Canadian Belinghton
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 Keep Away. [Jody ♥]

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Caleb K. Ryker

Blood in the dust.

Caleb K. Ryker

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MessageSujet: Keep Away. [Jody ♥]   Keep Away. [Jody ♥] I_icon_minitimeSam 14 Avr - 17:52

❧ Keep Away.

Sa vie semblait planer doucement au dessus du vide, étalant ses ailes sombres dans le ciel qui ne faisait que griser davantage et se mêlant à l’odeur humide de la pluie. Ses yeux se levèrent pour regarder le sol où quelques feuilles aux reflets orangées, effleuraient la poussière et faisaient entendre un crissement régulier. Le jeune homme passait la main dans ses cheveux, sans arriver à oublier le vide qui engouffrait son esprit. Il avait beau tenté de se réfugier dans des livres ou à écouter une musique fredonnante, ses pensées tournaient dans une valse cette fois-ci régulière et déterminée à ne jamais en voir la fin. Il tâtonnait de temps à autre sa poche vide mais ne trouvait plus ce qu'il voulait. Il ne savait même pas ce qu'il cherchait. Il était arrivé, s'était engouffré dans ce monde trop grand et il se sentait noyer. Il aurait aimé revenir avant, remonter le temps, retenir sa solitude pour ne plus voir les lèvres qui remuent pour lui parler. Il sentait les idées noires revenir plus rapidement qu'il ne l'avait escompté. Il avait crue retarder toutes ses peurs, toute sa haine en rejetant l'idée de continuer sa vie dans ces murs gris mais l'espoir de terminer le cauchemar qu'il vivait, qu'il avait vécu, qu'il vivrait toujours, ne faisait que s'empirer. La pente était bien trop lente, bien trop loin et il trébuchait à chaque pas. Chaque jour, il se voyait fondre et aurait aimé disparaître. Il ne parvenait plus à dessiner les visages des personnes qu'il aimait dans son esprit et lentement, Leddy, Aaron, Ambroise disparaissaient. Les contours se floutaient plus vite qu'il ne l'avait prévu. Il ne savait plus si toutes les conséquences arriveraient maintenant ou jamais. La maladie d'Aaron, la lettre de sa mère, le retour de Ambroise, la vision de Saskia. Depuis le début, il contournait ce qui le gênait, évitait de justesse tout ce qui pouvait le blesser et jouait avec les autres pour qu'on ne puisse pas faire de même avec lui. Il controlait ce qu'il disait, ce qu'il faisait, ce qu'il allait devenir et pourtant, brusquement, ce n'était plus lui mais le temps qui le rattrapait et décidait son avenir. Il tentait de s'agripper mais il ne faisait que chuter davantage. Il montrait toujours les facettes les plus sombres de lui-même pour que personne ne s'attache à lui, que tout le monde le haïsse. Il pouvait ainsi se cacher derrière sa propre manipulation, ses jeux, ses peurs enfantines restés à jamais et oublier son passé. Il revoyait la lettre de sa mère dans les eaux houleuses du fleuve de Linghton et se demandait au bout de combien de temps ses mots-là se désagrégeraient de la feuille. De lui-même, de ses pensées puisque chaque lettre le hantait. Qui était donc son père si ce n'était celui qu'il avait toujours connu ? Ce n'était pas tant une valeur sentimentale mais une habitude d'avoir été obligé à appeler cet homme "papa". Cet homme puisqu'il lui était si étranger, plongé dans son travail et jamais une seule parole ne lui avait été adressé. Ils avaient vécus tous les deux dans l'ombre, et maintenant, Caleb se demandait chaque jour ce qui était arrivé entre sa mère et cet homme. Sa mère. "Oublie moi tout simplement". Cela peut-il être aussi simple ? Peut-il oublier tous les mensonges qu'elle a caché derrière son masque ? Il avait été berné depuis le début. Il sentit ses phalanges blanchir sous le coup de sa crispation.

