Canadian Belinghton
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 ce n'est qu'un au revoir, ma soeur - L

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Jody H. Lipinski

« La danse est une cage où l’on apprend l’oiseau. »

Jody H. Lipinski

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MessageSujet: ce n'est qu'un au revoir, ma soeur - L   ce n'est qu'un au revoir, ma soeur - L I_icon_minitimeDim 1 Avr - 20:45

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Papa, Maman, Paul, le chien : Je m'en vais.

    C'est au moment où le froid m'a prit la gorge et m'a brûlé le visage que j'ai pris conscience de ce que j'avais fait. Peut-être le choc thermique m'avait-il éveillé ? Je n'ai pas eu de regrets, la température de Sidney allait sans aucun doûte me manquer, mais bon Dieu, ce que ça faisait du bien de connaître autre chose !
    Papa devait se sentir bien étranger lorsqu'il était arrivé, lui aussi. Depuis que j'ai eu cette idée en tête de partir pour tout autre chose, j'ai l'impression de marcher sur ses traces. C'est étrange de se dire que trente ans plus tôt, c'était lui qui se sentait étranger chez moi, et aujourd'hui moi qui me sens étrangère comme lui. Lui aussi doit avoir la même drôle d'impression, parce que lorsqu'il m'a appelé hier soir, il était si inquiet qu'on aurait dit que c'était lui qui se lançait la tête la première dans l'inconnu.
    Ça doit lui rappeler sa jeunesse. Ça doit lui rappeler maman et Paul. A la différence qu'il sait très bien que je ne les laisserai pas derrière moi comme il l'a fait.
    Le Canada, je ne peux pas encore appeler ça « la maison ». Dès que j'essaie, les mots s'échappent, ma langue fourche ou je bégaie. Pourtant je me force, mais il n'y a rien à faire. Chaque chose en son temps, dit maman, qui sent ma panique à l'autre bout du téléphone. C'est tout nouveau pour toi, Jude ; tu veux toujours aller plus vite que la musique ! Elle ne comprend pas. Je me connais, et je sais que si je n'adopte pas vite ces nouveaux paysages ils m'échapperont. Je suis incapable d'évoluer dans un environnement où je ne me sens pas bien ; et tout ce que je ne connais pas m'effraie. Arrête de vouloir être le caméléon et reste... reste... Maman trouve toujours des comparaisons farfelues comme ça. Je ris, elle soupire, soulagée. Reste mon petit canard à moi, d'accord ? D'accord ? Hum.
    J'ai toujours adoré l'histoire du vilain petit canard. Peut-être parce lorsque j'étais petite j'avais l'impression qu'on se comprenait lui et moi. Il avait perdu la chance de faire parti des siens parce qu'il n'avait pas le pelage clair et moi parce je n'avais pas de papa au pair. On se chuchotait tout bas qu'on ne comprenait pas pourquoi ce qui était peu commun était aussitôt « vilain », et non « rare ». Rare, ça c'était un moment qui nous aurait donné de la valeur et des amis envieux ! Je comprends pourquoi ni le rare petit canard et moi n'avons jamais eu d'amis : tout ce qui est méconnu effraie tellement. Aujourd'hui, le Canada n'est pas rare, il est vilain.
    Moun, faut que j'te laisse... Ouais... ouais... J'ai compris... Mais j'ai compris ! Oui, à ce soir. A ce soir. Bisou...
    Le portable raccroché, je le pose sur la table sans le quitter des yeux. Ce n'est qu'une question de temps avant que Paul s'y mette aussi. Un océan nous sépare et ils ont l'impression que c'est le couloir de la mort. Je me moque d'eux, mais ça me fait du bien de savoir qu'il s'inquiéte, parce que personne ne s'inquiéte de savoir si le voisin est arrivé à bon port, lui. Quelle heure est-il ? Je suis arrivée à l'ouverture de la bibliotèque comme une folle, juste le temps de m'attacher les cheveux en une queue de cheval -ou de rat. J'avais besoin de renouer avec quelque chose de familier, et c'est déprimant de dire ça, mais j'ai aussitôt pensé à ces rangées de bouquins. Au lieu de regarder des photos ou même fouillermses souvenirs, je cherche Sidney sur un globe terreste. Si je tombe dessus, je rentre, si je tombe dessus, je rentre, je chantonne en faisant tourner et tourner la boule jusqu'à ce que je ne dicerne plus aucun pays et que j'appuie un doigts au hasard. Tokyo. Je grogne : loupé ! Presque. Les pays prennent un rythme infernal, et j'affronte, derrière l'Antarctique, un pôle qui parait être encore plus froid : le regard assassin d'une bibliotécaire désespérée. Je n'ai jamais dit que je venais ici pour étudier, je me défends mentalement, j'ai juste besoin de toucher ce que je connais ; et croyez-moi, c'est un échec cuisant... Sidney ne ressort sur aucune page, elles me semblent toutes blanches et inintéressantes. Je pensais trouver ici du réconfort, parce que c'est un peu mon élément, retrouver toutes ces heures où j'ai bossé en bon rat de bibliotèque à la maison, à Sidney, mais rien. Maman avait raison, je ne suis pas un caméléon et je ne peux pas aller plus vite que la musique. Mais bon Dieu, je ne peux pas évoluer dans un environnement où je ne me sens pas bien, encore moins progresser, et tout ce qui est méconnu effraie, alors qu'est-ce que je fais ? La poule aux lunettes reste là, à me regarder sans rien dire. Il me faut des A, des 20, des éloges si je ne veux pas cauchemarder de serpières et brosses à chiottes, si je ne veux pas finir comme maman à être la bonne de tout le monde. Elle remue sur son siège, elle n'a pas plus la réponse que moi, alors elle se remet à tapper sur son ordinateur, résignée. J'appuie le doigts sur le globe. Kenya. Je grogne : loupé. La pile de livres en face de moi ne cesse de grossir mais je n'arrive pas à m'y plonger.
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Anthony Domenichi

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MessageSujet: Re: ce n'est qu'un au revoir, ma soeur - L   ce n'est qu'un au revoir, ma soeur - L I_icon_minitimeMer 11 Avr - 17:03

La délicieuse chaleur de la bibliothèque enveloppa Anthony sitôt qu'il eut mis un pied dans la bibliothèque. Foutu hiver canadien, il ne s'y habituerai jamais. Dire qu'en France il devait à peine faire moins cinq degrés. Ici c'était plutôt du moins vingt bien tassé. Il grelottait rien que d'y penser. Enfin, maintenant il était à l'abri de cet saloperie de vent glacial.
Il fit un pas de plus dans la bibliothèque de l'université tout en déboutant son manteau. Lucas lui avait conseillé de lire des ouvrages en langue originale pour améliorer son anglais un peu faible, il avait mentionné les noms d'Oscar Wilde et d'Edgar Allan Poe pour commencer. Ensuite il pourrait passer à des écrits plus costaux comme Stephen King ou le trop célèbre Shakespeare. Pour l'instant, il s'en tiendrait à l'humour typiquement britannique de Wilde, on verrait plus tard (beaucoup plus tard) pour les drames barbants de Willy.
Le lieu semblait désert, si on exceptait la bibliothécaire qui jetait un regard torve à son bonnet enneigé. Anthony lui répondit par un œil lassé signifiant très clairement qu'elle pouvait toujours espérée la venue de la Vierge Marie mais que jamais le blond n’enlèverai son chapeau. Point barre.

