Canadian Belinghton
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 Hunger [Ambroise C.]

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Caleb K. Ryker

Blood in the dust.

Caleb K. Ryker

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MessageSujet: Hunger [Ambroise C.]   Hunger [Ambroise C.] I_icon_minitimeMer 28 Mar - 16:50

Hunger [Ambroise C.] Photo10

Hunger. Ambry. Do you remember ?
Il tirait sur un mégot avec nonchalance, agissant du bout de son pied sur la chaussée pour écraser un morceau de plastique laissé là par un passant trop pressé pour chercher un endroit où le jeter. Une barbe naissante sur son visage, son pouce retourné contre sa joue, jouant de temps à autre, avec l’autre main, avec l’une de ses mèches de cheveux sans toutefois que son regard ne cesse de plonger dans le vide. Ses yeux sombres tout à la fois claire lorsque les quelques rayons du soleil venaient s’y échauffer, scrutaient des endroits que seuls eux imaginaient. Ses boucles châtaines s’entrelaçaient au dessus de son front et de temps à autre, une s’échappait de ses doigts pour fuir vers le bas de son visage. Un pull à la couleur sable entourait son corps et formait un col en v dévoilant le début de son torse. Le tissu mettait en valeur ses épaules hautes et son visage par sa couleur. Son jean, ses chaussures enfilées à la hâte traduisait mal pourtant l’aspect qu’il présentait. Il abordait une tenue beaucoup plus approprié qu’avant et personne n’aurait pu reconnaitre l’ancien jeune homme aux habits sombres qui se faufilaient dans les rues pour vendre ses sachets de poudre. Maintenant, il se faufilait avec un sourire enjôleur, réfléchissant tout en même temps à tout ce qui s’était bien passé pour qu’il en soit arrivé à ce point même. Dans son enfance, il avait été un enfant comme les autres. Quelques brèves années mais il avait été comme les autres. Dans une norme imposée depuis toujours, inventé par quelques personnes qui préféraient se fondre dans les règles. Après, il y avait eu la partie la plus sombre et il était alors devenu quelqu’un, pour lui, de non fréquentable pour les personnes qui n’avaient pas encore gâché leurs vies et avaient une chance de s’en sortir. Il y en avait eu tellement. Il croyait encore au bon jeune garçon qu’ils avaient connus. Il n’était pas celui qu’il voulait, qu’il aurait voulu être. Il avait rêvé à bien d’horizons mais il y avait ces chaînes qui le retenaient. Il n’était pas une personne bien pour Aaron. Il l’avait entrainé dans sa danse macabre, valse sombre des méandres de son âme. Il en subissait le prix. Il en avait subi le prix. Il continuait mais il n’enlèverait pour rien au monde la présence de son ami. Il aurait bien trop peur, il serait alors un simple personnage bien étrangère aux autres. Il n’avait pas de racines, pas d’amis, pas de copines, pas de parents, pas de frères ni sœurs. Il avait quoi ? Le rien de sa vie. C’était encore quelque chose. Un invisible parmi les autres. Il y avait Aaron mais il ne pouvait rester. C’était impossible, irréaliste. Il voulait lâcher prise sur lui-même. Il réfléchissait pourtant trop à tout ce qui pouvait arriver. Il enleva le mégot de ses lèvres, tout délicatement et ses doigts se déplièrent pour se déposer le long du tube blanc. La fumée sortit de sa bouche pour s’évanouir dans l’air. Il jeta quelques coups d’œil autour de lui, par simple principe et marcha le long des pavés des rues. Il arriva rapidement aux rues principales, flânant sans vraiment observer ce qui se passait autour de lui. Pourtant la rue se remplissait et les personnes se regroupaient comme une masse, leurs regards épiant avec envie les tissus qui s’étalaient sous leurs yeux. Les boutiques s’enchainaient les unes après les autres et les yeux de Caleb ne voyaient que quelques étincelles de couleurs. Il n’avait pas de poésie, de romantisme, de rêve. Il ne voyait que ce qu’il voyait. Brutalement, bien plus froid que les autres qui espéraient encore que leur monde était parfait. Il laissa échapper un soupir et se retrouva au centre de l’avenue bondé, rue autrefois déserte mais qui avait pris en popularité avec l’arrivée de nouveaux commerces.

« Nos conséquences retomberont toujours sur nous. »

Il lui fallut un souffle puis un autre alors que ses lèvres faisaient échapper une respiration sifflante, pour la reconnaitre. Ses boucles brunes tombaient en cascade dans son dos et cette silhouette beaucoup plus féminine se détachait pourtant toujours des autres. Le corps se déplaçait avec aisance, ombre plus lointaine à chaque pas. Son visage fin se dessinait comme dans ses souvenirs, avec ses joues rondes, ce regard tendre. Il déglutit péniblement. Il fallait donc que tout le rattrape un jour. Ambroise. Ambry. Cassandra. Cassie. Les minutes s’étalaient tout comme les journées qu’il entrevoyait en elle. Elle avait changé, tellement changé qu’il ne l’aurait jamais reconnu. Ce n’était plus l’enfant au visage rond, au sourire franc. C’était une ombre. Mortellement belle. Elle se fondait avec les autres mais on n’oublie pas ces personnes-là. Pas ceux qui ont n’habitaient votre enfance, vos pensées de l’adolescence et les idées sur ces souvenirs. Les personnes que Caleb voulait encore plus oublier, ne faisait que rester encore plus. Ses poings se serrèrent à ces seuls souvenirs. C’était une avalanche d’images, comme des fragments de films. Les sourires échangés, les mains tendus, les rires épanouis, les secrets murmurés, les mots qu’on ne voulait entendre, les mensonges communs. Tout un lot de souvenirs qui avait formé son ancienne enfance. Il avait tout fait pour l’oublier. Ce n’était pas maintenant, après tant d’années, après 10 ans qu’il allait tout changer. Pense à Aaron, pense à Aaron ? Tu veux qu’il te fasse quoi celui-là lorsque tu la vois, hein ? Tellement facile, Ryker. Les ombres de son passé. Une meilleure amie ne s’oublie pas. Lui, il avait réussi. Réussi, un bien grand mot. Il avait tenté comme les autres de pousser sa mémoire à disparaitre et pourtant, elle avait retenu le pire au lieu du mieux. Il se rappelait de ses cris. Il était trop mauvais pour elle. Il n’était pas fait pour elle. Il n’aurait jamais pu. Elle se serait attaché, elle l’était déjà tout comme lui. Non, il n’était pas attaché à elle. C’était … Il avait compris que tous ses liens devaient se détruire. Il l’avait donc fui, craché au visage, hurlé, débattu pour qu’elle parte. Elle n’avait pas cédé bien entendu. Pas les premières années. Après, oui. Il y avait tant de moments derrière toutes ces colères. Ils partaient tous les deux, le soir, à l’insu de leurs parents pour se fondre dans les bois. Il était trop jeune, enfant, innocent, encore barbouillé de son jeune âge. Avec sa venue dans la cité, il était devenue quoi pour elle ? Un drogué, un fou, un malade ? Il n’aurait jamais du continuer à lui expliquer. Il n’y avait rien à expliquer. Qu’il était tombé comme les autres, comme les autres dans ce long tunnel sombre où tu ne sors jamais ? Qu’il pataugeait plus que jamais ? Qu’il avait trouvé Leddy et que elle, elle le comprenait. Bien sûr, Ambroise était un monde propre, bourgeois, beau, gentillet où tout le monde se protège derrière les apparences tandis que lui commençait à représenter toutes les dégradations de la cité. Il avait donc jugé que c’était impossible de continuer. Il ne s’était jamais retourné, n’avait jamais réfléchi à ses décisions. Il préférait se fondre dans ses préjugés sur cette nouvelle vie. Il avait Leddy puis Aaron et puis, sa pire erreur : la drogue. Que pouvait-il apporter à Ambroise ? Il se maudit intérieurement.

Le soir, ils regardaient les étoiles et tous les deux, alors que leur monde semblait si parfait, ils cherchaient des failles pour plonger à nouveau dans leur imagination, pour ne plus en ressortir. Ils étaient innocents, ils ne voyaient pas le reste. Caleb a grandi trop vite par la suite et chaque mètre qui venait vers lui, le poussait à faire du mal à Ambroise. C'était une violence par des mots durs, trop durs, qu'il n'aurait jamais du dire. Dans cette rue, il eut un instant l'envie de revenir en arrière, d'être resté l'enfant sans problèmes. Mais il n'aurait jamais rencontré Aaron. Ces deux-là ne s'entendraient jamais, pensa-t-il avec un sourire. Penser à Aaron le détendait, il pensait à leurs boutades, à la patience de son ami alors qu'il faisait que rire. Sa présence pouvait paraître invisible mais c'était un véritable baume pour le brun. Penser à eux deux pour ne pas émerger dans les souvenirs de son enfance. Que pouvait-il empêcher ? Ambroise l'avait aimé. Caleb n'avait pas réussi. Ce n'était pas réussir, ce n'était pas tant un devoir mais il ne tombait pas amoureux. C'était si simple, si bête et pourtant si difficile pour lui. Il cherchait à tâtons ses sentiments mais les retrouvaient sans cesse éparpiller sur le sol. Il avait eu un profond attachement pour Ambroise mais jamais, jamais, il n'aurait pu la toucher, l'embrasser. Les seuls fois où il le faisait, c'était dans le but de tourner la tête aux drogués et partir sans avoir à donner les sachets. Il usait de ses atouts mais n'en n'avait jamais profité comme il l'aurait voulu. Il priait chaque jour pour l'aimer, pour sentir quelque chose mais il n'y avait rien. Il avait donc préféré abandonné quitte à lui faire du mal. Il n'était pas quelqu'un avec qui il fallait rester. Voilà pourquoi il restait avec Aaron. Ce n'était pas la même chose qu'une femme, il n'y avait pas tant de questions à se poser. Ils étaient comme deux frères et pas de relations compliqués entre. Dans la rue, pourtant, il se reprit à regretter leurs moments complices avec Ambroise, se reprit à les chercher dans sa mémoire pour les capturer une dernière fois. Il était attaché à elle. C'était lâche, il ne devait pas. Il croisa son regard.

Il ne voulait pas y réfléchir. Ne pas penser à leurs rêves d’enfants, à leurs esprits vagabonds, aux murmures qu’ils s’étaient échangées cette journée. Il lança des regards inquiets autour de lui puis se décida. Trop tard. La jeune femme virevolta vers l’arrière et dans la fraction de secondes qui suivit, Caleb eut un regard effrayé avant de rencontrer le sien et s’en alla. Ce n’était pas le bon terme. Il ne courut pas, il marcha, simplement, les mains le long de son corps tendu. Il s’enfuit. Il s’enfuit de peur que même après dix ans, elle le reconnaisse comme le lui avait fait. Elle, elle n’avait pas changé. De corps, de visage, bien entendu mais il l’avait vu que quelques secondes. Pas assez pour vraiment comprendre. Elle semblait différente. Mais il l’avait reconnu. Elle, elle ne pourrait pas. C’était devenu un jeune homme de vingt-cinq ans, beaucoup plus musclé, le visage fin mais puissant, aux nerfs tendus en permanence. Ses veines tressaillaient sur ses bras à chacun de ses mouvements alors que sa mâchoire se tordait de fureur. La fureur de se sentir si lâche. Oh, bien entendu, Il s’enfuit comme un lâche mais il préférait ne pas penser à ce qui se serait passé s’il ne l’avait pas fait. Il portait des cicatrices, avait un regard beaucoup plus froid, distant et malgré son apparence chic, il n’était plus le même. Il le savait. Il le voyait chaque jour à travers d’Aaron qui le regardait comme s’il venait d’un autre monde. La violence se peignait sur son visage mais aussi ce constant sourire supérieur et taquin qui illuminait son visage. Il était timide enfant. Pas un dragueur renommé comme maintenant. Elle, qui était-elle maintenant ?

« Eh merde. Eh merde. Eh merde. Eh merde ! »

Il s’enfuit dans les autres allées et s’engouffra dans le premier café venue avant de se poser sur une chaise, arrachant un journal d’une des tables et le posa devant sa figure. Ridicule, dérisoire mais il ne savait pas comment faire pour éviter que son passé ne ressurgisse aussi brusquement. Dix ans. Dix ans, c’était long. Il était mieux pour elle maintenant, c’était différent, ils pouvaient repartir sur de bonnes bases. Il se maudit de nouveau pour ses pensées. Il l’avait rejeté, il l’avait poussé à bout. Il était rentré dans son rôle, comme toujours. Il ne pouvait pas rester comme si de rien n'était. Pitié, qu'elle ne vienne pas. Il lui ferait encore plus de mal. C'était pour elle, c'était pour elle. Il se cachait derrière l'encre sans se rendre compte qu'à travers la vitre, on pouvait apercevoir son visage. Il posa le journal d'un doigt sur la table, lança un regard haineux vers les alentours, maudissant ce qui était près de lui et passa sa main d'un geste vague sur sa mâchoire. Après quelques hésitations, il détourna le visage de la porte d'entrée qui semblait lui murmurer les rires d'Ambroise, ce qu'elle lui disait.
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MessageSujet: Re: Hunger [Ambroise C.]   Hunger [Ambroise C.] I_icon_minitimeJeu 29 Mar - 16:11

Hunger [Ambroise C.] Tumblr_ltiu3eOwbe1r4h61bo1_500_large
❝ Il y a dans la vie des carrefours où les meilleurs amis se séparent.❞
L’Ipod dans son sac à main qu’elle tient au creux de son bras droit, les écouteurs fourrés dans ses oreilles et la musique à fond écoutant sa playlist, Ambroise marchait dans le centre ville de Canadian Belinghton faisant les boutiques en solitaire, ce qui était rare. Dans sa main gauche la jeune femme tenait un muffin au chocolat qu’elle mangeait plus par gourmandise que par faim. Pour un jeudi, en milieu d’après-midi, il y avait du monde. A croire que les gens faisaient exprès d’être libre au même moment qu’elle. Elle limitait les jours où y avait du monde ne supportant pas la foule. Mais elle s’était fait avoir pour ce coup. Malgré tout, la jeune fille ne se laissait pas démonter ayant un besoin immense de remplir son armoire qui lui semblait étonnement vide. Au rythme de la musique, elle se glissait entre les gens pour se frayer un passage vers ses boutiques préférées qu’elle dévalisait les unes après les autres. En effet, la jeune femme avait déjà plus de quatre sacs de quatre magasins différents comportant entre deux et huit vêtements, accessoires ou chaussures. Acheteuse compulsive, Ambroise à tendance a acheté tout ce qu’elle trouve de beau même si la chose lui sera inutile. Elle n’est pas riche, ni trop pauvre, juste entre les deux pour se permettre de dépenser autant d’argent. Il faut dire que la brune n’avait pas le moral c’est dernier temps et le shopping l’aidait à se détendre. En temps normal, elle était accompagnée d’une amie mais aujourd’hui elle avait souhaité être seule pour s’exiler un peu de ce monde qui petit à petit ne devenait plus le sien. En effet, elle avait l’impression désagréable de s’éloigner de tous ceux qui lui était proche. Elle ne supporte pratiquement plus aucun de ses amis les trouvant presque niais voir sans intérêt. Quant à ses parents, elles ne les voyaient plus. Ces deux tourtereaux s’étaient envolés vers l’Australie laissant la brunette ici, au Canada. Plus de seize heures d’avion les séparaient. Elle ne s’était jamais vraiment entendue avec eux mais leur présence lui manquait affreusement et au fond elle aurait préféré partir avec eux, pour retrouver son pays d’origine. Mais sur le coup, la brune avait refusée des les accompagnaient ne voulant pas perdre tout ce qu’elle avait bâti ici. Puis, elle avait grandi au Canada plus qu’en Australie et ce changement l’aurait marqué. Mais à présent, elle voulait changer d’air. S’échapper de sa vie actuelle qui ne menait à rien. En effet, elle accumulait les mauvaises notes, les disputes et les pleurs du soir. Ces nuits n’en étaient plus. Une nuit sur deux, elle faisait des cauchemars. Elle était fatiguée et les médicaments ne changeaient rien à son état, tout comme voir son psychologue. Une impression horrible de tourner en rond, comme un poisson rouge dans son bocal.