Il se leva d'un geste brusque et leva le regard vers les terrains de sport qui s'étalaient sous sa vue. Il était à peine 7 heures et la brise du matin soulevait de temps à autre quelques courants d'airs irréguliers qui venaient se frotter à sa peau. Il repoussa ses cheveux en arrière et aperçut au loin quelques élèves qui couraient sur le premier terrain. D'habitude, il aurait décidé une activité en solitaire pour sentir à lui seul, son besoin impérieux de courir mais il en avait décidé autrement. Du moins, sur un coup de tête, après quelques échanges brusques, son envie de découvrir les autres s'était faite pressentir. Un instant, une once d'envie et pourtant, il avait laissé faire son instinct. Les cours s’enchaînaient rapidement dans la fraternité où il s'était inscrit et certains professeurs préféraient choisir aux mêmes leurs activités. Caleb priait pour jouer au basket. Sport préféré du brun où il savait révéler toutes les capacités physiques qu'on lui avait donné, il avait le sentiment de bien mieux se défouler et ainsi profiter aux maximum de ses compétences. Il n'avait jamais su si c'était là un moyen d'oublier toutes les fautes qu'il allait commettre mais courir lui faisait évacuer toutes ses pensées. Jeune, il passait donc des heures à jouer, sans jamais s'arrêter et on avait vite découvert en lui, un joueur né. Difficile pour autant de s'envoler de la cité puisqu'on lui avait arraché ses ailes bien trop tôt. Sa carrière promise s'était envolé avec sa rencontre avec Aaron. Aaron, qui n'avait jamais touché un ballon de sa vie. Les soirs où Caleb maudissait sa vie misérable, il tentait de faire jouer son ami et c'est dans ces longues minutes sombres, qu'il riait, qu'il se moquait en voyant la maladresse du brun. Gauchement, il pataugeait sur le terrain tandis que le deuxième courait de long en large, en le faisant badiner. Pourtant, Caleb enviait à Aaron sa faculté de concentration et d'une telle passion pour ses photographies. Ses yeux vides se scrutaient avec l'objectif et il pouvait rester des heures, assis durant, à chercher la bonne vue. Tous les deux ne s'étaient jamais montrés leurs passions et leurs dons mais le brun avait plus d'une fois jeter un oeil aux photos dans la plus grande discrétion possible. Les clichés auraient pu lui permettre anodin, lui qui ne ressentait rien face aux paysages, aux émotions mais quelque chose bouleversa ses convictions. Il n'aurait pu expliquer ces ambiances, ces atmosphères qui décrivaient si bien Aaron. Il se rendit alors compte qu'il se cachait tellement de choses et que les photos lui révélaient plus que les paroles, la personnalité et le passé de son ami. Chassant ses pensées, il avança vers le gymnase où son cours devait avoir lieu. Il avait décidé de n'y rester que d'une fois, histoire de montrer son appartenance au groupe sans vouloir s'étaler avec les autres. Il avait prévu bien d'autres moyens et sa réputation à venir n'allait peut-être pas être si positive.

L'air du gymnase pesait lourd de transpiration et de souffles perdus et saccadés. Un petit groupe s'était massé près d'une table et les voix animées, échauffaient déjà l'air. Il parcourut la distance en quelques pas, salua le groupe et les mains dans les poches, attendit adosser à un poteau que le professeur prenne la parole. Depuis petit, il avait perdue la notion d'autorité et de cours. La replongée avait donc été brutale et plus d'une fois, il avait eu envie de claquer la porte. L'homme présent, était d'une taille moyenne, un visage sec et hagard, des yeux perçants et des cheveux noirs amassés sur son crâne. Il semblait être ennuyé de lui-même, de ce qu'il faisait et poser un oeil critique sur les formes qu'il voyait se mouvoir près de lui. Il finit par faire claquer sa langue sur son palais et esquissai un geste rapide pour montrer à tout le monde de se rassembler. Le regard dans le vide, Caleb n'avait pas encore fait attention aux autres et personne encore ne se dévisageait. Il y aurait surement les caricatures ridicules que la vie amenait en masse. Un long silence ensuivit les gestes de celui qui était considéré comme le professeur. Après avoir réclamé l'attention de chacun, il ajusta sa voix pour enchaîner :
    - Bonjour et Bienvenue dans la fraternité du sport de notre lycée Canadian Belinghton. Je serais votre entraîneur et professeur pour les années à suivre. Je vous demande de m'appeler "Monsieur Marini". Je ne compte pas être un ami, un proche, un déconneur mais juste un adulte qui a sur vous toute l'autorité qu'on lui offre. Les journées pourraient merveilleusement bien se passer si vous comptez vous investir dans cet endroit sinon la porte vous est grande ouverte. Ne jugez pas les autres, nous sommes tous performants dans le domaine du sport mais chacun évolue comme il peut. Nous allons donc commencer par des séances d'acrosport.