Alors qu'il s’apprêtait à s'aventurer entre les rayonnages à la recherche des ouvrages de ce cher Wilde, Anthony remarqua la présence d'une silhouette assise sur l'une des tables. Aussitôt le scanner Domenichi s'alluma et il passa l'inconnue en revue. Déjà s'était une fille et donc un premier soulagement. Anthony aimait bien les filles, surtout celles qui étaient plus minces que lui - ce qui était plus rare qu'on pouvait le croire. Il trouvait le sexe féminin beaucoup moins dangereux que le masculin et pas moins intéressant.
Pour le moment, la demoiselle semblait se passionner pour le globe terrestre et s'amusait à le faire tourner entre ses doigts sans grand enthousiasme. Probablement une étrangère, comme lui. Il poussa un peu plus son analyse. Brune aux yeux bleus maquillés avec un fard charbonneux, elle prenait soin de son apparence et portait des vêtements qui convenaient à sa taille de danseuse. D'un point de vue esthétique, c'était un sans faute. Il se demanda ce que cette fille au visage de mannequin faisait ici, à jouer avec un globe terrestre sans lire un seul des livres posés devant elle. Profiter de la chaleur ?
Anthony resta planté à quelques mètres d'elle, trouvant que, vraiment, cette fille était jolie et qu'en plus de ça, elle dégageait un charisme spécial. Elle avait le truc. L'envie d'aller chercher son Lumix et de prendre un cliché de la scène le démangeait de plus en plus. Intérieurement, il était persuadé qu'elle était on ne peut plus photogénique.
Le soleil, qui filtrait à travers les fenêtres derrière lui, étirait son ombre jusqu'à la table de l'inconnue. Elle ne tarderait pas à se rendre compte qu'il l'a fixait, mais il s'en foutait éperdument. Il en avait même oublié Oscar Wilde.
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Jody H. Lipinski

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MessageSujet: Re: ce n'est qu'un au revoir, ma soeur - L   ce n'est qu'un au revoir, ma soeur - L I_icon_minitimeMer 11 Avr - 20:50

Le globe grinçait indéfiniment, c'était d'une geste lasse et lourd que je le faisais maintenant tourbilloner vers un énième élu.
Sidney me fuyait comme la peste.
J'avais finis par le comprendre après avoir échouer sur toutes les îles, côtes, mers, détroits, continents, pays, province, régions possibles ! Toucher tous les alentours sans jamais réussir à atteindre une petite parcelle de sa côte dorée.
Je savais mon jeu menteur, je me savais moi-même mythoman mythowoman lorsque je disais y retourner si mon doigts se posait sur la terre des kangourous.
Jamais je n'aurais eu le cran de baisser les bras et de rentrer la queue entre les jambes.
Jamais je ne me serais attribuer le titre de perdante.
L'ombre avait grandit sans que je comprenne sur l'émisphère nord. Elle avait dans un premier temps engloutit mon cher pôle nord -encore et toujours lui- que je ne regrettais pas, mais dès lors qu'elle s'attaqua à l'Europe, à l'Asie puis aux îles que j'avais si souvent effleuré... Je fronçais les sourcils, grattant de mon ongle la tâche sombre comme pour l'effacer.
J'avais peur de voir, les lunettes échouées sur le bout de son nez aquilin, la bibliothécaire qui me dirait une bonne fois pour toute ses pensées : CA - SSE - TOI !
J'avais fini par relever les yeux. A ma grande surprise, il y avait un garçon. Immobil. Blond. J'aurais pu le détailler davantage, si je n'avais pas remarqué l'intensité de son regard à ce moment-là. J'aurais pu remarquer la blondeur de ses cheveux, j'aurais doûté du côté naturel. J'aurais pu remarqué son extrême minceur. J'aurais pus me demander si lui aussi faisait de la danse pour avoir une telle ligne ! Tous les danseurs suivent un régime draconien. Et c'est pas de la tarte, je peux le dire, parce que le nombre de fois où j'ai voulu en manger... J'aurais pu remarqué le soin qu'il avait prit à accorder les couleurs de ses vêtements, une oeuvre d'art à lui tout seul, le bonnet qui s'était posé sur sa tête en bonne cerise sur le gâteau. Gâteau appétissant. Gâteau intéressant. Mais je ne vis rien de cela, parce qu'il y avait ce putain de regard !
Les bras ballants, à quelques mètres, il me fixait d'une façon si... indescriptible que j'en perdis mes moyens. Et je détestais perdre mes moyens. Pourquoi était-il ici ? Pourquoi me fixait-il ainsi ? J'avais toujours été une méfiante aux dents pointus. Lui aussi cherchait-il un autre chez lui sur un globe ?
Le silence ne m'aida pas. Il y avait le bleu pastel de ses pupilles, et il y avait une tension que je ne sus définir.
Je dis cette phrase sans deviner que ce soit le cas :

- Tu veux ma photo ?

La méfiance l'emporta sur ma secrête curiosité.
Ma putain de méfiance l'emporta sur ma secrête curiosité.
Je me serais bien faite un bleu.
J'ai pu enfin voir qu'il était blond, qu'il était maigre, me demander s'il était danseur, trouver la cerise sur le gâteau qu'était son bonnet au sommet de son corps, trouver le gâteau appétissant.
J'ai fais mîne de m'interreser à un livre. Je l'ai tenu à l'envers. Mauvais départ.
Je l'ai détesté de me faire me détester. Je l'ai détesté de me fixer et de me faire perdre mes moyens.
Je ne voulais pas être une perdante, et j'en avais tout l'air.
Je cherchais refuge dans l'Assomoir, un classique noir, un classique vrai.
Je me serais bien faite un bleu.
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Anthony Domenichi

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Anthony Domenichi

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MessageSujet: Re: ce n'est qu'un au revoir, ma soeur - L   ce n'est qu'un au revoir, ma soeur - L I_icon_minitimeJeu 12 Avr - 10:22

Elle avait relevé les yeux et aussitôt qu'ils avaient croisé les siens, elle avait perdu ses moyens, le fixant d'un air déboussolé, interrogateur. Anthony se gorgeait de toutes ses expressions qui passaient sur ce visage si parfait. Le mannequin de la décennie. Le malaise de la brune instaura une tension invisible mais bien présente entre eux et Anthony comprit rapidement qu'elle érigeait rapidement une forteresse autour d'elle, méfiante. Il connaissait bien ça, la méfiance et la peur des inconnus, et ce n'était pas le sentiment qu'il avait voulut faire naître en elle. Pourtant, il savait son propre regard trop inquisiteur et dérangeant. On ne fixe pas les gens de la sorte et d'ordinaire, il ne le faisait pas, il se contentait d'espionner à la dérobé, mais cette fille ! Il ne pouvait se détacher de cette perle. Cette dernière réagissait de la mauvaise façon. Il ne faut jamais montrer aux autres notre angoisse et l'influence qu'on leur aura sur nous, car aussitôt ils en profitent et manipulent à leur gré. La confiance en soi est le meilleur des remparts, car il est plus facile de tromper quelqu'un qui doute que celui qui est persuadé par ses idées.


- Tu veux ma photo ?


Le ton était agressif, défensif. Elle se sentait en danger, malgré le fait que le physique d'Anthony soit bien loin de celui du prédateur. Il jeta un coup d’œil derrière lui, tomba sur la vision de la bibliothécaire qui assistait à la scène avec une curiosité déplacée. Il ne voulait pas que cette vieille entende leur conversation. Il replongea dans la contemplation de la brune qui tenait un bouquin à l'envers entre ses doigts proches du tremblement. Mettant de la distance entre lui et la propriétaire des lieux, il s'approcha de la jeune fille, tira une chaise à sa table et s'assit en face d'elle. Il remarqua le titre du bouquin, se qui lui valut d'offrir un œil ennuyé. L'Assomoire de Zola, fierté française. Il en avait étudié un extrait au lycée et le cours avait été à la hauteur du titre, assommant. Reportant son attention sur la jeune fille, il murmura, plus pour tenir sa discussion loin des oreilles indiscrètes de la bibliothécaire, que pour rassurer la brune. Il haïssait les gens qui cherchaient à mettre en confiance par des tons mielleux et des fabulations.