Tendant et détendant ses bras vers l’avant, Ambroise essayait de soulager ses bras qui n’en pouvait plus de porter des charges si lourde. Elle pressait son pas pour arriver le plus rapidement possible à sa voiture qui se trouvait à plus de deux cents mètres encore. Bien sûr elle n’avait pas fini ses emplettes, elle allait juste déposer tout ça dans le coffre de sa BMW pour partir de l’autre côté de la rue et continuer son shopping de jeudi après-midi. Elle picora les dernières miettes de son muffin avant de froisser le papier et de le jeter dans une poubelle. Puis reprit sa marche montant le volume de la musique dans ses oreilles et s’enfonçant un peu plus profondément dans son univers. « Somebody That I used to Know » de Gotye l’aida à se détendre plus facilement que les autres chansons et pourtant ce n’était pas le morceau préféré de la brunasse. Sa détente fut de courte durée car brusquement son corps ou plutôt son cerveau lui souffla de sortir une cigarette. Malgré sa résistance de se soumettre, elle dû se poser sur un banc inoccupé pour sortir de son sac à main, un paquet de cigarette puis la cigarette elle-même, pour éviter de s’arracher la peau. (Effectivement, la jeune femme a tendance à se gratter le bras quand elle est en manque.) Elle fouilla pendant dix minutes dans son sac à main pour retrouver son briquet mais en vain, il avait disparu. Un frisson parcourut l’échine de la brune qui commençait à s’énerver sous l’effet du manque. Elle passa une main dans ses cheveux et se retourna pour regarder qui sait qui pouvait avoir potentiellement du feu. Après avoir trouvé sa « victime », la jeune femme arracha ses écouteurs de ses oreilles et mit sur pause son Ipod quand elle rangea dans son sac, puis attrapa ses bagages et partit à grand pas vers l’étranger qui pouvait lui offrir ce qu’elle souhaitait.

Elle se dirigeait donc à grand pas vers un petit café qui possédait une terrasse et où des tables étaient installées dehors. Assit à l’une d’entre elle, un homme qui avait les jambes croisés et qui semblait plus espionner quelqu’un que de lire son journal qu’il tenait entre ses doigts. Ce qui donnait une raison de plus à Ambroise pour l’aborder. Voilà ce qu’il arrive quand on espionne les gens. Elle poussa un soupir d’énervement, brusquement fatiguée de porter tout ces sacs et fatiguée de marcher ou plutôt piétinée. Cela faisait plus de deux heures que la jeune femme faisait les boutiques. Deux heures avec des talons de huit centimètre. Quelle bonne idée, qu’elle avait eue !

CHKLONOOOONNG ! CHKLONOOOONNG ! CHKLONOOOONNG !!
Bordel de merde qui l’appelait encore ?! Elle poussa un grognement de mécontentement et sortit de la poche de son jean son téléphone de marque Microsoft, un KIN One. Elle décrocha et répondit sur un ton sec :

- Allo ?!

Entre temps la jeune femme s’était arrêté tout en surveillant du coin de l’œil le jeune homme ou le vieil homme – puisqu’elle n’avait aucune idée de l’âge qui l’avait vue qu’il se cachait derrière un journal - .

- Ouais, ouais. C’est bon j’te dis ! Je le ferais ! Bah ouais j’suis de mauvaise humeur. Mais putain c’est bon ! Tu va me faire chier encore longtemps ? Ouais c’est ça ! On se voit Samedi. Bye.

Elle raccrocha plus énervée qu’elle ne le fût déjà et leva les yeux au ciel. Il fallait qu’elle s’attende à une nouvelle dispute pour samedi soir. Elle rangea son téléphone dans la poche de son jean et se reprit sa marche vers l’homme qu’elle allait déranger. Elle remonta ses sacs qui tombaient et s’arrêta à son niveau. Elle inspira profondément pour calmer à la fois son manque et sa mauvaise humeur qui déferlait en elle et prit la parole, d’une voix qui se voulait chaleureuse :

- Excusez-moi… Est-ce que vous avez du feu ?


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Caleb K. Ryker

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MessageSujet: Re: Hunger [Ambroise C.]   Hunger [Ambroise C.] I_icon_minitimeJeu 29 Mar - 20:01

Hunger [Ambroise C.] Sans_t31

Notre vie est désertique.
Les tintements de verres s’entrechoquent à travers l’éclat des verres de lunettes. Des mains se cherchent ou tâtonnent de leurs doigts la table avec un bruit mat. Des vestes glissent après un bruit d’une soie fine sur les sièges et les bruissements résonnent jusqu’aux oreilles des clients. Dans cette course aux murmures et au silence de chacun, les visages entrent peu à peu dans la valse de l’ennuie. Les regards semblent s’éterniser sur des moments prenant de l’importance. Les souvenirs avancent après quelques pas et le ballet macabre continu son chemin, à travers les voiles et les sourires. Le bar ressemblait à tous point en ceux qui s’alignaient sur les rues de Canadian mais un léger côté lounge le faisait ramener à quelques temps plus lointain. Une vague odeur de tabac, mélangé à des essences de café moulu ou de thé, imprégnait les sièges en cuir, alliant un rouge cuivré. Quelques clients se bousculaient vers le fond, jaugeant l’atmosphère un peu trop calme au début et maintenant mouvementé par les quelques cris qui s’échauffaient. Un serveur défilait entre les tables, l’air tout aussi ennuyé de ces journées qui s’enchainaient sans jamais se finir. Un filet s’échappa des tasses de café alors qu’elles retombaient sur une table. Un courant d’air frais murmura son souffle entre les fenêtres et vint s’immiscer entre les visages. Caleb dévisagea un instant le jeune homme, serré dans sa chemise, les lèvres crispés par l’attente du client, serrant compulsivement le plateau coincé sous son bras. Il jaugeait impatiemment le jeune brun, et au bout de longues minutes, ouvrit la bouche pour le menacer avant que Caleb ne se décide enfin à commander un verre de whisky. L’homme repartit après un soupir prononcé en sa direction. Il aurait aimé qu’Aaron soit là juste pour voir sa réaction, son sourire amusé tout à la fois énervé de ces attitudes. Combien d’années ais-je à vivre ? 70 ? Peut-être moins ? Il n’avait pas eu d’enfance, il continuait donc à la prolonger du maximum qu’il pouvait à provoquer, à jouer avec les autres. Il avait l’impression que tout s’effacer si vite, si simplement, après quelques gestes. Une relation qui avait duré des années, pouvait disparaitre en quelques mots. C’était lui pourtant qui en prononçait le sens. Il détruisait sa vie lui-même, à chaque pas effectué, à chaque marché monté, à chaque journée écoulé. Il voyait les murs de ses souvenirs s’effriter mais il ne pouvait pas tout réparer. Il contribuait à casser le reste, de sa violence pure, sans réflexion, sans penser. Il baignait dans un océan d’inconscience, trainé par quelques coups inventés, par quelques courants vagues qui ne se défaisaient que sous sa pression. Il s’en voulait. Il s’en voulait tellement. Pour tout ce qu’il avait provoqué, lentement. Il avait noyé toutes les personnes qui l’entouraient une à une. Lâchement, la seule personne qu’il voyait disparaitre, il ne pouvait même pas s’en détacher. Il aurait bien mieux valu pour Aaron. Il lui fallait beaucoup mieux qu’un connard dépourvu de tout sens mais agissant que par de simples blagues ridicules. D’un côté, après le dure sortie de la cité, que pouvait-il changer ? Refaire une vie, se procurer une amnésie complète des anciennes années pour ne pas réfléchir à son passé ? Ils n’avaient pas d’autres choix que de continuer. Ils n’avaient jamais eu le choix. Leur avait-on demandé leurs avis, ne serais-ce qu’une seule fois ? Ils n’étaient plus que de simples pantins dans une société qu’ils ne connaissaient pas, jusqu’alors enveloppés dans leur bulle. On leur tirait les ficelles, lentement pour qu’ils comprennent qu’ils étaient contrôlés. Contrôlés par leur propre action.

Le glissement de la porte sur le sol réveilla Caleb de ses pensées et il maugréa en s’enfouissant dans son siège, étendant ses jambes sous la table. Ses boucles brunes semblaient cependant vouloir dépasser du haut des feuilles imprimées. Il entendit le claquement régulier mais familier de talons et frémit à la seule perspective, quoique minime que ce soit elle. Combien y avait-il de chance que dans cet univers minable, elle veuille entrer dans ce café ? Les rues en étaient bondées. Dernière chance. Une sonnerie retentit dans l’espace confiné, le faisant brusquement sursauter. Il ressemblait à un enfant qui avait peur de découvrir si c’était bien son gourou devant lui et qui allait lui donner toutes ses fautes. Il y en avait tellement de fautes de sa part, qu’il lui faudrait une deuxième vie pour comprendre toutes ses erreurs. Un silence brusquement arrêté prit soudain la forme d’une voix. La sienne. Chaude, aux accents canadiens, dévoilant quelques tonalités oubliés dans la mélodie de leur silence. Les paroles lancés à l’appareil, lui permettrait dé découvrir une colère retenue jusqu’à alors inconnu. Ambroise n’avait jamais été les jeunes filles dominantes, aux aires froids et puissants, qui pouvaient en quelque mot, raccrocher aussi simplement qu’elle venait de le faire. Il se mordit les lèvres en jurant qu’il ne recommencerait jamais la drogue, les filles, tout ce qui pouvait lui passer par la tête pour qu’elle ne vienne. Il ne pourrait pas affronter les moments qui allaient suivre. Il ne saurait plus comment faire. Lui qui contrôler chacun de ces gestes, se retrouverait, béat face à son incapacité. Il sentit son corps se rapprocher, le téléphone glisser sur la poche. Continue ta route, continue, c’est bien mieux pour toi. Il aurait envie de se lever, de se glisser pour partir. Se faufiler entres les tables, bousculer ce qui lui semblait nécessaire. Il prit une dernière respiration avant que la voix d’Ambroise – puisqu’il en était sûr que c’était elle – s’entrechoque à ses oreilles.
    - Excusez-moi… Est-ce que vous avez du feu ?

Il regretta que les briquets ne puissent voler. Douces ailes, poussaient lentement sur mon petit briquet pour aller voir la jolie brune. Il serait parti tout tranquillement vers Ambroise et il n’y aurait eu aucun problème. Devait-il donc s’y confronter ? Non, c’était impossible, il n’y arriverait en aucun cas. Il préféra adopter la technique le plus simple : ne rien dire. Il enleva sa main de la table, retenant de l’autre le journal et se rendit compte en plus de son incapacité à attraper le briquet coincé dans sa poche, son ridicule. Il jura tout en baissant la tête et arracha le fournisseur de feu de son jean. Le journal se déposa dans un soupir sur la table, dévoilant son visage à demi-caché par ses boucles. Il sentit les regards peser sur lui. Il ne pouvait rien faire. Son corps se tétanisait tout seul, ses membres refusaient de réagir. A part ses yeux qui mourraient de vouloir voir son visage de près. A-t-elle vraiment changé ? Comment est-elle ? Il voulait percevoir dans son regard, l’étincelle qu’il avait vu brillé autrefois. Il écarta ses mains après avoir soigneusement tendu le briquet et fit semblant de ne pas être intéressé, la tête baissé à regarder son verre à moitié vide. Il regretta ses paroles dès qu’il les eut prononcés. Elle allait reconnaitre sa voix. Non, elle ne la reconnaîtra jamais. Il avait pris des accents moqueurs, joueur à chaque intonation, comme un joueur qui tenterait sa proie.
    - Pour vous. Faites y attention ...