Caleb retint un étouffement et entendit des murmures s'amplifier. Cette activité avait toujours été la moins pratiqué et la déception qui se lisait sur les visages n'étaient pas feintes. Personne ne comptait et ne voulait faire ce genre de sport. Il demandait plus de maîtrise et de contrôle de soi-même que de réels efforts physiques. Un jeune homme tendit une main furieuse que le professeur déclina d'un regard noir. L'homme devant lui, ne semblait pas vouloir discuter de la situation et son visage montrait à quel point, il s'attendait à cet réaction. Son sourire semblait montrer sa jubilation.
    - Vous ne devriez pas juger si sévèrement ces sports qui sont les plus vénérables. Pour vous connaitre, c'est surement le meilleur moyen. Je vais constituer vos groupes. James Ford ? Oui ... Que le jeune homme se lèvre, je vous en prie et taisez vos remarques ! Vous apprécierez l'acrosport, j'en suis bien sûr. Nous allons faire des portées, je mélange donc les deux groupes. Je disais Ford avec Evy Breffy. Mettez-vous en rangées ... Oui, là et puis là.

Le silence avait disparu de la salle et maintenant les grognements, les soupirs et les joies s'entremêlaient discrètement puis férocement. Caleb attendait toujours son nom en maudissant d'avance la personne qu'il aurait. Du moins, la rage d'être venue à ce cours alors qu'il se savti si étranger à ce moment-là. Il n'avait rien à faire avec eux, il n'avait pas besoin de conseils et encore moins de cours d'acrosport. Il marmonna pour lui-même et songea à prier Dieu pour qu'Aaron vienne le sauver de ce calvaire qui s'annoncer. Pour une raison débile qui lui aurait passé par l'esprit. Il ne s'attendait néanmoins à personne en particulier. Les filles qui s'amassaient, semblaient toutes concentrées malgré quelques gloussements perceptibles. Il comptait bien profiter au maximum de ce cours pour mettre au talents toutes ces capacités. Cela dépendait bien sûr de la candidate. Il effleura du regard quelques silhouettes féminines qui se dégageaient sur le côté et un sourire se figea sur ses lèvres avant qu'il n'entende la voix du professeur l'appeler.
    - Caleb Ryker et Jody Lipinski.

Il se leva gauchement et tourna le regard vers la jeune fille qui s'avançait elle aussi. Le visage renfrogné tout autant que lui, une once de solitude et un visage hermétiquement fermé. Ses yeux clairs étaient entourés de longs cheveux bruns qui tombaient doucement sur ses épaules frêles. Sa taille fine, et élégante, portait en elle une autre grâce plus légère et féline que la jeune fille amenait avec elle à chacun de ses pas. Il la jaugea longuement et en convint que cette froideur masqué correspondait bien à une personnalité bien trempé. De quoi s'amuser.


Dernière édition par Caleb K. Ryker le Lun 30 Avr - 13:32, édité 2 fois
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Jody H. Lipinski

« La danse est une cage où l’on apprend l’oiseau. »

Jody H. Lipinski

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MessageSujet: Re: Keep Away. [Jody ♥]   Keep Away. [Jody ♥] I_icon_minitimeLun 16 Avr - 16:34

