x4. Lui au contraire ne comptait pas économiser du tout. Au moins au final ils pourraient frimer tout les deux en arrivant à l'université chaque matin. Puis Saskia expliqua qu'elle était née en Angleterre, elle aussi. Pourtant ils ne s'étaient jamais croisés, même si c'était peu probable. Mais l'explication qui suivit confirma en plus la distance.

« C'est peut-être indiscret mais pourquoi avoir déménager d'Angleterre ? »

Il n'était pas très curieux à la base mais ici ça le touchait particulièrement, lui qui avait vécu ses 21 années à Londres avant d'arriver ici. Il esperait que la question n'allait pas déstabiliser la jeune fille, d'ailleurs il s'empressa d'ajouter quelque chose de rassurant.

« C'est parce que moi même je suis né à Londres, donc ça attire ma curiosité. »

Il lui sourit pleinement pour essayer de la rassurer à continuer.

Elle s’était toujours considérée comme la plus grande naïve qui puisse exister au monde, bizarrement elle ne voyait pas Cato comme naïf, plutôt comme plus que réaliste. Mais quoiqu’elle pense de lui, quoiqu’elle puisse s’imaginer à son sujet, jamais elle pourra le décrire de manière négative. Pour elle, il était quelqu’un de bien, un point c’est tout. Et s’il lui arrivait quelque chose, Saskia serait tout simplement là pour lui. C’était peut-être un peu précipité, mais c’est comme ça qu’elle a toujours été, peut-être était-elle trop rapide ? Elle donnait son amitié trop facilement, mais elle avait beau essayer de faire attention, elle finissait toujours pas faire confiance. Espérant ne pas se tromper avec Cato. Elle avait déjà rencontré des personnes assez riches, disons avec un statut social très élevé, mais ces personnes étaient du genre à se sentir supérieur, dominant, hautain. Et tous ceux qui s’intéressaient à eux ne s’intéressaient finalement qu’à leur argent. Ce foutu argent de merde. Elle avait toujours eu peur que les personnes ne s’intéressent à elle seulement parce que ses parents étaient aisés, ce dont elle n’avait pas l’habitude puisque sortant d’une situation plus que précaire. Dans ces cas-là, jamais on ne s’intéressait à elle particulièrement, à ce qu’elle ressentait, à ses problèmes, et elle était souvent déçue de ses relations car tout ce qui comptait c’était l’argent. Ces billets verts qui n’ont aucune valeur aux yeux de la blonde. Certes ils peuvent rendre heureux, quel bonheur que de tout avoir ! Mais ce n’est pas ce que désire Saskia, tout ce qu’elle veut, c’est de ne plus jamais être seule. Alors, le brun en face d’elle peut-être millionnaire, milliardaire ou bien plus, elle, c’est l’intérieur qui l’intéresse. Et pour l’instant, elle était heureuse. C’est tout ce qui comptait.

Cato lui répondit, le taxi la déposerait donc en première, elle sourit. Il voulait absolument tout payer celui-là. Si cela lui faisait plaisir, cela faisait plaisir également à la jeune fille. Il devait aimer les voitures, en général les garçons s’intéressent beaucoup à ces quatre roues. Il paraît que c’est une grande fierté pour certains. Notamment son père était un fanatique et collectionnait tout type de voiture. Saskia ne s’y intéressait pas beaucoup, disons qu’elle ne s’y connaissait pas du tout mais elle aimait les belles voitures tout de même. Elle aimait aussi les valeurs symboliques qu’on pouvait leur attribuer, rappelant un souvenir en entrant à l’intérieur. L’excitation grandissait, elle était de plus en plus pressée que demain arrive, d’une part pour choisir et commencer la décoration de la villa qui manquait cruellement de personnalisation et d’autre part pour savoir quelle voiture Cato allait choisir ? D’ailleurs, une voiture au début signifiait qu’ils allaient aller à l’université ensemble, elle espérait qu’ils soient dans la même section, ça pourrait faciliter les choses au niveau de l’emploi du temps.

Alors qu’elle était presque fière de sa réponse car elle avait réussi à transformer son transfert dans un orphelinat en un vulgaire déménagement. Elle savait qu’un jour elle lui en parlerait, mais elle n’était pas prête à en parler tout de suite, ou … Peut-être que si ? En tout cas, Cato joua le curieux. En lui demandant pourquoi ? Il avait peur que cela soit indiscret, et ça ne l’était pas, pour toutes les fois où elle avait été trop curieuse ou pour toutes les fois où elle le serait encore, elle ne pouvait lui en vouloir. Elle fit un lent mouvement de tête pour lui montrer que ce n’était pas grave du tout, enfin, c’est ce qu’elle pensait. Elle aurait pu continuer dans son mensonge, dire tout simplement que son père avait été muté ou que ses parents avaient décidé de changer d’air et de partir pour un pays qu’ils aimaient tous les deux : la France. Mais elle était nulle en mensonge et elle penchait toujours pour la sincérité, même si parfois elle fait mal. Dans ce cas-là, c’est elle qui se faisait plus souffrir en enfermant une nouvelle fois son passé à l’intérieur. Son secret n’était finalement pas le fait que ses vrais parents soient mort dans l’incendie avec les autres enfants, mais que c’était elle qui avait mis le feu dans cette foutu caravane. Au début, elle n’avait pas cru que cela puisse être d’elle, mais plus elle y pensait, plus l’idée devenait claire et plausible. D’abord caractérisé d’acte inconscient, elle sentait de plus en plus qu’elle l’avait en toute connaissance de causes. Pourquoi avait-elle fais ça ? Cela la dégoutait de plus en plus d’elle-même :

« Je … »

C’était dur, trop dur ? Et elle l’entendait tenter de la rassurer, il lui souriait même, lui qui avait du mal à accorder un vrai sourire. Elle fut touchée et alors qu’elle voulut lui répondre un autre sourire de sa part, sa bouche se tordit. Le passé faisait surface, enfermé trop longtemps il devenait plus fort. Elle était en combat contre elle-même, une bataille entre dire la vérité ou se voiler la face encore une fois. Elle finirait par tout raconter, mais … Maintenant ? Après tout ce n’était pas non plus trop lourd à porter le fait que ses vrais parents soient morts, de toute façon elle ne les avait jamais considérés comme des parents. Saskia ne savait plus trop quoi faire, elle leva les yeux vers le plafond, retenant sa vue qui se brouillait. Mais en regardant en l’air, elle se revit petite fille, dans la rue abandonnée, elle revit la fumée s’élever dans le ciel. Un sentiment inconnu avait rempli son corps entier à ce moment, un sentiment sont elle avait eu honte : le soulagement. Le soulagement que ce soit sa caravane qui brûlait ainsi, le soulagement que tout puisse se finir maintenant, le soulagement d’avoir une chance de sortir de l’enfer :

« Je … Mes parents, mes vrais parents sont … Morts »

C’était presque un poids lourd qu’elle venait d’abandonner, le secret pesait encore lourd sur ses bras si frêles mais c’était un bon début. Et, même si ça ne se voyait peut-être pas, c’était un gros effort qu’elle venait de fournir.