- Précisément. Je suis au club photo et tu es la modèle parfaite. Tu voudrais poser pour moi un jour ?


Allant droit au but, il ne s'était pas présenté et n'avait pas usé de formules de politesse dérisoires. Il n'aimait pas tourner autour du pot, c'était une technique pour les connards malveillants. Quand on a rien à cacher, on dit les choses franchement.
Il attendait la réponse de l'autre avec patience, sachant que de toutes façons, il l'aurait son cliché, même s'il devait le prendre en douce histoire de se rappeler, qu'un jour il avait croisé une fille pareil.
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Jody H. Lipinski

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MessageSujet: Re: ce n'est qu'un au revoir, ma soeur - L   ce n'est qu'un au revoir, ma soeur - L I_icon_minitimeJeu 12 Avr - 17:35




Je m'attendais à ce qu'il soit partit comme il était apparut, à voir son ombre se retirer de Emile Zola que je ne lisais même pas. Je m'attendais à ce qu'il reste là et qu'il s'énerve. Les gens s'énervent souvent lorsqu'on leur dit des choses comme ça. Avec un degré plus ou moins élevé de suceptibilité, c'est certain, mais en règle général ils ne le prennent pas bien.
C'était ma façon de me protéger. Je crois qu'il l'avait comprit, puisqu'il était toujours là quand j'ai baissé le bouquin. Ou alors il était simplement entêté. En fait, c'était certain, il l'était.
Son regard me dérangea à nouveau. Je n'étais toujours pas habituée à ces diodes turquoizes. Je n'étais toujours pas habituée à sa présence égnimatique.
Il s'approcha. Ma mâchoire grinça, je me raidis. Il tira une chaise. Nom de Dieu, il comptait réellement s'installer ? Je vis sa tête s'approcher, la mienne recula. Il avait prit la posture de l'homme plein de secret qui allait faire une confession. J'eus envie de m'approcher à mon tour, me retenais en silence, tâchais d'avoir l'air plus froide qu'intéressée.

- Précisément. Je suis au club photo et tu es la modèle parfaite. Tu voudrais poser pour moi un jour ?

Sa voix me fit l'effet d'un électrochoc. Il parlait, j'avais oublié ce détail. Plutôt franche !
Je ne m'étais pas attendue à cette réponse. Tout dans la sienne était bizarre. Il était au club photo et j'étais la modèle parfaite. Hein quoi qu'est-ce ? Si je n'avais pas été aussi tendue j'aurais ris. Son intrusion m'avait tendue, hélas. Je n'aimais pas être prise par surprise, encore moins lorsque je ne savais pas qui était ce curieux personnage. La modèle parfaite. J'aurais ris. Voulais-je poser un jour pour lui ? J'aurais dis oui à ses yeux bleus. Je disais non à son air faussement inquiétant. Je disais non à ce parfait délire qu'était la photographie. Du nue ? Du portrait ? Je n'aurais été fichu de montrer quoi que se soit.
Parmis tout ça, ce fut le un jour qui m'inquiéta. Il était prêt à attendre longtemps ?
Je le regardais comme s'il était une effraction de la réalité. Le pire, c'est qu'il semblait sérieux.

- Wahou. On me l'a jamais faite, celle-la.

Je n'avais pas chuchoté : j'avais eu droit au regard meurtrier de la bibliothécaire sur nos talons.
Je le dévisageais tout en croisant mes bras sur ma poitrine.
Il était blond. Il était très mince. Il n'était pas danseur, il était photographe. Un gâteau appétissant encore enneigé. Je rajoutais à la liste : original.
Il avait ce côté artiste un peu décalé, sans le vouloir différent, spécial. L'allure de l'indéterminé pertubant. Celui qui se plonge, peut-être même se noie dans ses souvenirs
J'étais encore réticente, un peu amusée.
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Anthony Domenichi

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MessageSujet: Re: ce n'est qu'un au revoir, ma soeur - L   ce n'est qu'un au revoir, ma soeur - L I_icon_minitimeJeu 12 Avr - 18:38

Sa question avait pris la jeune fille de court et elle repartit pour quelques secondes de panique. Trop expressive, parfaite pour la photo, pour le quotidien, un peu moins. Elle était facilement impressionnable, surtout qu'objectivement Anthony n'avait rien de terrifiant. Si un combat devait s'engager entre eux, pas sûr que ce soit lui qui l'emporte. Pourtant, malgré la volonté évidente qu'elle avait à vouloir tenir le blond à distance, il y avait dans son regard quelque chose d'intrigué, vaguement intéressé. Anthony avait dû éveiller en elle un minuscule intérêt, il s'en félicita, la suite serait plus simple que si elle n'en n'avait vraiment rien à foutre de lui. Il voulait vraiment qu'elle pose pour lui, elle avait un trop grand charisme pour qu'il reste inexploité, mais il ne souhaite pas la forcer. Il détestait manipuler les autres pour aller dans son sens, c'était trop malsain comme jeu.
Elle le regardait toujours, comme face à un fantôme, puis prit la parole. Sa voix avec une délicieuse intonation, un peu rauque.


- Wahou. On me l'a jamais faite, celle-la.


Il haussa un sourcil avant de percuter. Détournant les yeux pour la première fois de la fille pour les fixer sur un rayonnage, Anthony afficha une moue désespérée. Ces mots...elle ne croyait tout de même pas que...? Oh non, elle pensait que c'était une technique de...drague ? Eh merde ! Être rabaissé au statut de Don Juan du dimanche lui mit un coup à son égo. Bon sang ! Il avait l'air fin tiens ! Il n'avait même pas réfléchit à cette éventualité. Il avait l'air tellement efféminé, que toutes les filles -et les hommes d'ailleurs - qu'il rencontrait lui collaient immédiatement l'étiquette « gay » sur la tronche. A tort d'ailleurs, étant donné qu'il ne sentait pas plus attiré par les hommes que par les femmes. Un parfait asexué. Pourtant, elle croyait à une approche. S'en était presque flatteur. Vraiment, elle était à part.
Reportant son attention, il la fixa du regard le plus sérieux qu'il avait en stock.


- Je sais que c'est tordu comme proposition, que ça à l'air foireux. Je te demande pas de me faire confiance. T'as un faciès particulier, point barre. Je veux pas coucher avec toi, juste te prendre en photo, et pas des trucs pseudo érotiques, ça m'intéresse pas. Après je vais pas m'emmerder à te convaincre si t'as pas envie. Juste que si ça te tente de poser pour moi tu me le dis et on fixe une date, sinon je me casse et on se revoit plus. Ok ?


Il avait dit ce qu'il avait dire, maintenant à elle de décider. Cela le surprit, mais si elle répondait par la négative, il était prêt à vraiment abandonner, à respecter ses vœux. Il perdrait probablement le mannequin de sa vie, mais il ne voulait pas devenir comme ceux qu'il haïssait le plus. Certaines fois, il faut savoir se plier aux autres.
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MessageSujet: Re: ce n'est qu'un au revoir, ma soeur - L   ce n'est qu'un au revoir, ma soeur - L I_icon_minitimeJeu 12 Avr - 20:50


Le garçon perdait patience. Elle n'avait pas besoin d'être devin pour percevoir dans sa voix cette lueur d'agacement qui la contraria.

- Je sais que c'est tordu comme proposition, que ça à l'air foireux. Je te demande pas de me faire confiance. T'as un faciès particulier, point barre. Je veux pas coucher avec toi, juste te prendre en photo, et pas des trucs pseudo érotiques, ça m'intéresse pas. Après je vais pas m'emmerder à te convaincre si t'as pas envie. Juste que si ça te tente de poser pour moi tu me le dis et on fixe une date, sinon je me casse et on se revoit plus. Ok ?