Etait-ce un rêve ? Un mauvais rêve ? J'en avais été persuadé. Du moins, j'avais tellement voulu y croire.
On ne nous avait pas prévenus. On ne m'avait pas prévenue. Moi, Paul, Bruno et Nora, notre petite troupe de bambins pressés n'étions pas au courant qu'il y aurait irrévocablement de la casse. Comme tous les parents, ils avaient essayé de nous forcer une carapace d'amour et de rire, de la consolider avec embrassades et tendresses. La crisallide, aussi soignée soit-elle, finit toujours par se briser sous les coups de la vie. On ne nous avait pas prévenus. On ne m'avait pas prévenue. Moi, Paul Bruno et Nora, notre petite troupe de bambins pressés n'étions pas au courant qu'il y avait des crisallides de tendresses, des fellures sous les coups de la vie. Et autant nous le dire dès notre plus jeune âge : c'est douloureux. Très douloureux les fellures.
Un océan nous séparait de Papa, et ça, c'en était déjà une grosse de fellure. J'avais un énorme manque. Comme aurait dit tout psychologue : l'absence de figure paternel avait sucité en moi ma conduite et mon caractère. Avec ou sans l'incident, avec ou sans la vision de Bruno qui devait choisir quelle vie, je restais froide de nature. Une façon flagrante de me protèger, mais paradoxalement, une envie inconditionnelle de devenir proche de quiconque. Un manque avait succité une défense. Je fais la guerre pour faire l'amour. Si c'est pas ridicule, ça...
Paul ne gérait pas la situation de la même façon. Il avait connu le père présent, la vie de famille soudée, jusqu'à ce que tout éclate l'année de ma grossesse - celle de ma mère, pardon. Le temps de neuf moi, le temps que ma vie se développe et tout avait volé en éclat à l'extérieur. Un bébé peut-il ressentir tout ça ? Papa était retourné en Pologne, nous avait séparé d'un océan, et ça, c'en était déjà une grosse de fellure. Paul n'était pas parvenu à réparer sa carapace, il en voulait toujours à Papa de l'avoir consolider pour ensuite la broyer lui-même d'un coup de pieds. Lorsqu'on lui rendait visite, en Pologne, Paul était heureux. Mais devenait tout de suite plus retenu, plus tendu, aussi. Comme moi, un manque avait succité une défense. Un manque de papa, une défense contrre papa. Il fait la guerre pour faire l'amour. Si c'est pas triste ça...
Au fond, Paul et moi avons toujours été complémentaires. Malgré les quelques années de différences, les disputes passagères, nous étions fusionnels. Bien que très différents, nous avions la même façon de penser, et de réagir. A quelques degrés près. De gros degrès près. L'incident l'avait poussé à ancrer ses racines plus profondément encore dans la maison familiale, à Sidney. Moi, au contraire, à me déracinerà chercher un air pur.
Etait-ce un rêve ? Un mauvais rêve ? J'en avais été persuadé. Du moins, j'avais tellement voulu y croire.
Le sport était devenu une obsession. Le seul moyen d'évacuer. La danse une vocation. Canadian était un portail pour le jardin d'Eden. Ma bourse jeune talent en était la clef. J'avais fais mes preuves, je devais encore tout donner. Lorsque j'arrivais sur le terrain de sport, ce matin là, c'était déjà le souffle court de hâte. Je m'étais mis en short, consciente que je ne tarderai pas à me réchauffer, une queue de cheval dressée sur la tête comme un piqué.Un professeur fit un discours qui dura des plombes, sur la fraternité, les enjeux et ce que cela représentait. Acrosport fut la seule chose que je retenue. Un domaine où j'excellais !

- Vous ne devriez pas juger si sévèrement ces sports qui sont les plus vénérables. Pour vous connaitre, c'est surement le meilleur moyen. Je vais constituer vos groupes.

J'aurais ris à ces airs de grand et respectueux sage affablé d'un ensemble adidas jaune criant.
Le meilleur moyen de vous connaître. Les groupes. L'acrosport était une discipline de duo - au moins. Il commença à énumérer les groupes, la salle s'agita, je restais en arrière.

- Caleb Ryker et Jody Lipinski.

Je dressais la tête, à la recherche de mon coéquipier. Lorsque le colosse se dirigea vers moi, je faillis palir. Pas que la musculature m'impressionnait en général, ce fut la perspective que je devrais le soulever. Il faisait une bonne tête de plus que moi, où avaient poussé des cheveux crépus et indiciplinés. Il affichait cet air indescriptible en me lorgnant. Sans gêne. J'avais plus envie de faire lutte en voyant son regard de baladait à tout hasard.
Je ne dis rien. Il ne dit rien. Je le regardai. Il me regarda.

- Commencez par quelques tours de pistes histoire de vous échauffez ! Je ne veux pas de groupe séparés, estimez-vous siamois jusqu'à la fin du trimeste ! beugla le prof en s'étouffant dans son sifflet.