♠ Je voudrai te dire, n'aie pas peur de partir car je t'en voudrai jamais. J'avais juste oublié de te menti, le monde le savait à part moi.

L'argent ne fait pas le bonheur mais il y contribue fortement. C'était toujours dans cette optique là que Cato avait grandit, car au final, l'argent lui avait pris sa mère et son jumeau. L'argent c'était un peu comme son père, beau de l'extérieur, moche au final! C'était méchant mais c'était comme ça. Mais quand on a pas l'habitude de se priver pour quoi que ce soit, on dépense on dépense mais les biens matériaux n'ont jamais fait le bonheur. C'était ça qui manquait à Cato.

Il avait toujours grandi parmis ceux de sa classe sociale, des riches, des millionaires, des milliardaires, des filles à papa, des goss pourris gatés, et il s'était toujours senti différent. Au fond il avait besoin des valeurs humaines que les autres de sa classe sociale ignoraient. C'était dommage. Lui ce qu'il avait envie c'était d'acheter un chien, d'aller jouer au foot dans la rue avec un ballon tout délabré et se faire des amis, ... Des trucs d'enfants qui nous paraisse normal mais qui à ce niveau de la société n'existe pas. Son enfance il l'avait passée à obéir et à la fermer. Il avait du suivre des cours de bonnes manières, il avait été à des galas, entouré d'enfant aussi riche que lui. Leurs chiens étaient tous pomponés et habillés de vêtements riddicules, ils portaient même des bijoux de valeurs, sois disant que c'était beau à regarder, il ne regardait quje l'extérieur...

Cato lui, quand il s'approchait d'un chien, il lui tendait la main pour qu'il puisse la renifler et puis il le caressait doucement, le laissait lui faire des léchouilles. C'est dans ses moments là qu'il voyait plus loin que la surface de l'être vivant en face de lui, il découvrait un coeur qui ne demandait qu'a aimé & qu'a être heureux. C'est ça le bonheur ! Pas l'argent. Et pourtant on ne peut pas vivre sans. Avec les gens, il n'avait jamais réussi. Il s'arretait net fac aux personnes en face de lui, il faisait un mûr que personne ne pouvait franchir car eux, les autres, ils n'étaient pas du même avis que lui, il n'avait pas son point de vue sur la vie. Il était peut-être jeune à l'époque mais il avait déja tout compris. Mais revenons à nos moutons...

Il n'aurait sans doute pas du insister le ténébreux brun car à peine l'eu-t-il fait que le malaise s'installa dans la pièce, il le sentit comme si quelqu'un venait entouré de ses doigts sa gorge nue. Comme si on allait l'étrangler, lui faire du mal. Il se sentit comme éttoufé. D'ailleurs il mit à mordiller sa lèvre comme toujours quand il se sentait mal à l'aise. Il observa Saskia plongée dans ses pensées, elle semblait plus que trouvlée d'ailleurs sa voix fut hésitante et elle se stoppa net, ce qui fit culpabiliser encore plus Cato et pourtant il l'encouragea à continuer en lui offrant un sourire plus que chaleureux, un de ces sourires qu'elle n'oublierait surement jamais. Et elle avoua le secret qui l'a pesait ... Et tout autour de lui sembla devenir flou, comme si un voile se mettait devant ses yeux. Il se revoyait le jour ou il avait appris l'accident de sa mère.

« Excuse moi, je voulais pas te mettre mal à l'aise. »

Pourtant Cato se sentit confiant, il se leva & s'approcha doucement de la jeune blonde et entourra ses épaules de son bras sur, pour qu'elle puisse venir s'y reposer sans aucune crainte, il la rassura. Il sentait qu'elle, elle avait le besoin de se libèrer d'un poids.

« Tu peux tout me raconter, je suis là, ne t'inquiète pas. »

Il ferma doucement les yeux, il se sentait mal, mais lui n'avait perdu que sa père, elle les deux. Et lu il passait son temps à hair son père pour la mort de sa mère, au final en faite il le considérait peut-être déja comme mort...

Dans une conversation ou plutôt lors d’une rencontre, on commence en général par des questions basiques comme : Quel âge as-tu ? D’où viens-tu ? Dans quelle filière tu étudies ? Quelles sont tes passions ? Etc. C’est à ce genre de chose que pensait Saskia lorsqu’elle rencontre quelqu’un et elle pensait que cela se passerait de la même manière avec Cato. Mais il en fut tout autrement. Elle parlait déjà de ce qu’elle trouvait de plus gros, de plus difficile à aborder : la famille. Etais-ce parce qu’elle avait besoin de se confier ? Etais-ce l’air rassurant de ce jeune homme qui la poussait à tout lâcher ? La jeune blonde ne cessait de se poser des questions qui n’avaient besoin d’aucunes réponses. Du mieux qu’elle pouvait, les larmes restaient au fond de son cœur, et le désir d’être plus forte la poussait à contenir sa tristesse. Elle se l’était promis, être la plus forte possible face à ce passé stupide mais qui l’a hantait. Pourtant quand elle sentit le bras rassurant de Cato, elle se blottit contre lui et quelques larmes passèrent à travers la muraille trouée qu’elle avait construite. Cependant, maintenant qu’elle était partie dans cette histoire, autant aller jusqu’au bout et tout raconter, sauf sur le fait que ce soit elle qui ait mis feu à la caravane. Pourquoi ? D’une part parce que c’était son grand secret et qu’elle ne pouvait le dire maintenant, d’autre part parce qu’elle ne connaissait pas le passé de Cato et elle voulait qu’ils soient à égalité pour qu’elle continue à sortir les fantômes des vieux placards.