Il regretta sa voix grave, son ton taquin, plein de sous-entendus. Il s’était encore plus mis dans le pétrin. Au moins, elle ne pourrait jamais penser que c’est lui. Il ne devait pas lever le regard, surtout pas. Dernier alibi. Il jaugea du coin de l’œil la porte et s’enfonça encore plus dans son siège en tournant la tête. Il aperçut toujours le liquide jaunâtre du whisky sans pour autant y toucher à nouveau. L’alcool n’avait jamais été une de ces boissons préférées. Elle ne lui avait jamais permis de s’oublier. Pas autant que sa chère LSD du moins. Qu’aurait-il demandé de plus à retomber dans les ombres virevoltantes et rougeoyantes que lui permettait de la drogue. Il voulait retomber dans cet état de demi-conscience où rien ne lui fait rien, où son corps ne semble plus absorber les chocs. Il entre dans un autre monde, dans une autre dimension, il n’a plus besoin de réfléchir. Il ne lui reste plus qu’à se mouver dans son esprit enveloppé. Une seconde, il se prit à se demander si c’était bien Ambroise. Elle ne serait jamais venue à Linghton. Endroit perdue, que les personnes connaissent par d’autres, la ville se préservait souvent des étrangers comme rejetait si formellement le rêve américain. Elle n’aurait jamais pu s’éloigner de sa vie bourgeoise, confortablement installé dans l’argent, dans les soirées à se chercher, puisque la vie ne leur permettait pas. La jeunesse prenait la forme d’une autre, pour découvrir un autre monde, pour s’en façonner un autre. Ils trouvaient des problèmes là où il n’y en avait pas, trouvaient des solutions à des idées jamais évoquées. Leurs rires sonnaient faux et leurs pleurs ne semblaient pas vrais. Ambroise avait du fondre dans ce monde là. Comme les autres. Caleb rejeta sa mèche brune en arrière pour la fixer légèrement en coin. Pour vérifier que ce n’était pas elle. Dommage, il avait faux. C’était bien elle, avec son regard aux reflets mauves, ses lèvres, son nez droit, ses mains fines. Il lui lança un regard de haut en bas, et espéra secrètement qu’elle regardait alors ailleurs. Chaussé sur des talons, dans une tenue qui la mettait en valeur, il ne la reconnaissait pas. Si bien sûr, elle s’était fondue avec eux. Elle n’allait pas rester bien longtemps l’amie dont il avait été si attachée. Elle avait pourtant gardé quelque chose sur son visage, une expression qu’il lui connaissait bien. Malgré la colère de son précédent coup de fils, on voyait bien son regard qui se voulait doux. L’était-il vraiment ? Il en doutait. Plus il la regardait sans qu’il ne puisse s’en empêcher, plus il recherchait sa Ambry. Sa. Celle que les autres ont du pourrir. Lui aussi, il l’avait bien pourri. Tous. Il rabaissa pourtant vite son regard pour poser son pouce sur le côté de sa mâchoire avec sa main, geste familier qu’il répétait depuis toujours, et lança son regard dans le vide. Au fond, il entendait la musique légère du bar mais dans sa tête, c’était une toute autre mélodie. Il l’avait revue. Il l’avait cherché, il l’avait espéré tout en voulant que cela n’arrive jamais. Il voulait toujours le pire. Il était allé trop loin, il fallait qu’elle parte, qu’il ne la regarde plus, que tout cela se termine plus facilement qu’il ne le voulait.

Va-t’en Ambroise, pour toi, pour nous, pour ce qu’on a vécu. Toi qui a du déjà tant te faire détruire, ne te rapproche plus de moi, tu vois bien que je suis un feu ardent, tu te brûlerais les ailes que tu as réussi à te faire pousser en partant loin de moi.
Les mots brûlaient sa gorge mais rien ne sortait. Il préférait le silence, réconfortant, dans ses notes invisibles, qui lui assurait peut-être qu’elle partirait. La porte était bien trop loin, il ne pouvait arriver à s’esquiver si facilement. Ou peut-être n’étais-ce qu’une raison pour ne pas partir, pour sentir encore son parfum ambrée et boisée qui l’entourait. Il lui avait fait trop de mal, il continuerait, il ne pouvait pas continuer. Il aurait aimé revenir sur le temps perdu mais tout était déjà fermé. Les voix, les issues, les désirs. Il aurait du réfléchir avant. Que voulait-il vraiment ? Que pouvait-il lui dire ? Lui adresse son plus beau sourire, et lui demander comment elle va ? Il avait bien trop peur de sa réponse. Il avait bien trop peur de ce qui pourrait arriver. Il l’avait jeté. Si elle voulait rester, il allait continuer. Pour elle, pour qu’elle ne continue pas à rester. Pour elle, pour qu’elle comprenne qu’il est encore pire, qu’il n’est plus qu’une ombre.
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Ivy. L Harrison
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MessageSujet: Re: Hunger [Ambroise C.]   Hunger [Ambroise C.] I_icon_minitimeSam 31 Mar - 9:32

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Si Ambroise avait réussit à maintenir ses émotions en laisse pendant plus de dix minutes ce n’était plus le cas. Etait-ce le manque ou son caractère qui y jouait ? Sûrement un peu des deux. Elle n’en pouvait plus d’attendre ce briquet qui lui semblait mettre une éternité pour lui être prêté à peine quelques secondes. Ses jambes ne la portaient plus et elle avait un besoin urgent de s’asseoir et de se détendre. Mais elle ignorait ce besoin préférant rester debout pour pouvoir s’en allée le plus vite possible de ce café. Si quelques minutes auparavant elle voulait continuer de faire les boutiques ce n’était plus le cas. Elle voulait rentrer chez elle, prendre un pot de glace à la pistache et au chocolat, s’installer sur son canapé et regarder un bon film à l’humour lourd. C’était sa recette miracle pour se morfondre un peu plus dans déprime mais rire un bon coup et se détendre. Elle ne saurait dire pourquoi elle ressentait cette envie qui d’habitude ne surgissait jamais quand elle était en ville. Ses yeux bleus étaient plantés sur le journal que tenait l’inconnu entre ses doigts. A travers le papier elle pouvait deviner quelques traits de l’homme au visage légèrement familier. Elle avait dû le croisé dans la rue ou peut-être à l’université. Qu’importe. Ce qu’elle avait besoin maintenant c’était de ce briquet. L’homme ne posa même pas les yeux sur son visage ce qui surpris Ambroise. Le journal se déposa doucement sur la table dévoilant le visage de l’inconnu. Visage à demi-couvert par les boucles du jeune homme. Une nouvelle fois, Ambry eu la drôle de sensation d’avoir déjà vue ce visage quelque part mais impossible de se rappeler où et quand. Elle ne décolla pas son regard de ce visage familier, se foutant de mettre l’homme mal à l’aise. Il mit un long moment avant de sortir le briquet de la poche de son jean mais enfin, il était là dans sa paume. Le bras tendant vers elle, la paume ouverte et le briquet reposant dedans. A peine vit-elle le briquet, que Cassandra le lui prit comme une sauvage. Elle actionna le mécanique plusieurs fois avant d’arriver à avoir une belle flamme. La clope dans sa bouche elle approcha le feu de sa cigarette. Celle-ci prit tout de suite. La nicotine fut effet tout de suite. Sa colère diminua et son corps se détendit. Elle ferma les yeux et laissa la fumée de la clope sortir de sa bouche. Elle avait complètement ignoré les paroles du jeune garçon, plus occupée à résoudre son problème de drogue, que de répondre. Elle ouvrit les yeux et déposa son regard sur le visage de l’homme. Il ne la regardait même pas. Il n’avait pas même déposé une seule fois son regard sur elle ce qui frustra la jeune fille qui avait l’habitude d’être déshabiller du regard. Mais d’un côté cela lui plaisait. Il semblait différent. Si elle avait voulu partir ce n’était plus le cas. La nicotine avait fait son effet et elle était désormais plus calme. Elle n’avait plus qu’une seule envie faire la discussion avec le jeune homme. Un, parce qu’il était mignon, deux, parce que son visage lui était trop familier, trois, elle avait besoin de s’asseoir et de boire quelque chose. Un sourire illumina son visage. Un sourire amical. Et sans aucune gêne, la jeune femme déposa ses sacs au pied de la table et s’assit sur une chaise en face de l’homme. « Ca ne vous dérange pas si je m’installe ? Je meeurs de soif et il n’y a plus aucune table de libre à l’extérieure… » Un sourie angélique apparut sur ses lèvres. Il ne pouvait pas contester. Toute les places dehors était occupé et l’intérieure du café était interdit au fumeur. Elle s’étira les bras et s’installa confortablement dans sa chaise tout en dévisageant le jeune garçon. Essayant de se rappeler où et quand elle avait vu ce visage aux traits doux. Mais impossible de se souvenir. Il y avait deux raisons pour se troue noir. Soit elle ne l’avait jamais vu et dans ce cas elle hallucinait complètement, soit elle l’avait connu dans le passé, avant son accident. Un frisson parcourut son corps à cette pensée. Faisait-il partir de son passé ? Si oui, pouvait-il lui répondre à ses questions ? Elle poussa un soupire silencieux et passa une main dans ses cheveux.

Un jeune garçon aux cheveux légèrement bouclés était assit sur un banc. Il semblait bouder et ces yeux étaient brillants comme-ci il allait pleurer. Des gamins jouaient, riaient, se couraient après, passant devant lui sans jamais le remarquer, frustrant un peu plus le jeune garçon. Puis, il y a une petite fille, une petite gamine, un peu plus jeune que lui. Une petite brune aux cheveux longs bouclant au niveau des pointes. Une petite fille au visage chaleureux, souriant qui se dirige vers lui. Elle s’assoit sans rien dire à côté de lui et le regarde.
« Pourquoi t’es triste ? » lui demanda telle de sa voix innocente.
« - Personne ne veut jouer avec moi… Et ma maman m’a grondé…
- Oh ! Mais si tu veux moi je veux bien jouer avec toi.
- C’est vrai ?
- Bien sûr ! » A-t-elle dit d’une voix joyeuse. Alors tout les deux se sont levés et on courut vers le bac à sable le plus proche, faisant la course.
« Au fait ! Comment tu t’appelle ?
- Ambroise Cassandra ! Mais tout le monde m’appelle Ambrie… Du moins papa et maman. Et toi ?
- Caleb !
- Cool ! »


Le regard dans le vide, Ambroise sortit brusquement de sa torpeur en entendant l’aboiement d’un chien. Désorientée, elle regarda autour d’elle se souvenant qu’elle se trouvait dans un café, assise sur une chaise, en face d’un parfait inconnu qui devait la prendre pour une folle. Son courage s’envola. Elle était gênée. Elle n’aurait jamais osé faire ça, avant. Bon dieu mais qui devenait-elle ? Elle ne se reconnait même plus. Elle se leva d’un coup et attrapa ses nombreux sacs et murmura un pardon avant de partir à la volée mais elle se figea. Le petit garçon. Le flashback. Bon dieu ! C’était lui ! Elle se retourna vivement vers lui et dévora la distance qu’elle avait mise.

« Caleb ! » Son cœur se pinça en prononçant se prénom. Tout lui revenait en mémoire. Tellement de souvenir. Tellement de sentiment. La joie, la colère, la frustration, la peur. Il avait été tout son univers pendant plusieurs années. Son meilleur ami. Parfois elle s’était surprise à ressentir plus pour lui sans jamais savoir si c’était vraiment de l’amour mais après ils s’étaient séparés. Ils avaient prit des chemins différents, complètement opposés. Elle était surprise. Surprise de se souvenir de lui. Après son accident, les seuls personnes qu’elle se souvenait c’était sa famille et son petit copain du moment. Elle allait devoir raconter cet événement à son psychologue et elle n’y manquerait pas ! Mais pour le moment c’était une certaine joie qui habitait la jeune femme. Pourtant une question tournoya dans la tête de Cassie : l’avait-il reconnu ? Si oui pourquoi n’avait-il rien dit ? Elle se figea. Elle, elle était heureuse de le revoir, mais lui, était-ce réellement le cas ?
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Caleb K. Ryker

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MessageSujet: Re: Hunger [Ambroise C.]   Hunger [Ambroise C.] I_icon_minitimeMer 4 Avr - 18:35

Hunger [Ambroise C.] Faa10

Good Morning Freedom.
Si j'étais un animal, je serais un loup pour pouvoir vivre en solitaire, fouler des terres qui ne sont jamais les mêmes. Si j'étais une couleur, je serais le noir et ainsi je pourrai mieux me fondre dans l'obscurité de mon cœur. Si j'étais une vie, j'en serais une autre pour pouvoir oublier la mienne. Si j'étais un astre, je serais la lune pour me cacher des autres et n’apparaître que lorsqu'on ne fait pas attention à moi. Si j'étais une histoire, je serais la tienne pour écouter encore une fois ta voix lorsque tu semblais me comprendre. Si j'étais un pays, je serai le Groenland pour pouvoir observer les aurores boréales et vivre au milieu de la nature sans ne jamais me soucier de rien. Si j'étais une musique, je serais une berceuse pour savoir endormir les personnes comme tu savais si bien le faire. Si j'étais un objet, je serais un carnet de secret car même avec seulement de l'encre et quelques feuilles, je connaîtrai le plus profond des personnes. Si j'étais un sentiment, je serais la haine puisqu'elle amène à tout et aboutit à rien. Si j’étais une expression, je serais celle lorsque tu me souriais. Si j’étais un rêve, je serai celui qui a bercé mon enfance, mon adolescence et qui continuera : m’enfuir et ne plus être moi. Si j’étais un état, je serais brumeux pour n’être plus que quelques vapeurs d’eau évanouis. Si j’étais un souvenir, je serai celui où tu riais et que j’étais là avec toi, en riant aussi.

On se rend compte bien trop tard de tous les regrets qui nous habitent. On espère les enfouir, ne plus jamais y penser mais ce sera toujours le contraire. On ne vit pas sans regrets. Ce serait une vie trop simple, une vie meilleure que nous ne pouvons nous offrir. « On Reste Dieu Merci à la merci de l'amour crasse, d'un simple démenti, d'une mauvaise vie, d'une mauvaise passe. Le silence est aussi pesant, qu'un porte avion qui passe. On Reste Dieu Merci à la merci d'un sacrifice, d'une mort à redit, d'un préjugé né d'un préjudice. Le soleil s'enfuit comme un savon soudain qui glisse. » Les écrits sur le papier lui revenaient, mêlant encre aux souvenirs, bouleversant ce qu’il avait toujours prévu. Sa vie avait été décidée d’être programmé. Les personnes vous donnent des objectifs, des buts et seuls leurs actes et leurs paroles vous poussent à le faire. Il n’était plus libre de sa propre vie. Il se battait à travers les lianes de la vie, s’échauffant entre les stratagèmes déjà prévues des autres, mourant de quelques cris de souffrance poussé par son cœur, virevoltant lorsque le besoin de s’enfuir se faisait ressentir. Il était dans l’enchainement des coups portés dans l’obscurité, des mots jetés si la haine se faisait trop forte. Tripotant ses doigts dans un geste purement fatigué et excédé de toute l’humeur qui pesait sur lui, son regard fuyait vers ce qui l’entourait. Le temps se suspendait toujours facilement aux lèvres des autres qui parlaient en mouvement, sans jamais s'arrêter alors que les mots fusaient de leurs bouches et que leurs sourires se mouvaient avec leurs gestes. Il observait les personnes mais il n'arrivait jamais à comprendre ce monde où il vivait. Il se battait pour en comprendre le sens, le sens même de la vie. Pourquoi était-il né ? A quoi servait-il ? Chaque être devait-il être donc égoïste de sa propre vie et en profiter à son escient sans en réfléchir aux conséquences ? Il avait provoqué trop de remous dans la mer qui l’entourait et les vagues crées ne faisaient qu’empirer et s’écraser sur les personnes qu’il aimait. Que s’était-il passé tout ce temps ? Il ne se reconnaissait plus. Lui qui d’habitude jouait tant avec Aaron, se désespérait à être si fragile. L’air pur hors de la cité ne faisait que le transformer. Il ne pouvait pas changer. Il devait rester celui que sa mère a détesté, celui qu’elle ne considéré pas comme un fils. Ce n’était pas de l’amour, ce n’était pas de la haine. C’était rien. Toute son existence tenait dans ce faible mot qu’il avait été jugé être dès sa naissance. Caleb Kaegan Ryker. Rien. Il s’enfouissait bien trop loin dans ses pensées pour ne pas regarder Ambroise. Savait-elle ce qu’il était devenu ? Un être constellé de violence, de poings et de sang ?