La consigne hurlait, plusieurs groupes partaient déjà.
Je ne dis rien. Il ne dit rien. Je le regardai. Il me regarda. On se mit à courir en silence.
J'étais déjà tendu. Les duos, c'était pas mon truc.
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MessageSujet: Re: Keep Away. [Jody ♥]   Keep Away. [Jody ♥] I_icon_minitimeLun 30 Avr - 13:31

❧ Ghost in Life.

Qu’elle était frêle. Un papillon qui aurait perdu ses ailes dans le tourbillon d’un vol, emporté par une brusque bourrasque violente que permettaient les courants de la vie. Elle ressemblait aux poupées de porcelaine, dont le visage nacrée semble toujours annoncer qu’à chaque secondes passées, elles sont sur le point de se briser. Quelques fragments de verre sur le sol. Ses yeux s’étaient éteints de ce qui aurait pu les illuminer ; une étincelle de joie dans des pupilles vides. Spectateurs des évènements qui défilent, on se cache derrière ce qui nous reste. Plus aucunes barrières ne peuvent nous protéger de ce que l’on redoute, ce ne sont que des bulles translucides de solitude. Caleb s’enfonçait dans son regard, se perdait dans ce tumulte vide qui habitait la jeune fille. Il se sentit grand, pataud, un peu trop lâche aussi. Il entendait les bruissements et les murmures de voix que les autres élèves échangeaient entre-eux. Il détourna le regard, ne sachant plus ce qu’il devait faire, dire. Agir en la faveur de l’un ou faire fuir l’autre ? Il sentait le sang pulser à ses tempes. Que faisait-il dans ce gymnase, à ne plus savoir où se mettre ? Il avait envie de courir, pour s’enfuir loin de ce monde qui le happait de plus en vie. Certains croquent la vie, se battant jour et jour contre leurs quelques malheurs, riant et pleurant de tout, sans se soucier de rien. Le jeune homme se sentait comme au courant inverse de cette grande rivière. Il se faisait happé par les brusques déferlements de sentiments qui le prenaient. Un tourbillon de peur dans un gouffre de plus en plus sombre. Il était jeune, il avait encore tant d’années mais qu’il se sentait déjà vieux. Trop d’années à attendre des rêves qui ne se réaliseront jamais. Il ne saura jamais de quoi est fait son avenir. Il ne s’était jamais imaginé avec une famille, des enfants. Il n’en n’éprouvait pas le besoin, cela le répugnait plus qu’autre chose. Surement le fait de ne jamais en avoir eu. Il fallait qu’il fasse des recherches sur son père. Non pas qu’il en est envie ou qu’il est besoin de se trouver un confort paternel ou même familial. Plutôt parce que l’inconnu le terrorisait. Juste un nom, pour un savoir, une connaissance jusqu’alors jamais su. Il leva les yeux vers la jeune fille devant lui. Il savait bien que ce visage, ces traits, ces mains légères et fluettes, ses bras pendus sur le côté, et ce corps, lui faisaient penser à quelqu’un. Leddy. La jeune fille qui prénommait au nom de Jody, ne semblait pas pourtant le moins du monde anorexique. Juste fine. Mais ce brin de fragilité, de beauté caché presque perdue comme les pétales envolés d’une rose. Elle était en short, les cheveux relevés en une queue de cheval, sportive surement à pleins temps. Non pas que le corps présentait déjà une musculature fine mais tendue mais plus sa détermination et son envie de le faire. Elle risquait d’être largement déçue. Il n’avait aucune envie de faire des portées toutes aussi ridicules les unes que les autres et qui, à son goût, ne servaient strictement à rien. Le seul point positif restait qu’il allait pouvoir s’amuser un peu avec elle. Au moment précis où il allait commencer à entamer une conversation qui ne voulait pas débuter, le professeur termina les appels et appela chaque groupe après un soupir.
    « Je vais d’abord faire un simple test sur les portées. Les hommes devront porter leurs partenaires, avec douceur, je vous en prie, Messieurs. Portez-les dans vos bras puis soulevez-les juste avec les hanches. Je verrai si je n’échangerai pas quelques groupes. »