Elle regardait devant le sol, le regard vide. Elle passa une main sur sa joue, encore une promesse qu’elle s’était faite et qu’elle n’avait pas tenu. Exaspéré par son manque de ténacité elle ferma les yeux et ne vit que la fumée s’élever dans le ciel gris, elle n’entendit que les hurlements des gamins et le bruit strident de la sirène des pompiers. C’est fou comme des parents irresponsables peuvent gâcher une vie, et bien que ses parents soient morts, ils continuaient de lui pourrir la vie. Dans tout ce vacarme, dans ce brouillard, elle entendit néanmoins la voix de Cato qui la sortit de l’enfer. Elle voulait lui dire que ce n’était pas grave, elle voulait lui dire que de toute façon elle lui en aurait parlé à un moment ou un autre, et elle ne voulait pas qu’il s’en veuille parce que ce n’était pas sa faute, c’était la faute de deux jeunes ados qui n’ont pas su être sérieux. Cette situation lui paraissait d’abord étrange, car il était là pour elle, seulement pour elle, par pour son argent. Elle leva ses yeux humides vers elle, comme une enfant elle l’observa. Il était là. Personne n’avait jamais été là pour elle, et la seule fois où quelqu’un avait été là pour elle, elle avait appris que cette personne s’était seulement servit d’elle à ses fins. Peut-être commettait-elle la même erreur avec Cato ? Il fallait peut-être aussi qu’elle arrête de le soupçonner ? Elle voulait le remercier, mes dans ses yeux et dans sa bouche il n’y avait que le passé qui était présent. Il était trop omniprésent, trop pesant qu’il était de le faire sortir … En partie :

« Ils sont morts dans un incendie, l’incendie de notre caravane. Je me suis retrouvée seule alors j’ai demandé à aller en France. Au début on m’a refusé cette demande, mais comme personne ne voulait de moi, on a fini par accepter. Je me suis retrouvé dans un orphelinat pendant des mois, peut-être même des années. Et puis on a fini par m’adopter, une famille riche qui était bien différente de celle que j’avais avant. Et voilà que je me retrouve ici »

Il y avait plusieurs points qui nécessitaient des précisions mais c’était un bon début. Par exemple ses parents pauvres qui avaient la fâcheuse tendance à tout dépenser pour des conneries, d’où son aversion pour l’argent ; le fait que l’orphelinat ait été le lieu d’un dur souvenir dans l’esprit de la jeune Saskia, ses parents adoptifs aussi qui sont exceptionnels et qui l’aiment plus que tout mais qui ne pensent que par l’argent. Le monde est difficile et elle pensait en avoir fini avec le passé, il faut croire que celui-ci est plutôt coriace.

♠ Ma vie est une larme qui ne cesse de tomber... Ma vie est une femme en pleurs loin d'être aimée.


Croyez-en ce que vous voulez, la douleur de la jeune fille traversait toutes les veines du jeune brun, une par une, jusqu'a le tétaniser lui aussi complètement. Elle avait confié quelque chose de lourd, très lourd de son pasé & lui allait devoir faire de même et ça lui faisait un peu peur. Peur de quoi ? De son passé, car il n'avait aucune fierté à avoir dans tout ce qui s'était passé. Il se voulait appaisant le Cato, & biensûr il ne la laisserait pas dans un coin toute seule, même s'il ne se conaissait pas encore, il serait là pour elle quoi qu'il arrive. Il était comme ça, toujours là pour ceux qui en ont besoin, mais en général le retour ne se faisait pas et c'est ça qui le décevait et pourtant il avait un bon présentiment avec la jeune blonde. Il sentit doucement quelques gouttes coulées le long de ses épaules. Il comprit, des larmes ... Il avait vu tant de gens pleurés pour des futiliter, soit quelqu'un leur avait fait mal physiquement, soit il avait mal car on leur avait briser le coeur ... Mais ce mal là, il n'avait pas de nom. Ce mal, c'est celui qui vient du passé, qui nous tiraille sans cesse et joue avec nous comme des ficelles et qui trace notre avenir sans qu'on puisse y échapper. Parfois ce mal nous fait croire que l'on est heureux un moment et dans ces moments là il faut en profiter, car ça ne dûr jamais longtemps. Le bonheur tout comme l'amour est éphémère, c'est une certitude.

Cato se dégagea doucement de la jeune fille pour pouvoir la regarder, dans les yeux. Il passe doucement sa main aux endroits ou les larmes avaient coulées, pour les essuyer. Il passa aussi une des mèches de la jeune fille derrière son oreille droite & lui afficha un léger sourire. Lui n'aimait pas parler de son passé, & il se doutait maintenant vu la tournure que ça prenait que la jeune Saskia ne l'aimait pas non plus. Pas si différent au fond .. Quand la jeune fille baissa la tête comme pour se cacher, il lui fit redresser sans un mouvement d'hésitation, c'est marrant comme parfois il pouvait au fond être sur de lui, enfin, c'est ce qu'il montrait. Il n'avait pas envie que la jeune blonde se renferme sur elle, elle devait être comme un soleil, ouvert à tous. La libèrer de ce poids était déja un pas vers la lumière pour elle. Elle se confia, il ne la força pas à en dire plus mais il se doutait que là n'était pas toute l'histoire. Mais il ne la força pas, il avait déja fait assz de mal comme ça. Il ébourrifa légèrement ses cheveux.

« Si j'avais su, je ne t'aurai pas posé cette question, excuse moi. Et ne t'inquiète pas, je serai là pour toi désormais. »

Il lui offrait une épaule pour elle pleurer, des bras pour pouvoir la réconforter, des sourires chaleureux pour lui montrer que parfois la vie pouvait être belle. Il lui sourit une dernière fois puis son visage se ferma légèrement, voir complètement, il reprit tout son sérieux, comme au départ. C'était à son tour, il le savait très bien, il le sentait venir. Une boule de stress lui monta dans le ventre, il se mordilla légèrement la lèvre inférieure. Il respira un bon coup et se lança dans une histoire vague sans y amener les détails.