Efficace, comme toujours. Plus pressant.
Ses sourcils s'arquèrent, perplexes devant ses affirmations. Pas qu'elle le croyait suceptible de lui sauter dessus, ce n'était pas cette apréhension qui dansait dans sa tête lorsque celle-ci en rencontrer une nouvelle qui lui semblait douteuse. Elle craignait de finir comme Nora. Pourtant, elle savait qu'elle n'avait plus lla possibilité de courir ce genre de risque, le danger s'était évanoui pour être ensuite confiner à une distance raisonnable. Mais cette fatalité ne l'aidait pas, il y avait toujours cette crainte face à l'inconnu - en général ; de sorte qu'elle armait aussitôt ses yeux en fusils de chasse pour devenir la femme aux yeux revolver. L'évênement l'avait traumatisé, elle doutait de ne jamais tendre la main la première.
Le photographe en herbe ne paraissait pas être une mauvaise plante. Lui non plus, à l'époque. Elle ne se mit pas à trembler à ce souvenir, l'ayant déjà combattu de trop nombreuses frois. Refuser de frémir à son nom était une victoire, tout comme faire confiance au mystérieux blond. Ça sonnait comme un défi à relever.
Elle regarda l'Assomoir, craignant malgré les conseils de Paul pour le savourer de s'endormir, puis la mine sérieuse d'Anthony.

- Maintenant ?

L'idée était saugrenue, il neigeait encore dehors - elle avait dailleurs oublié son manteau à la résidence numéro 14. Visiblement, il n'avait aucun matériel sur lui suceptible de faire l'affaire. Elle doutait qu'elle la ferait aussi, loin de là.
Depuis son arrivée, c'était la chose la plus palpitante qui lui était arrivée. Autant vous le dire : le Canada était d'un ennui, pour le moment !
S'engager dans ce délire relevait pour elle d'un exploit. Paul l'aurait retenu de force.

- Autant te prévenir : j'y connais que dalle.
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Anthony Domenichi

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MessageSujet: Re: ce n'est qu'un au revoir, ma soeur - L   ce n'est qu'un au revoir, ma soeur - L I_icon_minitimeVen 13 Avr - 8:20

Les sourcils de la jeune fille s'arquèrent, hésitant et surpris. Bingo. C'était une excellente première réaction à ses paroles si on tenait en compte qu'une personne cataloguée « normale » lui aurait probablement craché dessus avant de lui brandir son majeur. Il était sur la bonne voie. De ses yeux bleus, il assista en spectateur extérieur au débat intérieur de la brune. Elle pesait le pour et le contre, jugeait la fiabilité d'Anthony, ou d'autres trucs dans le style. Il lui laissa le temps de réfléchir à sa proposition, après tout, il aurait réagit comme elle face à une telle proposition.
A un moment donné, il captura du regard une étincelle de défi traversant les orbes bleues de sa vis-à-vis. Elle était prête à parier sur lui, à mettre sa méfiance de côté pour le tester, lui l'inconnu. Anthony se retrouvait dans cette attitude de doutes constants, protégée à chaque instant des intrusions malveillantes. Lui-même avait, il n'y a encore pas si longtemps, fait le même pari, celui d'accorder un morceau de confiance à un parfait étranger. Il ne savait toujours pas s'il avait fait le bon choix, mais à l'heure actuelle, il ne regrettait pas.
La brune en face de lui fixa l’œuvre de Zola avant de reporter son attention sur le blond.


- Maintenant ?


Réprimant un rire devant cette question presque saugrenue, il se retenait de répondre avec ironie : « Bien sûr, là entre deux encyclopédies. La qualité merdique de mon téléphone fera l'affaire. Avec la luminosité de la pièce on est sûr de faire un truc bien dégueulasse, ça sera génial.» S'il voulait la faire fuir, c'était le meilleur moyen. Cesse des vilains sarcasmes Anthony !


- Non, pas maintenant. Quand tu veux en fait. Si un jour tu es décidée et que tu n'as rien à faire, passe me voir à la Résidence, appartement quinze. j'y passe le plus clair de mon temps. Si je n'y suis pas, demande à la gardienne où est Anthony.



A bien y réfléchir, sa proposition était vraiment étrange. Tant pis. Au moins, ça donnait l'illusion que la jeune fille avait un pouvoir d'action et de décision, qu'il n'était pas le seul à tout choisir. Il jugea qu'il en avait suffisamment dit, que c'était désormais à la brune de décider.


- Autant te prévenir : j'y connais que dalle.

- Je te demande pas d'être diplômé. Et de ce que j'ai pu voir de ses quelques minutes d'entrevue, t'as un talent inné.



Anthony ne put réprimer ce petit sourire qui naissait sur ses lèvres. Cette phrase qu'elle avait prononcé sonnait comme un accord franc. Elle acceptait. Oscar Wilde se rappela à lui, trouvant que décidément il avait bien vite oublié pour cette beauté inconnue. L'affaire semblait réglée, aussi se leva-t-il pour reprendre ses recherches - qu'il n'avait pas commencé - sur le Fantôme des Cantervilles. Remettant la chaise en place sous la table et finissant d'ôter complètement son manteau -il faisait définitivement trop chaud dans cette pièce - il se souvint d'un détail qu'il précisa rapidement, avant de quitter la jeune fille pour de bon.


- Pas la peine de te casser la tête pour le shooting, si tu viens. Viens habillée et maquillée comme tu le sens.

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Jody H. Lipinski

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MessageSujet: Re: ce n'est qu'un au revoir, ma soeur - L   ce n'est qu'un au revoir, ma soeur - L I_icon_minitimeDim 15 Avr - 14:56

Son visage blanc prit des couleurs et se tordit en une drôle de grimace que je n'appellerai pas un sourire. C'était plus un tic retenu qu'autre chose. J'hésitais encore entres deux hypothèses : il allait partir d'un rire larmoyant et désespéré devant ma naïveté enfantine, il allait se mettre à me faire sur un récital en lèvres pincés en me montrant tous les inconvénients à travers l'équation : pas de matériel + tempête de neige = mauvaise idée. Il était contre, c'est tout ce que je savais. Moi j'avais envie d'échapper à mon quotidien bouquin - bouquin - globe terreste -bouquin - bouquin - titre - regard noir d'un mégère sans vie. Je me mettais à imaginer qu'elle était arrivée à mon âge, avec les mêmes rêves. Je me mettais à imaginer que j'arriverais à me péter le tendon d'Achille et à finir comme elle, moi en pire : Bouquin - Bouquin - qu'elle arrête de toucher mon globe terrestre - bouquin - bouquin - tapote - tapote - lâche mon globe petite salope !

- Non, pas maintenant. Quand tu veux en fait. Si un jour tu es décidée et que tu n'as rien à faire, passe me voir à la Résidence, appartement quinze. j'y passe le plus clair de mon temps. Si je n'y suis pas, demande à la gardienne où est Anthony.

Je percutais. Son prénom, son adresse, réponse négative. Anthony, résidence appartement numéro 15, non, pas maintenant. On était voisin de palier et on ne le savait même pas. On était voisin de palier et on ne se croisait qu'à la bibliothèque. J'entendais ses clefs crochetaient dans la serrure quelques fois. Il partait toujours avant moi, il rentrait toujours après, de sorte que j'étais la seule à essayer de m'imaginer le visage de mon voisin fantomatique. Je n'imaginais jamais le sien. Il avait le regard trop impénétrable pour que ce soit lui. Lui devait penser qu'il n'avait pas de voisine, car pas de crochettement de clefs dans la serrure.
Lui coller l'étiquette de voisin de pallier me rassurait.

