Canadian Belinghton
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 Rencontre autour d'un piano [Kenneth]

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Avril M. Gray

Uptown girl, She's been living in her uptown world !

Avril M. Gray

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MessageSujet: Rencontre autour d'un piano [Kenneth]   Rencontre autour d'un piano [Kenneth] I_icon_minitimeDim 20 Mai - 18:56



Rencontre autour d'un piano

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Après une petite heure de recherche intensive, Avril finit par trouver le chemin de l'université. Il faut dire, pour sa défense, qu'elle n'était arrivée que la veille et qu'elle avait un sens de l'orientation déplorable. Même si elle ne faisait pas grand chose pour y remédier. D'ailleurs cette heure de déambulation dut tout ce qu'il y a de plus agréable. Les températures étaient assez élevée pour qu'elle se balade en jean et chemise blanche et le soleil semblait décidé à briller toute la journée. La blonde fut même contrainte de retrousser ses manches pour ne pas avoir trop chaud. Et elle qui s'était toujours imaginée le Canada comme un pays froid, une véritable étendu de neige ! Elle était bien loin de la vérité. Elle s'était donc promenée sans vraiment se soucier de retrouver son chemin, rêvassant tout du long. Elle avait même profité d'un banc pour esquisser le premier croquis d'un paysage qu'elle trouvait à son goût.

Pourtant, elle avait finalement réussi à atteindre l'université. Contrairement à la plupart des gens, elle avait préféré consacré sa première journée à son installation dans sa villa et au ravitaillement de son frigidaire. Certes, la visite surprise de sa toute nouvelle voisine n'était pas tout à fait étranger à cette décision mais qu'importe ! De toute façon, elle doutait d'avoir l'énergie nécessaire à cette visite après son vol de nuit... Ce fut donc en cette chaude matinée, aux alentours de 11h, qu'Avril M. Gray découvrit sa nouvelle université. Poussant les lourds battants de chêne, elle pénétra dans le hall d'entrée, impressionnée par l'aspect fastueux des lieux. Elle s'accorda quelques minutes pour admirer les peintures. Elle avait toujours été fascinée par l'art aussi ne pouvait elle qu'adorer la décoration des lieux et les différents tableaux qui y étaient présentés. Subitement, elle se rappela le pourquoi de sa venue et se dirigea vers le secrétariat. Merci aux panneaux qui nommaient les salles. La suite lui parut bien ennuyante. Le passage obligatoire des nouveaux inscrits. Formulaires à lire, règlement à signer, photographies à fournir et bouclage des derniers formulaires. Après une vingtaine de minute elle ressortit enfin de ce lieu.

Qu'allait-elle faire ensuite ? Aucune envie de retourner chez elle, en tout cas. Maintenant qu'elle était là, elle en profiterait. Elle emprunta donc le couloir qui lui faisait face, décidant qu'il n'y avait aucune interdiction à déambuler librement dans l'établissement. Du moins, cela n'était écrit sur aucun des papiers qu'elle venait de signer. Ce coin de l'école semblait totalement vide, du moins pour l'instant. Elle sourit, appréciant le sentiment de solitude et de liberté. Arrivée au milieu du couloir, une porte attira son attention. Le panneau indiquait simplement "salle de musique". Pour une future filière musique qui voulait prendre ses marques, l'endroit était clairement indiqué. Elle ouvrit donc la porte sans hésitation pour découvrir une salle vaste, lumineuse, et tout aussi vide que le couloir. Et, merveille des merveilles, un somptueux piano à queue trônait au milieu de la pièce. Avec un nouveau sourire, elle ouvrit lentement le couvercle, s'installa sur la tabouret et effleura les touches avant de commencer à jouer.