Le doux crépuscule tombait sur les murs ternes sans qu’une seule ombre ne bronche alors même que le soleil s’étalait sur le sol graveleux. Les arbres frémissaient de cette nouvelle nuit et leurs branches s’agitaient désespérément face à la brise. Seule une silhouette semblait se dessiner au dessus d’un muret, balançant les jambes dans le vide qui semblait l’attirer. Un autre corps, beaucoup plus squelettique parcourut les quelques mètres titubant sur le muret, faiblissant un peu plus à chaque pas sous le regard du jeune homme. Son visage n’exprimait pas de pitié mais plutôt un dégout non caché pour la silhouette que présentait la jeune femme. Enveloppé dans des vêtements ras, simples, usés par les années, grisant à certains endroits, les mains tremblantes, le visage hagard, blanc tout aussi livide que pouvait être le sol. Des cernes violâtres entouraient ses yeux et faisaient ressortir violement ses prunelles vertes. La silhouette se posa par terre, s’évanouissant presque et appela d’une voix sifflotante « Caleb … ». Le concerné tourna légèrement la tête, envoyant ses yeux dans celle de la jeune fille mais ne bougea pas avant de hausser impérialement les sourcils. La nuit continuait de tomber et enveloppait les deux personnes après quelques souffles émis. L’ombre sur le muret sauta agilement et le contraste de vivacité des deux personnes pouvaient faire peur. Il recula néanmoins de quelques pas après un regard excédé et après s’être agenouillé, annonça calmement mais froidement « Je donne si tu me paie. » La deuxième silhouette poussa un gémissement se rapprochant du couinement et leva son visage perdue vers le deuxième qui ne semblait nullement être attendrie par l’état critique de la jeune fille. Elle leva un bras agité puis le laissa retomber, se contraignant à garder ses quelques forces. Après un regard larmoyant, elle répondit : « Je ne suis pas capable de te faire quoi que ce soit et je n’ai plus d’argent. Juste une petite dose, rien de plus, quelques graines mais je ne vais pas y arriver sinon. Je te ferai tout ce que tu voudras lorsque je serai en meilleure forme, je te le promets. » Le jeune homme eut un sourire enjôleur, ses lèvres s’ourlant d’un plaisir contenue, s’adossa près du muret et chuchota à l’oreille de la jeune fille « Je donne si tu me paie, les règles ne changent pas et encore moins pour le squelette que tu aie. Bien heureusement que je te regarde pas en face, sinon, j’aurai une fameuse tendance à te vomir dessus. Tu veux faire le saut de l’ange peut-être ? » Il insinuait par là, la fin, la fin de tout. La jeune fille le savait bien, elle connaissait par cœur son fournisseur quoique, elle ne connaissait rien de lui, avec ces humeurs changeantes et sans cesse inhabituelles. Elle ferma les yeux et gouta avec saveur la seringue qu’il plantait dans son bras. Elle savait ce qui allait arriver. Il ne fallait pas rigoler avec lui, jamais avec lui. Espérons qu’il n’y ait pas mit n’importe quoi. Lorsqu’un voile de plomb tomba sur ses yeux, elle ne douta plus de l’issue qui lui restait.
    « Ca ne vous dérange pas si je m’installe ? Je meurs de soif et il n’y a plus aucune table de libre à l’extérieure… »

Il sursauta violement au son de sa voix et replongea dans la réalité, sortant brusquement de ses souvenirs. Il haussa un sourcil en voyant Ambroise s’assoir souplement sur la chaise et après un regard sur ses jambes sous la table, se demanda ce qui avait bien pu changer en elle. Sa Ambroise n’aurait jamais parlé à un inconnu, ne serait jamais venue sur des talons aussi hauts, n’aurait eu ce sourire aussi angélique qu’il soit mais si dragueur et charmeur. Elle n’aurait eu cette attitude et pourtant elle l’avait bien. Que pouvait-il dire d’elle alors que lui était si différent ? Qu’avait-il encore de beau à lui offrir ? Rien que de lui parlait, ne ferait que la maudire et lui assurer une mauvaise vie. Ce n'était qu'un jeu de hasard qui continuait sans qu'il ne sache jamais ses cartes. Il s'abaissait à toutes les tentatives mais ne récoltait rien. Il ne lui devait rien et elle non plus. Ils étaient partis chacun de leurs côtés, aussi librement qu'il le voulait. Ils n'étaient pas fait pour être amis. Trop de différence, trop de milieux différents plutôt. La cité était une bulle, une bulle à part où personne n'entrait ni ne sortait. Caleb avait du se battre chaque jour un peu plus pour en sortir. Des murs invisibles le retenaient prisonniers. Il baissa les yeux et grommela :
    « Non, je préférais que vous partiez. Je m’en contrefous de votre soif, vous pouvez très bien commander un truc et le boire dans la rue. Je veux dire, vous êtes toujours aussi intrusive ? »

Sa voix tout d’abord grave et pleine d’agacement se transforma en charme lors de ces derniers mots comme s’il l’invitait à avouer ce qu’elle était. Elle ne le ferait jamais bien entendu. Dans sa logique, elle s’énerverait. Avant, elle serait partie direct. Maintenant ? Il ne pouvait plus rien prévoir de son attitude. Elle semblait si loin, même dans ces souvenirs. Pourtant, on les disait inséparables, liés par un lien inventé. Un lien qui s'était brisé en peu de temps. Il n'y avait pas d'attache entre les personnes, juste de regrets lorsque c'était terminé. C'était brusque, trop violent encore pour lui. Il se sentait encore enfant bercé par les romances que l'on racontait. Ce n'était pas sa mère qui les lui lisait mais Ambroise. Elle avait toujours été beaucoup plus doué que lui pour les études bien entendu. Il n'était bon à rien. De sa petite voix, elle lisait, elle lisait et il pouvait alors s'envoler, à travers les mots et les phrases qui petit, à petit, constituèrent leur univers à eux. Il voulait encore y repenser, encore se fondre dedans, encore et encore pour plonger dans les brumes de l'enfance. Avec elle. Elle qui se tenait devant lui. Cela ne changeait rien, se répétait-il mais cela changeait tout.
    « Caleb ! »

C’était sa voix, toujours empreinte de son innocence d’enfant. Comme quoi, il avait réussi à garder son identité. Plus maintenant. Plus maintenant et il devait faire quelque chose pour y remédier. Il n’y avait jamais eu de bien ou de mal dans le monde. Juste des camps opposés qu’on ne pourrait nommer mais qui partage les personnes en deux classes. Le bien avait pris une autre forme, presque angélique au fur et à mesure des siècles mais aujourd’hui, ce n’était plus qu’une notion pour désigner des personnes bien dans leur peau. Le mal, avait des teintes plus obscures, plus sombres, contrastant avec le bien. Il s’était incrusté dans la haine, dans le mal être des personnes. Caleb penchait dangereusement vers les dernières abysses du sombre. Tout avait été prévu. Il releva son regard vers Ambroise, voilé par une peine dissimulé. Il jaugea la porte de sortie qui se faisait de plus en plus présent puis réfléchit-en deux fois. Il n’avait pas besoin. Ambroise était une personne à valeurs, selon ses souvenirs. Il devait juste la dégouter de lui-même. Elle s’en irait alors, l’esprit haineux d’être venue parler à un tel salop et ne voudrait plus jamais le voir. Lâche. Rapide et efficace. Il eut un sourire en coin, posa son coude sur la table et après avoir pris son visage en coupe pour se rapprocher d’Ambroise, il lui répondit d’une voix teinté mielleusement :
    « Tu me reconnais enfin ma belle ? Fais attention avec de tels jambes, je risquerais d’avoir des concurrents pour te proposer un verre … »

Son sourire se perdit dans ses pensées même s’il restait figé, charmeur, inviteur face à Ambroise. Se fondre dans le rôle pour ne pas chercher à réfléchir aux conséquences. Il devait se perdre dans son rôle comme toujours.

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MessageSujet: Re: Hunger [Ambroise C.]   Hunger [Ambroise C.] I_icon_minitimeSam 21 Avr - 12:59


Or who I'm supposed to be, i don't wanna be anything other than me

Il y a des sentiments qui parfois sont contradictoires. Vous ne savez pas pourquoi mais ils sont contradictoires. Ils s’entrechoquent. Et alors tout le monde vous dévisages comme un fou parce vous ne savez plus comment réagir. Un coup vous allez par exemple sauter sur la personne que vous revoyez après dix ans de séparation parce que vous êtes joyeux et la minute d’après vous apprêtez à lui gueuler dessus pour être partit sans dire un mot. Pour vous avoir laissé tout seul dans votre pauvre monde qui se faisait détruire petit à petit. Vous lui en voulez de tout votre être et puis après vous redevenez doux et vous prenez des nouvelles de lui, sur ce qu’il est devenu. Je parle de ce genre de sentiment. Des sentiments qui vous bouscule de l’intérieure, qui parfois peuvent vous terroriser tellement ils ne s’accordent pas ou bien vous faire péter un plomb parce que vous ne savez pas comment il faut que vous réagissiez. La douceur, la colère, la haine, la peur, la gentillesse sont des sentiments qui s’accordent rarement et pourtant… en vous ils s’accordent sans que vous compreniez pourquoi ils le font. A ce moment précis, c’est exactement ce que je ressens. Dois-je être heureuse de le revoir ou bien lui faire comprendre que je le détestais ? Parce qu’à l’intérieure c’est ce que je ressens : de la colère, de la haine envers lui mais aussi un amour inconditionnel qui me terrorisait. C’est peut-être le seul ami garçon que j’ai eu dans ma misérable existence. Bien sûr j’ai trainé avec des potes mecs mais ce n’était pas pareil, pas la même relation, pas aussi fusionnel. Pas aussi proche. On se comprenait sans même dire un mot. Il suffisait d’un regard pour savoir ce que l’autre ressentait. C’était presque effrayant. Mais on le vivait bien. On était inséparable comme des frères et sœurs. Il était mon meilleur ami parfois plus. Bien plus. Mais je le camouflais derrière mes sourires, mes paroles, mes regards et il en voyait que du feu comme tout le reste. Il est si facile de mentir. Je riais avec lui parfois me surprenant à trouver ses pommettes qui lui donnaient du charme, à le dévisageait et la nuit parfois je rêvais de lui. Je me faisais peur. C’était vers la fin, quand on se voyait quasiment plus. Que je continuais à m’accrocher à lui comme à une bouée de sauvetage mais qu’il faisait tout pour me faire lâcher prise. Parfois en lançant des paroles blessantes, parfois en se renfermant sur lui-même, parfois en me laissant attendre des heures à notre endroit préféré. Là où on se donnait tout le temps rendez-vous. Et puis il est partit. Pouf. Disparu. J’ai lâché prise. J’ai abandonnée. J’ai pleuré. Longtemps. Je ne m’en remettais pas. C’était comme si mon premier amour m’avait brisé le cœur pourtant ce n’était qu’un meilleur ami. Et ma mère ne comprenait pas. Personne. Je déprimais. En cours je me mettais parfois à pleurer et j’ai dû arrêter l’école pendant un mois pour retrouver des bases solides. Pour retrouver quelqu’un à qui je pouvais m’accrocher. Tout ça personne ne le sait. C’est enfouit en moi, écrit sur un cahier, sur des feuilles volantes dans un dossier caché qu’est fermer à clef dans un bureau, dans un appartement. Celui de mon psychologue. Voilà. Deux personnes sont au courant : moi et ce psychologue.

Lui et moi ce que nous n’avions pas compris tout de suite c’est pourquoi je n’avais pas effacée de ma mémoire cette période plutôt douloureuse de mon existence. Au fur et à mesure d’avoir creusé dans mon passé du moins les rapides souvenirs qui revenait parfois on a comprit pourquoi mon cerveau ne l’avait pas oublié. La raison était assez satisfaisante. Ce passage douloureux m’a rendu plus forte et m’a appris à être indépendante. Ce qu’à l’époque je n’étais pas. Peut-être trop vue mon attitude avec les gens. Pour cela je dois le remercier au fond. Mais je ne peux m’empêcher de le haïr pour la douleur qui m’a causé. Bien sûr après m’être « remise » de ce début de dépression, j’ai rapidement repris le contrôle de la situation et est redevenu la fille populaire du collège. Ce que je suis encore aujourd’hui. C’est cette dépression qui m’a aussi fait devenir une petite salope, brisant les couples, fumant, buvant, couchant avec n’importe qui, lançant des ragots… C’est ce qui au fond malgré que je ne l’avouais pas me permettait de ne pas retomber. Causer de la douleur aux autres soulagés la mienne.