- Ça va pas être bien compliqué : je suis ta voisine. Appartement quartoze, je précisais.

Bruno me rejoindrait dans quelques semaines, il règlait les derniers papiers administratifs, s'appliquait à ne pas cocher la case OUI lorsqu'il devrait répondre à la question AVEZ-VOUS DEJA EU DES ENVIES DE MEURTRES ENVERS LE PRESIDENT DES ETATS UNIS ? Lui et son humour grinçant veillerait sur moi pour ne pas que l'histoire se répéte... Il était à la fois un ami de la famille, plus précisément le meilleur ami de Paul depuis leur plus jeune âge, un tuteur et un prof de danse taigneux au passage. Un peu plus âgé que moi. C'était lui qui était venu à notre secour ce jour-là. C'était lui qui manquait à l'appel pour que je me détende enfin. Autant dire que j'étais entièrement libre pendant son absence, jusqu'à m'emplâtrer dans des plans foireux, comme disait Anthony. Pas sur qu'il n'arrive avant que j'ai décidé de bouger mes fesses. Pas sur que je donne mon numéro de téléphone pour autant. Après tout, on n'avait qu'à sortir le bras de notre cocon respectif et sonner chez l'un et l'autre. Pas sur que j'en ai le cran aussi.

- Je te demande pas d'être diplômé. Et de ce que j'ai pu voir de ses quelques minutes d'entrevue, t'as un talent inné.

Un talent inné ? Cette nouvelle remarque me fit sourire. Pas le sourire de quelqu'un de flatté, mais de celui qui n'y croit pas une seconde et qui s'en amuse. Sa méthode de marketing salament étudiée.

- J'ai une seule condition, précisais-je : rien qui concerne de l'eau.

Je doutais qu'en pleine saison hivernale Canadienne il m'emmène à la plage, mais je craignais les sources chaudes et autres baignoires sataniques. Ma phobie pouvait lui sembler ridicule mais elle était réelle, alors autant lui dire que je ne m'éternisais pas sous les douches et qu'il n'y ferait pas exception. Il fallait croire que j'étais réellement engagée.
Anthony s'était radouci, souriait. Il avait eut ce qu'il voulait, et j'avais l'impression de m'être fait avoir. Il ôtait son manteau, poussait la chaise. Je compris que nos chuchotements s'arrêtaient là, il disparut. Je notais, derrière ma pile de livres restait tout de même sa veste posé sur le siège, encore fraîchement enneigée.

- Pas la peine de te casser la tête pour le shooting, si tu viens. Viens habillée et maquillée comme tu le sens.

J'avais asquiecé. Je me cassais toujours la tête pour ce qui était des habits, alors autant dire qu'il s'agisse du shooting ou pas, ça n'échapperait pas à la règle.
Le blond avait disparut derrière un rayon. J'avais compté quelques secondes avant que mes muscles se décontractent. Ce n'est que maintenant que son odeur s'était atténuée que je me rappelais la sienne, leur ressemblance. Je voulais plus que jamais que Bruno soit là. Je voulais plus que jamais qu'il coche la case NON. En parlant du loup, mon téléphone sonna. J'eus le droit à un énième regard noir -je ne les comptais même plus- lorsque SEVEN NATION ARMY explosa dans la silencieuse salle. Merci Paulo...
Sa respiration était courte. Bruno était rarement aussi tendu, lui qui respirait les blagues à deux balles et le je-m'en-foustime - sauf lorsque ceci conscernait mes cours, tout changeait du tout au pour. Il resta un moment silencieux. On attendait tous les deux que l'autre commence.
Papa était traducteur. Il en avait profité pour nous bourrée la gueule, Paulo et moi, de toutes les langues possibles -mortes ou pas. J'avais un peu touché à tout, mais il avait tenu à m'entraîner durement, je cite : parce que sinon tu finiras comme ta mère, à ne connaître que les noms d'oiseaux !Je parlais courament l'Anglais - logique, c'était ma langue maternelle, le Français -que j'avais automatiquement utilisé en présence d'Anthony, je me débrouillais en Allemand, le Polonais -papa l'était, l'Italien -faute à Bruno, l'Espagnol -Paul rêvait d'y aller et ne me parlait plus que comme ça... Au final, je n'avais pas d'accent spécifique, une sonorité indéfinissable avec un timbre un peu trop rauque à mon goût. On était une famille de mixage, Papa ramenait des amis du quatre coins du monde, on apparenait toujours plus. Lorsque Bruno appelait, et que je voyais que l'envie n'était pas là, je faisais un effort à l'Italien.

- Bruno ? Che cosa accade ? Il renifla, silencieux. Je me levais, inquiète. Paulo ne voulait pas que je t'appelle, il finit par me dire. Ma petite Jude... Jody je... Il se tut à nouveau. J'osais un timide Bruno ? Tu pleures ? - Je fume, il aboya. Piètre mensonge. J'arrive plus tôt que prévu. Ne pose pas de question, n'appelle pas ton frère, ne rentre pas chez toi, c'est tout. Je ne rispotais pas. Bruno avait évité bien des catastrophes depuis le début, il essayait d'en éviter encore une. Je te le jure, je t'expliquerai. Tu es où ? - A la bibliothèque. - Ne passe pas prendre tes affaires chez toi. S'il te plait...

Il me raccrocha au nez. Hébétée, j'attendais encore. Regardais la tempête qui se déchainait à l'extérieur. Pali en me disant qu'il fallait que j'aille en ville, sur le dos de mon vélo rouillé et rachitique. Que je prenne une chambre, avec quel argent, et pourquoi ? Je tentais de le rappeler. Ici ou là-bas, ça revenait au même.
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Anthony Domenichi

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MessageSujet: Re: ce n'est qu'un au revoir, ma soeur - L   ce n'est qu'un au revoir, ma soeur - L I_icon_minitimeDim 15 Avr - 20:55


- Ça va pas être bien compliqué : je suis ta voisine. Appartement quartoze.


La moue qu'Anthony devait afficher à l'instant pouvait être traduite aisément par un « Non ? Déconne ? » Voisins. Pour une surprise s'en était une. Méfiant, il vérifia dans sa mémoire qu'il y avait bien un appartement quatorze à côté du sien. En effet, il y a avait ce nombre sur la porte à sa gauche. Bon sang, il pensait qu'il était inoccupé. Heureusement que le décalage horaire et son acclimatation lui avaient pris tout son temps, sinon il aurait mis sa musique à un volume assez élevé, se croyant sans voisin pour se plaindre. Il se serait sentit vraiment con, si la brune serait venue toquer à sa porte pour lui dire de couper son putain de son. La scène était étonnamment claire dans sa tête : il se voyait ouvrir devant une brune furibonde et bloqué net, comme dans la bibliothèque, ne pas savoir quoi répondre d'autre que « Je peux te prendre en photo ? ». Il voyait même la claque qu'il se serait pris. Il l'avait échappé de bel, comme quoi le hasard, le destin tout ça, ça peut être sympa avec vous. En tout cas, cette voisine découverte comme un demi-frère caché était une assez bonne nouvelle et lui facilitait bien la vie. Peut-être qu'à force, ils finiraient par se croiser dans les couloirs, tisser des liens, tout ces trucs de gens normaux, et qu'enfin la fille accepterait de poser pour lui. Ça se présentait sous de bonnes augures.


- Je te demande pas d'être diplômé. Et de ce que j'ai pu voir de ses quelques minutes d'entrevue, t'as un talent inné.



Le sourire qu'elle afficha était d'un amusement agaçant, du style « mais oui c'est ça, dragueur du dimanche va. » Elle semblait se foutre ouvertement de sa gueule, ne croyant visiblement pas ses paroles. Dire que si elle avait connu Anthony, elle aurait su qu'il n'était pas du genre à lécher les pompes pour quelques raisons que ce soit. Le blond aurait volontiers affublé la brune du qualificatif « adorable petite conne » mais se retint, elle était plus grande que lui. Il se contenta d'un sourire mesquin.