Instinctivement, elle commença le morceau Nuvole Bianche de Ludovico Einaudi. Elle ne savait pas vraiment pourquoi, la musique ne cessait de l'émouvoir et elle eut l'impression que le temps se suspendait alors qu'elle fermait les yeux, entièrement plongée dans son interprétation. Elle laissa ses doigts voler sur les touches et, après le dernier accords, resta un moment les mains suspendus au dessus du clavier. L'instant dura une ou deux seconde avant qu'elle ne se détende et repose ses mains sur ses cuisses. Elle hésita ensuite pour finalement enchaîner un deuxième puis un troisième morceau. Ce n'est qu'au cours du quatrième qu'elle prit conscience d'une présence. Elle ralentit presque imperceptiblement la cadence, les sourcils froncés. Elle ne parvenait pas à se débarrasser de cette étrange impression. Un instant plus tard, un grincement venant de l'autre côté de la porte lui donna raison. Elle n'était plus toute seule. Elle prit tout de même le temps d'achever le morceau avant de prendre la parole, assez fort pour que l'intrus puisse l'entendre.

« Tu peux entrer, tu sais. Je ne mords pas »

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K. Eliott MacBoyd

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MessageSujet: Re: Rencontre autour d'un piano [Kenneth]   Rencontre autour d'un piano [Kenneth] I_icon_minitimeDim 20 Mai - 20:29

(Pfiou ça fait vraiment un bail que j'ai pas rp, j'espère que ça t'ira ! sinon hésite pas à me le dire, je reprendrai le post (: )




♔ Quatre mots sur un piano
Quatre vents sur un passé, mes rêves envolés
Avez vous déjà eu cette sensation horrible que rien ne va et qui vous prend aux tripes ? Cette sensation de mal être dont vous n'arrivez pas à isoler la cause. Cette sensation qui est responsable de bon nombre de réponse telle que « je ne sais pas » à la question « qu'est-ce qui va pas ? ». C'est fugace, léger comme le vent et pourtant, elle vous tourmente. Sitôt que vous mettez enfin le doigt sur l'origine de votre malaise que pouf, elle glisse se déplace et disparaît. Pour revenir, douleur sourde et lancinante qui vous rend fou et vous pousse à agir. A faire n'importe quoi mais à ne surtout pas rester immobile. Et bah tout ça, c'était pile poil moi en ce moment précis. Avachi sur le ventre en travers de mon lit, les jambes à moitié ballantes dans le vide, j'agonisais en silence. Moquez vous donc mais c'était bel et bien le cas. Cela faisait bien un quart d'heure que j'étais couché (si l'on puis qualifier ma position de coucher) là et ça n'allait pas en s'arrangeant. Pire, cela empirait. Cela avait commencé dès le matin. En me levant j'avais ressentis comme une pointe au cœur, puis dans le bras gauche. Comme toujours depuis que j'en avais appris les symptômes, je suspectais un début d'infarctus. Ni une ni deux, je récitais l'alphabet dans le sens inverse, mobilisais mes membres avant de prendre mon pouls. Mais non j'allais bien. En théorie tout du moins. Le fait de ne pas finir foudroyé sur le plancher de ma chambre me rassura quant à mon état de santé et j'avais donc vaqué comme d'ordinaire à ma journée. Cela faisait à peine deux jours que j'étais arrivé là mais j'avais déjà mes petites habitudes.

Comme toujours, la douche avant le déjeuner (et oui, on peut partir sans manger mais douché et habillé mais plus difficilement nu bien que repus). Puis les cours. Intéressants certes et qui avaient le chic de m'éviter de trop penser mais cela restait des cours. Le pire étant les intercours. Ces quelques minutes durant lesquelles une masse informe d'élèves se levaient de concerts pour migrer de salle en salle. D'anatomie, on passait à la biochimie. Pour ensuite enchaîner avec la physiologie. Charmant ballet que ces visages fermés, rieurs, agacés, endormis, moqueurs ou snobinards qui malgré leur nombreuses différences, se frayaient tous un chemin vers le même but : le savoir. C'est beau non ? Bref je réfléchissais un peu trop et hop, j'arrivais en retard à mon dernier cours de la matinée. Une réflexion bien senti de la prof la plus irritante que je n'avais jamais vu, un tremblotement parmi les rangs d'étudiants qui rigolaient et je su que ce cours serait très long. Ce qu'il fut bien entendu. Assis sur ma chaise, mon attention toute tendue vers les molécules du glucose et du lipide, je regardais s'égrener les secondes, les minutes … Trop long, bien trop long. Heureusement que cet enfer prit fin aux alentours de 10h40. Me levant d'un bond lorsque la prof referma son cahier, j'écopais de la pénible tâche de devoir essuyer le tableau grâce à un sarcastique : « Vous qui êtes si pressé Mr MacBoyd, vous me donnerez bien une minute de votre précieux temps pour essuyer le tableau hum ? » Vieille chouette. Et ce n'était pas qu'une façon de parler, cette prof, bien que jeune, avait tout d'une chouette. La bouche en cul de poule, les ongles longs et acérés, ce petit regard vif et noir. Jusqu'à sa manière de tourner sa tête vers nous, hyper rapide. Sûr qu'elle pouvait faire le 360 avec son cou ! Tout ça pour en arriver là, moi pestant dans ma barbe en essuyant le tableau tandis que ma prof et les étudiants sortaient lentement de la classe, papotant de choses et d'autre.