« - Tu me reconnais enfin ma belle ? Fais attention avec de tels jambes, je risquerais d’avoir des concurrents pour te proposer un verre … »

Un frisson glacial parcourut mon échine me dressant les poils des bras en entendant sa voix légèrement mielleuse. Je ne le reconnaissais pas. Un sentiment de dégout envahissait tout mon corps et je fis un pas en arrière. Ce genre de mec mielleux j’en avais trop vue pour savoir que ce qu’il voulait de moi, et ce n’était pas innocent. Or je refusais de me donner… Plus maintenant… Et sur tout pas avec lui. L’impulsivité courrait dans mes veines, circulant lentement dans mon corps faisant plusieurs fois le tour pour laisser la colère venir me contrôler avant d’atteindre de plein fouet mon cœur. Son visage entre ses deux mains dans une forme de coupe il la regardait de ce regard que je détestais. Soudainement je me demandais pourquoi je n’étais pas parti mais non mon fort intérieure, ma curiosité à voulu encore une fois savoir pourquoi mon saloperie de cerveau reconnaissait ce visage. Je rageais. Contre lui, contre moi. Pourquoi était-il le seul à causer cet effet sur moi ? Sept ans ? Huit ans ? Six ans ? Peut-être moins, peut-être plus, je ne savais plus… Tout ce temps avait passé sans que ce sentiment étrange revienne et boum il suffisait que je le revoie pour qu’il revienne en puissance dix ! C’était du foutage de gueule pur et simple.
Des fourmillements me picotait les doigts sans que je sache pourquoi jusqu’à que je réalise mon action. Ma perte de moi-même avait accidentellement –ou peut-être pas- levé ma main et venir rencontrer d’une façon peut amical la joue du garçon lui laissant une trace rouge vif dessus. Le bruit du geste avait résonné faisant tourner les têtes vers nous. La bouche légèrement ouverte surprise moi-même par mon geste je regardais ma main puis son visage et les gens qui nous dévisageait… Malgré ma surprise j’étais contente de l’avoir giflé et ma bouche en forme de O se ferma pour s’étirer et esquisser un sourire sur mon visage. Le regard froid j’ouvris la bouche cette fois pour laisser des mots en sortir :

« - Va te faire foutre ! »

Je le dévisageais longuement après ces paroles et j’étais à la limite de s’enfuir en courant mais sans savoir pourquoi je restais debout devant lui. J’étais dans l’incapacité de bouger. Au fond de moi, j’espérais qu’il redevienne le petit garçon d’avant et moi la petite fille… Mais il fallait se rendre à l’évidence, on avait tout les deux changés. J’aimerais pouvoir remonter dans le temps juste pour pouvoir re-savourer tout ces moments qu’on a passé ensemble. Mon cœur se comprime et je sens les larmes montaient venant me picotait les yeux. Je cligne plusieurs fois et lui tourne le dos pour essuyer une larme qui coule avant de lui refaire face. Il fallait oublier. Tous ces bons moments. Tous ces souvenirs encombrants. A présent j’en avais d’autre. Et j’en aurai d’autre. Pas avec lui. Il n’a plus le droit. Plus le droit de s’immiscer dans ma vie avant de s’y enfuir. Voilà la contradiction de mes sentiments… La peur de le perdre, la colère de le revoir, la joie de le retrouver. Ma bouée de sauvetage. Au fond j’aimerais pouvoir le haïr vraiment, vraiment de tout mon être mais je sais que c’est impossible. Parce qu’il est mon meilleur ami et ce, malgré tout. Après tout ce temps, après tout ces douleurs, il est le seul à occuper cette place et ce pour toujours même si je ne l’approuve pas. La faute à cet amour inconditionnel qui échappe à la logique de tout être vivant.

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Caleb K. Ryker

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Caleb K. Ryker

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MessageSujet: Re: Hunger [Ambroise C.]   Hunger [Ambroise C.] I_icon_minitimeLun 30 Avr - 13:27

❧ Nightmare.

Son sourire un peu frêle, ses yeux pétillants qui frétillaient d’un reflet de vie disparu depuis de nombreuses années, ses pommettes claires et hautes, ces cils légèrement voilés annonçant ses pupilles ambrées, ce teint halé et clair tout autant. Il hésitait à s’avouer qu’elle avait autre chose que cette innocence perdue qui se reflétait quelque peu dans son regard. Il se détestait à la trouver attirante ; il aurait aimé la regarder avec son détachement d’adolescent. Brusquement, il comprenait que dans cette valse de souvenirs, il n’avait jamais mené la danse. C’était peut-être la haine ou le changement qui avait mené leurs pas. Il était la victime même du destin : il pensait toujours avoir les cartes en mains mais il n’avait que des rêves. Plus il la regardait, plus il regrettait de ne pas pouvoir lui offrir des sourires comme il en avait vu si longtemps effleuré ses lèvres. Il aurait voulu lui tendre la main, la prendre dans ses bras, l’éloigner des ombres noirâtres qui l’entouraient. Les rôles étaient changés, c’était un renouveau : l’ombre, c’était lui. Son visage semblait être toujours illuminé dans ses souvenirs, toujours rieur. Lui avait-il enlevé ce qu’elle avait de plus beau ? Sa joie de vivre qui scintillait dans les cristallines de son rire. Pouvait-il après tout ce temps et tout ce qu’il lui avait arraché, avoir le droit d’éprouver quelque chose pour elle ? Un attachement ou des sentiments ? Il ne savait plus ce qui défilait dans ses pensées. La confusion du moment se mêlait avec son regard froid, glacial, distant, lointain, vide. Des lueurs de dégoûts, de haine. Hypocritement, il souhaitait bien autre chose. Que pouvait-il mériter de plus cependant ? Dans un autre endroit, dans une autre vie, à un autre moment, avec un autre passé, avec un autre jugement de soi, il aurait tenté de recoller les morceaux de rêves qu’ils avaient fait ensemble. Il aurait aimé lui expliqué qu’il ne l’avait fait que pour elle, que depuis le début, il ne voulait que le meilleur pour elle. Il aurait du lui faire comprendre que les mondes sont parfois faits pour se séparer. Les ailes de l’ange et le sourire mielleux du démon. Il releva un regard désespéré vers elle. Il fut tenté de faire tomber de ses lèvres, tous les mots qu’il avait à lui dire. Un court instant, il baissa sa garde, se revoyant enfant jouant avec elle. Court moment de bonheur. Ses pupilles tombèrent dans le vide, révélant une faille de tristesse dans son jeu. Il se mordit la lèvre pour ne pas lui expliquer qu’après tout, qu’aurait-il donné pour avoir le luxe de l’aimer, de tomber amoureux d’elle. Il n’y arrivait pas. Bêtement, il se noyait dans sa peur de s’attacher aux autres. Même Leddy, il avait voulu, voulu. En vain, comme toujours ; efforts redoutés qui retombaient dans le vide dès qu’il lâchait une once de vérité. Il se reprit vite, baissant vivement le regard, de peur qu’Ambroise ne l’ait aperçue. Si elle pensait qu’il était faible, il n’arriverait pas à déjouer sa méprise. Que la jeune brune le considéra comme un personnage imbu de lui-même, le prototype de l’homme insupportable et crâneur, l’arrangeait plus ou moins. Il n’aurait pas à se justifier. Là, n’était peut-être pas justifier mais plutôt lui faire comprendre pourquoi il l’avait fait ça. Il n’avait pas tellement réfléchi durant cette période de sa vie. C’était une cicatrice refermé mais encore béante. La drogue, la peur, la haine qui suintait des murs gris, lui avaient bouffés l’esprit. Cruellement, brusquement, sans qu’il ne cherche à se défendre. L’impact violent d’une main en plein visage le ramena brutalement à la réalité, se tenant dans un bar, devant une Ambroise fulminante de rage. Le coup porté avec toute la force dont elle était capable, arracha un sourire des lèvres de Caleb.
    « Va te faire foutre ! »

Elle avait soudainement pris du cran, contraste éprouvant face au pâle souvenir de la gentille Ambroise qu’il avait connu. En entendant les bruissements de conversation choqués et un raclement de chaise, le jeune homme décida d’éloigner au mieux les ennuis en se levant brusquement, imposant pour la première sa taille à Ambroise qu’il attrapa par la taille de force, dans un geste amplement contrôlé, avec force mais douceur. Il la plaqua contre lui, l’empêchant de se débattre et l’arracha à l’endroit où il était pour sortir dehors en claquant la porte derrière lui et éloignant de lui, les injures et protestations. Après s’être éloigné de l’endroit, il lâcha la jeune fille. Il savait qu’il se mettait encore plus dans le gouffre. Il aurait fallu la laisser partir, pour qu’elle l’oubli de nouveau, qu’elle replonge dans sa vie d’avant. Il se rendit compte qu’il était encore enivré de son parfum boisé, sauvage, tendre. Il savait en plus que son attitude ne ferait qu’amplifier le brasier de sa colère. Sous la précipitation et le fait de l’avoir contre lui après tout ce temps, il avait du accentuer la pression sur ses hanches et elle n’avait pas eu le loisir de se débattre ayant positionné ses mains de manière efficace et rapide pour l’empêcher de bouger. Il n’avait pas vraiment contrôlé ce qu’il faisait. Elle était si près, il n’avait pas réussi à respirer. Après ces années à penser à elle, à rêver de la revoir, après ces vagues de hontes et de culpabilité mais de résignation, il avait eu son corps plaqué contre lui. Il serra les poings dans son jean et s’éloigna prudemment d’elle. Se risquer de se prendre une deuxième baffe, ne l’amusait guère. Il avait l’impression de ne recevoir que ça. Il le cherchait, il l’avouait. Il regarda son visage, ses lèvres, ses yeux mais ne trouva pas un reste de tristesse. Peut-être ne lui avait-il jamais manqué. Il se plaisait à croire que des personnes l’avaient aimés mais étais-ce possible ? Oui bien sûr, ils avaient passé trop de moments ensemble, côté à côté, à s’épauler dans tous les cas. Il la plaignit de supporter tous ces brusques changements, toute cette horreur qu’il lui avait fait subir. Elle ne devait plus le reconnaitre, il jouait sur ces souvenirs pour lui faire comprendre qu’il n’était toujours pas celui qu’il lui fallait. Même en ami. Il aurait fallu qu’elle regarde ce qu’il faisait subir à Aaron. Que pourrait-elle faire s’il utilisait ses poings, s’il s’énervait brusquement ? Il se massa la joue, la regarda avec un sourire et enchaina :
    « Tu aurais pu frapper moins fort quand même ! Je sais que tu m’aimes mais quand même, Ambroise ! »

Ces quelques secondes qui figèrent son sourire, le firent frémir. Il était redevenu un instant celui qu’il avait toujours été, à plaisanter avec elle. Il n’avait plus le droit. Alors qu’il la fixait en repensant à ces souvenirs, un homme passant dans la rue le bouscula d’un brusque mouvement d’épaule, pressé d’un évènement inconnu. Caleb jura et fut projeté à quelques centimètres d’Ambroise. Son parfum montait jusqu’à lui tandis qu’il tâchait de se résigner à reculer. Son visage était toujours aussi proche d’elle sans qu’il ne puisse s’arrêter de la regarder. Après toutes ces années, il se rendait enfin compte combien la séparation avait été dure. Enfermé dans sa solitude, là dans cet endroit qu’il avait appris à haïr, il repensait à tous ces fractions de moment avec elle. Comme une berceuse qui calmerait sa peur lorsqu’il se sentait trop plongé dans le noir. Il avait tellement vécu dans l’ombre qu’il avait peur de redécouvrir les lumières qui avaient éblouis son chemin. Un chemin si rocailleux qu’il se tranchait le corps à chaque pas. Il avait effacé derrière des problèmes futiles ceux qui le gênaient vraiment. Il avait enfoui le souvenir de la jeune fille au plus profond de lui, sachant qu’y penser, ne ferait que des dégâts en plus. Il savait qu’il n’avait pas le droit. Plus. Qu’il n’avait jamais eu le droit. Il aurait du rester avec elle, ne pas l’abandonner. Aussi bien pour elle que pour lui. Il était trop près de son visage, de ses yeux, de ses lèvres. Il se rendit compte combien elle était belle. Un regard d’adolescent qui murit et des retrouvailles trop longtemps espérés et redoutés. Sans réfléchir aux conséquences de son acte, il posa une main sur son cou et posa ses lèvres sur les siennes, contrôlant avec peine l’attirance cachée depuis trop longtemps. Il ferma les yeux et se délecta de ce baiser volé, entrouvrant ses lèvres pour mieux aimer Ambroise. Il se sentait partir loin de tout ce qu’il avait tenté de cacher. Il se sentait oublier ce qu’il devait faire, pourquoi il le faisait. Ses lèvres cherchaient avidement celle de la jeune fille, avec douceur et force. Il se faisait projeter dans la tentation, dans les limbes de l’envie pour s’envelopper dans tous ces souvenirs, dans cette attachement oublié presque inconnu et cet amour léger comme aurait pu l’être ce qu’il restait de leurs années ensembles. Il s’arrêta alors qu’il se ne cessait de se répéter qu’il n’était pas pour elle. Il le savait. Il avait murmuré son nom pendant le baiser avec une tristesse qu’il n’avait pas su dissimulé. Il devait pourtant l’éloigner. Pour elle. Pour tous leurs secrets, pour tous leurs souvenirs. Quelques brides de leur conversation, revenaient dans la tête de Caleb tandis qu’il baissait les yeux pour ne pas affronter le regard et le visage de la jeune fille. Il aurait aimé s’enfouir, s’enfuir loin de ce qu’il avait pu imaginer. Il craignait tant ce qu’il pouvait lui faire. C’était impossible, irréalisable. Il lui avait déjà fait assez de mal. Il aurait pu bien entendu recommencer mais si un jour, ils se séparaient, c’était une faille de plus qui s’ouvrirait pour tous les deux. Il avait déjà failli tout lâcher en l’embrassant sous la pulsion soudaine du moment. Il recula loin d’elle pour ne pas retomber dans la connerie qui l’entrainait. Il ne fallait pas qu’il s’attache. Bien sûr, il l’était déjà, c’était trop tard. Il fallait l’éloigner. Il se sentait fuir loin de ce qu’il voulait. L’éloigner. Qu’elle lui échappe même s’il ne voulait que la retenir. Il s’était trahi trop longtemps dans son jeu. La faille que ce qu’il faisait, n’était pas due à un changement de caractère mais à une obligation. Un sourire implacable et mielleux se figea sur son visage tandis qu’il s’entendit énoncer :
    « Tu es tellement méprisable Ambroise. Tu t’es toujours crue attachante pour les autres personnes. Ne t’es-tu jamais rendu compte que je t’avais manipulé du début jusqu’à la fin ? Tu n’as toujours été qu’un jouet. Je suis toujours prêt à jouer, bien sûr … »

Il faillit déglutir. Il faillit hurler. Il faillit la supplier de le pardonner. Il faillit l’embrasser de nouveau. Il faillit la prendre dans ses bras. Il faillit lui faire comprendre combien il était attaché à elle. Il faillit lui expliquer pourquoi il faisait tout ça. Il faillit s’avouer. Il faillit. En réalité, il resta de marbre alors que son cœur bouillait en tout sens. Son sourire se tordit en un frisson de gloire. Il s’enfonçait dans son jeu.
Avec ces mots, il s’était assassiné. Il avait arraché leurs souvenirs.
Souvenirs si tendre d’un moment qui ne pouvait durer. Souvenirs qui vagabondaient dans leurs esprits. Esprits encore libres et voyageur d’y penser. Il rêvait qu’il pouvait encore rire avec elle. Il rêvait que son sourire soit le sien, que leurs regards se fondent l’un avec l’autre. Il rêvait de ces secondes, des ces heures, de ces journées, de ces années. Il imaginait une vie différente, une vie de celle qu’on rêve. La nuit, il s’enfermait dans ses souvenirs pour s’éclairer d’une nouvelle lumière : celle de l’imagination. Il pouvait alors se fondre dans ce qu’il n’aurait jamais. Il sentit sa main se crisper et son regard fuyant s’éloigna du sol. Il repensa à la lettre qu’il avait écrite à Ambroise mais que sa mère avait déchirée sans qu’il ne le sache avant de nombreuses années. Il lui avait expliqué tout ce qu’il s’était passé. Elle ne l’avait jamais eu. Quelle vie avait-elle eu après ? Après quoi ? Après tout ? Après la vie. Il voyait ses pensées se noyer dans ses émotions.
Avec ses actes, il avait barré le prénom Ambroise de son destin. Elle ne voudrait plus jamais de lui. Plus jamais. Il aurait voulu voir l’optimisme dans cette situation.
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MessageSujet: Re: Hunger [Ambroise C.]   Hunger [Ambroise C.] I_icon_minitimeVen 4 Mai - 13:09