- La confiance en toi, c'est pas ton truc, hein ?


Retour à l'envoyeur par une petite pique méchante et basse. Mais à moitié vraie. Elle ne l'avait pas cru car elle doutait de ses capacités dans le domaine que lui proposait Anthony. Pourtant être mannequin c'était con comme la lune. Certains modèles se démarquaient par leur aura, leur magnétisme, et elle en faisait partie, inconsciemment ou non. Son regard et son maintien tranchaient avec celui du commun des mortels. On la repérait qu'elle le veuille ou non. Le blond pensa assez tard que sa remarque acide allait peut-être la faire fuir, mais tant pis. Autant qu'elle s'habitue tout de suite à la franchise froide d'Anthony.


- J'ai une seule condition, précisa-t-elle : rien qui concerne de l'eau.

- Pas de problème. De toute façon je n'ai pas de baignoire.


Anthony contint un sourire jubilatoire. La brune avait accepté. Quand à sa condition, elle était dérisoire. Après tout si elle était phobique de l'eau, il s'en accommoderait et il respectait. Lui-même avait eu peur du noire jusqu'à un âge assez avancé, avant de se complaire complètement dans l'obscurité.
Ce problème étant réglé, Anthony partit enfin entre les rayonnages l'âme sereine. Au milieu des W, classifié littérature britannique, il tomba sur la nouvelle qu'il cherchait : The Canterville Ghost. Sortant le fin ouvrage, le français débutait sa lecture aisément, comme l'avait promis Lucas, lorsque que résonna une sonnerie de portable assez bruyante. Bah tient, il n'hésitera plus à pousser sa musique un peu fort après ça. En revanche, la documentaliste n'allait sûrement par tarder à les foutre tout deux à la porte, furibonde. Un long silence suivit la sonnerie, créant une sorte de flottement. Puis la brune parla...en italien ? Anthony releva les yeux de sa lecture, surpris. Il se débrouillait à peu près correctement en italien, ayant été forcé de le prendre en première langue au collège, origine oblige. Curieux, il tendit l'oreille et capturait chacun des mots, prêt à décoder cette langue qui restait étrangère pour lui. L'échange paraissait un peu chaotique, incompréhensible aussi, mais il n'entendait pas l'interlocuteur non plus. La conversation coupa aussi nette qu'elle avait débuté. Anthony risqua un œil à travers les étagères et vit la brune essayer de rappeler l'autre. Il aurait pu voler à son secours, lui demander si tout allait bien - visiblement non au vu de son teint pâle - mais il n'en fit rien. Il n'était pas de taille pour supporter les problèmes des autres sur ses épaules, et cette fille avait un côté si fière qu'elle n'apprécierait sûrement pas son aide. Le blond replongea dans son bouquin. Si la jeune fille avait vraiment besoin de lui, elle savait où le trouver de toute façon.


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Jody H. Lipinski

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MessageSujet: Re: ce n'est qu'un au revoir, ma soeur - L   ce n'est qu'un au revoir, ma soeur - L I_icon_minitimeDim 15 Avr - 22:16

-
La confiance en toi, c'est pas ton truc, hein ?

Son sourire arrogant me donna une putain d'envie de lui dévisser la tête. De lui mettre une franche et belle claque en plein visage, et d'afficher à mon tour sa grimace joyeuse et insupportable. La remarque, en somme, ne m'aurait pas énervé, mais son ton en disait long sur sa pensée. Vexé par un simple sourire le blondinet ? Et il agissait comme s'il me connaissait. Je ne fis rien pour autant. Le self control, le self control... Un règle élémentaire. Ce pique plus que froid, glacial, me refroidit moi aussi. Je doutais déjà de sonner. Je m'étais engagée. Deuxième règle élémentaire : aller au bout des choses. Je sonnerais, pique glacial ou pas.

- Pas de problème. De toute façon je n'ai pas de baignoire.

Je ne dis rien. Pourtant, une joie explosive m'habitait. Pas d'eau, pas de bobo.
Bruno avait appelé. Sangloté à l'autre bout du combinet. Je ne l'avais vu qu'une fois pleuré : lorsqu'il était venu à notre secour et qu'il avait dû choisir quelle vie.
Je cherchais un sens à ses paroles. Ne rentre pas chez toi, ne prends pas tes affaires, Paul ne voulait pas que je t'appelle. Paul et Bruno était comme les deux doigts de la main depuis leur cinq ans. Plus encore depuis l'évênement. Un frère adoptif pour moi, en quelque sorte, même si un tas de barrière nous bloquaient. Nous formions, à l'époque nous étions quatre, un cercle d'amis inséparables. Bruno ne prenait jamais de décision sans Paul. Et réciproquement. Paul ne voulait pas que je t'appelle. Ils s'étaient concertés. Mais à propos de quoi ? Qu'est-ce qui aurait pu faire pleurer l'ininbranlabre Bruno ? J'avais envie de sangloter à mon tour à l'autre bout du téléphone, comme lui. J'avais envie de lui dire de venir. Mon téléphone ne captait pas, et j'avais la furieuse envie de venir étrangler à travers la rangée de livres le cou de ce cher Anthony qui m'épiait mais ne bougeait pas, en docile insignifiant retournant à sa lecture.
Je levais les yeux vers la bibliothécaire. Rouge tomate. Nop, on va éviter... Me tournais lentement dans la direction des mèches atteignant presque le blanc.

- T'aurais un téléphone ? Je te demanderais pas si c'était pas important... s'il te plaît, Anthony.

Je venais couiner à ses pieds, imitais son air de monsieur le plus sérieux du monde, allais sans doûte bousiller son forfait, mais c'était pour la bonne cause. Sa remarque précédente ne m'intéressait déjà plus, j'étais plus inquiète qu'autre chose pour lui faire une crise d'histérie en pleine bibliothéque. Quelqu'un qui refuserait n'aurait pas de coeur. Il n'avait pas bouger ces petites fesses, il pouvait au moins tendre la main. Je pesais le pour et le contre, m'imaginer une nouvelle réplique cinglante et une paire de baffe.

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Anthony Domenichi

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MessageSujet: Re: ce n'est qu'un au revoir, ma soeur - L   ce n'est qu'un au revoir, ma soeur - L I_icon_minitimeLun 16 Avr - 10:16

Sa remarque acerbe avait détruit les airs presque arrogant de la brune. Elle n'avait rien répondu, mais cette façon qu'elle avait de se contenir pour ne pas lui sauter au visage était une belle victoire. Anthony n'aurait pu espérer une meilleure confirmation ; il avait visé juste et ça avait fait mal. Son orgueil mal placé venait probablement de lui faire perdre son meilleur modèle, mais tant pis, elle l'avait cherché.
Il n'allait pas épiloguer sur cette manche qu'il venait de remporter pendant des heures non plus, même si ça se faisait un bien fou à son ego. Il reprit sa lecture, séduit par le style de Wilde et l'humour décalé de Mister Otis. Au moins, ainsi il ne voyait pas les coup d’œil furibond que lui jetait la brune. Pourquoi était-elle si furieuse d'ailleurs ? Elle n'aimait pas sa curiosité ? Doucement, Anthony se demandait s'il ne s'était pas engagé dans une sacrée galère. Cette fille avait beau être hypnotique, elle avait l'air plus que chiante, comme atteinte de menstruations chaque semaine. Oh, ça allait être sympa les shooting, il le pressentait. Certaines fois, son amour pour la beauté lui valait vraiment des désagréments.