« Je suis né à Londres en 1991. Ma mère a eu des jumeaux, Clay & moi. Il est décédé quelques jours après notre naissance, je ne l'ai jamais vraiment connu. Mon enfance s'est bien passée, au début de mon adolescence, mes parents ont divorcés et peu de temps après ma mère a eu un accident de voiture dans lequel elle y est resté. Depuis j'ai toujours vécu chez mon père, & j'ai décidé de venir ici pour avoir plus de liberté. »

Il n'expliqua pas que son jumeau lui manquait même s'il ne l'avait pas connu, c'est un manque différent de l'habitude, mais il ne cesse de le tiraller sans cesse, pourquoi Clay et pas lui ? Il n'expliqua pas non plus les détails de l'accident de sa mère, ni même ce cauchemard qui revennait tout les soirs. Il n'expliqua pas la fortune de son père, ni même ses diners de gala & d'affaires. Et puis il n'était pas vraiment venu ici pour avoir de la liberté, il en avait bien assez, c'est juste qu'il ne voulait plus être étouffé par son père. Entre chaque phrase il fermait les yeux & reprennait son souffle doucement, il avait parlé avec une lenteur qui ne lui ressemblait pas, il n'était pas doué pour les longs discours, mais ça lui avait fait du bien d'en parler à quelqu'un de se confier. Biensûr plus tard il lui expliquerait des sujets plus sensibles comme l'addiction au tabac, à l'alcool et aux drogues, le manque de son jumeau, le manque de sa mère, la haine envers son père ... Un jour, il en était persuadé, elle saurait tout. Il n'entendit même pas la sonnette retentir, surement le livreur.

Il était là. Elle n’était plus seule. De toute façon, plus jamais elle ne serait seule, plus jamais. On pourrait comparer cette peur à celle d’un animal, un animal qui a été habitué à la compagnie humaine et qui se retrouve abandonné. Le problème c’est que Saskia n’avait jamais été habituée à la compagnie puisque ses parents ne s’en occupaient jamais, ne lui parlaient jamais. Elle était sans cesse délaissée et ne connaissait rien d’autre que la solitude, si bien que lorsqu’elle arriva dans sa nouvelle famille, elle fut submergée de sensations inconnues, de sentiments inconnus, d’un amour tellement abondant qu’il l’effraya. Et plus elle y pensait plus cela lui apparaissait comme la cause de son déménagement. Elle voulait de l’amour et en même temps le repoussait par peur. Elle sentit Cato se dégager et elle ne put que le fixer. Il était rassurant, il pouvait parfois montrer quelques failles fragiles mais il était rassurant. Et avec lui, elle était bien. Même s’ils ne se connaissaient pas, il dégageait quelque chose qui mettait en confiance. Et puis maintenant vous l’avez bien compris, Saskia donne sa confiance à tout bout de champs. Mais Saskia ne renfermerait pas, non, elle avait fourni bien trop d’effort pour sortir de l’enfer, elle n’allait pas y retourner de sitôt. Mais cela faisait du bien, de sortir le mal de son corps par la parole. Elle ne s’attendait pas à ce que ce soit aussi bénéfique, aussi délicieux. Il semblait mal à l’aise, ou plutôt désolé, il ne devait pas. Maintenant elle allait mieux, et elle lui adressa un de ses plus beaux et doux sourire :

« Non, ne t’excuses pas, j’aurais finis par te le dire »

Elle plongea ses yeux bleus dans les siens et ajouta toujours le sourire aux lèvres :

« Merci, beaucoup »

Il faisait tout pour qu’elle sourit à nouveau, c’est fou, elle ne savait que de telle personne pouvait exister. Des personnes qui vous aident alors que vous ne vous connaissez pas. Elle avait trouvé quelqu’un qui lui ressemblait. Son visage se ferma, se durcit, et elle se demanda qu’elle en était la cause. Etait-ce sa faute ? Ah non, c’était à son tour de se livrer. Ils n’avaient vraiment pas commencé par le plus facile, mais après ce moment passé, ils pourraient tout se dire sans gêne, ça c’était plutôt un avantage. Le brun raconta son histoire, un résumé disons, et ils devaient sûrement éviter les précisions de certains moments tout comme elle. Peut-être savait-il aussi qu’ils finiraient par tout se dire. Car dans une maison, qu’importe sa taille, tout se sait à un moment ou un autre. Il était né à Londres, et elle trouvait ça dommage qu’ils ne se soient pas rencontré quand ils étaient enfants. A cette époque il devait déjà être riche contrairement à elle. Il poursuivit avec l’histoire de son frère jumeau, qu’il avait perdu très tôt, elle fut désolée de parler de ça. L’avait-il fait vraiment à contrecœur, elle ne voulait pas le forcer. Perdre un jumeau était comme perdre une partie, il paraitrait que perdre un être aussi proche qu’un jumeau pouvait entraîner une impression de vide, de manque, durant toute sa vie. Peut-être était-ce le cas de Cato ? Encore une fois elle ne faisait que des suppositions et elle arrêta de réfléchir pour se concentrer sur ce que disait le jeune homme. Sa vie n’avait pas été des plus douces à lui non plus, il avait perdu sa mère dans un accident. Elle pourrait lui dire « je comprends », car dans un sens, elle avait perdu ses parents et pourrait comprendre ce qu’il ressentait, mais dans un autre sens, elle n’avait considéré ses parents comme ses parents. Elle n’avait rien ressentit qui ne soit de la tristesse à leur perte, elle avait seulement été soulagé. Et Saskia doutait que ce ne soit la même chose pour Cato. Heureusement il lui restait son père.