I need a summer but the summer's come and gone

Les regards sont braqués sur nous mais qu’importe. Il l’avait mérité. Des murmures parcouraient la salle se demandant ce qu’avait put dire ou faire le jeune homme. Je brûlai de l’intérieure. De rage. De colère. De chagrin. Il n’avait pas le droit de me dire ça. Pas après tout ce temps. J’aurai voulu que mon regard soit noir mais il restait doux légèrement teinté par la douleur. J’aurai voulu partir les poings serrés, la mâchoire crispée et garder ma fierté mais j’étais dans l’incapacité de bouger. Je ne pouvais que rester devant lui et le dévisageait. Lui et les autres. Nos spectateurs. Aucun de mes muscles n’obéit. Je ne contrôle plus mon corps en feu. Mes émotions, mes sentiments prennent le contrôle et me paralyse. Je reste devant lui, immobile, espérant qu’il s’excuse, espérant qu’il dise quelque chose qui me fera revenir mais il reste silencieux et puis il se lève brusquement faisant grincer sa chaise. Un simple bruit qui me fit lâcher prise me faisant revenir sur Terre. J’étais à nouveau au contrôle de mon corps et de mon âme mais je n’eus pas le temps de reprendre la parole, il saisissait déjà ma taille me plaquant contre son corps musclés et m’entrainant plus loin pour ne plus avoir le regard des autres et leurs murmures. Pour être seuls. Un contact qui me fit l’effet d’une douche froide me secouant de l’intérieure. Un contact qui remontait des souvenirs douloureux enfouit au fond de moi-même, des souvenirs, des moments dont j’ignorais l’existence. Un contact. Un contact répugnant. Je me débattais dans tout les sens hurlant, criant mais en vain il me contrôlait. Il anticipait chacun de mes gestes m’empêchant de m’enfuir de ces bras, m’empêchant de m’enfuir loin de lui. La peur tout entière circulait en moi accélérant mon rythme cardiaque et me faisant devenir folle. Personne ne réagissait. Les gens me regardait avec leur regard désolé, certains avait peur de s’immiscer dans l’histoire risquant de se mettre dans le pétrin, tandis que d’autre me prenait pour une folle. Je m’en foutais. De leur regard. De leur avis. Je voulais m’enfuir de ces bras. Je ne voulais plus sentir son corps contre le mien. Je ne voulais plus sentir sa chaleur rencontrer la mienne. Je ne voulais plus sentir son parfum. Je ne voulais plus sentir ses muscles. Je voulais qu’il me lâche. Les larmes ruisselaient sur mon visage faisant couler mon maquillage et je sanglotais. De peur. De colère. Le trajet me parut duré une éternité alors qu’en réalité on ne prit qu’une minute pour se retrouver dehors, dans une petite ruelle calme ou il y avait peu de passant. Je me calmais. Je reprenais une respiration plus calme essayant de réfléchir, de trouver une solution pour m’enfuir de son emprise. Son simple contact provoquait une foule de sentiment, d’émotion, incontrôlable sans que je sache pourquoi. Son emprise se desserra, me rendant ma liberté. Un frisson parcourut mon corps et je balayai rapidement la ruelle pour trouver un moyen de fuite mais ça allait être dur. Je ne bougeais pas en voyant que Caleb s’éloignait de moi. Ma crise se calmait. Je reprenais mon calme tout en ne comprenant pas moi-même d’où venait toute cette peur, cette fureur qui avait explosé. J’inspirai et expirai faisant face à mon ancien meilleur ami. Les yeux rouges, les yeux cernés de noirs, des fines traces de mascara sur mes joues qui allait jusqu’à mon menton, je tremblais. A nouveau j’aurai voulu m’enfuir, m’éloigner de lui mais je restais immobile tenu en haleine par le parfum de Caleb et son odeur corporelle. Je m’accrochais à lui, comme autrefois, sans m’en rendre compte. Je ne le regardais plus. Mon regard était posé sur le sol dallé encore troublée par ma crise de tout à l’heure. Les questions défilaient dans ma tête à toute allure m’éloignant de la réalité mais me rapprochant de la vérité. Et puis il y a sa voix qui s’élève dans l’air :

« Tu aurais pu frapper moins fort quand même ! Je sais que tu m’aimes mais quand même, Ambroise ! »

Une voix amusée, taquine, comme autrefois. Je relevai la tête embrasant du regard le visage du jeune homme. Cette phrase aurait put me faire sourire avant mais plus maintenant. Je m’étais renfermée sur moi-même retournant dans ma coquille tout en ne le montrant pas au garçon. Il était facile de croire que j’avais pleuré de colère et que je l’étais encore. Il ne pouvait se douter de quelque chose, il ne me connaissait plus. Je ne le connaissais plus. Sa phrase, sa réplique taquine me prouvait qu’il était encore là. L’ancien Caleb mais ça ne me faisait brusquement plus rien. J’étais trop perdu pour penser à notre passé. J’aurai pu reculer, partir et le laisser en plan mais je n’en avais pas la force. Je ne voulais pas ça. Mon regard cherchait celui du garçon avant de le trouver enfin. Un regard plus doux. Plus chaleureux. C’est à ce moment que je me rendis compte que mon visage était près de celui du jeune homme. Trop près. Mais il y avait dans cette proximité quelque chose d’agréable. Son odeur remplissait mes narines me noyant dedans mais ce n’était pas désagréable. Bien au contraire. Je fermis les yeux savourant cette proximité sans contact qui me calmait. Jusqu’à que je sente la paume de Caleb se poser doucement sur mon cou et son souffle souffler sur ma peau, la chatouillant. A partir de là, je sus ce qu’il voulait faire et cette fois je ne me débattis pas. Je voulais être sûre. Ses lèvres se posèrent délicatement sur les miennes avant de les entrouvrirent et il m’arracha ainsi un baiser. Sans réfléchir, sans attendre que le baiser se termine je le lui rendis assouvissant un désir qui attendait depuis trop longtemps. Un frisson parcourait tout mon corps pendant cette courte durée de « passion ». Ce baiser aurait du foutre le bazar encore plus dans mon esprit mais il avait agit dans le sens contraire. Il avait balayé d’un coup tout ce qui me tracassait bien plus efficace que la cigarette. Je me sentais plus vivante, plus libérée, plus légère. Comme-ci je m’étais débarrassé d’un poids. Et puis ce contact rapide mais agréable se termina. Nos lèvres se décrochèrent de l’une et de l’autre et son souffle, sa respiration, son odeur s’éloigna de la mienne s’arrêtant de se mêler. Et puis il s’éloigna brusquement de moi et je fis la même chose créant une distance acceptable. Je me sentais mieux jusqu’à qu’un sourire mielleux et presque cruel prenne forme sur son visage et qu’il prenne la parole brisant tout. Détruisant tout. Des paroles, des mots, qui ont le même poids qu’un ouragan ou un tsunami. Tuant de l’intérieure une partie de moi.

« Tu es tellement méprisable Ambroise. Tu t’es toujours crue attachante pour les autres personnes. Ne t’es-tu jamais rendu compte que je t’avais manipulé du début jusqu’à la fin ? Tu n’as toujours été qu’un jouet. Je suis toujours prêt à jouer, bien sûr … »

Humiliée. Frustrée. Je fis un pas en arrière restant abasourdi par ce qu’il venait de dire. Mon pouls s’était accéléré et mon cœur se serré. Dans ma gorge une boule se formait et sans plus tarder les larmes arrivèrent. Touché dans le mil. Malgré la douleur, je rassemblai le peu de fierté qui me restait et releva la tête pour lui lancer un regard hostile. J’aurai voulu être comme lui, aussi manipulatrice, aussi fourbe que lui. J’aurai voulu le blesser de l’intérieure comme il venait de le faire. J’aurai voulu lui répondre sur un ton cinglant mais polie. Quelque chose qui lui aurait fait mal mais je ne pouvais pas. Pas après ce coup bas. Pas après ce baiser. Pas après ce contact. Pas après ces émotions. Pas après l’avoir revu. Alors furieuse, hors de moi je ne réussis qu’à dire ces quelques mots :

« Je ne veux plus jamais te revoir, Caleb. Je veux que tu dégage de ma vie une bonne fois pour toute ! »
Je lui tournai le dos et ouvris la porte qui menait au café où on se trouvait avant pour m’enfuir mais je repris la parole : « … sache que je te déteste. »
Sans lui accorder un dernier regard je fis ce que j’aurai du faire depuis déjà un moment, c’est-à-dire m’enfuir loin de lui. Je l’oubliais. Je le devais. J’effacerais petit à petit son prénom oubliant malgré moi tout les souvenirs.

Elle aurait aimé que les choses se déroulent autrement.

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MessageSujet: Re: Hunger [Ambroise C.]   Hunger [Ambroise C.] I_icon_minitimeMar 8 Mai - 17:15

❧ Rootless.

Un simple contact, un effleurement presque minime, un frottement imperceptible de tissus. Une flamme devenue brasier qui s’échauffe à chaque contact et brûle ce qui l’entoure. Une passion si dévorante qu’elle n’avait laissé que des ombres. Ombres qui bougent, qui se mouvent dans le feu de leur haine. Chuchotements cristallins et paroles portant encore le goût du mensonge. Il joue avec ce qui l’entoure mais un jour, ce ne sera plus lui qui jouera mais la vie qui se jouera de lui. Il pensait que le baiser se finirait brutalement. Bien trop brutalement à son goût. Il aurait encore sentir la douceur de ses lèvres sur les siennes. Doucement, il sentit venir la brutalité sauvage de la passion lorsqu’elle enchaina son baiser. Il résista à la tentation de la prendre réellement dans ces bras. Son parfum montait vers lui, embaumant son esprit. Il savait pourtant qu’il se maitrisait. Une contenance raisonnable pour ne pas se laisser emporter dans le tourbillon brusque qu’il avait déchainé. Il ne s’était pas attendu à perdre ses repères si facilement. Il s’était toujours considéré comme une personne maitrisant tout ce qu’il faisait. Après, tous ces gestes étaient toujours réalisés dans un but précis, et il pouvait alors être sûr de ne jamais perdre son temps. Cette fois-ci tout était différent. Sa main sur son cou tremblait de l’impatience de découvrir sa nuque pour aller s’enfouir dans la chevelure ombragé de la jeune fille. Sur ses lèvres, il sentit le goût de sa lâcheté et de sa faiblesse. Il se sentait partir, tout aussi simplement que c’était prévisible. Il n’aurait pu avoir plus méprisante conclusion. Tous ces efforts réunis sous l’effet du feu d’un baiser. Il aurait pu se fondre si simplement, dans un concours de circonstances encore inconnu mais qui auraient pu se dessiné. Il résista une minute et ne put s’empêcher de la plaquer contre lui en posant sa main au creux de ses hanches. Il descendit ses lèvres sur son cou, savourant un peu plus ce moment qui allait se terminer si brutalement. Il s’éloigna d’elle. S’éloigner. Ils l’avaient fait depuis si longtemps. Pourquoi se cherchaient-ils, se tournaient-ils autour ? Il leva une main impuissante qu’il laissa retomber sur son corps. Il ne voulait pas seulement des souvenirs épars, des images presque invisibles qui tenaient sur un fil dans son esprit. Il la voulait elle. Il la voulait comme elle avait toujours été. Des sourires, des rires. Voir de nouveau, ces pupilles se remplirent de larme lorsqu’il l’aurait fait trop rigolé. Voir sa main encore frêle se poser dans la sienne ou l’entourer de ses bras lorsqu’elle se sent trop faible. Il tourne, il tourne dans son esprit. Virevoltant, il désire mais il n’aura rien. Vague de honte et de culpabilité. Il enfonça ses poings dans ses poches, rageur, haineux envers un évènement qu’il ne se savait plus le maître. Dans chacun de ses baises, Caleb avait toujours fait attention à avoir le dernier mot, à contrôler le reste. Ce n’était plus le cas. Il ne savait même plus s’il l’aimait ou s’il la détestait. Peut-être les deux. De la haine, la passion. De la passion, la haine. Il détourna sagement la tête. Bien sûr que les paroles qu’il avait dites, allaient ramener un ouragan de sentiments. Comme tout ce qu’il avait fait en ce moment. Il allait continuer comme toujours sans jamais s’arrêter. Un jour, il risquait de se retrouver seul. Il n’en n’avait absolument aucune peur puisque depuis sa jeune enfance, il s’était toujours considéré comme seul. Il n’aurait jamais pu imaginer sa vie en simple jeune homme qui ne rame pas mais nage vers des courants trompeurs de bonheur. Il n’était pas celui qui allait enchainer les amis. Il était plutôt le descendant de la destruction même. Il n’attaquait pas les autres, il les tranchait. Brusquement. Des paroles violentes sans jamais de vérité qui arrivaient à faire tourner les autres. Caleb s’immisçait dans les sentiments des autres pour jouer.
    « Tu es tellement méprisable Ambroise. Tu t’es toujours crue attachante pour les autres personnes. Ne t’es-tu jamais rendu compte que je t’avais manipulé du début jusqu’à la fin ? Tu n’as toujours été qu’un jouet. Je suis toujours prêt à jouer, bien sûr … »

Mensonge.