Caleb attendit que les autres partent chacun de leur côté avant de rejoindre sa partenaire, ne sachant plus par où commencer. Il observa du coin de l’œil quelques groupes qui semblaient beaucoup plus à l’aise que lui. Ils voyaient les gens se sourirent mutuellement, s’adressant des signaux silencieux positifs, voulant établir un contact. Caleb était sociable, s’avançant naturellement vers les personnes mais voulait-il vraiment établir le contact ? Il n’avait jamais eu de véritables relations profondes. A part Aaron. Toujours Aaron. Ne cesserait-il jamais de penser à lui ? Pourquoi l’avait-il rencontré ? Qu’avait-il fallu pour qu’il projette son ombre noir comme la mort sur son visage presque enfantin lorsqu’il faisait tomber ses défenses devant le brun. Il avait envie de le voir, comme à chaque fois. L’entendre rire, pouvoir le taquiner. Il allait trop loin, encore trop loin. Il devait se méfier. Poser des distances ? C’était impossible, irréalisable. Peut-être Aaron serait soulagé mais lui, lui il n’y arriverait jamais. Trop ancré dans son esprit. Enfermé. Prison close. Il observa de nouveau Jody. Heureusement qu’il n’était pas avec une bavarde. Il se plaça derrière elle, positionnant ses mains sur les hanches fines de la jeune fille, poussant ses pouces au creux de son dos, volontairement bien entendu. Dépliant ses doigts sur le côté, il appuyait d’une légère pression pour tester sa réaction. Après tout, c’était prévu qu’il s’ennuie durant tous ses cours. Il allait prendre le supplément. Comme toujours. Comme … Il soupira et chasse les idées sombres de sa pensée. Il voulait juste la provoquer. Caleb détestait les jeunes filles enfermés presque dans un mutisme, tellement leur froideur faisait pâlir. Il allait donc la faire sortir de ces gonds. En y pensant, elle ne devait pas vraiment aimer le contact. Ce qui allait être le plus amusant. Il positionna ses lèvres à la hauteur de son cou et souffla :
    « N’hésite pas à me dire si je te fais mal. »

Après avoir bien placé ses mains, il la souleva. Il fut surpris, quoique s’y attendant, de sa légèreté affolante. Il avait l’impression de soulever un chiffon. Un enfant un peu fragile dont il faut prendre soin. Avec précaution, il la retourna, la prenant soigneusement dans ses bras, comme avait indiqué son cher professeur qu’il détestait déjà. Son corps se soulevait à lente reprise pour sa respiration et il sentait le contact volatile de la jeune fille sur son torse. Le professeur acquisa en voyant le duo d’un hochement de tête renfrogné mais satisfait et Caleb déposa la jeune fille sur le sol. La cloche que portait le professeur à son cou, s’agita, signe que les groupes devaient revenir. Après que tout le monde se soit mis près de lui, il expliqua, non sans un énervement pressenti d’avance face à ce qui risquait d’arriver, que cette première séance devra donner court à un spectacle très court de chaque couple pour voir ceux qui étaient fait pour être couplés ou non. Il insista aussi sur le fait que cet exercice n’était pas fait pour dévaloriser ceux qui n’y connaissaient rien mais pour classer le groupe en deux catégories. Pour que ceux qui aient déjà des connaissances, ne soient pas ennuyés des cours du début. Il congédia ensuite sa classe. Caleb se sentait encore plus énervé. Dernière séance qu’il faisait ici. Pas question de revenir dans cet endroit. Il se trouverait une équipe de basket pour se défouler sans avoir à porter des anorexiques muettes. Anorexique, non bien qu’elle ne l’était pas. Pourtant, elle l’énervait déjà. Peut-être des relents d’air supérieur. Ou alors, elle se fondait trop dans l’invisible. Comme un fantôme. Que faisait-il tout court dans cette université ? Il devrait être en train de fouiller ces sachets pour vérifier si la quantité était bonne. Il avait au moins une adrénaline de malheur permanent. Il pouvait presque maintenant se permettre d’être heureux. Il avait arrêté la drogue, il vivait avec un meilleur ami qui dépassait de loin déjà ses meilleures espérances et il pouvait se trouver une copine pour s’installer. Ou même un métier pour vivre. Ce n’était pas ce qu’il voulait. Il le sentait dans chaque fibre de son corps. Il avait toujours eu besoin de changements, de disputes, de colères, de violence. C’était bien trop calme. Voilà peut-être pourquoi, il s’amusait à défier à tout le monde, à pousser tout le monde au bout de leur colère. Risquait sa vie lui plaisait-il ? Non, non. Il avait fait tellement de … Brusquement, il revint à la réalité, fixa sa partenaire dans les yeux et ne put qu’ajouter avec un sarcasme non dissimulé :
    « Aurais-tu des connaissances dans cette discipline si vénérable ? »