Pourquoi raconter ses histoires à cet inconnu ? Pourquoi lui ? Elle n’avait jamais accepté d’en parler en détail avec ses parents adoptifs, encore moins à cette psychologue qu’ils lui avaient pris pour la faire parler. Il paraît qu’ils l’ont adopté, ému par son histoire, mais qu’est-ce qu’ils en savaient ? Qu’est-ce qu’ils en savaient ? Pourquoi en parler maintenant et à lui ? Sans doute parce qu’elle en avait marre de tout enfouir à l’intérieur, sans doute parce qu’il était pareil ? Elle l’aimait bien. Il parlait lentement avec difficulté, comme s’il puisait toute sa force pour pouvoir sortir son passé, elle ne trouva rien d’autre à lui dire que :

« Je suis désolée »

Elle arrêta de le fixer et regarda droit dans le vide, elle se voulait rassurante mais ne savait pas quoi dire. Tout ce qu’elle voulait lui dire, il le savait déjà car pour elle c’était naturelle mais peut-être fallait-il l’énoncer clairement ? :

« Moi aussi je serais toujours là pour toi »

Ils avaient le plus gros. C’était-il sentit obligé d’en parler ? Peut-être que s’il n’en avait pas parlé maintenant elle n’aurait jamais su ce qu’il venait de lui avouer ? Peut-être, peut-être … Que des suppositions et il l’avait fait alors, cessons les questions sans réponses. La jeune blonde reposa ses yeux océans sur Cato quand elle entendit la sonnette retentir. Les dix minutes s’étaient écoulées et elle continua de le fixer affectueusement, elle ne bougea pas. Elle retentit une deuxième fois, le livreur devait être impatient, ou alors était-ce la dame au téléphone qui s’était dévouée pour rencontrer le beau garçon qu’elle avait entendu ? Dans tous les cas, celui-ci ne semblait pas avoir entendu, trop plongé dans les profondeurs, trop loin. Saskia finit par se lever et commença à se diriger vers la porte.

♠ La solitude c'est tellement égoiste que c'est mieux de l'a partagée à deux.


La solitude, ça peut faire peur à plus d'une personne sur ses planètes, la peur d'être seul... Face contre tous, face à un groupe, face au monde. C'est sûr que dire comme ça, ça peut donner des frissons mais la solitude a ses avantages comme ses inconvénients. Regardez le jeune brun, il s'en était toujours bien sortit avec sa solitude, mais regardez le bien, il se sentait si seul qu'il cherchait désespérement de la compagnie ailleurs, il l'avait trouvée, mais pas humaine, c'était quelque chose de matériel, une addiction si on préfère.

Et l'amour, n'en parlons même pas. C'est un sujet que Cato n'aimait pas beaucoup aborder & pourtant on ne doutait pas une minute du succès qu'il avait auprès des filles, ça se voyait, ça se sentait. Mais lui ça ne l'interessait pas, il n'avait pas envie d'une fille facile, il avait besoin d'une qui était là pour lui & qui était prête à être patiente pour gratter la glace du coeur du jeune brun ténébreux. Il avait besoin d'amour, besoin d'être aimé, & surtout il voulait y croire, mais ça lui semblait bien loin tout ça. Depuis son histoire bisexuelle, il avait du mal à faire confiance à l'amour, & hésitait toujours et ne savait pas comment se poser, même si ce n'est pas l'envie qui lui manquait. Et puis, celle ou celui qui finirait avec Cato serait surement une des personnes les plus heureuses de la planète car elle ne connaitra probablement pas ce qu'est l'indifdélité de son compagnon. Il ou elle, entendons nous bien ... Le jeune brun regarda vers le plafond en réfléchissant à l'amour. Est-ce qu'on est tous obligé de chercher l'amour, sommes nous obligés d'aimer un jour ? Là était une autre question et puis il y avait le désir, le désir va de paire avec l'amour, et ça le désir, le jeune brun avait du mal à le controler une fois en soirée, quand il n'avait plus les idées très nettes. Dans ses moments là il aime touché & être touché, exploré, découvrir... Sa passion ne s'atténue pas jusqu'au lendemain matin ou il se retrouve générallement dans les bras d'une inconnue, ou parfois de quelqu'un qu'il conaissait de vue, et la sa surprise était encore plus immense.

« De rien, c'est normal. »

Saskia... Cette jeune fille blonde avait tout pour plaire, tout pour plaire à tout style de garçons, mais Cato ne l'envisageait pas comme ça, du moins, il n'y réfléchit jamais lors des premiers contacts et puis ... Il réfléchit, et si un jour, ou plutot un lendemain de soirée, c'était elle qui était dans son lit? Il tira une drôle de grimace, pas méchante, mais juste confuse. Il ne savait pas comment il réagirait, surement qu'il se sentirait extremement mal et qu'au final il n'arriverait peut-être plus à la regarder en face. Il esperait que ça n'arriverait pas, car il n'était pas sûr que ce jour là elle lui pardonnerait. Il finirait surement ses soirées dans sa voiture, ça vaudrait mieux que de rentrer sans avoir conscience de ses idées.

Et puis il se remit à se tourmenter sur son histoire, mordillant sa lèvre inférieure. Il n'était pas encore prêt à tout déballer et pourtant il ne voulait rien lui cacher. Elle s'excusa, elle sera toujours là pour lui. Il esperait bien, il en avait marre d'être seul, il ne voulait plus être seul. Le jeune brun la fixa droit dans les yeux.

« Promets moi qu'au fur & à mesure qu'on se connaitra, il n'y aura aucun secret entre nous. »

Pour Cato, c'éait essentiel à la bonne entente et elle n'y échapperait pas, il avait le regard dur, et pourtant au fond de ses pupilles noisettes la détresse se faisait ressentir, même le vide, ça en faisait limite peur. Quand la jeune blonde s'en alla pour aller chercher les pizzas, il l'a rappella et lui tendit l'argent, c'était lui qui invitait, non ?

Oui la solitude peut avoir des avantages, par exemple lorsque nous sommes seuls, nous apprenons à nous débrouiller sans personnes, nous apprenons donc à être autonome. Cependant, il ne faut pas que cette solitude dure car elle finit par être pesante et surtout elle rend insociable puisque nous n’avons plus besoin de personnes. Et bien que dans ces cas-là nous pensions le contraire, nous avons besoin d’autrui.