- T'aurais un téléphone ? Je te demanderais pas si c'était pas important... s'il te plaît, Anthony.


Surpris, le blond se retourna dans la direction de la brune. S'il avait été quelqu'un d'autre, il se serait réjouit de la voir le supplier, rampante et misérable. Mais Anthony n'avait jamais trouvé le malheur des autres jouissif et l'air inquiet, au bord des larmes qu'affichait la jeune fille, le retint de tout commentaire. L'affaire semblait grave. Il sortit son portable à clapet de sa poche, sans prononcer un mot, et le tendit à la brune. Il devinait que l'appel serait long et certainement pas local, mais tant pis. Il n'était pas radin côté forfait - il n'y avait qu'à voir ce qu'il avait déjà dépensé à force d'appeler Lucas. Cette anxiété qui se peignait sur le visage de la jeune fille lui rappela son frère, qui dès qu'il commençait à angoisser à cause de quelqu'un, se mettait à trembler tout en tentant de garder ses moyens, pour faire illusion.
Il ne chercha pas à écouter d'une oreille cette fois-ci, jugeant que ça ne le concernait pas. Anthony ne savait pas la teneur de l'appel, ce qui se passait entre l'italien et la brune, mais il espérait que le problème se réglerait rapidement et sous de bonnes augures. C'était plus fort que lui, les mauvaises fins le rendaient malade.

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MessageSujet: Re: ce n'est qu'un au revoir, ma soeur - L   ce n'est qu'un au revoir, ma soeur - L I_icon_minitimeMar 17 Avr - 20:42

Anthony ne dit rien, sortit son portable de sa poche et me le tendit. C'est avec reconnaissance que je lui pris des doigts, autant pour le téléphone à clapet que pour son silence. J'espérais qu'il le comprenne. Je ne savais pas s'il avait saisit, même s'il compatissait pour quoi que se soit qu'il aurait interprêter à travers quelques mots d'Italien ; je pariais plutôt pour ses talents d'observateurs aiguisés. Avait-il eut droit aussi à des appels vibrant d'angoisses ? Il repartait déjà dans son livre, une bulle qui l'excluait de tout le monde extérieur y comprit moi. Je n'avais pas le temps d'essayer d'y rentrer, ni l'envie. D'un certain côté, j'enviais son opacité sur les gens et même sur les lieux. J'aurais voulu une immense bulle, moi aussi.
J'appelais Bruno, son numéro aux chiffres récurents. Ça sonna dans le vide un moment, puis coupa aussi sec. Il avait lui-même raccroché. Je réessayais une deuxième fois. Une troisième. Jetais un coup d'oeil à Anthony en m'attendant à son regard exaspéré. Il bloquait les appels, ce con ! On ne peut pas passer un appel aussi effrayant et faire le mort après. Il voulait que je me tappe un infartus !? Bruno faisait le silence sonnore, je lui en aurais fait des pointes et des axels pour un son. Vaincue, le message sms que je lui envoyais encore dans la boîte d'envoie attérit aux messages envoyés. Pour un message texte, je ne m'attendais pas à ce que Anthony me fasse une crise. Je ne m'attendais pas à ce que Bruno me réponde.

- Merci. Je tendais le téléphone à Anthony. Merci beaucoup.

Pas de sous entendus, pas de sarcasmes masqués. La solidarité, du moins la générosité dont il m'avait preuve, remarque précédente cinglante ou pas, me touchait. S'il y avait une chose que je prenais bien au sérieux, c'était l'importance de ces petits gestes-là.

- Je suis pas très douée pour ces choses-là, avouais-je, un peu gênée.

J'hochais la tête un dernière fois. Nous étions coincés ici pour de bon par la tempête, le dialogue aussi.
Ma fierté imaginaire sonnait l'arrêt immédiat de mes confessions.
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Anthony Domenichi

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MessageSujet: Re: ce n'est qu'un au revoir, ma soeur - L   ce n'est qu'un au revoir, ma soeur - L I_icon_minitimeMer 18 Avr - 12:33

Même s'il s'était mis des ornières mentales, Anthony ne pouvait que voir l'infructueuse tentative d'appel de la brune. Elle porta le téléphone à son oreille trois fois en tout et à chaque fois, elle l'écarta après quelques secondes. Son interlocuteur devait raccrocher à chaque fois. La curiosité d'Anthony atteindrait bientôt son paroxysme. Qui cherchait-elle à appeler ? Que s'étaient-ils dit pour que l'autre refuse de lui répondre. La brune fulminait intérieurement, mais comme elle avait fulminer contre le blond, là c'était une fureur inquiète. Visiblement à bout d'idées, Anthony la vit pianoter un sms avant de lui rendre son portable, le remerciant. Il le rangea sans le rouvrir ou fouiller dans sa boîte d'envoi, sans ajouter un mot non plus. Pas devant elle, elle n'apprécierait pas qu'on mette le nez dans ses problèmes, il le pressentait. Pour l'instant, Anthony se retenait, lui et sa mauvaise curiosité de commère, mais rien ne lui permettait de promettre que plus tard, il ne craquerait pas et ouvrirait son dossier de messages envoyés.


- Je suis pas très douée pour ces choses-là, confessa-t-elle, redevenue soudain embarrassée.

- Ça tombe bien, moi non plus
, répondit le blond se surprenant presque à vouloir la mettre à l'aise.


Puis elle s'arrêta de parler et le silence retomba sur la bibliothèque - au grand soulagement de la documentaliste sûrement. Anthony repartit dans sa lecture, néanmoins beaucoup moins concentré. Sa poche de jean le brûlait et il attendait la vibration annonçant l'arrivée d'un nouveau message. Une ou deux minutes passèrent sans que rien ne se manifeste dans sa poche. Dehors la neige et le vent se mêlaient dans de grandes bourrasques semblables à un ballet russe. La sensation d'être complètement inutile le prit à la gorge lorsque soudain, son portable se réveilla. Il sortit son téléphone prestement, prêt à le tendre à la brune, quand il remarqua le nom affiché sur l'écran : Lucas. Toujours là quand il fallait lui. Il lui demandait des nouvelles. Anthony lui répondit qu'il avait trouvé la nouvelle de Wilde. Il s'empêcha de taper que la France et son frère lui manquaient.
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MessageSujet: Re: ce n'est qu'un au revoir, ma soeur - L   ce n'est qu'un au revoir, ma soeur - L I_icon_minitimeMar 8 Mai - 20:48

    - Ça tombe bien, moi non plus.

    A mon plus grand étonnement, cette phrase était sortie de la bouche du blond comme une confession mutuelle. Je crois que ni lui ni moi ne nous attendions à sa réaction. Il prenait brusquement des airs de gentil gas qui fait un aveux embarassant. J'aurais sans doûte pu deviner ce côté-là de sa personnalité vu son entrée fracassante en la matière un instant plus tôt. L'impression de ne plus être devant la même personne que celle qui m'a semblé si agaçante me rend perplexe. Je le regarde d'un drôle d'air, m'attendant presque à un revirement de situation extrêmement génant. Comme d'habitude, j'ai l'impression que le ciel va me tomber sur la tête d'un instant à l'autre.
    Ses yeux opales tombèrent à nouveau sur les pages imprimées où il dévorait les lignes avidement. Etait-il grand lecteur ? Le titre resta inconnu à mon sens, il était temps pour moi de regagner ma sphère mondiale en attendant, et de le laisser dans la sienne qu'il semblait vouloir regagner au plus vite. C'est lorsque j'allais passer son rayon que la vibration tinta. Mon coeur vibra aussi de panique. Anthony venait de recevoir un message, un sms. C'était Bruno, je le sentais. A ce moment-là je ne me doutais que la poche d'Anthony refermait toutes les réponses : les pleurs de Bruno, la peur de Paul, mon isolement. Et Anthony en détenait la clef. Son voisin, appartement 15, photographe, illuste sauvage et inconnu jusqu'à lors, tenait entre ses mains une grande partie de sa vie. Je crois que c'est la peur qui me laissa immobile à l'observer sans oser rien demander. Deux minutes s'écoulèrent, il lisait en silence, concentré, un air vaguement agacé. « On a retrouvé le corps d'une fillette, au même endroit que celui où était de Norah. Mais celui-la est récent. Ils pensent que c'est lui. Jude, est-ce que tu comprends ? Il est revenu. Il est peut-être là pour toi. Jude, ne rentre pas, ni à Sidney, ni dans le 14. » Voilà ce que détenait Anthony.