Qu’aurais-dit Leddy si elle savait qu’il était dans cette université, encore dépourvu de tous repères ? Que lui aurait-elle dit si elle était vivante lorsqu’il serait parti ? Il ne servait à rien de regretter, il fallait avancer mais que la vague de honte et de culpabilité était tellement grande ! Il aurait du y penser avant comme beaucoup de choses. Cette première seconde où il croisa le regard d’Aaron. Qu’avait-il ressenti à ce moment-là ? Il le détestait tellement qu’il ne savait plus ce que ses pensées avaient pu abriter d’autre. La haine, la violence de leurs rapports à venir. Peut-être. Surement. Il attendait toujours la réponse de Jody sans vouloir pour autant réfléchir à ce qu’ils allaient faire. Tiens. Tous les deux. Sa bouche sembla se dessécher à ce mot. Deux. Il avait toujours été seul. Enfermé. Prison close. Il avait tellement fui toute sa vie qu’il n’arrivait plus à s’arrêter. Il repensa à sa mère. Brasier de violence éteint en toute vitesse. Eteint par les mots d’encre qui flottaient dans l’eau. Il avait envie de tout jeter. De tout arracher. Ne jamais recommencer mais s’enfermer à jamais dans un appartement, finir le voyage. La dose l’attendait toujours. Caché dans l’ancien appartement. Le voyage de la fin. Il l’avait tellement fait faire à tous ces visages malheureux, qui arrivaient à lui faire éprouver une once de pitié. Une once. Seulement. Il n’avait jamais été doué pour les relations d’aide. Il avait toujours été égoïste de son plaisir, de ses malheurs, de ses bonheurs, de sa drogue, de son amour, de son attachement. Il n’avait jamais rien donné à personne. Jamais. Never. Il fixa Jody. Et elle qui était-elle ?

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Jody H. Lipinski

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MessageSujet: Re: Keep Away. [Jody ♥]   Keep Away. [Jody ♥] I_icon_minitimeMar 8 Mai - 19:23