L’amour ? Oh l’amour … Elle en avait entendu parler. Ses parents en avaient parlé et parlé encore et encore. Ils avaient sans doute peur qu’elle ne se fasse avoir par un joli minet qui ne s’intéresserait qu’à son argent, ce qui était fréquent comme situation de nos jours. Une de ses amies de Lycée en avait fait l’expérience, elle était gentille mais pourrie gâtée, les garçons lui tournaient autour uniquement pour ses poches bien remplies de billets de vert. Elle avait finalement succombé au charme de l’un d’entre eux, et Saskia avait eu beau lui dire de se méfier, son amie n’en avait que faire. Et cet « amour » avait plutôt mal fini finalement. Saskia, elle ne connait pas l’amour. Non, elle ne sait pas ce que s’est. Et elle ne s’y intéresse pas vraiment. L’amour de parents, elle vient tout juste de le connaître et n’arrive pas à l’assimiler. La jeune fille a toujours eu du mal avec ce sentiment car elle n’en a jamais reçu, de l’amour. Si bien qu’elle n’en évalue pas vraiment l’importance et ce qui fait que parfois elle en donne à tout bout de champs. Par exemple l’amour affectif, l’amour d’une amitié je veux dire, celui-là elle le délivre à qui veut le recevoir. Saskia s’attache aux personnes et est très affective, mais l’amour reste quelque chose de compliqué, d’énigmatique pour elle. La jeune blonde n’est pas homosexuelle, elle n’a jamais été attirée par les filles. Bien que l’amour véritable elle ne le connaisse pas, cela n’empêche pas qu’elle est déjà été attirée par un beau jeune homme. Et elle en a vu défilé devant ses yeux. Elle ne croit pas aux coups de foudre, encore moins au prince charmant. Elle ne cherche pas l’amour, ne cherche pas à le provoquer. Certaines filles courent après comme si c’était quelque chose d’indispensable, c’est pour ça qu’elles sont déçues. Non, Saskia a déjà assez de soucis comme ça pour avoir une relation ambigüe avec un homme. Elle ne s’attend pas non plus à trouver le bon du premier coup hein ? Mais il faut savoir être patient. Par contre elle s’attend à aimer un jour, ne comptant passer sa vie seule tout de même, mais sans précipitation. Effectivement le désir était omniprésent aussi mais parfaitement contrôlé. Et si parfois quelques prédateurs pensaient trouver une ouverture durant les soirées bien arrosées, ils se trompaient. D’une part parce que la jeune fille sait parfaitement s’amuser sans faire d’excès, d’autre part parce qu’elle supporte mal l’alcool, disons qu’elle devient quelque peu agressive, sans être violente, mais tout de même. Dans ces cas-là, toute l’énergie qu’elle possède ressort et ça peut faire des étincelles. Elle le sait parfaitement et c’est aussi pour ça qu’elle a appris à s’amuser sans pour autant consommer comme pas possible. De plus, elle est consciente que toute personne réagit différemment et aussi s’éclate différemment, et il arrive souvent que lors d’une soirée il se passe des choses qu’on ne voulait peut-être pas. Et c’est ce qui lui fait peur, faire des trucs qu’elle regretterait après. Elle regarda Cato, se questionnant toujours. Etait-il comme ça ? Comment s’amusait-il ? Elle le saurait de toute façon. Mais elle n’avait pas peur.

Ils étaient sur la même longueur d’onde, ils se diraient tout petit à petit. Elle était contente de voir qu’il avait eu la même idée, la même pensée. Serait-elle prête à lui dire maintenant qu’il vivait avec une meurtrière ? Ce mot résonna dans sa tête, ce mot ne lui convenait pas, les personnes proches d’elle l’avait toujours considéré comme une petite fille frêle et innocente. Ce qui n’était pas faux pour autant mais comme quoi, la naïve Saskia était capable de beaucoup de choses maintenant pour son bonheur et pour le bonheur des autres. Elle plongea son regard dans le sien et dit avec une grande sincérité :

« Je te le promets »

Il avait un air dur qui effraya d’abord la jeune blonde, mais comme elle venait de plonger elle sentit autre chose dans ses yeux. Elle n’eut pas le temps de trouver ce que s’était mais elle le devinait. La sonnette retentit, la faisant presque sursauter. Elle ne bougea pas tout de suite face à Cato qui restait immobile. Se levant, elle se dirigea vers la porte avant qu’elle ne soit rappelée pour recevoir les billets. Elle les prit doucement dans sa fine main, tout en observant son visage. Il ne le savait peut-être pas, mais il venait de la soulever d’un poids et elle était persuadée qu’il allait continuer à lui détruire ses chaînes doucement. Cette rencontre était peut-être la seule qui lui fallait. Et la simple idée qu’elle pouvait l’aider aussi l’emplissait de joie. Dans un automatisme elle le prit dans ses bras. Ah oui, il fallait qu’il s’y attende, Saskia est très affective, je l’ai déjà dit non ? Elle ne resta pas longtemps comme ça, de peur de sa réaction. Et puis le livreur commençait à s’énerver derrière la porte, il devait être pressé, son service n’était pas encore finis, à moins qu’il ne soit pressée de rentrer enfin chez lui, ce qui pouvait se comprendre. Elle marcha rapidement vers la porte d’entrée et l’ouvrit. Elle tomba sur une bonne femme qui semblait surprise de se retrouver face à une demoiselle. S’attendait-elle à un beau jeune homme ? Saskia sourit amusée :

« Je suis bien à la villa numéro 8 ? »

Elle espérait s’être trompée ? La pauvre. La blonde lui affirma qu’elle était à la bonne adresse, avec un air renfrogné elle lui tendit la boîte toute chaude, et c’est en se léchant les babines qu’elle lui tendit les billets de Cato. La livreuse s’en alla déçue. Elle devait se sentir seule si en tant que réceptionniste elle s’était proposée pour aller livrer la pizza elle-même. Saskia ferma la porte et déposa la monnaie sur le plan de travail, avec un grand sourire elle fit un signe de la main à son colocataire pour la suivre. Elle lança la boîte sur une table basse. Ils allaient pouvoir passer à autre chose maintenant. Elle ouvrit le paquet carton qui dévoila une magnifique pizza fumante et pleine de fromage. Elle se frotta les mains, fixant la nourriture avec convoitise :

« Mmh, je crève la dalle »

♠ Je te le promets.


Les promesses... Il n'y avait jamais cru depuis son enfance, du moins depuis que sa mère était partie. Et pourtant aujourd'hui, il y avait une lueur d'espoir, même une petite, mais elle était là, et c'est Saskia qui le lui procurait.