    - Ton portable...

    Cette fois-ci, le téléphone hurlait une sonnerie, appel en cours devait afficher l'écran. Anthony décrocha après avoir vérifier le destinataire, et se mit à parler. Il racontait comment il avait trouvé le bon bouquin, un livre de Wilde. Sa façon de parler trahissait une complicité avec son interlocuteur, peut-être même un soulagement, mais son ton morne ne brillait pas de joie. Il respirait la lassitude.
    Je compris trop tard qu'il était temps de m'éloigner, à pas feutrés j'allais retourner à ma bulle et repartir à l'attaque un peu plus tard lorsque le bruit de verre brisé explosa dans le silence. Des éclats de verres furent projetés dans toute la bibliothèque et un froid tyrannique s'y engouffra dans un grondement de spectres. Sur le coup, quelques cris furent poussés, surtout par la bibliothécaire qui disparut sous son burreau, puis un silence de plomb. Tous regardaient la branche de bois qui s'était engouffrée en pulvérisant la vitre avait ébaillement. La tempête faisait rage dehors. Anthony, au téléphone, avait été aux premières loges : la vitre brisée était celle de son rayon.

    - Anthony... tu vas bien ? je couinais dans son dos, dans une inquiétude mal dissimulée.
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Anthony Domenichi

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MessageSujet: Re: ce n'est qu'un au revoir, ma soeur - L   ce n'est qu'un au revoir, ma soeur - L I_icon_minitimeSam 12 Mai - 9:59

Absorbé par sa conversation téléphonique avec Lucas, Anthony n'avait rien sentit venir et quand les morceaux de verre vinrent griffer la peau de sa joue, il ne comprit pas immédiatement qu'une branche arrachée par le vent venait d'exploser la vitre près de lui. La douleur lancinante qui s'écoula dans tout un côté de son corps le força à poser ses yeux dans la direction de la fenêtre. Une trainée de cristaux transparents et tranchants s'étalait sur toute la longueur du rayonnage, remontant jusqu'à l'origine de la casse. Une branche gisait en travers du cadre de la fenêtre, pénétrant à moitié dans la bibliothèque. Interloqué par l'action violente ) laquelle il avait involontairement assisté, Anthony resta un moment dans état second, complément coupé du monde. Il n'entendait pas la voix de Lucas qui l'appelait à travers son portable, lui demandant d'où venait le bruit avant de répéter son prénom avec anxiété. Le mugissement du vent qui avait profité du massacre pour s'introduit dans la salle ne lui parvenait pas.


- Anthony... tu vas bien ?


Ses sens se réveillèrent et le froid mordant de l'extérieur vint lui geler l'échine du cou. Lentement il se retourna dans la direction de la voix de la jeune fille, serrant les dents sous la douleur que lui procurait le verre fiché dans son bras. Son regard trahissait une inquiétude à peine masquée. Sans trop savoir pourquoi, cette expression fit jubilé le blond mais il se garda bien de le montrer. Repositionnant son portable sur son oreille sans pour autant lâcher les yeux bleus de sa vis-à-vis.


- Anthony ? Tu m'entends ? Qu'est-ce qui s'est passé ?
s'exclama inquiet Lucas de l'autre côté de l'Atlantique.
- Oui je t'entend. Une vitre a pété dans la bibliothèque.
- Comment ça ? Tu n'as rien j'espère ?
- Une branche est passée au travers et non j'ai rien. J'étais plus loin. faut que je te laisse j'ai plus beaucoup de batterie.
- D'accord
, la voix de Lucas se fit plus hésitante, comme à chaque fois qu'il percevait ses mensonges, rappelle-moi ce soir.
- Promis. Salut.



Il raccrocha avant d'entendre la réponse de Lucas. Son bras le lançait vraiment. Intrigué le blond laissa son regard dérivé jusqu'à sa main ensanglantée toujours cramponnée à la nouvelle de Wilde. A vue de nez, la blessure était superficielle, juste des coupures, mais le livre était dans un sale état, la couverture teintée d'un rouge poisseux. Dans un effort, il porta sa main à la hauteur de son visage et y retira quelques débris qui y persistaient.


- Ça va plus ou moins bien,
se décida-t-il enfin à répondre à la jeune fille qui continuait à le regarder, ça fait assez mal quand même.


Dans une moue irritée, Anthony constata encore une fois les dégâts causés par l'incident. Sa manche était fichue elle aussi, le sang s'étant imprégnée à la laine. Pour le coup, ça, ça l'emmerdait vraiment. Surtout qu'il allait devoir désinfecter chacune de ses plaies et qu'elles étaient foutument nombreuses.
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MessageSujet: Re: ce n'est qu'un au revoir, ma soeur - L   ce n'est qu'un au revoir, ma soeur - L I_icon_minitimeLun 4 Juin - 18:53

      De loin, on aurait juré qu'Anthony souffrait d'une grosse varicelle. Un varicelle subite, c'était certain, mais coriace. A cette distance, même avant une étagère qui nous séparait de sa longueur, lui bien enfoncé dans le rayon certain d'être au premier plan de la catastrophe, moi au première loge pour voir le début de la maladie. Mais comme tous les occupants de la bibliothèque à ce moment là - notre nombre gargantuesque s'élevant à... trois - je voyais la peau délicate d'Anthony presque étincelante par endroit à cause des cristaux de verre. Implantés dans ses avant-bras, puis dans des endroits plus stratégiques comme son visage, les plaies rougissaient. Dans le genre film d'épouvante, il aurait fait un tabac. Le temps que tout le monde reprennent ses esprits, ce qui n'était à la base que des pointillés s'étaient changés en sillons sanglant qui frayaient un chemin pour redescendre jusqu'au sol.
      Des gouttes perlent sur sa peau de jai, tandis qu'il s'avère à mentir du mieux qu'il peut à un parent, à un ami, je ne sais pas, qu'il ne veut pas inquiéter. Finalement, il inspecte ses bras, et déclare l'évidence. Au moment où je me décide à bouger et à venir vers lui, un martellement semblable à l'arrivé d'un troupeau de buffle explose dans la pièce, et la bibliothécaire bien connue apparée, livide et transpirante qui court dans ses collants roses bonbons. En me dépassant elle me bouscule, je dois me retenir à l'étagère pour ne pas perdre l'équilibre. Elle pousse de petits cris aigus en même temps que des petits bonds, se met à brailler de courir à l'infirmerie en poussant les éclats de verre loin d'Anthony, puis ensuite et ordonne à Anthony de rester ici et de s'asseoir. Encore plus affolée que lui, elle part en titubant dans le couloir chercher quelqu'un. Elle n'avait même pas eu la présence d'esprit de le déplacer.

      - Tu ferais mieux de sortir de là, je dis.

      Il n'avait pas l'air de se résoudre à lâcher son bouquin.

      - Un vrai aimant un danger, je murmurais en regardant la vitre explosée et les débris.
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MessageSujet: Re: ce n'est qu'un au revoir, ma soeur - L   ce n'est qu'un au revoir, ma soeur - L I_icon_minitime

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