    Certains étaient déjà en sueur, en nage dans leurs hauts dis anti-transpirant sensé faire office d'éponges. Les derniers coureurs faisaient plus de la brasse qu'autre chose. Il fallait dire que même si nous n'avions pas couru une éternité sous un soleil ardent (nous étions protégé par le toit du gymnase, encore heureux de ne pas trottiner dans la poudreuse qui règnait en reine à l'extérieur) l'humidité de ce matin d'une fin d'un long hiver nous pesait et nous épuisait. J'avais couru en silence, le garçon non plus n'avait pas broncher ; il ralentissait souvent pour que je reste à sa hauteur, emballait d'un attement à la course, mais comme l'avait dit le professeur qui nous surveillait du coin de l'oeil : nous devions nous estimer siamois jusqu'à la fin du trimestre, au moins. Je remarquais, sur le chemin de notre course, les coups d'oeil étonné que les autres élèves nous lançaient. Qu'y avait-il d'anormal ? Notre silence ? Je ne cherchais pas à comprendre, on ralentissait déjà, le professeur hélait.
    Le même demi cercle se forma, cette fois-ci tracé en tirés puisque chaque duo était formé. Nous n'avions toujours rien dit, et ça n'allait pas être moi qui allait me plaindre. C'était le premier cours de sport, et même de cours en général auquel j'assistais depuis mon arrivé. Et contrairement à ce que l'on pouvait croire, le fait d'être « LA nouvelle » qu'on observait les yeux plissés ne me faisait ni chaud ni froid, aucune subite envie de me mêler aux autres, encore moins de tenter de les apprécier. Il fallait que Bruno arrive vite au Canada. Avec lui, tout était plus facile. C'est dans cet état d'esprit que je vis la bouche du frisé s'ouvrir dans l'espoir d'en sortir un son. Curieuse d'entendre sa voix, je restais bête lorsque la voix grave et rauque du professeur résonna à sa place. L'annonce était faite : test sur les portées, les hommes prennent les femmes dans leurs bras, doucement, et les repose. A l'entendre, j'avais l'impression qu'on était dans une toute autresorte de cours d'éducation physique... Mais je n'ai pas envie qu'il me touche. Ce parfait inconnu au sourire carnacier ne posera pas ses mains sur moi. A quoi je m'attendais ? Acrosport, duo... il fallait pas être con-con pour comprendre que je n'échapperai pas aux contacts physiques. Bon Dieu, il n'y avait que Bruno qui le pouvait. Voilà comment je me retrouve, aussi raide qu'un piquet, le chevelu qui cherche l'inspiration dans les figures des autres groupes, puis repose son attention sur moi. Je ne dis rien, lui non plus. Ses traits sont plus sombres, il soupire longuement. A qui ou à quoi a-t-il pu penser pour devenir aussi sinistre ? Son entrain s'est enfuit. Mais ce ne sont pas mes oignons. Il s'approche, se positionne derrière-moi. Ce n'est pas Bruno, et je n'en ai absolument pas l'habitude. Ses doigts attrapent mes hanches, j'attends qu'il me soulève presque avec appréhension, il n'en fait rien, exerce une pression au creux des mes reines avec ses pouces. Je me cambre davantage, au moment où je tourne furieusement la tête pour lui dire ce que j'en pense de ses pressions son souffle balaie mon visage, frôle mes lèvres lorsque les siennes, à quelques centimètres, me susurre dans le creux du cou :
    « N’hésite pas à me dire si je te fais mal. »
    Je pique un fard. Je m'apprête à me dégager d'un coup sec, à lui coller la baffe de sa vie, lorsque sans prévenir il me soulève ! Je reste en l'air, il parait bien s'amuser à me soupeser, que j'en reste bête. Sans difficulté, il me retourne, et je me retrouve dans ses bras, plaquée contre son torse, ce regard de prédateur me met encore plus en rogne, la proximité est étouffante.
    « Redescends-moi ! » je rugis en me tortillant dans ses bras.
    L'instant suivant, je suis au sol, il a reprit l'incendant avec ses deux têtes de plus. Je m'écarte, le foudroie du regard, encore le souvenir de son corps brûlant contre le mien. Sur quel cinglé je suis encore tombée, bon Dieu de merde ! Le garçon n'a pas l'air d'une humeur de bonne madône non plus. Dès que son air arrogant et ses sourires amusés disparaissent, il prend cet air renforgné. Cinglé, je rugis intérieurement ! Il a presque l'air plus agacé que moi, c'est ridicule.
    « Aurais-tu des connaissances dans cette discipline si vénérable ? »
    Son ton sarcastique. Je l'aurais emplatré. Je le fixe pendant une éternité, les bras croisés, une distance raisonnable entre nous. « Faut croire. » Je me dis que c'est comme la cohabitation, faut prendre sur soi pour faire de belles choses. Equipe, é-qui-pe je me répéte pour me convaincre. Il a l'air de ne rien n'y connaître, même pas de savoir pourquoi il est ici. Une chorégraphie. Rien de plus ouvert. Mon élément. Dans le niveau scolaire, il ne demande pas de vrai ballet, mais des roulades, des conneries comme ça. C'est si simple que je me fouterai bien de sa gueule.
    « On peut faire une entrée en roue, chacun d'un côté. Tu sais faire la roue ? Ensuite je fais un poirier, tu me tiens les jambes, lorsque tu me lâches je me mets en boule, tu fais un saut de l'ange au dessus de moi, ou comme un cheval d'arsson, et si tu peux une roulade à l'attérisage. Pour le début. »
    J'ai l'air professionnelle, peut-être trop sérieuse pour lui. Lui, c'est tout le contraire : désintéressé, désabusé. J'ai l'impression d'être la maîtresse et lui l'enfant. J'ai l'impression que c'est mon extracte opposé. Ça ne collera pas.
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