Elle n’était pas méprisable mais elle n’avait pas pu découvrir ce qu’il cachait. Bien entendu, il n’avait jamais encore rencontré de jeunes filles comme lui, osant le défier. Dans de telles situations, il ne préférait pas penser à ce qu’il pourrait alors faire. Si Ambroise s’était alors défié de le prendre à sa hauteur et de l’embrasser une nouvelle fois, il n’aurait peut-être pas réussi à résister. Peut-être. Une possibilité si grande. Il n’aurait jamais pu prévoir ses réactions, pas du moins à ce moment-là. Son sourire se figeait et il avait l’impression qu’il était de glace. Une glace, un miroir de ce qu’il était. Deux âmes. Dans toutes personnes, on peut apercevoir deux côtés, deux âmes. Une, lisse, sans défauts, encore blanche d’innocence. L’autre, sombre, obscure, à demie - cachée. Certaines personnes préfèrent leur première facette et d’autres se laissent submerger par la plus sombre. Il n’aurait su dire à quel moment, il avait décidé d’abandonner la blancheur de sa vie. Une ruelle sombre, un chemin tortueux. Qu’avait-il fait ? Que ferait-il ? Il se mordit la lèvre pour laisser retomber son sourire. Ces phrases sonnaient si creux dans ses pensées. Il savait qu’elle allait partir. Il aurait aimé la forcer à rester. Lui planter leurs souvenirs pour qu’elle oublie son mauvais côté mais juste celui qu’il pouvait être. Une rage soudaine lui effleura l’esprit. Après tout, elle le détestait mais comment serait-elle devenue après un passage dans la cité ? Qu’aurait-elle fait à sa place ? On ne peut pas sortir intact d’un tel endroit. C’est impossible, inimaginable pour toute personne. Serait-il resté le même pour autant ? Il aurait aimé marteler ses souvenirs si encombrants de ses poings. Il aurait aimé jeter tout ce qui lui collait à la peau depuis si longtemps. Cette peur accumulé chaque jour un peu plus. Cette violence qui était arrivé à force de voir chaque jour ces murs gris. Il sentit sa gorge se nouer. S’éloigner n’avait rien changé. Il ne pourrait changer. Il avait trop peur de ce changement brutal qui aurait pu s’imposer à lui. C’était impossible pour son pauvre misérable être. Trop d’injustices pour lui, trop de malheurs pour un seul être qui ne faisait que les cueillir dans ses bras. Il avait tenté de repousser le reste mais la pression se faisait trop présente. La pression de la mort. Il avait rêvé de jouer avec elle et il l’avait fait. Les autres avaient tenté de l’aider. Leddy. Aaron. C’était impossible, il n’était pas de ceux qui remonteraient à la surface. Il était de ceux qui s’enfoncent chaque jour un peu plus. Destiné fataliste ou simple constatation ? Il planta son regard dans le sien pour affronter ses paroles.
    « Je ne veux plus jamais te revoir, Caleb. Je veux que tu dégage de ma vie une bonne fois pour toute ! »

Qu’aurait-il fait pour effacer son image, son visage ? Il aurait aimé partir si simplement de sa vie. Il le devait. Pour elle. Pour eux. Pour leurs souvenirs. Pour tous ces moments passés ensemble. Il n’y arrivait pas. Son corps se fixait sur le sol et il sentait sa tête s’alourdir. Il fallait qu’il parte, qu’il s’en aille à jamais. Jamais, jamais, jamais. Un début à tout, une fin à tout. Une fin à un début ou un début à une fin ? Il rageait, il pestait. Il se débattait, il hurlait dans ses cauchemars. Cauchemar d’une vie meilleure, d’un homme plus honorable que lui-même. Il voyait son reflet se rapprocher. Machiavélique. Il était fini. Homme d’une fin. Jeune pourtant déjà vieux. Vieux d’une fin. Il n’avait jamais été enfant. Il n’avait pas pu, pas réussi. Faute à qui ? Faute aux autres ? C’était lui qui était tombé dans le piège. Le piège de la fin. Il engagea un pied vers elle alors qu’il voyait sa main sur la porte de la poigné du bar. Elle allait partir. N’étais-ce pas le but ? Il sentit ses lèvres trembler. Il était faible. Faible de ne jamais tenir face à ces décisions. Elle allait avoir la clé du jeu. C’était elle qui terminerait la fin, qui bouclerait leur retrouvaille à jamais. Il suffisait qu’elle tourne son visage et s’enfonce dans le café.
    « … sache que je te déteste. »

Il s’arrêta net.

Il voulait avancer. Il voulait reculer. Il n’arrivait plus à rien. Une vague de colère était venu s’enfouir dans son corps. Il sentit ses muscles se contracter dangereusement. Ses yeux vacillèrent sous le coup de la colère. La haine de ne jamais pouvoir exprimer ce qu’il voulait vraiment, ce qu’il avait sur le cœur. Cœur. Il n’en n’avait pas. Il n’avait que des battements qui lui permettaient de vivre. Pulsion incertaine.
    « Qu’aurait-tu fait Ambroise à ma place ? Tu ne sais pas hein, l’effet de vivre là-bas dans un tel endroit. Tu ne sais pas n’est-ce pas tout ce j’ai du faire ? Tu crois peut-être que j’avais le choix ? Toi, tu étais heureuse dans ta petite famille bourgeoise, à être entourer de crétins sans cervelles qui ne voulaient que ton corps ! C’est ça que tu aimes, Ambroise ? Connaitre le destin populaire que tu t’es toujours attribué ? »

Il l’allait pas aller plus loin. C’était trop dangereux. Il risquait de lui expliquer pourquoi il tentait de la tenir à distance. Elle ferait peut-être semblant de ne pas l’avoir entendue. Il voulait jour avec le feu. Il parcourut la distance qu’il y avait entre-deux et l’arracha à la porte avant de la plaquer brutalement sur le mur. Il posa deux doigts violent sur son menton pour relever son visage et qu’elle l’affronte. Il allait jouer avec elle. Bien entendu, il s’était laissé prendre au jeu des sentiments mais elle n’éprouvait tout simplement aucune envie de retourner dans le passé. Il allait la détruire. La briser. Casser son rêve de désir. Elle ne le verrait jamais plus mais il resterait l’ami maudit. Il savait que tout cela était prévu. Il voulait l’éloigner de lui tout en la gardant précieusement. Il n’avait plus le choix. Il aurait aimé briser ce sentiment dévastateur de tentation qui le prenait. Ce n’était plus de l’amour ou même de la passion. C’était autre chose. L’idée qu’il fallait que tout se termine. Or leur histoire ne pouvait pas se terminer bien. Impossible. Il approcha ses lèvres près de son oreille, glissant d’abord dans son cou tout en laissant continuer le moment avant de lui dire :
    « Je t’ai connu plus forte, ma jolie. Tu fuis si lâchement ? Tu n’as même pas le courage de m’affronter ? D’affronter la réalité que je t’ai manipulé ? Tu dois avoir mal non ? C’est peut-être pour ça que tu me lâches quelques phrases ridicules avant de t’en aller ? Tu as peur ? Je gagne, c’est certain, Ambry … »

Il fit glisser ses mains sur ses hanches, espérant que la colère qu’éprouverait la jeune brune lui permettrait de la garder encore avec lui. C’était le seul moyen. Il ne pourrait plus jamais retourner en arrière, il fallait donc qu’il plonge en avant. Il allait donc la provoquer encore et encore pour qu’elle s’énerve mais qu’il puisse encore l’avoir à ses côtés. Egoïstement. Il ne pouvait penser autrement. Il continua de glisser ses mains dans son dos, dans la cambrure même de son dos. Il retira ensuite ses mains et positionna ses bras autour de sa tête pour lui imposer son regard. Savoure. Crache. Déteste. Hais. Désire. Il avait le jeu en main, il se savait le maître. Il avait entre ces mains, la fierté même d’Ambroise qu’il ne savait pas totalement effacé. Sa vie prenait du sens. Le sens qu’il avait toujours décidé de donner à sa vie. Mensonge toujours présent. Elle n’allait pas partir. Elle allait l’affronter. Il lui laisserait le désirer sans jamais l’avoir. Il se contrôlait bien plus qu’elle. Il avait su maitriser sa colère. Avec les femmes. Il avait pris à un faire un atout pour lui.
    « Il faudrait que je parte sur le côté pour te laisser la possibilité de partir non ? Après tout, si tu es trop faible pour me résister …. »
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MessageSujet: Re: Hunger [Ambroise C.]   Hunger [Ambroise C.] I_icon_minitimeVen 11 Mai - 16:41


And though I screamed and I screamed, well no one came running

Il me suffisait d’un pas, peut-être deux pour m’échapper à tout jamais de lui. Il suffisait de franchir le seuil de la porte pour faire une croix sur lui. Il suffisait juste de faire un pas en avant pour fuir. Pour retrouver mon confort. Il suffisait d’un pas. D’une seconde. D’un mouvement. Pour tout changer. Pourtant malgré ma haine brûlante, fiévreuse je restais immobile devant la porte. Je voulais l’entendre me supplier de rester. Je voulais qu’il s’excuse. Je voulais qu’il désire ma présence mais il n’y avait que le silence. Un silence pesant. Un silence qui signifiait tout. Qui voulait tout dire. Ma main toujours sur la poignée métallique, mon corps droit se tenant juste devant le seuil du café où le brouhaha arrivait sur moi, je me décidais enfin à franchir la « frontière », à fermer cette porte derrière moi et d’en finir avec tout ça. J’étais prête cette fois à m’en allée. Ma jambe se levait pour franchir cette limite et mon pied allait se poser de l’autre côté lorsque sa voix baryton s’éleva dans l’air soulevant malgré moi les poils de mes bras :

« Qu’aurait-tu fait Ambroise à ma place ? Tu ne sais pas hein, l’effet de vivre là-bas dans un tel endroit. Tu ne sais pas n’est-ce pas tout ce j’ai du faire ? Tu crois peut-être que j’avais le choix ? Toi, tu étais heureuse dans ta petite famille bourgeoise, à être entourer de crétins sans cervelles qui ne voulaient que ton corps ! C’est ça que tu aimes, Ambroise ? Connaitre le destin populaire que tu t’es toujours attribué ? »

Mon pied en l’air retourna derrière la limite imaginaire avant de laisser mon corps immobile. Un frisson, un spasme me bouscula, me picotant la peau. Ces paroles me mettaient hors de moi ne faisant qu’accroître ma colère. La mâchoire crispée je n’arrivais pas à croire ce que j’entendais. Il se permettait, se donner le droit de porter un jugement sur moi alors qu’il ne me connaissait plus. Instinctivement mes poings se serrèrent, mes ongles s’enfonçaient dans la paume de main pour calmer ma colère grandissante. Le regard vers le café, je me répétais de passer cette foutu barrière invisible et de ne rien dire. De ne pas réagir. Quelqu’un de plus sage n’aurait rien dit, aurait passé son chemin sans accorder le moindre regard à cet être sot. Mais je ne suis pas quelqu’un de sage. Je ne suis pas quelqu’un qui reste calme. Sans réfléchir mais sans lui accorder tout de même le moindre coup d’œil je lui répondis agressivement :

« On a toujours le choix, Caleb ! Et comment peux-tu me juger après toutes ces années ?! Comment peux-tu t’en donner le droit ?! Et ne t’es tu jamais demandé pourquoi je ressentais le besoin d’être aimé par les autres ? Ne t’es tu jamais demandé pourquoi j’aspirais à ce besoin de popularité ? Et que j’y aspire toujours ? Ne t’es-tu jamais demandé pourquoi j’avais ce besoin d’être désirée ? Non, bien sûr que non. Tu étais d’une certaine manière égoïste ! Et tu semble l’être toujours. Ne me juge pas Caleb. Tu n’en as plus le droit. Pas après tout ce temps. »

Je reprenais ma respiration gorgeant mes poumons d’air frais. J’essayais de calmer ma colère, ma frustration. J’essayais de la masquer mais en vain. Je levai les yeux vers le ciel regardant les nuages gris, regardant la couche de pollution qui grisait le ciel qui aurait put être bleu… Cette journée aurait put être belle… Être un rêve mais en réalité, c’était un cauchemar. Je me mordis la lèvre inférieure et j’allai – une seconde fois – passé de l’autre côté lorsque je sentis qu’on m’arrachait à la porte. Qu’on m’éloignait de la sortie principale. Qu’on m’enfonçait plus profondément dans ce cauchemar sans fin. Mon corps rentra en collision brutalement avec le mur, m’extirpant un couinement de douleur. Une nouvelle fois je sentis le corps de mon ancien meilleur ami contre le mien. Une nouvelle je sentais son odeur et sa chaleur rencontrer la mienne. Si avant il y avait eu une forme de magie elle avait disparu. Ce contact, cette odeur était répugnante, écœurante, violente. Sous mon menton je sentais ces doigts qui m’obligeaient à relever mon visage et à affronter son regard dur. Je me débattis dans tout les sens essayant de m’enfuir de son emprise mais à chaque coup, son emprise ne faisait que se resserrait autour de moi m’emprisonnant. La panique m’envahissait. Je ne le connaissais plus. Je ne savais plus où s’arrêtait ces limites. Il me faisait peur. Il m’effrayait. Il me terrorisait. Comment quelqu’un que vous connaissez si bien pouvait soudainement devenir un inconnu voir votre ennemi ? Les larmes coulèrent toute seule mais silencieusement. Je contrôlai mes sanglots évitant de faire secouer mon corps qui se frappait contre le mur. Mon dos était déjà meurtri par la douleur des premiers chocs. Je sentis son souffle chaud, brûlant contre la peau de mon cou ce qui fit accélérer mon pouls avant de retomber légèrement vers mon oreille et y glissait dans un murmure :

« Je t’ai connu plus forte, ma jolie. Tu fuis si lâchement ? Tu n’as même pas le courage de m’affronter ? D’affronter la réalité que je t’ai manipulé ? Tu dois avoir mal non ? C’est peut-être pour ça que tu me lâches quelques phrases ridicules avant de t’en aller ? Tu as peur ? Je gagne, c’est certain, Ambry … »


Je n’avais plus le contrôle de rien. La haine brûlait en moi et je la sentais circuler dans mes veines. J’en pouvais plus. J’allai éclater. Je ressentais le besoin de mordre, de me débattre, de jeter des objets par terre, d’hurler, de crier, de pleurer, de frapper mais j’étais prisonnière et la seule chose que je pouvais faire c’était de serrer la mâchoire et d’essayer de lui donner des coups quand il lâchait par moment son emprise avant de la resserrer. Je tournai mon visage vers le côté gauche retrouvant au moins une partie de mon corps libre et mon regard sombre se posa sur la rue centrale plus loin où des milliers de personnes empruntaient. Je poussai un soupire. Un long soupire remplit de colère. Lorsque je sentis ses mains glisser vers mes hanches et puis venir dans son dos et se positionner dans ma cambrure me faisant bondir de surprise, me rapprochant de son corps et il les mit enfin derrière ma nuque m’obligeant d’une nouvelle manière à lui faire face. Les larmes ravageaient mon visage et malgré toute la force que je puisais en moi je ne pouvais le regarder. Mes prunelles restaient fixées sur le ciel pour essayer de me calmer. La fatigue m’assommait. La tête me tournait et je me sentais soudainement mal. Une impression de courbature qui naissait dans mon corps et de violentes images guère joyeuse venant se bousculer dans ma tête.