Personne ne m'attendit. A vrai dire je n'avais rien fait pour. Voilà deux jours que je restais plutôt dans mon coin, silencieux et renfermé. Moi qui d'ordinaire était plutôt un mec ouvert et avenant, j'avais changé de tactique. Et pour cause, quand on voit là où ça m'a mené, j'étais bien inspiré de changer un chouya mon approche de la vie et des autres non ? Bref, j'étais en train de penser lorsque paf, le malaise vint et s'installa pour de bon. Pour être encore plus précis, j'effaçais précisément un couple oxydé lorsque je le ressentis. Je lâchais presque la brosse dans un hoquet de surprise. Me reprenant, j'avais rapidement fini mon travail (un travail de cochon, tant pis pour le prochain prof) avant de quitter à mon tour la salle, courant presque. Je me ruais à travers les couloirs, montais les escaliers quatre à quatre et refermais sur moi la porte de ma chambre, garant d'une certaine sécurité. Faisant les cents pas, respirant à fond, je me sentais très las. Et cette sale impression toujours là, au creux de l'estomac comme un renard tapi qui attend son heure. Quand ça va pas, ma mère avait un précepte : « Va dormir ça ira mieux demain ». Ce que j'avais donc tenté de faire en me laissant choir sur mon lit. Mais comme dit précédemment, après quinze minutes, je fus obligé d'admettre que ma mère était une bien piètre conseillère.

Aussi je me relevais. Attrapant portable et clés, je sortais de ma chambre pour marcher tout droit. Pour aller où ? Aucune idée. Je savais seulement que j'avais besoin de marcher quitte à errer sans but tel un fantôme dans un château. De toute manière il était aisé de passer inaperçu dans les couloirs bondés. Bien trop bondés d'ailleurs. Sentant augmenter mon malaise telle la crise de claustrophobie couplée à celle d'agoraphobie, je prenais la première porte donnant sur l'extérieur et inspirais un bout coup. Le soleil tapait dur et je me maudis d'avoir passé un jean avec mon tee-shirt et mes baskets. Un short aurait été plus avisé pour l'écossais craignant cher la chaleur que je suis. Et d'ailleurs pourquoi faisait-il beau ici ? Nom de dieu c'était censé être le canada ici. Le pays proche du cercle polaire non ? Moi qui détestais la chaleur et bah pour le coup j'étais servis. Me rembrunissant un peu plus, je rentrais la tête dans les épaules et traversais la cour d'un pas plus que rapide. Esquivant deux coups d'épaules et un coup de sac, je poussais enfin la porte d'un bâtiment qui m'étais inconnu. En même temps en deux jours je n'avais guère eu le temps de tout visiter. Mais au moins ici, il n'y avait personne. Soupirant d'aise, j'allais m'avachir par terre pour me reposer, mon mal de cœur ayant un peu reflué quand des notes de musique me parvinrent aux oreilles. Ah bah finalement si, il y avait quelqu'un.