« Merci. »

Merci d'être là pour lui, merci! d'être la pour un perturber de la vie, merci d'accorder ta confiance à quelqu'un que tu connais à peine, merci ... Tant de merci se c&achait en dessous de celui ci, son poids était bien plus important que ce que la jeune fille croyait, elle était loin d'imaginer tout ce qui se passait dans la tête du jeune homme. Le brun était complètement perdu dans ses pensées & pourtant ça ne l'empecha pa&s de remarquer que la jeune dame de la pizza était déçue de ne pas le voir, il ne se décida meme pas à y aller, elle était venue pour rien si elle attendait quelque chose de la part de Cato. Le jeune brun ténébreux jouait avec ses mèches folles, allant s'asseoir doucement sur sa chaise, il repensa aux gestes de la jeune blonde. Elle semblait vraiment l'apprécier et pourtant il ne se conaissait pas plus que ça, il avait du mal à le comprendre. Il eut un léger sourire en coin tout discret.

L'amitié, était-ce si facile en faite ? Juste se confier l'un à l'autre, sans se prendre la tête pour des choses inutiles ? Cato avait vraiment envie d'y croire, il avait vraiment envie de tisser des liens avec Saskia. Il ne savait pas comment procéder, car c'était la première fois qu'il allait réellement resté avec quelqu'un longtemps. Il plia son coude et le metta sur la table, posant sa tête dessus, l'air pensif. L'amitié ... C'est tout donner même si l'on ne recoit rien en retour ? Enfin ici la question ne se posait pas car il était sur que la jeune blonde serait là pour lui, quoi qu'il se passe, enfin il l'esperait. Il ne l'entendit pas revenir avec les pizzas, il se resaisit uniquement quand Saskia s'asseya en face de lui, il lui sourit, franchement. Il tira son carton de pizza vers lui et l'ouvrit. Il rit à la réplique de Saskia. Il se contenta d'un simple bon appétit et en restant là le long du repas car par respect des bonnes manières, il ne parlait jamais à table, sauf dans des rares occasions. Biensur si on le questionnait il répondait mais ne le faisait jamais dans l'autre sens.

A peine 10 minutes plus tard, il avait tout englouti et il bailla discrètement en mettant sa main devant sa bouche, c'est qu'il commencait a fatigué le petit Cato. Pourtant il n'était pas vraiment tard. Il regarda la blonde terminer de manger, puis lui sourit en annoncant.

« Tu sais ce que je fais avant d'aller dormir ? Je chante une chanson assez calme, ce soir tu seras la première à m'entendre dans ce moment là. »

La musique c'était sa vie, il se réveillait en musique, dormait avec un fond de musique, et chantait le soir avant d'aller dormir, en s'accompagnant de sa guitare. Il se demandait juste si ça n'allait pas déranger Saskia, car Cato aurait surement du mal à changer à ce niveau là de ses habitudes.

Pour Saskia, une promesse, c’était une promesse, quand tu promets, tu prends automatiquement la responsabilité de la tenir coute que coute. C’était important pour elle. Et elle ferait tout pour tenir celle qu’elle venait de faire à Cato. De toute façon promesse ou pas, elle lui aurait tout révélé sur sa vie à un moment ou un autre. Il la remercia, elle lui sourit tendrement avant de partir vers la porte d’entrée. A aucun moment elle n’aurait pensé que cette promesse était aussi précieuse pour lui, jamais elle n’aurait pensé que Cato avait tant besoin de quelqu’un. Elle l’imaginait parfaitement bien entouré, le genre de garçon que l’on suit sans problème, il devait même avoir pas mal de filles à ses pieds, il avait de l’assurance, on pouvait avoir confiance en lui. Mais Saskia commençait à se douter que cette assurance venait de loin, ou plutôt, cachait quelque chose, un genre de façade, une façade qui le protège, tout comme elle avec son sourire.

La femme à la porte fut déçue, la jeune blonde avait hésité à appeler Cato, mais pourquoi ? Il n’allait sûrement rien lui proposer de spécial sinon la décevoir peut-être encore plus. Hésitante, elle se retourna pour le voir, il partait s’asseoir, il n’avait pas l’air soucieux mais plutôt plongé dans ses pensées. Elle crut même discerné un petit sourire. Elle laissa Cato tranquille et prit la pizza en congédiant la bonne femme. Son colocataire était déjà assis et c’est avec un grand sourire qu’elle le rejoignit posant la pizza sur la table. Il avait l’air de vraiment penser à quelque chose. Est-ce qu’ils étaient allés trop vite ? C’est vrai qu’elle se sentait déjà proche de lui alors qu’elle ne savait pratiquement rien à son sujet. Il n’était peut-être pas habitué à ce que cela aille aussi rapidement. Elle non plus remarque mais quand il y avait une confiance comme celle-là dès le début, c’est qu’en général, ça s’annonçait plutôt bien. Mais comme à son habitude elle allait parfois trop vite, voulant donner son amitié rapidement pour ne pas décevoir la personne, donnant sa confiance à qui la veut sans tenir compte des conséquences et des problèmes que cela apporte, car ceux qui prennent son amitié la déçoivent souvent. C’est trop bête tout de même. Elle qui ne veut que se faire des amis, elle qui ne veut qu’aider, n’arrive jamais à être bien entouré. Commettait-elle la même erreur avec ce jeune homme mystérieux ? Et pourtant, elle aussi avait de l’espoir, elle aussi y croyait dur comme fer. Quitte à être déçue une fois de plus.

Il avait l’air de se questionner, mais en arrivant devant lui, il sembla sortir de ses songes et lui sourit. Avec un vrai sourire comme elle les aime. Vous vous doutez bien qu’elle n’allait pas rester sans lui répondre, et elle lui sourit aussi. Bien, à l’aise. Elle s’empara rapidement d’un part de pizza bien chaude et, après avoir répondu au bon appétit de Cato, elle croqua dedans avec plaisir. Savourant le goût du gruyère fondu. Il ne parla pas. Elle pensait qu’ils pourraient discuter un peu, elle voulait lui poser des questions. Elle savait, grâce à ses parents, que les personnes extrêmement polies, ne parlent pas à table. Etant une vraie pipelette, c’était difficile pour Saskia de respecter cette règle. Mais cette fois-ci, cela ne la dérangea pas de rester au calme. Un doux silence régnait et elle put profiter de cet instant pour réfléchir calmement. Réfléchir à tout ça, à son arrivée, à ses rencontres. Elle était arrivée ici aujourd’hui et elle connaissait déjà deux personnes. Aaron et Cato. Deux personnages vraiment intéressants. Aaron faisait partit de sa filière et de son option, elle se demandait encore si Cato en ferait partit aussi. Elle l’observa. Ça lui allait bien l’art. Elle le voyait bien dedans, ou le sport ? C’était un truc de mec ça aussi, même si certaine fille aiment bien cette matière aussi. Saskia elle-même n’était pas contre un peu de sport de temps en temps. Si la jeune blonde avait eu très faim, elle était par contre vite rassasiée. Et c’est rapidement qu’elle eut terminé sa part.