« - Ta gueule, salope ! Laisse toi faire un peu !
Gémissement, couinement, débattement. Il me tenait fermement. Ses deux mains contrôlant mes poignets et son corps imposant au dessus du mien il embrassait avec violence mon cou remontant jusqu’à mon oreille droite avant de revenir vers ma bouche où il fourrait sa langue. Un baiser écœurant, baveux qu’encore jamais on m’avait fait. Sans aucune douceur il souleva le bas de ma robe m’empêchant de faire le moindre mouvement et je me sentais dans l’incapacité de lui porter un coup violent. La tête me tournait, la nausée me gagnait, je n’avais pas envie de faire quoi que ce soit… Juste de dormir… Je sentis qu’il enlevait ma culotte et qu’il me pénétra avec comme seul accord le sien… »


Un cri déchira le silence. Un cri aigu remplit de détresse, de colère, de chagrin. Je cherchais d’où venait ce cri avant de comprendre que j’en étais l’auteur. La vérité m’arrivait en plein dans la face détruisant tout. Le souvenir était encore vague mais je comprenais mieux certaines choses… Et à ce moment précis je n’avais plus aucune force. Mentale comme physique. Mon corps devenait un légume et les larmes coulèrent à flots, mon corps se faisant secouer par les sanglots et percutant le mur plusieurs fois. La gorge nouée je laissai échapper juste ces quelques mots :

« Pourquoi ? Que t’ai-je fais ? »

Je me sentais faible. Nue. Je voulais partir. Rentrer. Non. Retrouver mes parents. Retrouver mon pays qui me semblait soudainement un lieu de réconfort. Je voulais fuir. Je voulais tout laisser tomber. Je voulais sentir quelqu’un me porter, m’aider. Je voulais sentir des bras autour de moi pour me réconforter et non pour m’emprisonner. Je me sentais mal. La tête me tournait. Des nausées me prenaient. Je résistais à l’appel de m’écrouler au sol mais des points noirs dansaient devant mes yeux et à chaque nouveau clignement ma vue s’obscurcissait. Mes jambes tremblaient et je sentais qu’elle ne me portait plus. Je compris que je faisais une crise. Crise qui avait disparu… Il fallait que je m’asseye mais le temps de me laisser tomber contre le mur et d’essayer d’y glisser je perdis connaissance.

[H-S : C'est un peu brouillon, désolé. ^^']

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Caleb K. Ryker

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MessageSujet: Re: Hunger [Ambroise C.]   Hunger [Ambroise C.] I_icon_minitimeLun 14 Mai - 15:46

❧ regret & hate that.

« And now all your love is wasted
And who the hell was I
I'm breaking at the bridges
And at the end of all your lines »
La phrase d’Ambroise l’atteignit de plein cœur. Il n’écouta pas les autres mots. Ils lui étaient dénués de sens vis-à-vis des premiers. « On a toujours le choix ». Ce n’était pas tant ce qu’il disait qui lui faisait si mal mais plutôt le fait que ce soit elle qui les prononcent. La phrase aurait pu paraitre banale. Une simple critique, une de plus sur lui et après tout, il n’écoutait même plus. Seulement, il avait toujours gardé une confiance entière en elle, un espoir qu’elle était toujours différente des autres et que après tout elle le connaissait si bien. Tout avait été différent dans son enfance dès qu’elle était là. Lorsqu’elle lui souriait, il avait envie de continuer, de se battre contre cette vie maudite qu’il détestait. Son rire avait longtemps effaçait la perte de son père, la mort de son enfance et la haine de sa mère. Son sourire le faisait oublier ce qui allait se passer lorsqu’il rentrerait chez lui. Il n’avait jamais eu de bonheur. Juste une contrainte de continuer à voir les jours passer dans jamais pouvoir dire quelque chose. Ce n’était pas avoir le choix de s’enfuir, de partir loin de cette atmosphère lourde : il n’en n’avait pas la possibilité. Alors il se renfermait dans les souvenirs des moments avec Ambroise. Cette amitié réussit à le garder intact toute sa jeunesse en comptant le début de son adolescence mais la cité effaça tout ce qui avait de plus beau. Même la force de ses souvenirs ne parvenait à le garder au dessus du gouffre. Il avait tenté de se dire « pour Ambroise, fais le pour elle » mais il y avait des choses qui ne pouvaient être empêché d’arriver. Il se sentait trahie. Une blessure qu’il n’avait pas imaginée, s’était ouverte. Il avait beau savoir qu’une partie de ses actes, dépendait maintenant de son avenir, il ne serait jamais devenu tel qu’il était si le début de sa vie avait été différent. Il aurait voulu que ce ne soit pas elle, elle qui connaissait son passé, elle qui savait ce qui lui était arrivé, prononce ces mots. Tout le monde sauf Ambroise. Elle n’avait pas le droit de le juger sur ce moment-là. La colère monta en ouragan dans son corps. Ses muscles se tendirent et sa mâchoire se contracta en un geste ultime de sa tension. Il l’avait brisé, il le savait et il n’en n’était pas fier mais il avait voulu le faire pour elle. Depuis le début. D’une manière aucunement futile mais le seul moyen qui lui était venu à l’esprit pour qu’elle l’oublie. Pour qu’elle ne devienne pas comme lui. Lui aussi, pourtant, avait subi un manque d’abord assourdissant. Il avait regretté toutes ces journées sur le banc blanc à écouter des musiques côté à côté. Ils s’étaient raconté leurs secrets à l’ombre d’un arbre. Ils avaient volés des bonbons comme étant la bêtise la plus grosse de leur enfance. Ils avaient déchiré le grillage de la plaine pour pouvoir accéder au terrain vague. Ils s’étaient donné rendez-vous la nuit pour se retrouver à leur endroit préféré. Bien sûr ; il aurait du penser à tous ces regrets avant. Mais étais-ce pour autant du vent ? D’après elle, il avait eu le choix d’obliger sa mère à l’aimer, et qu’elle n’ait pas envie de le tuer. A ces 5 ans, pouvait-il empêcher sa mère de tuer son petit frère et son père de partir ? Avait-il eu la possibilité de refuser de vendre de la drogue alors qu’un couteau était posé sur son cou ? Ce n’était pas des choix ! Il n’avait pas pu. Jamais, jamais et pourtant que se détestait-il pour la vie qu’il menait ? Elle pensait qu’il n’éprouvait aucun remords ? En quelques minutes, il avait ruiné ses chances de retrouver sa meilleure amie. Il avançait et il détruisait tout. Il avait tellement peur de revenir en arrière et il se retrouvait sans aide. Il regarda Ambroise. Tant de regrets, tant de honte. Pouvait-il vraiment se rattraper ? Ses mots lui revinrent en tête : « On a toujours le choix ». Il abandonna les regrets pour la haine. Comment pouvait-il vouloir un instant resté avec une personne dont il s’était toujours senti proche et qui balayait sa confiance en quelques minutes ? Il lui avait tout raconté. Son passé. Comment pouvait-elle lui reprocher de ne rien avoir fait et d’avoir eu le choix ? Lorsque ses lèvres s’ouvrirent pour parler, jamais sa voix n’avait été aussi froide, implacable et pleine de haine :
    » On a toujours le choix, vraiment ? Bien entendu, tu ne t’es jamais demandé pourquoi je t’ai éloigné de moi ! Tu n’as jamais cherché à me comprendre une seule fois et à trouver ce qui me poussait à t’éloigner de moi ! Tu ne pensais qu’à ta petite souffrance, à ta dépression subite qui venait d’arriver et tu étais la victime et moi le coupable. Tu penses peut-être que j’étais heureux de te faire ça ? Tu penses que j’aimais être seul et sans toi dans cette cité ? Oui tu n’as jamais voulu me comprendre vraiment, pousser les barrières, savoir ce que je voulais réellement. Tu étais belle, tu riais, tu souriais, tu avais toute cette vie devant toi que tu adorais. Avec toi, je pouvais refaire le monde, tu me donnais la force d’affronter le reste. Tu crois donc que c’était bien pour toi de rester avec un dealer drogué ? Tu t’imagines ce que j’aurais pu te faire sous la pulsion de cette merde ? Je t’aurai frappé, violé ou … Je ne sais pas … Je ne voulais pas te faire quoi que ce soit. Je ne voulais pas que tu dérives avec moi. J’ai fait dériver déjà tant de personnes alors je voulais te protéger, Ambroise … »

La fureur de devoir tout lui dire s’ajouta à la fureur de se sentir faible. Il lui en voulait. Une douleur immense. Comparable à ce qu’elle devait ressentir bien entendu mais parallèlement, il n’arrivait pas à rapprocher les deux situations. Il lui semblait que deux mondes différents s’affrontaient. Avant, c’était elle. Maintenant, elle était comme les autres. Elle ne prenait que les apparences. Au fond, personne ne s’intéressait vraiment aux motivations des personnes. On prenait juste leurs actes, leurs paroles, leurs dires et leurs conséquences. Lui-même faisait pareil. Il ne cherchait pas à comprendre les autres, il n’en ressentait pas le besoin. Etais-ce ce que disait Aaron ? Qu’il n’était qu’une ombre jamais aimé. L’amour pouvait-il changer le reste ? En effet, il avait toujours provoqué la haine, le désir mais jamais de vrais sentiments. Pas de profonds, pas de ceux qui poussent à vous changer. Il souffrait plus qu’il ne l’avouait. Ses gestes qui suivirent furent empreints de haine, de colère. Le sentiment d’en finir. Alors qu’il était collé à Ambroise, il sentit son corps glisser contre le sien avant de tomber comme une poupée de chiffon sur le sol. De longues minutes durant, il resta hébété de ce changement soudain de situation sans savoir ce qu’il devait faire. Partir et la laisser ? Non il n’avait pas le droit après tout ce qu’il lui avait dit. Il s’agenouilla et se demanda ce qui avait bien pu lui provoquer un malaise. Il ne lui avait jamais connu de maladies ou de problèmes cardio-vasculaire et il ne pouvait se persuader que son simple contact l’est fait s’évanouir. C’était insensé. Il s’agenouilla près d’Ambroise et tourna sa tête vers lui dans un geste de douceur sachant qu’il n’avait pas à jouer avec sa véritable attitude vue que la jeune brune était inconsciente. Il avait peu de temps, d’après lui. Il ne fallait mieux pas que son cas s’aggrave mais il hésitait encore à sa conduite à tenir. S’il devait l’amener à l’hôpital, le plus simple était de la prendre dans ses bras mais l’expérience du contact avait eu l’effet de la faire s’évanouir ; il hésitait donc. Il resserra sa main mais ne sentit aucune résistance. Aucun doute, elle avait fait une perte de connaissance. Il se défit de sa veste et observa du coin de l’œil les passants qui ne semblaient nullement s’être rendu compte de l’évènement. Le monde lui semblait insensible aux autres. Dieu non, il parlait aussi pour lui. Sa veste dans sa main, il la posa sur Ambroise pour la couvrir et la souleva du sol. Elle lui semblait légère et il déglutit péniblement en se rendant compte qu’elle était dans ses bras. Sa haine s’était envolé sous le coup de l’inquiétude mais un pincement au cœur lui fit comprendre qu’il ne devait pas tarder. Si elle se réveillait, il risquait d’être dans un très gros souci … Il tenta d’aller au plus vite tout en faisant gaffe à ne pas faire tomber Ambroise. Elle ne lui avait jamais paru aussi innocente et fragile à ce moment-là. Le visage pendant sur le côté, collé à son torse, les yeux fermés, les bras pendus sur le côté. Elle … Il poussa ses pensées pour réfléchir à son attitude dans l’hôpital. Son dernière entrevue dans l’établissement ne remontait pas à si longtemps et il avait laissé un merveilleux souvenir. Il sourit en repensant à Aaron. Moins en repensant pourquoi ils étaient partis à l’hôpital. Décidément, il amenait tout le monde dans un état lamentable et dans ses bras. Il repensa aux phrases d’Ambroise. « Pourquoi ? Que t’ais-je fais ? » Avait-il eu raison de laisser le silence lui répondre ? Il ne savait même plus dans quel but il faisait tout ça. Il voulait l’éloigner mais … la garder. Il aurait mieux fait de prendre de ses nouvelles, de discuter avec elle, d’être … Une personne normale. Une personne intelligente qui aurait réfléchi à ses actes. Il était con, con, si con, se répétait-il en boucle alors que ses pas l’amenaient vers la porte de l’hôpital. Il pria pour que ce ne soit pas la médecin de la dernière fois, prit son calme et garda son sang froid devant la secrétaire, affairé derrière un bureau, tapant négligemment sur un ordinateur de dernier prix.
    » Ma … J’ai trouvé une passante en train de faire un malaise et je ne savais pas quoi faire alors je vous l’ai amené. » l’apostropha-t-il d’un ton plein de malaise.

Le reste se passa très vite. Un film flou et à peine filmé. Il transporta Ambroise jusqu’à une chambre libre et la posa sur un lit tandis qu’une infirmière lui expliquait que les médecins étaient très occupés et ne viendrait que dans un long moment. Apparemment, aucun souci à se faire. Soit elle se réveillait et il prévenait. Soit il attendait. Le premiers cas fit échéance. Il lança un dernier regard à Ambroise avant de partir vers la fenêtre et de s’accouder à la fenêtre et de fouiller dans sa poche avant de sortir un paquet de cigarettes. L’envie de nicotine dans les moments stressants de sa vie avait toujours été son plus grand besoin. Il attrapa une cigarette avant de l’allumer et de respirer une première bouffé. Il soupira de soulagement tout en se retournant pour avoir Ambroise dans la ligne de son regard. Il frissonna mais ne songea pas un instant à reprendre sa veste qui était encore posé sur le corps inanimé d’Ambroise. Il devait s’arrêter de regarder son visage. Il allait se trahir. Tant de regrets menaçaient de le faire flancher. Cette colère, tout aussi paradoxale qui le prenait sur son manque de confiance. Que ferait-elle à son réveil ? Après tout ce qu'il lui avait dit, ce malaise ne pouvait tout effacer. De plus, il aurait aimé savoir la raison soudaine. Pouvait-il tant la dégoûter ? Il regarda la porte. Il valait pour lui qu'il parte. Elle ne lui serait jamais reconnaissante de l'avoir amené ici. Elle serait toujours haineuse envers l'être qu'elle avait découverte. Etre, cela correspondait plutôt bien. Il n'était rien d'autre. Ne pouvant être considéré sans doute comme un humain. Il tira une autre bouffé de cigarette et s'avança vers la poignée avant de poser la main dessus sans réussir à quitter du regard la forme sur le lit. Il lui laissait la veste ? Elle pouvait garder un faible souvenir ... Non, elle le jetterai à la première poubelle. Bien entendu, il n'était qu'un déchet. Il baissa la tête puis la regarda. Il n'arrivait pourtant pas à partir.

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