Tirant de plus en plus la gueule, j'allais faire demi tour lorsque j'entendis plus clairement la musique, mon ouïe s'étant adaptée au silence ambiant du bâtiment qui contrastait avec le brouhaha joyeux de dehors. Et la musique. La musique. Elle était apaisante. Je ne connaissais pas le titre que l'on jouait. Et pourtant, en musique classique, j'étais plutôt calé ! Fronçant les sourcils mais cette fois-ci intrigué, je me mouvais en silence dans les couloirs austères jusqu'à la source de la chanson, je voyais bientôt une porte ouverte d'où sortait harmonieusement les notes. Sûr que le musicien là dedans tâtais plutôt bien le clavier. Marquant une pause, je m'approchais encore plus doucement avant de jeter timidement un œil dans la salle.

On eut pu croire à une scène de film et je cherchais d'ailleurs les éventuelles caméras. Mais aucunes ici. Non rien qu'une jeune femme blonde qui me tournait le dos, assise devant un immense piano à queue. Je n'étais pas expert mais il semblait être ancien et sûrement cher. Mais le son qu'il produisait amortissait le prix sans difficulté. C'était beau. Vraiment. Et soudainement, appuyé conter le chambranle de la porte, je me rendis compte que mon malaise était partit. Évaporé pour de bon. Histoire d'être sûr, je me sondais quelques secondes. Mais non, plus rien. Soupirant silencieusement d'aise, je posais mes yeux sur le dos de la jeune femme qui ondoyait avec la musique. Et laissais mon esprit dériver avec délice. Je ne captais pas le changement de morceau. Ni le deuxième. En fait, j'étais autre part tout le temps que dura la musique. Douce et fluide, elle me berçait comme l'aurait fait toute bonne mère. C'était bien. Calme. Apaisant. Tranquille et serein. Quasiment parfait. Quasiment oui car non éternel. Et en effet, le silence vint bien assez tôt agresser mes oreilles aussi durement que si la salle avait brusquement explosé. Me redressant un peu, je fis soudainement grincer le chambranle. Fronçant les sourcils, je songeais un instant à m'enfuir comme le dernier des voleurs quand la voix de la jeune femme blonde retentit. Tout aussi mélodieuse et chantante que sa musique. « Tu peux entrer, tu sais. Je ne mords pas » Difficile de s'esquiver. Soupirant doucement, je me redressais tout à fait, fourrais les mains dans mes poches et comme un enfant qu'on vient de prendre la main dans le sac, j'avançais dans la salle, marchais vers le piano et le contournait pour faire face à la jeune femme. Mon regard se perdit un instant sur son visage avant de remonter vers ses yeux et que je lui réponde d'une voix douce mais légèrement nostalgique. « Tu ne mords pas mais tu arrête de jouer à cause de moi. » Sortant les mains de mes poches, je les posais avec précaution sur le bois vernis et presque chaud du piano, je reprenais la parole d'une voix évasive « C'est beau ce que tu joue. Le premier morceau, qu'est-ce que c'était, je ne l'ai pas reconnu ? »
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Avril M. Gray

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Avril M. Gray

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MessageSujet: Re: Rencontre autour d'un piano [Kenneth]   Rencontre autour d'un piano [Kenneth] I_icon_minitimeSam 26 Mai - 13:48

(Bien sur que ça me va ! C'est même génial ! **)




Le silence sembla s'éterniser un petit instant alors qu'elle restait immobile, assise devant le piano. Elle n'avait jamais rien eut contre jouer pour son père, sachant qu'il était près d'elle et que le moment était un instant quelque peu privilégié. Cependant la situation était tout à fait différente et elle était curieuse de voir qui avait pu venir dans ce coin isolé et encore plus rester au seuil de la porte pour l'écouter. Sans fausse modestie, elle savait qu'elle jouait bien : elle prenait des cours depuis qu'elle était enfant et la musique était une de ses passions. Pourtant elle était loin d'avoir un niveau exceptionnel et l'université ne devait pas être pauvre en élèves talentueux, à en croire la présence d'une filière entièrement dédiée à la musique. Était-ce un musicien ? Un soupir parvint finalement jusqu'à ces oreilles, suivit de bruits de pas. Et finalement il se tenait devant elle. Curieuse, elle leva les yeux avec un léger sourire aimable. Yeux bruns, cheveux chocolat en bataille et petite barbe naissante, il avait les mains enfoncées dans les poches avec l'air particulier de l'élève qu'on force à aller au tableau. Amusée, Avril sourit un peu plus. On ne pouvait pas dire que le jeune homme soit particulièrement beau -elle ne l'aurait d'ailleurs surement pas remarqué parmi la foule d'élève- mais ses cheveux lui donnaient une allure de nounours, allure accentuée par son air grognon. Craquant. Voilà, il était craquant.