Son regard se promena sur le paysage, grâce aux baies vitrées, on avait un panorama assez époustouflant. Et c’est avec une certaine nostalgie, qu’elle regarda le soleil aller se coucher, le ciel changeant de couleur majestueusement. Elle se dit que ce matin, elle était arrivée avec sa valise, qu’elle avait marché dans tous les sens jusqu’à l’université, parcouru des couloirs et des couloirs lors de la visite avec Aaron, qu’elle avait ensuite bataillé avec sa valise pour arriver jusque devant sa maison et qu’enfin, elle était là, assise et tranquille. Elle soupira doucement. Heureuse.

Elle entendit bailler Cato, il devait être fatigué lui aussi. Après une journée pareille et un long voyage, elle n’avait toujours pas dormis et elle commençait tout juste à le ressentir. Sa main vint se mettre devant sa bouche, baillant à son tour. Il lui sourit à nouveau. C’était amusant de voir le comportement de ce jeune homme, souriant de plus en plus facilement. Etait-ce son sourire à elle qui était si contagieux ? Il lui dit quelque chose qui la rendit encore plus heureuse. De la musique avant d’aller se coucher, c’était merveilleux, c’était reposant. C’est tout ce qui lui manquait pour terminer cette journée en beauté, son visage illuminé devait montrer à quel point cette idée la réjouissait. Alors il était musicien ? Forcément dans la section Art alors, avec l’option Musique c’était obligé ! Elle serait la première à l’entendre ? :

« Quel honneur ! »

Elle rit et commença à chercher une position où elle serait bien pour l’écouter. Attendant avec impatience la douce mélodie qui viendrait la bercer et l’emmènerait jusqu’aux bras de Morphée.

♠ Oh My God, look at her body.


Le sport ! Cette chose que l'on a inventé pour soi disant se dépenser, maigrir, avoir une passion ... C'était la bête noire du jeune Cato, depuis tout petit. Sa mère l'avait initié à tout, danse, badminton, tennis, natation, football, basket, rugby, équitation,... Il avait touché à tout, mais il n'y trouvait aucun interet, seul la natation avait réussi à lui faire un peu plaisir, et encore, il préfère parader au bord d'une piscine que de nager des longueurs sans s'arreter et le plus rapidement possible. Courir après un ballon comme le ferait un chien ? Non merci, pas pour lui. Un sport avec une raquette ? Il perdait un point; c'était la fin du monde et la raquette finissait brisée. Sa mère l'avait donc tourné vers les chevaux, il était tombé et avait refusé de remonter, non pas de peur envers l'animal mais peur de se faire mal; donc le sport et le jeune homme ça faisait bien deux.

Son truc à Cato ? La musique, plus particulièrement le chant & la guitare, mais aussi le piano qu'il adore, d'ailleurs il en acheterait un rapidement. Il a déja touché à tout, batterie, trompette, saxophone, harmonica, basse, guitare, micro, synthé, piano,... Et puis il avait finit par se spécialiser. Il a toujours rêvé d'avoir un groupe, lui en chanteur/guitariste. Mais ça ne s'était jamais fait, faute de temps, de moyen, et surtout d'amis solides, car il n'en avait pas vraiment déja à la base des amis. Le jeune homme d'ailleurs se leva quand Saskia l'acclama. Il se dirigea vers sa chambre rapidement et revint avec sa guitare accoustique, l'électrique devrait arriver avec le reste de ses affaires. Il revint dans la salle à manger & s'installa conforablement sur le siège, retennant un peu son souffle. Jamais il n'avait chanté pour quelqu'un, sa timidité l'avait toujours empèché, mais là, c'était l'occasion. Il souffla doucement, mordilla sa lèvre, puis joua les premiers accords ( https://www.youtube.com/watch?v=CbajGfDrxVY ). Cato se concentrait sur chaque note, son visage avait un air sérieux, fermé, mais appaisé et serein. Le jeune homme se mit à chanter.

« Swinging in the backyard. Pull up in your fast car whistling my name. Open up a beer and you say get over here and play a video game. I'm in his favorite sundress, watching me get undressed, take that body downtown. I say you the bestest lean in for a big kiss put his favorite perfume on. Go play a video game ... »

Cette chanson était la reprise qu'il chantait le plus souvent, il l'a faisait à la guitare mais l'avair adaptée aussi au piano et au synthé. Cato se sentait à l'aise, il sourit et fixa Saskia dans les yeux à présent, il lui chanta le refrain avecune simplicité et une facilité déconcertante..

« It's you, it's you, it's all for you. Everything I do, I tell you all the time. Heaven is a place on earth with you. Tell me all the things you wanna do, I heard that you like the bad girls. Honey, is that true? It's better than I ever even knew. They say that the world was built for two. Only worth living if somebody is loving you, Baby now you do ... »

Cato se laissait aller, dans son élément, dans sa musique, sa guitare et son chant. Le jeune homme semblait comme un poisson dans l'eau, il était heureux en ce moment même. Il grattait les cordes et continuait à chanter, au fur & à mesure son sourire s'élargissait, il ne quittait pas un instant Saskia des yeux, rendant le moment assez intense. Son visageétait de plus en plus épanoui, les derniers accords et les dernières paroles arrivaient déja, la fin était là. Le jeune homme prolongea un peu la mélodie à la guitare, puis finit par se stopper. Il regarda sa guitare un instant puis se redressa en regardant la jeune fille blonde, un immense sourire aux lèvres. Il était heureux d'avoir enfin partager ce moment avec quelqu'un.