Elle en était là de ses réflexions peu spirituelles quand il reprit la parole, sortant enfin les mains de ses poches. La voix du jeune homme était plus douce que ce à quoi elle s'était attendu. Elle se l'était imaginé plus grave, peut être un peu plus vivante aussi. Quoique sur ce point là, elle ne pouvait pas dire grand chose. A l'image même de sa personnalité rêveuse, sa voix était souvent douce et donnait l'impression qu'elle n'était jamais vraiment là. Avril pencha la tête sur le côté, surprise par l'entrée en matière. Elle trouvait que sa réaction était pourtant l'une des plus logique. Et, surtout, le jeune homme semblait légèrement déçu. De plus en plus intrigant...

« Ça sonne comme un reproche. Et puis, si je n'avais pas arrêté de jouer, qu'aurais-tu fait ? Tu serais resté de l'autre côté de la porte jusqu'à ce que je me décide à sortir ? »

Elle imaginait assez mal la scène. Quand elle se mettait à taquiner ainsi les touches d'un piano d'aussi bonne qualité, elle pouvait aisément y rester des heures et des heures. D'ailleurs, comme quand elle se mettait au dessin, elle perdait toute notion du temps et se laissait aller dans une sorte de petit monde qu'elle s'était créée. Un endroit coupé de tout où personne n'était sensé l'atteindre. Et, de ce point de vue, le garçon était une sacrée anomalie. Depuis toujours, elle n'avait jamais accepté de jouer que pour son père. Alors malgré son assurance apparente, elle se sentait légèrement déboussolée qu'un total inconnu l'ait entendu sans qu'elle n'en sache rien. Comme s'il était entré dans son jardin secret sans en demander la permission.

La question suivante la surprit tout autant. Loin de jouer au jeu des présentations habituelles et si souvent répétées qu'elles en finissaient par en sonner faux, il reporta la conversation sur la musique. La jeune fille baissa la tête sur le clavier, pour enchainer les deux premiers accords par pur réflexe. Le morceau avait un peu accompagné sa vie et, dès qu'elle pensait au piano, c'était cette mélodie qui lui revenait en tête. Le compliment la prit au dépourvu et son sourire se fit légèrement timide. Elle même ne savait pas vraiment à quoi était du ce sentiment si rare. Généralement, elle se fichait bien de ce que les autres pensaient et -si compliment il y avait- elle était contente mais sans que cela ne la touche plus que ça. Peut être était-ce parce qu'elle n'avait jamais reçu d'autres avis que ceux de son père et de son professeur sur sa façon de jouer.

« Nuvole Bianche, de Ludovico Einaudi. C'est loin d'être son morceau le plus connu mais c'est mon préféré... »

En effet, beaucoup de personnes connaissaient le compositeur mais peu pour ce morceau en particulier. D'ailleurs, la plupart des gens l'avait découvert avec le succès d'un film pour lequel avait était utilisée une autre de ses compositions. Il n'y avait donc rien d'étonnant à ce qu'il n'ait pas réussi à reconnaitre la mélodie. D'autant plus quand on pensait que de moins en moins de jeunes appréciaient la musique classique... Pourtant lui avait l'air de s'y connaitre. Du moins c'était l'impression qu'il donnait en s'exprimant.

« Tu as des préférences en termes de compositeur ? Peut être que je pourrais te jouer quelque chose. »

L'invitation, aussi spontanée qu'elle en avait l'air, n'avait rien d'innocente. Avril avait envie d'un peu de compagnie. Elle était habituée à rester seule, certes, mais malgré son indépendance marquée, la séparation avec son père restait difficile et elle avait remarqué qu'elle y réfléchissait moins avec un peu de compagnie. Alors elle attendit simplement la réponse, le sourire espiègle toujours aux lèvres, véritable marque de fabrique de la famille Gray.

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